Le pitch

Xipil est une jeune fille de chef promise au sacrifice par son propre père au dieu Caïman. Mais Roi Ours ne voit pas les choses de la même manière, libère la jeune fille et l'emmène avec lui.

En agissant ainsi, Roi Ours « vole » son offrande au reptile. C'est à lui que la vie de Xipil revient de droit.

Trouver un arrangement sera difficile et Caïman compte bien en tirer le maximum de profit.

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Mon avis

Roi ours est le premier album - un long "one shot" de 108 planches - de Mobidic,  une toute jeune auteure qui s'est lancée courageusement, seule, à l'assaut d'un sacré travail : scénario, dessin, mise en couleurs.

Ne vous fiez pas à la couverture. J'ai cru au départ qu'il s'agissait d'une nouvelle adaptation du livre de la jungle, de Rudyard Kipling.

Cependant, s'il y a effectivement du Kipling (et même beaucoup) dans ce magnifique récit, il y a surtout du Mobidic, qui n'est pas du Melville (!), mais juste le pseudonyme de l'auteure (dont le véritable nom est Dominique Marquès).*

Si cette histoire se passe dans la forêt profonde, on imagine très vite qu'il s'agit plutôt d'une forêt sud américaine.

Une toute jeune indienne, sacrifiée par sa tribu aux dieux de la forêt, va se retrouver choisie - pour la sauver du méchant dieu caïman - par le roi Ours comme nouvelle compagne.

Saura-t-elle vivre avec lui, concevoir avec lui - contre toute logique morphologique et génétique -  un héritier ?

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A cette question, Mobidic apporte une réponse tout à fait inattendue puisque après une première moitié d'album qui relève plutôt du conte pour adultes que pour enfants (attention : ce récit ne leur est absolument pas destiné !), la frêle jeune fille, héroïne malheureuse, cède à son instinct humain.

Le récit bascule alors dans le drame, pour s'y enfoncer, inexorablement, jusqu'à une fin terrible, sanglante, quasi shakespearienne.

Le décalage complet entre  les merveilleux graphismes de l'auteure, dont certains pourraient se retrouver dans un livre illustré pour les petits (mais pas tous, loin de là, puisque certaines images prennent à la gorge !), avec cette histoire terrible, crée chez le lecteur, très vite, une véritable fascination qui ne le quittera plus jusqu'à la fin.*

Je ne chercherais pas à vous en dire plus : précipitez-vous simplement sur cet ouvrage splendide (les dessins et les couleurs sont à tomber) dont vous ne remettrez pas tout de suite.

Un vrai coup de cœur, et un encouragement de ma part pour Mobidic qui ira, je pense, très loin !