Les armes vivantes
Dargaud
Les armes vivantes
Dargaud
Le pitch
L'astronef de Valérian et Laureline, gravement détraqué, se pose en catastrophe sur Blopik, une planète de féodaux mal embouchés qui se livrent des guerres aussi archaïques qu'inexpiables.
Mais que fait en ce lieu perdu une caravane d'artistes cosmiques égarés aux propriétés physiques étonnantes ? Et que transporte donc Valérian dans un conteneur scellé qui agace prodigieusement Laureline ?
C'est dans cet album qu'un nouveau venu fait sa première prestation : l'ignoble schniarfeur. Bienvenue dans le bestiaire cosmique de Valérian et Laureline !
Mon avis
14ème album de la série Valérian (devenue Valérian et Laureline) et 2ème de la "nouvelle époque".
En 1985, après douze albums consacrés aux aventures de Valérian et Laureline, les agents spatiaux temporels, la boucle semble bouclée : Galaxity, la capitale de l'empire galactique, n'existe plus. Quel intérêt de poursuivre la série ?
Pourtant, trois ans plus tard, Christin et Mézières remettent le couvert et Sur les frontières sort en librairie.
Un réussite graphique, mais le scénario - qui a mal vieilli en trente ans - ne convainc pas vraiment.
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Cela n'empêche pas les deux vieux amis de poursuivre sur leur lancée et de sortir Les armes vivantes, une autre aventure "one shot" de Valérian.
Celle-ci est nettement plus réussie et voilà la saga repartie pour de nombreuses années...
Pour commencer, autant se débarrasser tout de suite d'une évidence : le dessin de Mézières est toujours étonnant, reconnaissable à la première vignette.
J'ai toujours été fasciné par cette singularité du grand dessinateur, capable d'un trait extrêmement précis sur certains personnages ou objets en premier plan, et volontairement très flou sur des détails d'arrière-plan, à peine esquissé.
C'est bizarre, mais cela fonctionne.
Ici, Mézières se fait plaisir, cela se sent, avec des personnages tous plus fous les uns que les autres, le summum étant atteint par la création du schniarfeur, cette bestiole au caractère de chien (c'est un euphémisme) qui tiendra, par la suite, une place importante dans la série.
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Allez aussi jeter un coup d’œil aux planches 46 et 47 de l'album où Mézières s'éclate littéralement en dessinant une terrible bataille.
La mise en page, les dessins et les couleurs dantesques font presque penser à un hommage à Philippe Druillet !
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Quant au scénario, c'est un vrai plaisir de déconnade (il n'y a pas d'autres mots), avec un Christin qui a décidé de s'amuser, un point c'est tout.
Et franchement, c'est une réussite : c'est drôle, avec une accumulation de bestioles improbables et une race de centaures plus bêtes que bêtes !
Certains esprits chagrins regretteront ce manque de respect à l'égard de l'esprit de la série, et ce second degré systématique. C'est une opinion.
Pour ma part, je conseille à ceux qui cherchent simplement à se distraire, sans arrière pensée, de se lancer dans cet improbable épisode dérivé de Star Wars sous acide !
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