Le pitch

En ce début de treizième millénaire, l'Empire n'a jamais été aussi puissant, aussi étendu à travers toute la Galaxie. C'est dans sa capitale, Trantor, que l'éminent savant Hari Seldon invente la psychohistoire, une science nouvelle permettant de prédire l'avenir.

Grâce à elle, Seldon prévoit l'effondrement de l'Empire d'ici cinq siècles, suivi d'une ère de ténèbres de trente mille ans. Réduire cette période à mille ans est peut-être possible, à condition de mener à terme son projet: la Fondation, chargée de rassembler toutes les connaissances humaines.

Une entreprise visionnaire qui rencontre de nombreux et puissants détracteurs...

Mon avis

Le cycle de Fondation est un des dix chefs-d’oeuvre de la science-fiction.

Un chef-d'oeuvre écrit par Isaac Asimov, l’homme à la plume prolifique qui fut, pendant une trentaine d’année, le patriarche absolu du genre.

Il était respecté par tous pour, au moins, deux inventions majeures : les trois règles de la robotique, dans sa série de nouvelles sur les robots (j'en reparlerai par ailleurs), et la psychohistoire*, dans Fondation .

Asimov était un personnage de roman à lui tout seul, russe émigré devenu américain à la tête de Léon Zitrone (comme on disait en France de son vivant).

Il était doté de favoris mousseux presque aussi gigantesques que son égo, incroyablement démesuré (son autobiographie comporte deux volumes et ses recueils de nouvelles sont ponctuées d'explication de son cru pour expliquer comment il a eu telle ou telle idée géniale...)

Asimov se considérait en toute modestie comme le meilleur auteur de SF de tous les temps et, en toute objectivité, je dois bien admettre qu'il n'était pas loin de la vérité !

Cette intégrale éditée par Folio SF (qu’il faut remercier de ses efforts actuels pour remettre « en ligne » dans les meilleurs conditions les œuvres fondamentales du genre), regroupe la trilogie originelle du cycle, composée des romans Fondation, Fondation et empire et Seconde fondation.

Un conseil : une fois lu ces trois titres vous pouvez vous arrêter là, les romans écrits beaucoup plus tard par Asimov, sous la pression du succès commercial, ne sont pas mauvais (Fondation foudroyée et Terre et fondation), mais dispensables.

Cette trilogie, qui a remporté en 1966 le prix Hugo spécial de la meilleure série de science-fiction/fantasy de tous les temps, stupéfie le lecteur par son ambition, son ampleur et son intelligence.

Constituée, en fait, d’une dizaine de longues nouvelles qui, par bond successif, couvrent le futur de l’histoire humaine, l’oeuvre est un sommet de la science fiction intelligente des années 60, époque où les meilleurs auteurs du genre utilisaient le prétexte du futur pour réfléchir sur l’histoire et l’avenir de l'humanité.

Si vous êtes un passionné d'histoire et/ou si vous êtes un passionné de SF, vous devez absolument vous plonger dans cette oeuvre magistrale.

L'auteur aux favoris géants y démontre comment on peut couvrir l'histoire d'une civilisation en 800 et quelques pages, avec un sens de la narration confondant et une langue d'une lisibilité absolue.

Vous y découvrirez de manière très concrète qu'une des raisons de la popularité d'Asimov dans le cercle des amateurs de SF était sa capacité rendre de nombreux concepts, parfois très abscons, d'une clarté étonnante.

Plongez-vous dans cette odyssée fascinante d'intelligence, vous ne pourrez ensuite oublier certains des personnages, comme le mythique Mulet…

(*) La psychohistoire est une science fictive (imaginée dans ses prémisses par l'auteur de SF Nat Schachner) développée par Isaac Asimov. Son but est de prévoir l'Histoire à partir des connaissances sur la psychologie humaine et les phénomènes sociaux, en appliquant une analyse statistique à l'image de la physique statistique.