Le pitch

Après avoir remporté le Prix de la série lors de l’édition 2012 du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, la deuxième saison de Cité 14 est disponible en intégrale pour la première fois.

L’occasion de compléter le premier volume, paru fin 2012, et de se (re)plonger dans l’une des séries les mieux ficelées du moment : qualité d’écriture et originalité graphique sont plus que jamais au rendez-vous, avec un récit qui mêle intrigue policière, romance et références au roman populaire du début du XXe siècle.

On retrouve bien entendu Michel, Hector, le commandant Bigoodee, la belle Vanita et tout le petit monde de la Cité 14, proie de toutes les corruptions et de tous les crimes perpétrés au nom du magnat de la cité, le fameux et redouté Bambell.

Mon avis

Si vous lisez ces lignes, c'est que vous avez déjà pris connaissance de mon commentaire concernant le premier tome de l'intégrale de Cité 14 (et si ce n'est pas le cas, allez les découvrir avant de poursuivre, je ne me répéterai pas !).

Si, comme je l'espère, les 272 planches de la saison 1 vous ont plongé dans cet univers d'une cohérence et complexité rarement atteintes dans une oeuvre graphique, vous allez prendre un plaisir infini à dévorer cette seconde saison concoctée par les très méritants Pierre Gabus & Romuald Reutimann, comportant pas moins de 330 planches (pour un total de 602 !).*

Dans cette édition intégrale de très belle tenue (avec couverture cartonnée épaisse, cahiers cousus avec tranchefile et marque page), nous retrouvons tous les personnages de la première saison (il y en a des dizaines, soigneusement installés, certains étant étonnamment attachants).

Les décors sont posés, les intrigues calées, le passé des principaux protagonistes émerge peu à peu, avec des secrets, des traumas...

Une véritable comédie humaine, aurait-dit ce bon vieil Honoré.*

Sauf que ce dernier aurait été bien surpris de découvrir, parmi les ""héros"" de cette histoire :

• un éléphant atteint d'un empoisonnement qui le fait ressembler à John Merrick,
• un castor journaliste chassant le scoop et passant ses journées chez une spirite pour dialoguer avec son amour tuée dans un attentat,
• un superhéros (Tigerman) pas si sympa que ça,
• un chat à la double vie disposant de pouvoirs paranormaux,
• plusieurs aliens plutôt de bonne composition, à la vie sexuelle débridée et ne supportant pas l'alcool,
• une fort jolie girafe séduite par un cheval roi des massages,
• un maître d'hôtel batracien qui chapeaute son équipe de têtards mercenaires,
• sans oublier le plus méchant des méchants qui, lui, est un être humain à 100 %.

Vous l'avez compris, Cité 14 ne se raconte pas.

Retenez simplement que les six cents planches passent comme un éclair, car l'histoire, noire de chez noire (c'est en fait très violent, les morts sont innombrables, ce n'est pas du tout pour les enfants !) est digne des meilleurs polars classiques américains.*

Quant au dessin, que certains trouveront, par moment un peu trop "jeté", je le trouve tout simplement admirable, sublimé par une mise en page qui a, de façon très intelligente,  complètement abandonné le cadre des cases traditionnelles.

Vous cherchez un roman graphique hors du commun ? Vous êtes à la bonne adresse !

Découvrez ce petit chef d'oeuvre et, s'il vous plait, faite le connaître à votre tour autour de vous, les auteurs le méritent vraiment !