Le châtiment de Basenhau
Dupuis
Le châtiment de Basenhau
Dupuis
Le pitch
Des joutes sont organisées par le roi. Afin de s'assurer la victoire contre le Comte de Tréville, le triste sire De Basenhau triche en sciant la lance de celui-ci pour qu'elle se brise au moindre choc. Mais Johan s'en aperçoit et De Basenhau est chassé du royaume.
De retour en son château, Basenhau rumine sa vengeance. Aidé d'un fourbe troubadour et de son poltron conseiller, Guillaume, il lance une attaque contre le Roi.
Mon avis
1er album de la série des Johan et Pirlouit, par Peyo.
Johan et Pirlouit est une des séries phares qui a contribué à illuminer l'âge d'or de la BD belge, les fastes années des 50's et des 60's.
Un peu sous-estimée, éclipsée par le foudroyant succès mondial des Schtroumpfs, du même auteur, Johan et Pirlouit est pourtant, le temps de quelques albums, d'une qualité équivalente.
Le châtiment de Basenhau est remarquable à plus d'un titre.
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La première raison, c'est que c'est du Johan et Pirlouit... sans Pirlouit, puisque le personnage n'apparaîtra que dans le troisième album, Le lutin du bois aux roches (d'ailleurs, la couverture mentionne : une aventure de Johan).
Pirlouit, c'est l'élément comique de la série (un des meilleurs personnages comiques inventés au cours de ces années d'ailleurs), l'humour des deux premiers albums est donc moins présent que par la suite.
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Original de la planche 24 (réalisé à la gouache)
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La deuxième raison, c'est que, passé les quatre premières planches (reprises d'ailleurs d'une tentative précédente) au graphisme assez grossier, l'album présente tout de suite une qualité graphique qui démontre que Peyo est, d'ores et déjà, une des plus grands dessinateurs de BD de l'époque.
Il est d'ailleurs frappant d'apprendre que c'est André Franquin, le Maître, qui a permis à Peyo d'entrer chez Spirou, alors que les portes du journal lui étaient jusqu’alors fermées.
On retrouvera (voir ci-dessous) les deux dessinateurs cohabiter, dès le début, sur la première page du journal.
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La dernière raison, c'est que Peyo a tout de suite trouvé un style.
Une sorte de mixte entre un fond juste un peu réaliste (son moyen-âge n'est pas celui, image d’Épinal, de beaucoup de séries de l'époque) et d'une forme "cartoon" qui sera à l'origine (avec ses principaux confrères) du style "BD belge".
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Alors, même si l'histoire est un peu dans l'esprit slapstick (beaucoup de gags visuels) et le public très résolument enfantin, on suit déjà avec énormément de sympathie le personnage de Johan, l'humour verbal de Peyo en plein devenir, et des scènes de combat très dynamiques.
A découvrir, avant de passer aux choses sérieuses...
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