[Idées lecture] Livres : mes coups de coeur 2024

Posté le 20 décembre 2024, par letournepage, dans La vie d'un lecteur

 

Comme chaque mois de janvier, je consacre un article destiné à mettre en avant le top de mes lectures de l’année qui s’achève.

Une sorte de best of, une vingtaine de livres sur les quelques 200 (romans, essais, beaux livres, BD) que que le lecteur compulsif que je suis a dû lire au cours des douze derniers mois.

Une sélection à 10 %, une crème de livres à s’en pourlécher les babines : voilà un ratio d’excellence qui me parait pertinent et appétissant !

Rappel : peu de sorties récentes dans cette sélection car je lis souvent à rebours du temps, certains livres ont donc de la bouteille; peu de nouveautés car j’attends généralement la sortie en format poche, c’est près de trois fois moins cher (réflexe économique de grand lecteur).

Peu de livres, donc, mais que du bon, de la qualité.

Ma sélection lecture 2024 : des heures de bonheur !

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Les romans, les nouvelles


Trust

Trust – Hernan Diaz 

Editions de l’olivier – 400 pages – 23.50 €

Le pitch : Wall Street traverse l’une des pires crises de son histoire. Nous sommes dans les années 1930, la Grande Dépression frappe l’Amérique de plein fouet. Un homme, néanmoins, a su faire fortune là où tous se sont effondrés. Héritier d’une famille d’industriels devenu magnat de la finance, il est l’époux aimant d’une fille d’aristocrates. Ils forment un couple que la haute société new-yorkaise rêve de côtoyer, mais préfèrent vivre à l’écart et se consacrer, lui à ses affaires, elle à sa maison et à ses oeuvres de bienfaisance.

Tout semble si parfait chez les heureux du monde… Pourtant, le vernis s’écaille, et le lecteur est pris dans un jeu de piste. Et si cette illustre figure n’était qu’une fiction ? Et si derrière les légendes américaines se cachaient d’autres destinées plus sombres et plus mystérieuses ?

Mon avis : Trust : jolie couverture graphique, et surtout joli titre pour un récit qui a obtenu en 2023 le prestigieux prix Pulitzer.

Car, si le mot, en langage quasi universel, renvoi au capitalisme, sujet (trop) évident du roman d’Hernan Diaz, il a également une double signification, toute autre, en anglais.

Car Trust, pour nos amis anglo-saxons, c’est aussi le vocable correspondant à « confiance » en français. Et la confiance, c’est tout le sujet viscéral du roman. Et c’est ce qui le rend assez unique.

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Lorsque le dernier arbre

Lorsque le dernier arbre – Michael Christie 

Le livre de poche – 672 pages – 9.90 €

Le pitch : 2038. Les vagues épidémiques du Grand Dépérissement ont décimé tous les arbres et transformé la planète en un désert de poussière. L’un des derniers refuges est une île boisée, au large de la Colombie-Britannique, qui accueille des touristes fortunés venus admirer l’ultime forêt primaire. Jacinda y travaille comme guide, sans véritable espoir d’un avenir meilleur. Jusqu’au jour où un ami lui apprend qu’elle serait la descendante de Harris Greenwood, un magnat du bois à la réputation sulfureuse.

Commence alors un récit foisonnant et protéiforme dont les ramifications insoupçonnées font écho aux événements, aux drames et aux bouleversements qui ont façonné notre monde. Que nous restera-t-il lorsque le dernier arbre aura été abattu ?

Mon avis : Lorsque le dernier arbre n’est pas un très bon titre, même s’il attire le chaland, car le titre original de ce roman canadien anglophone est Greenwood (Le bois vert) qui, lui, colle exactement avec le sujet et les personnages ce livre exceptionnel, que je ne risque pas d’oublier de sitôt.

Le récit démarre dans un proche futur, où une catastrophique écologique d’ampleur planétaire a détruit quasiment tous les arbres et, du même coup, ruiné la civilisation humaine.

Avec ça, on pourrait penser qu’il ‘agit d’un roman de SF écologique… mais pas du tout ! Car, rapidement, grâce à la plume incroyablement mature et affutée de Michael Christie (dont c’est le premier roman), nous allons plonger dans le passé.

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Le Romantique

Le romantique – William Boyd

Points – 557 pages – 10.80 €

Le pitch : Fuyant l’Irlande, où il est né en 1799, Cashel Greville Ross s’enrôle dans l’armée. C’est le début d’une vie rocambolesque qui le mènera sur quatre continents, dans les pas de l’Histoire. Blessé et décoré à la bataille de Waterloo puis témoin des atrocités de l’armée anglaise aux Indes, il se lie d’amitié avec Byron et Shelley en Italie et tombe éperdument amoureux de la mystérieuse Raffaella.

Mais l’esprit aventureux et l’impulsivité de cet incorrigible romantique l’entraînent sans cesse vers d’autres horizons et d’autres aventures.

Mon avis : 20 ans que j’attendais ce livre ! 20 ans que je rêvais de retrouver l’immense William Boyd, l’homme capable d’embarquer ses lecteurs dans la découverte d’une vie entière, une vie romanesque, avec une mastria époustouflante. Eh bien voilà, je l’ai trouvé, ce nouveau masterpiece ! Peut-être le dernier d’une très longue carrière (Boyd a maintenant 72 ans).

Le romantique ressemble, sur de nombreux points, à sa précédente très grade réussite, A livre ouvert. Les deux livres sont comme des jumeaux littéraires.

A chaque fois, 600 pages (des heures et des heures de lecture !) pour retracer et suivre la vie d’un homme hors du commun de sa naissance jusqu’à sa mort.

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Contes des mers du sud

Contes des mers du sud – Jack London

Libretto – 224 pages – 9.10 €

Le pitch : Réédition (en traduction entièrement revue ! ) d’un des plus grands livres de London. Huit nouvelles pour évoquer les ravages et la violence importés par l’homme blanc dans le « paradis » des mers du Sud. Impitoyable.

Ce n’est pas pour rien que Yann Queffélec (auteur de la préface) a fait de ce recueil extrême l’un de ses livres de chevet.

Mon avis : Quand on admire Jack London, on peut se promener longtemps dans son oeuvre et, à chaque lecture, être à nouveau complètement dépaysé.

Le grand nord, le froid, la quête de l’or dans le Klondike. Le vagabondage sur les rails à travers le continent américain. La plongée dans la misère humaine à Londres. La guerre en Asie. Et puis – c’est l’objet de ce recueil de nouvelles – son errance dans le Pacifique à bord de son bateau le Snark.

Huit longues nouvelles où l’auteur, au sommet de sa forme littéraire (ce sont les années où il écrit son chef-d’oeuvre, Martin Eden), découvre l’incroyable monde des îles : les Marquises, la Polynésie française, les Fidj, les îles Salomon…

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Les Chats Et 14 histoires Mystérieuses Diaboliques Cruelles

Les chats et 14 histoires mystérieuses – Bernard Minier

Pocket – 336 pages – 10.00 €

Le pitch : Deux jeunes couples accros au tourisme macabre, des enfants face à la cruauté de leur famille d’accueil, un présentateur télé prêt à tout pour faire exploser l’audience, des animaux subitement délivrés des hommes, un prêtre trop beau pour être honnête, des chats animés d’étranges intentions, un aviateur de la Première Guerre mondiale confronté à une entité primitive et perverse…

Quinze nouvelles inoubliables, aussi glaçantes qu’envoûtantes, qui nous parlent d’amour et de folie, de mort et de vengeance, de cupidité et de jalousie, de mensonges et de ténèbres.

Mon avis : Et voilà qu’une bonne surprise survient, là où je ne l’attendais vraiment pas ! Bernard Minier, le roi du best-seller à rallonge (ses romans ont une moyenne de 600 pages), qui se met aux textes courts ? Eh bien, et c’est une réussite indéniable !

En fait, dans ces 15 nouvelles, exprimées sur 300 pages (oui, bien calculé, cela fait 20 pages de moyenne !), Minier joue dans la cour des grands classiques américains (dont je le soupçonne d’être un fervent lecteur). Des textes qui parcourent le spectre des histoires à suspens, entre fantastique, polar et SF.

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Célèbre

Célèbre – Maud Ventura

L’iconoclaste – 540 pages – 10.00 €

Le pitch : La célébrité est ma vie. Est-ce que j’étais préparée à un tel succès ? Bien sûr que oui.

Cléo grandit dans une famille dont elle déplore la banalité. Dès l’enfance, elle n’a qu’une obsession : devenir célèbre. Au fil des années, Cléo saute tous les obstacles qui s’imposent à elle, arrachant chaque victoire à pleines dents, s’entaillant la cuisse à chaque échec. À la surprise de tous, sauf d’elle-même, Cléo devient une star mondiale, accumulant les millions de dollars, les villas à Los Angeles et les récompenses.

Bienvenue dans les coulisses de la célébrité, un monde où règnent l’artifice et l’impunité. Célèbre est le récit d’une ascension féroce, brutale et monstrueuse. Un portrait acide et brillant de notre époque. Addictif.

Mon avis : Jeune auteure française au brillant parcours universitaires, Maud Ventura décroche le jackpot il y a deux ans avec son premier roman au titre simple et sibyllin, Mon mari. Plusieurs centaines de milliers d’exemplaires vendus; et un succès mérité !

Avec Célèbre, l’auteure remet le couvert. Un nouveau monologue, avec encore moins de dialogues. Une jeune femme que l’on sait, dès les premières pages, hors du commun.

Dotée d’une ambition dévorante (et de talents à la mesure de son ambition), la jeune Cléo va devenir une star mondiale de la chanson. A n’importe quel prix. N’importe.

Chronique d’une folie annoncée, Célèbre n’est pourtant pas une simple redite de Mon mari. Car, si sur la forme, les deux récits se ressemblent énormément, ce n’est pas le cas sur le fond.

Car ce que raconte Maud Ventura, ce qu’elle explore, c’est le territoire des personnalités qui, un jour, sortent du lot commun et deviennent des vedettes planétaires.

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Les polars, la SF, le fantastique


La Cité en flammes

La cité en flammes – Don Winslow

Pocket – 368 pages – 8.70 €

Le pitch : État de Rhode Island, 1986. Danny Ryan, 29 ans, est docker. Intelligent, loyal et réservé, il n’a jamais vraiment trouvé sa place au sein du clan des Irlandais qui règne sur une partie de la ville. Son rêve : fuir loin de cet endroit où il n’a pas d’avenir.

Mais lorsque Paulie Moretti, mafieux d’une famille italienne jusque-là amie, s’affiche avec sa nouvelle conquête, Hélène de Troie des temps modernes, Danny se retrouve mêlé à une guerre sans merci à laquelle il ne peut échapper.

Il lui faudra s’imposer enfin et affronter un déchaînement de violence sans précédent pour protéger sa famille, ses amis, et la seule patrie qu’il ait jamais connue.

Mon avis : Avec La cité en flammes, voilà le premier volet d’une trilogie consacrée au milieu mafieux de la côte est américaine (les deux tomes suivants ont depuis été publiés). Mafia italienne contre mafia irlandaise : voilà un des fondamentaux de la culture américaine, que Don Winslow attaque par la face nord.

Des bandes qui s’affrontent depuis une éternité mais – il faut bien l’avouer, même si eux-mêmes ne le reconnaissent pas facilement – sont en plein déclin, face à la concurrence de la maffia des grandes métropoles, hyper puissantes grâce au commerce de la drogue (auquel les italiens et les irlandais ne touchent pas, par principe).

La cité en flammes est la chronique quasi quotidienne des querelles qui opposent les deux clans, décimant peu à peu les effectifs déjà réduits des adversaires.

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Alfie

Alfie – Christopher Bouix

Au diable vauvert – 423 pages – 9.50 €

Le pitch : Alfie est une IA de domotique dernière génération créée pour prendre soin de la famille qui en fait l’acquisition.

Ce roman est son journal.

Mon avis : Alfie, le premier roman de l’histoire écrit entièrement par une IA ? Non, je plaisante, il y a un bien un auteur derrière ce petit roman jubilatoire : Christopher Bouix est français et – si j’en juge par ce premier titre – possède suffisamment de talent pour faire une belle carrière !

Alfie fait, en format poche, 400 pages avec une mise en page très aérée et, je dois l’avouer, je l’ai lu d’une seule traite. Piégé par le ton, puis par l’intrigue, deux filets attrape lecteurs d’une redoutable efficacité.

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Pavane

Pavane – Keith Roberts

Le livre de poche – 285 pages – 6.50 €

Le pitch : L’Invincible Armada, lancée, en juillet 1588, à l’assaut de l’Angleterre hérétique par les forces catholiques, triomphe de la tempête et profite de l’assassinat de la grande Elisabeth. La papauté pavoise. L’Histoire a changé de cours.

Au XX° siècle, des locomotives à vapeur disputent les routes aux cavaliers ; les nouvelles sont transmises par des réseaux de sémaphores ; on chasse les sorcières, et les seigneurs féodaux appuient leurs révoltes de sciences impies comme l’électricité et la chimie.

Mon avis : Si l’uchronie est depuis quelques années est un des genres à la mode de la SF, ce n’est pas sans raison, la première étant d’avoir généré une série de petits chefs-d’oeuvre qui ont d’ores et déjà marqué l’histoire de la littérature.

Pavane, de Keith Roberts, est un des premiers titres majeurs du genre. Publié en 1968, cinq ans après l’inoubliable Le maître du haut château de Philip K. Dick. Pavane n’a jamais atteint la célébrité (méritée) de ce dernier et, pourtant, il se situe tout en haut de la spécialité, tant pour son inventivité que pour la qualité exceptionnelle de son style et de son atmosphère.

La raison principale de ce manque de considération vient, sans aucun doute, du fait que Pavane n’est pas, à proprement parlé, un roman, mais plutôt un recueil de nouvelles se déroulant dans le même univers uchronique et dont les thèmes et même certains personnages sont communs.

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Vox

Vox – Christine Daechler

Pocket – 448 pages – 8.60 €

Le pitch : Cent mots par jour. Depuis l’avènement au pouvoir d’un Parti fondamentaliste, les femmes sont soumises à ce quota absurde. Un mot de plus, un seul, et le bracelet-compteur qu’elles portent au poignet envoie une décharge électrique. Aussi, lorsque Jean McClellan se voit proposer de venir en aide au frère du Président, victime d’une aphasie, l’ex-docteur en neurosciences n’hésite-t-elle pas longtemps. La récompense ? La possibilité de s’affranchir – et sa fille avec elle – de son quota de mots.

Mais ce qu’elle va découvrir, alors qu’elle recouvre la parole, pourrait bien la laisser définitivement sans voix…

Mon avis : Vox. Difficile de trouver un titre plus court, percutant et approprié pour ce roman. Vox est une dystopie qui, pendant plus de deux cent pages, colle littéralement le lecteur au texte, tant le monde imaginé par Christina Dalcher est simplement terrifiant.

Quand j’utilise l’adverbe simplement, c’est à bon escient, puisque le futur dans lequel a basculé les Etats-Unis est très simplement différent du nôtre : on a juste coupé la parole aux femmes. Ou, plus subtilement, on leur a juste limité le temps de parole à presque rien, tout en inventant un instrument de contrôle et de répression vraiment terrifiant.

Un monde qui glace le lecteur, car il n’est séparé du nôtre que par deux choses : par la volonté politique de quelques décideurs, et par une invention technologique assez basique.

Mais ce pays où les femmes n’ont plus du tout droit à la parole, n’existe-t-il pas déjà ? Il suffit de jeter un oeil sur la situation des femmes en Afghanistan  pour retrouver l’équivalent, de manière métaphorique.

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Essais, Histoire et Cinéma


G.I. Joe

G.I. Joe – Ernie Pyle

Les belles lettres – 558 pages – 10.90 €

Le pitch : Illustre reporter, Ernie Pyle devient correspondant militaire quand la Seconde Guerre mondiale éclate et part aux côtés del’armée américaine (Compagnie du 18e Régiment d’infanterie). La suivant dans ses conquêtes comme dans ses défaites, il couvre d’abord les événements en Afrique du Nord et va jusqu’au coeur de l’Italie à la bataille de Monte Cassino, il va ensuite en Angleterre, puis débarque en France (bataille de Normandie, libération de Paris), il partira ensuite pour le front du Pacifique, où il meurt des tirs de balles japonaises sur l’île d’Okinawa le 18 avril 1945.

Écrit sur le vif des combats, ce livre est un document sans équivalent. Centrant l’attention sur les hommes derrière les soldats, les reportages de Pyle sont devenus immensément populaires, ils étaient suivis dans quelque 300 journaux. À sa parution en 1944, l’ouvrage qui les réunissait a été tiré à des centaines de milliers d’exemplaires puis il a fait l’objet d’une adaptation sous forme de bande dessinée et a été porté à l’écran par William Wellman dès 1945 avec notamment Burt Lancaster et Burgess Meredith.

Mon avis : Des livres sur la guerre, j’en ai lu tout au long de ma vie. Des romans, des essais, des autobiographies. Sur les guerres des siècles passés, mais surtout sur les deux drames humains aux effets et conséquences inouïs que sont les deux « grandes guerres »  mondiales du XX° siècle.

Côté romans, n’hésitez pas à lire sur le site mon article sur Les plus grands romans sur la guerre, vous y trouverez le meilleur du genre. Côté témoignages, il y a, bien sûr les Mémoires de guerre de de Gaule, et celles de Churchill, indispensables pour saisir toute l’ampleur de la seconde guerre mondiale.

Et à côté de ces monuments, il y a G.I. Joe, que je découvre tardivement grâce à une édition de l’éditeur Les belles lettres. Ce livre est un chef-d’œuvre, un monument élevé en mémoire des combattants de toutes les guerres, même si le livre ne parle que des soldats américains, de 1942 à 1944.

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Madame de Pompadour

Madame de Pompadour – Nancy Mitford

Taillandier – 337 pages – 10.50 €

Le pitch : Des favorites royales, la marquise de Pompadour est sans doute la plus célèbre. Pourtant, son ascendance bourgeoise aurait dû lui fermer les portes de la cour. C’est grâce à sa beauté, à son énergie et à son intelligence qu’elle parvint à séduire Louis XV.

Même lorsque leur relation prit un tour platonique, elle resta la plus chère amie du roi. Avec habileté, elle sut également s’imposer à Versailles et y exerça une influence qui ne se démentit jamais au cours des vingt années de son « règne ». Elle fut aussi un véritable mécène, soutien indéfectible des érudits et artistes de son temps. Dans l’intimité de cette femme de pouvoir et de goût, Nancy Mitford fait revivre la cour de Louis XV et décrit avec malice ses intrigues et l’entourage de la marquise

Mon avis : Voici l’occasion de découvrir à nouveau la différence entre une biographie écrite par un spécialiste de la personnalité racontée, et une autre écrite par un véritable romancier : il y a une dimension supplémentaire chez cette dernière.

Comme Stefan Zweig lorsqu’il se penchait sur la vie de Fouché ou celle de Marie Antoinette, Nancy Mitford appose sa patte stylistique sur celle de Jeanne Poisson, cette femme de la bourgeoisie qui devint la principale compagne de Louis XV, durant vingt ans.

N’hésitez pas à une seconde à plonger dans cette évocation de cette femme hors du commun : le récit de Nancy Mitford est aussi passionnant… qu’un roman !

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Steichen- Carnet mondain. Les années Condé Nast

Steichen – Carnet mondain – W. Ewing & T. Brandow

Thames & Hudson – 288 pages – 37.00 €

Le pitch : Edward Steichen est déjà un peintre et un photographe célèbre des deux côtés de l’Atlantique lorsqu’il se voit proposer en 1923 un poste des plus prestigieux : directeur du service photographique de Vogue et Vanity Fair, les magazines de référence édités par Condé Nast.

Durant les quinze années suivantes, Steichen va mettre son talent exceptionnel au service d’une mise en scène grandiose de la culture de son temps, immortalisant les grands noms de la littérature, du journalisme, de la danse et du sport, de la politique, de la musique, du théâtre et du cinéma, mais encore et surtout les plus belles créations des grands couturiers de l’époque. Ces années marqueront le sommet de la carrière photographique de Steichen.

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Steichen

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Mon avis : Pour les amateurs de photo, Edward Steichen n’est pas n’importe qui. Loin de là. Né en 1879, il fut, après une carrière de peintre, un des grands photographes du début du siècle. Accompagnant l’explosion de la photographie en noir et blanc, il devient après la première guerre mondiale un artiste reconnu de tous.

Sa carrière culmine entre 1923 et 1935 où, grâce à Condé Nast, le propriétaire de Vanity Fair et Vogue, qui lui offre le poste de directeur photo des deux magazines de mode.

C’est cette période que retrace cet éblouissant album, publié en 2008 à l’occasion d’une exposition à Lausanne.

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Steichen

Greta Garbo

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Les secrets de la Maison Blanche

Les secrets de la Maison-Blanche – Bacharan & Simonnet

Pocket – 400 pages – 9.00 €

Le pitch : C’est le lieu le plus stratégique de la planète, l’un des plus secrets. Là, dans cette mythique Maison Blanche, on a déclenché des guerres, bouleversé le destin de millions de gens, organisé mille coups tordus… En puisant dans des sources récemment déclassifiées – les notes confidentielles des présidents, les archives des services de renseignement, les conversations captées clandestinement à l’intérieur même du Bureau ovale –, les auteurs éclairent d’une lumière inédite des événements clés de l’Histoire.

Écrit à quatre mains, l’ouvrage conjugue les talents d’historienne et politologue de Nicole Bacharan et ceux du journaliste et écrivain Dominique Simonnet. Un récit stupéfiant, qui se lit comme un thriller et nous révèle la face cachée de la puissance américaine.

Mon avisNicole Bacharan est une politologue confirmée, qui s’est imposée ces dernières années comme une des meilleures spécialistes de l’histoire et de l’actualité politique des Etats-Unis.

Sans doute avez-vous eu la chance de suivre ses interventions – toujours claires et documentées – dans une des nombreuses émissions télévisées consacrées aux évènements de la vie américaine; avec Donald Trump, il y a eu ces dernières années largement matière à décryptage et analyse !

Avec Dominique Simonnet, à la plume, elle a également multiplié les livres, des essais consacrés à son sujet de prédilection. Les secrets de la Maison Blanche est l’un d’entre eux, un essai fascinant, entre politique et histoire.

En dix longs chapitres tout aussi passionnant les uns que les autres, présentés dans l’ordre chronologique, Nicole Bacharan raconte l’envers du décor.

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L'Amérique en guerre

L’Amérique en guerre – Christopher Prime

Perrin – 224 pages – 9.10 €

Le pitch : Les États-Unis, bien que sortis renforcés de la Première Guerre mondiale, se sont repliés sur eux-mêmes à l`issue, laissant l`Asie et l`Europe s`embraser tour à tour. On imagine donc que la guerre ne s`immisce véritablement dans les pensées et le quotidien des Américains qu`à compter du 7 décembre 1941, date de l`attaque japonaise contre la base navale de Pearl Harbor. En réalité, le processus commence beaucoup plus tôt.

Du bureau ovale du Président à la War Plans Division, de la chaîne de montage de l’usine Ford de Willow Run aux entrailles d’un sous-marin de la Navy dans le Pacifique en passant par un plateau de tournage de Hollywood, du camp d’internement pour Nisei de Manzanar à l’univers contraint d’un GI recroquevillé dans son trou d’homme quelque part en France, Somewhere in France, la véritable histoire de  » la bonne guerre américaine  » ne manquera pas de surprendre.

Mon avis : La seconde guerre mondiale est, de mon modeste point de vue de lecteur passionné d’histoire, la période la plus fascinante et instructive de l’histoire humaine. Pourquoi ? Parce que ces six années constituent une sorte de condensé de toutes les faiblesses et richesses de l’être humain.

Certains des meilleurs émanent des principaux acteurs de la guerre.

Je pense notamment aux Mémoires de guerre de Winston Churchill et aux Mémoires de guerre de Charles de Gaulle, dont je parle par ailleurs sur ce site. Vision de l’histoire, témoignages détaillés des dirigeants de deux des principaux pays alliés impliqués dans le conflit.

Il manquait, pour être complet, un éclairage venant du troisième, les Etats-Unis.

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La BD


La bombe

La bombe – Alcante & Rodier

Glénat – 472 pages – 39.00 €

Le pitch : Le 6 août 1945, une bombe atomique ravage Hiroshima. Des dizaines de milliers de personnes sont instantanément pulvérisées. Et le monde entier découvre, horrifié, l’existence de la bombe atomique, première arme de destruction massive. Mais dans quel contexte, comment et par qui cet instrument de mort a-t-il pu être développé ?

Véritable saga de 450 pages, ce roman graphique raconte les coulisses et les personnages clés de cet événement historique qui, en 2020, commémore son 75e anniversaire. Des mines d’uranium du Katanga jusqu’au Japon, en passant par l’Allemagne, la Norvège, l’URSS et le Nouveau-Mexique, c’est une succession de faits incroyables mais vrais qui se sont ainsi déroulés.

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La bombe

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L’incroyable histoire vraie de l’arme la plus effroyable jamais créée.

Mon avis : Des livres sur la création de la bombe atomique durant la seconde guerre mondiale, il y en a eu un paquet. Pareil pour les films : documentaires ou fictions (le très intéressant Oppenheimer de Christopher Nolan, en 2023). Cependant pas un seul d’entre eux n’arrive, selon moi, à la cheville de ce monument d’essai graphique que constitue La Bombe.

Trois auteurs : deux scénaristes (Didier Alcante étant à l’origine du projet) et un graphiste stakhanoviste, Denis Rodier. Rien moins que 480 planches grand format débordant d’informations, de dessins et de texte, pour un album qui dépasse les deux kilos.

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Harleen

Harleen – Stjepan Seijic 

Urban comics – 224 pages – 21.00 €

Le pitch : Après des études mouvementées qui ont entamé sa confiance en elle, la jeune psychologue Harleen Quinzel pense enfin avoir décroché le poste de ses rêves en étant embauchée à l’Asile d’Arkham afin d’apporter son soutien et son expertise aux plus grands criminels de Gotham.

Mais il est un être au sein de cet asile qui va à la fois faire chavirer son esprit et son coeur : le Joker !

Petit à petit, Harleen va se laisser séduire puis sombrer dans un abîme de folie y laissant à tout jamais son innocence et ses illusions perdues.

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Harleen

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Mon avis : On a un peu tendance à l’oublier, mais le personnage de Harley Quinn est un des plus « jeunes » de la galaxie des comics américains. En 2023, on aura en effet tout juste fêté les 30 ans de la belle psychopathe.

Quant on voit l’importance qu’elle a pris sur la scène médiatique (Comics, série TV, film à gros budget), on ne peut être que fasciné par le phénomène… et par le personnage.*

Avec Harleen, l’auteur Stjepan Sejic reprend le mythe à la racine et consacre un énorme et très, très impressionnant one shot à la naissance du personnage.

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Je suis au-delà de la mort

Je suis au-delà de la mort – L’homme étoilé

Le lombard – 280 pages – 25.90 €

Le pitch : Il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves : après des années à écumer les petites salles avec son groupe de rock, Jean s’apprête à s’envoler en direction des États-Unis pour y enregistrer son premier album. Malheureusement, il n’est jamais trop tôt pour se réveiller brusquement : Jean apprend qu’il est atteint d’un cancer, et ses projets d’avenir s’accordent très mal avec la chimio. En plus, son voisin de chambre à l’hôpital est un infâme grincheux qui ne jure que par Sinatra…

Mais quand tout semble se refermer devant lui, la vie offrira à Jean d’arpenter des chemins dont il ne soupçonnait même pas l’existence.

En livrant ce récit poignant sur l’amitié, les rêves, le deuil et la résilience, L’Homme étoilé, l’infirmier star des réseaux sociaux, continue sa mue et se révèle comme étant un auteur de BD à suivre de près !Je suis au delà de la mort

Mon avis : Prenez garde : si vous mettez les yeux et le coeur dans ce roman graphique exceptionnel, vous n’en sortirez pas indemne !

L’homme étoilé, c’est le nom de plume de Xavier, un infirmier qui travaille depuis des années dans une unité de soin palliatif. Un sacré personnage : très grand, barbu, il arbore sur les bras des tatouages en forme d’étoiles (d’où le pseudo) et adore la musique rock. Depuis quelques années, il publie sur les réseaux sociaux (170 000 followers actuellement sur Instagram) des souvenirs de sa vie professionnelle.*

Le succès venant, il enchaine en publiant plusieurs recueils de récits sous forme de BD, exposant sous forme d’instantanés les rencontres, les échanges qu’il a pu avoir ses patients, ces hommes et ces femmes en fin de vie.

Avec Je suis au delà de la mort, il passe à la vitesse supérieure avec ces 250 pages romancées. Une histoire touchante ? Non : une histoire bouleversante.

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The savage shores

The savage shores – Ram V & Sumit Kamar

Hicomics – 175 pages – 17.90 €

Le pitch : 1766. Deux siècles après l’arrivée du premier navire européen sur les côtes de Malabar et l’implantation des colons à Calicut, la Compagnie des Indes cherche à protéger ses intérêts économiques sur la Route de la Soie.

Un vampire embarque sur un bateau de la Compagnie, dans l’espoir de redémarrer de zéro sur ces nouvelles terres prometteuses. Mais il comprendra vite que les rives de l’Indus abritent des démons et des créatures légendaires bien plus anciennes et plus puissantes que lui.

Mon avis : Avec un format moyen, proche de celui d’un standard comics, These savage shores se distingue tout de suite des innombrables albums qui fleurissent sur les tables des librairies. Deux éléments remarquables, donc, dès le premier contact avec l’album.

Le premier, c’est une édition de très haute qualité (papier glacé à fort grammage; couverture très épaisse), pour un rapport qualité prix remarquable (17.90 € pour 175 pages, bravo à l’éditeur Hicomics !).

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The savage shores

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Le second, c’est un graphisme de couverture magnifique, avec ce rouge rubis qui met en valeur un masque blafard. Une fois la couverture tournée, impossible de ne pas plonger irrémédiablement dans ce one shot, le lecteur ne pouvant qu’être subjugué par les dessins de Sumit Kamar, tout autant que la mise en couleurs – exceptionnelle ! – de Vittorio Astone.

Allons-y carrément : Theses savage shores est, pour moi, le plus bel album fantastique depuis bien, bien longtemps.

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Trois chardons

Trois chardons – Cécile Becq

Sarbacane – 124 pages – 24.00 €

Le pitch : Écosse, île de Skye, juin 1933. Habillée de noir, une jeune femme se recueille sur une tombe toute fraîche. C’est celle de son époux. Moïra a à peine 35 ans qu’elle se retrouve veuve et sans ressources. Margaret, sa soeur aînée, lui propose de l’héberger elle et ses deux jeunes enfants le temps de se retourner.

Les deux soeurs commencent à cohabiter dans la ferme simple et austère où Margaret vit seule depuis qu’elle a perdu son enfant. Elles sont rapidement rejointes par Effie, leur jeune soeur, sensuelle et gaie, qui déboule d’Édimbourg fuyant Adam son mari volage.

Confinées dans ce cottage perdu au milieu de la lande, ces trois femmes brisées tentent de se reconstruire ensemble au gré de moments de complicité mais aussi de mises au point sur des rancoeurs familiales enfouies.

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Trois chardons

Mon avis : Les Trois chardons de Cécile Becq (une jeune auteure française dont c’est le deuxième album), ce sont trois sœurs écossaises qui se retrouvent, un jour de septembre 1933, à la croisée des chemins.

Ce que leur propose l’avenir n’est, a priori, guère reluisant. Margaret, l’ainée, est séparée du père de son enfant qu’elle élève seule.

Moïra, la seconde, vient de perdre son mari, mort tragiquement dans la force de l’âge et se retrouve seule pour élever deux jeunes enfants.

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Trois chardons

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The private eye

The private Eye – Brian K. Vaughn & Martin Marcos

Image comics – 300 pages – 27.00 €

Le pitch : Le Cloud a implosé, et avec lui tous les secrets les plus précieux de l’humanité, des trafics les plus illicites aux photos de voyage du citoyen lambda, se sont retrouvés à la portée de tous.

Désormais, nous évoluons masqués, seul moyen de protéger ce qu’il reste de notre intimité. Bienvenue dans une société post-Internet.

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The private eye

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Mon avis : Un très, très gros coup de cœur pour un album comics américain totalement hors du commun, cela vous tente ? Humm… c’est bien ce que je pensais !

Première chose qui attire l’œil, dans les rayonnages d’un libraire ou d’une médiathèque : le format de l’album. Un gros volume, épais, lourd, mais développé dans un format à l’italienne, quasiment jamais utilisé pour les comics américains (à part 300, je n’en vois pas d’autres).

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