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Les Etats-Unis ? Quel pays fascinant ! Moins de trois siècles d’existence et pourtant, quelle histoire et que d’histoires !
Les américains ? Entre le million d’amérindiens du XVII° siècle et les 350 millions du melting pot contemporain, quelle évolution !
Comment comprendre, comment appréhender ce pays en constante (r)évolution ? C’est ce que tente de saisir les livres que j’ai sélectionnés pour vous.
Une vingtaine de romans, d’essais, de livres d’art et de photos. Qui parlent d’histoire, de droit, de guerre et de sociologie, pour décortiquer la richesse et la complexité du pays. Tout un monde fascinant…
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La complexité d’un pays en constante (r)évolution
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Les grands jours qui ont changé l’Amérique
Nicole Bacharan & Dominique Simonnet
Pocket – 608 pages – 10.30 €
Le pitch : Il suffit d’une journée pour changer le cours de l’Histoire. Lorsque des femmes, des hommes, par leur courage, leur ambition, parfois leur folie, infléchissent soudain le destin d’une nation. Ce 19 novembre 1863 par exemple, quand Abraham Lincoln découvre les corps de 50 000 jeunes Américains gisant sur la colline de Gettysburg, déchiquetés, sacrifiés à la guerre civile, et trouve les mots qui rassemblent. Ce 20 juillet 1969, quand deux astronautes foulent la poussière lunaire. Ou encore ce 15 octobre 2017, lorsqu’une actrice lance » Me Too » sur les réseaux et déclenche une révolution mondiale…
En une succession de nouvelles, Nicole Bacharan et Dominique Simonnet tissent une trépidante histoire des États-Unis d’un genre inédit : celle d’un » pays-monde » épris de liberté mais tenaillé par la violence, déchiré entre sa quête de l’universel et son obsession de grandeur.
Mon avis : Nicole Bacharan s’est imposée en quelques années comme une de nos meilleures spécialistes de l’histoire et de l’actualité politique des Etats-Unis. En collaboration avec Dominique Simonet, son compagnon journaliste et écrivain, elle a aussi publié de nombreux essais de vulgarisation consacrés à la politique et à la société américaine.
Que vous soyez grand amateur de la question ou simple néophyte, lancez vous sans hésiter dans ce pavé de près de 600 pages.
Il va vous emmener – c’est garanti, satisfait ou remboursé ! – en 23 étapes à travers le destin des Etats-Unis, de la célébration du premier Thanksgiving en 1621, jusqu’à l’assaut du capitole en 2021.
Au pays de Dieu – Douglas Kennedy
Pocket – 388 pages – 7.90 €
Le pitch : Bienvenue au pays de Dieu, cette » ceinture de la Bible » qui enserre le Sud des États-Unis. Intrigué par ce phénomène, Douglas Kennedy prend la route, en observateur scrupuleux. Le résultat ? Cet édifiant carnet de voyage, d’une terrifiante actualité.
Politiciens prêcheurs, prêtres guérisseurs, mafieux reconvertis en vendeur d’indulgences : intégrisme, surmédiatisation et abus de confiance comme sainte Trinité…
Sous la plume alerte d’un Douglas Kennedy plus mordant que jamais, l’état des lieux se révèle glaçant. Baptêmes en blanc et billets verts…
Mon avis : Avant d’être un auteur à succès, vendant des millions de romans d’excellente qualité (même si son inspiration tend à faiblir depuis quelques années), Douglas Kennedy était un journaliste qui bourlinguait beaucoup.
Porté par ce succès commercial, les Editions Belfond ont décidé de publier un essai rédigé par le Kennedy journaliste lors d’un long voyage dans le deep south de l’Amérique, son pays d’origine (même si la France est devenu, pendant des années, son pays d’adoption).
Au pays de Dieu est, comme le précise justement le pitch, un véritable carnet de voyage, réalisé par l’auteur au fur et à mesure de l’avancée d’un road trip pur jus au cours duquel il cherche à explorer, rencontrer, comprendre la vie de ces américains pour qui Dieu est tout, ou presque.
Les bâtisseurs de l’empire – Thomas Kelly
Rivages/Noir -590 pages – 10.50 €
Le pitch : New York, 1930. Comme un pied de nez à la Grande Dépression, commence l’édification du plus haut gratte-ciel du monde, l’Empire State Building. Sur ce chantier colossal se pressent des milliers de vies minuscules, simples pions entre les mains des politiques et des puissances d’argent.
Michael Briody, immigré irlandais déchiré entre son désir de refaire sa vie dans ce pays neuf et son devoir d’amasser armes et argent pour la cause républicaine dans sa patrie, s’échine sur le monstre d’acier. Il n’échappe pas longtemps à la mafia irlandaise, par laquelle il rencontre Grace, qui vit de ses talents de peintre dans une petite maison flottante.
Briody s’en éprend, mais elle entretient une liaison avec un homme redoutable : Johnny Farrell, l’homme du maire de New York, son relais auprès de la douteuse machine du parti démocrate.
Plus l’Empire State s’élève vers le ciel, plus Briody prend conscience que ses fondations reposent sur un bourbier d’argent sale…
Mon avis :Thomas Kelly, c’est – sous un format et une toile de fond relativement proches du roman policier – l’Irlande à New York, c’est l’histoire de New York, c’est l’Amérique, quoi !
Achetez ce roman (pas si facile que ça à trouver, d’ailleurs !) et plongez dans ce récit merveilleux sur toile de fond historique, la construction de l’Empire State Building, racontée de manière absolument extraordinaire ! Vous tomberez sur les thèmes chers à l’auteur (on retrouve les mêmes dans ses deux autres romans) : New York, sa police, la corruption à tous les niveaux, les prolétaires de la grosse Pomme et la caste des Irlandais….
C’est merveilleusement écrit, c’est très noir, parfois un peu désespérant…
L’Amérique m’inquiète – Jean-Paul Dubois
L’Olivier – 688 pages – 15.90 €
Le pitch : Un agent immobilier vend des parcelles de la Lune aux particuliers, un homme invente l’autopsie en self-service, des bourreaux racontent les exécutions qu’ils ont pratiquées, un directeur de prison sadique fait vivre ses prisonniers sous la chaleur écrasante du désert…
Dans les années 1990, Jean-Paul Dubois a sillonné les États-Unis pour le Nouvel Observateur. Sa mission ? Regarder passer la vie dans les commissariats, les hôpitaux, les tribunaux, les églises et les bars.
Il en a rapporté ces chroniques, autant de petits romans vrais de l’Amérique – l’Amérique de Trump avant Trump… – qui tracent le portrait d’une société où cohabitent tous les excès, où se répandent toutes les fièvres morales et les tensions raciales. Plus de vingt ans après, elles n’ont rien perdu de leur acuité.
Mon avis : Les Editions de l’Olivier ont en 2017 une excellente initiative en rééditant en un volume unique les Chroniques de la vie américaine de Jean-Paul Dubois. Ce très gros volume, près de 700 pages très denses, rassemble donc une centaine de chroniques écrites à l’origine pour paraître dans le Nouvel Observateur (devenu ensuite le Nouvel Obs, puis l’Obs, avant de redevenir Le Nouvel Obs !).
Des instantanés de sept pages en moyenne donc, qui sont autant d’éléments morcelés d’une vision des Etats-Unis par un écrivain français, observant avec curiosité, stupéfaction, effarement ou admiration les us, coutumes, personnages de ce grand pays pas comme les autres.
Une histoire populaire de l’empire américain – Howard Zinn
Vertige graphic – 288 pages – 23.50 €
Le pitch : Depuis le génocide des Indiens jusqu’à la guerre en Irak en passant par le développement d’un capitalisme financier globalisé, les États- Unis se sont constitués au fil des siècles comme un empire incontournable.
Peu à peu, leur histoire est devenue mythologie, mais ce livre propose le récit d’une nation, un récit qui a réussi à changer le regard des Américains sur eux-mêmes.
Mon avis : Une histoire populaire de l’empire américain est au départ un essai d’Howard Zinn publié en 2002. L’ouvrage a marqué durablement les milieux universitaires, politiques et culturels américains, tant il portait alors un éclairage unique et complètement novateur sur l’histoire des Etats-Unis.
La méthode de Zinn ? Considérer que l’histoire politique de son pays doit être vue de manière globale, sans distinguer ce qui est intérieur et extérieur.
L’impérialisme américain serait un mouvement global, multi séculaire, où les classes dirigeantes – politiques et économiques, les deux étant intimement liées – dominent et oppriment le reste de la population par la force et la duplicité d’une communication pensée pour la duper.
American rigolos – Bill Bryson
Payot – 352 pages – 8.90 €
Le pitch : De retour aux US après vingt ans en Angleterre, Bill Bryson s’étonne : « Les Américains ont produit plus de prix Nobel que le reste du monde réuni. Et pourtant, selon un sondage, 13 pour 100 des Américaines sont incapables de dire si elles portent leur slip sous ou sur leurs collants. »
À son retour au pays, notre héros se lance à la « redécouverte » de l’Amérique avec humour. Rien n’échappe à son sens de l’observation ni à son manque de sens pratique : l’administration et les supermarchés, la publicité et les séries télé, l’informatique et le jardinage, et même son épouse britannique, qui deviendra vite une Américaine accomplie
Mon avis : La seule chose vraiment ratée, dans ce livre, c’est son titre français ! Pourquoi ne pas avoir traduit littéralement le titre original (Notes from a big country) ?
Le reste est parfait. Imaginez une succession de chroniques sur les Américains et leur mode de vie, d’une drôlerie remarquable, écrite par un américain qui a fini par acquérir le point de vue et l’humour des Anglais.
L’Amérique en guerre – Christophe Prime
Perrin- 623 pages – 27.00 €
Le pitch : Les États-Unis, bien que sortis renforcés de la Première Guerre mondiale, se sont repliés sur eux-mêmes à l`issue, laissant l`Asie et l`Europe s`embraser tour à tour. On imagine donc que la guerre ne s`immisce véritablement dans les pensées et le quotidien des Américains qu`à compter du 7 décembre 1941, date de l`attaque japonaise contre la base navale de Pearl Harbor. En réalité, le processus commence beaucoup plus tôt.
Du bureau ovale du Président à la War Plans Division, de la chaîne de montage de l’usine Ford de Willow Run aux entrailles d’un sous-marin de la Navy dans le Pacifique en passant par un plateau de tournage de Hollywood, du camp d’internement pour Nisei de Manzanar à l’univers contraint d’un GI recroquevillé dans son trou d’homme quelque part en France, Somewhere in France, la véritable histoire de » la bonne guerre américaine » ne manquera pas de surprendre.
Mon avis : Si vous êtes un néophyte de cette guerre, peut-être puis-je vous conseiller de ne pas vous plonger directement dans le livre de Christophe Prime et commencer plutôt par un essai moins complet. Christophe Prime, de manière parfaitement chronologique, raconte en effet avec forces détails la montée des tensions précédant la guerre, le conflit lui-même, puis les conséquences immédiates.
C’est un véritable déluge de noms, d’acronymes (les politiques et les militaires américains adorent les acronymes !), de chiffres, d’anecdotes qu’il rassemble et présente. Attention ceci n’est pas une critique, au contraire, car ce travail est celui d’un historien dans le sens le plus scientifique du terme même si, on le sens, l’aspect purement politique du conflit n’est pas le point qu’il affectionne le plus.
Les belles américaines – Eric Courly
Michel Lafon – 221 pages – 22.00 €
Le pitch : Steve McQueen dans les rues vertigineuses de San Francisco à bord de sa Ford Mustang Fastback GT de 1968. Thelma et Louise traversant le désert de l’Arizona dans une Ford Thunderbird 1966. Clint Eastwood et sa Cadillac Eldorado convertible modèle 1959. Le mythe des Belles Américaines n’en finit plus de séduire. Ces voitures sont faites pour rêver.
A l’occasion des 100 ans de Cadillac et de Ford, des 75 ans de Chrysler et des 60 ans de Jeep, Erick Courly retrace la légende » chromes » qui renaît aujourd’hui à travers concept-cars et nouveaux modèles aux lignes futuristes
Mon avis : Si, ne serait-ce qu’une fois au cours de votre vie, vous êtes resté comme moi bouche bée en regardant passer dans la rue une Dodge Viper, une Mercury, une Ford GT, ce livre est pour vous.
Ecrit, composé, compilé par Erick Courly, un fondu de voitures et de motos (c’était le compagnon de randonnée de Coluche), ce magnifique album est une somme.
Très grand format, presque carré (31*26), plus de deux cents pages, deux bons kilos de papier glacé épais sous une lourde couverture cartonnée, l’ouvrage est destiné à tout honnête homme (et femme, ne soyons surtout pas sexiste !) passionné par les voitures américaines.
Abraham Lincoln – Lilian Kerjean
Folio – 288 pages – 9.40 €
Le pitch : Né dans une cabane de rondins, fils de pionnier et homme de la Frontière, Abraham Lincoln (1809-1865) se construit seul, devenant avocat, député et seizième président des Etats-Unis. Toujours humain, lucide et droit, c’est lui qui mène la longue et meurtrière guerre de Sécession et qui sauve l’unité du pays. L’éloquence de son verbe résonne encore à Springfield, Gettysburg ou Washington.
» Si mon nom doit entrer dans l’histoire, ce sera pour cet acte « , déclare Lincoln à la soirée du Nouvel An 1863 : il vient de signer la mise en application de sa proclamation d’émancipation des esclaves. Il vient aussi de signer son arrêt de mort puisqu’il sera assassiné dans sa loge de théâtre au début de son second mandat.
Mon avis : Abraham Lincoln, une des grandes figures tutélaires de la nation américaine, au même titre que Georges Washington ou Franklin D. Roosevelt.
L’homme pour qui les américains ont édifié, en 1922, un mémorial à Washington, avec cette statue présente dans tous les grands fils américains; l’homme dont la figure longue et émacié figure sur le mont Rushmore…
Et pourtant, en France, en dehors des universitaires, qui connait vraiment l’homme et son parcours ? Quasiment personne ! Cette biographie écrite par Liliane Kerjan est donc l’occasion de découvrir la vie de ce personnage absolument fascinant.
Le bucher des vanités – Tom Wolfe
Le livre de poche – 917 pages – 11.90 €
Le pitch : Sherman McCoy mène une vie luxueuse entre Wall Street, dont il est l’un des jeunes lions, et Park Avenue. Un soir, revenant de l’aéroport avec sa maîtresse, il rate la sortie de l’autoroute, et se perd dans le Bronx.
Au moment où il croit enfin échapper à ce quartier de tous les dangers, deux jeunes noirs s’avancent, menaçants, vers sa Mercedes… Le couple parvient à s’enfuir, mais écrase l’un des deux hommes.
Pour Sherman McCoy, c’est le début de la chute. Sa vie affective et professionnelle est pulvérisée, et l’univers dont il se croyait le maître flambe sur le bûcher de toutes les vanités.
Mon avis : Lorsque Le bûcher des vanités est sorti, il y a plus de trente ans, le monde littéraire s’est arrêté de tourner un moment, sidéré par l’impact incroyable de ce roman qui ne ressemblait à rien d’autre ; à rien !
Trois décennies plus tard, ce chef-d’oeuvre n’a pas perdu une miette de sa force, de sa puissance et doit être considéré comme un des grands romans américains du XX° siècle.
Que vous découvriez ce monstre en format broché (700 pages, un bon kilo et demi) ou en édition poche (plus de 900 pages), vous serez d’abord impressionné par sa dimension physique.
Mais cette impression sera vite effacé par le choc que vous recevrez en pleine tronche dès que vous aurez lu la première page et que vous aurez été confronté au style de Tom Wolfe.
Franklin D. Roosevelt – Yves-Marie Péréon
Texto – 654 pages – 12.90 €
Le pitch : Elu quatre fois président des Etats-Unis entre 1932 et 1944, confronté à la Grande Dépression et vainqueur de la Seconde Guerre mondiale, Franklin Delano Roosevelt (1882-1945) est un géant du XXe siècle. Yves-Marie Péréon nous livre ici la biographie saisissante d’un homme charmeur, pragmatique et religieux, qui va réussir deux prodiges : redonner espoir au peuple américain frappé par la dépression de 1929 grâce à la politique du New Deal, et le convaincre de sortir de son isolement pour combattre Hitler.
Porté par un personnage principal pétri de secrets et de contradictions, cet ouvrage passionnant se lit comme un roman.
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Moment de détente exceptionnel à la conférence de Yalta
Mon avis : On peut imaginer que, dans quelques siècles, Franklin Delanoe Roosevelt restera comme une des trois figures politiques majeures du XX° siècle, au côté de Winston Churchill et Charles de Gaulle. Je parle des figures positives, bien entendu (sinon, je serais bien obligé d’ajouter une autre trilogie, terrible, avec Staline, Mao et Hitler…).
C’est dire si la fascination qu’exerce l’homme qui a dirigé les Etats-Unis pendant près de 13 ans, élu quatre fois, affronté les conséquences de la crise de 29 et traversé la seconde guerre mondiale avant de mourir, juste avant la victoire alliée, reste aujourd’hui intacte, à juste titre.
Ecrite d’une plume alerte, loin de l’aridité stylistique que l’on peut toujours craindre d’un universitaire, ce Franklin D. Roosevelt est absolument passionnant, tant le personnage est complexe et la période de l’histoire qu’il a traversée exceptionnelle.
Le déclin de l’empire Whiting – Richard Russo
10/18 – 640 pages – 10.50 €
Le pitch : Bienvenue à Empire Falls, autrefois puissant centre industriel du Maine, à présent livré à la faillite et l’ennui. Miles Roby est gérant d’un snack. Sa femme l’a quitté, leur fille fait sa crise d’adolescence, Max, son père, est un profiteur excentrique, et Mrs Whithing, sa patronne, le tyrannise.
Coincé dans cette vie misérable, hanté par le souvenir d’une mère dévouée, Miles veut comprendre.
Entre secrets et mensonges, drames et joies, les histoires se mêlent dans cette fresque romanesque, prix Pulitzer 2002, où Richard Russo dresse avec humour et tendresse le portrait de l’Amérique d’aujourd’hui.
Mon avis : Richard Russo est un des auteurs américains majeurs de ses trente dernières années et, s’il ne fallait qu’un exemple pour le démontrer, c’est certainement avec ce merveilleux roman, son chef d’oeuvre, qu’il faudrait le faire. Voilà, je n’ai rien d’autre à ajouter. Lisez le.
Non, cela ne vous suffit pas ? Vous ne me faites pas confiance ? Quel dommage… me voilà donc obligé de m’employer à vous en convaincre !
Les primates de Park Avenue –Wednesday Martin
Editions Globe et 10/18 – 332 pages – 8.10 €
Le pitch : Wednesday Martin débarque de son Midwest natal dans l’Upper East Side, le quartier le plus huppé de Manhattan, avec son mari et ses deux enfants. Le rêve se transforme rapidement en cauchemar.
Wednesday est sur le territoire des primates les plus riches de la planète. Une enclave hostile peuplée de femmes au foyer surdiplômées, glamour, mariées à des patrons de fonds spéculatifs et totalement dévouées à la réussite de leur progéniture. Armée d’un calepin et d’un crayon,
Wednesday Martin consigne, à la manière de la célèbre primatologue Jane Goodall, les rites, les moeurs, les contradictions et les peurs de ces mères richissimes en quête obsessionnelle de perfection.
Mon avis : L’habit ne fait pas le moine est un vieux proverbe plutôt plein de bon sens, et il s’applique parfois à des sujets inattendus.
Exemple : Les primates de Park Avenue qui, malgré son titre, son pitch rapidement survolé, mais surtout sa couverture hyper graphique qui m’avait tapé dans l’oeil quand le volume était sorti en grand format, pour l’été 2017, est tout, mais vraiment tout sauf un feel good book.
Non, ce livre n’est pas un roman écervelé et plus léger qu’une gorgée de champagne, écrit pour les poulettes (chick lit, comme disent les anglo-saxons) ! Pour la bonne et simple raison que, primo, il ne s’agit pas d’un roman, mais un d’essai; et que, secundo, le fond de l’oeuvre relève essentiellement de l’anthropologie !…
Houlà ! J’en vois certain(e)s qui se lèvent déjà, effrayé(e)s par le terme !
New York – Portrait d’une ville – Reuel Gordon
Taschen – 560 pages – 49.90 €
Le pitch : Ce livre présente l’histoire épique de New York à travers des photographies, des portraits-photo, des cartes et des vues aériennes, près de 600 pages d’images historiques chargées d’émotion, de la moitié du XIXe siècle à nos jours.
Pour compléter ce prodigieux trésor d’images, des centaines de citations et de références tirées de livres, films, émissions et chansons sur le sujet.
La ville y est représentée avec tous ses hauts et ses bas, des folles nuits de l’ère du jazz à la période hédoniste du disco, en passant par la sombre période de la Grande Dépression ou le désastre du 11 septembre et ses séquelles, alors que ses citoyens, traumatisés, mais debout, recollent les morceaux.
Mon avis : Ce monument édité grâce à Taschen est à la fois un des plus beaux livres de photos que j’ai eu le plaisir de lire au cours de ma longue et riche vie de lecteur, mais c’est aussi un des plus passionnants livres d’histoire de ma bibliothèque.
De manière strictement chronologique, l’auteur raconte l’histoire de New York, de 1850 à nos jours, grâce à une iconographie absolument inouïe – je pèse mes mots – et de courts textes éclairant le contexte dans lequel les photos ont été prises.
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Le format original est hors-norme (35*26 cm, près de 5 kilos), le résultat extraordinaire (je ne parle pas du rapport qualité/prix, 49,99 € pour un tel recueil, c’est donné !).
Les secrets de la Maison blanche – N. Bacharan & D. Simmonet
Pocket – 416 pages – 8.90 €
Le pitch : C’est le lieu le plus stratégique de la planète, l’un des plus secrets. Là, dans cette mythique Maison Blanche, on a déclenché des guerres, bouleversé le destin de millions de gens, organisé mille coups tordus… En puisant dans des sources récemment déclassifiées – les notes confidentielles des présidents, les archives des services de renseignement, les conversations captées clandestinement à l’intérieur même du Bureau ovale –, les auteurs éclairent d’une lumière inédite des événements clés de l’Histoire.
Écrit à quatre mains, l’ouvrage conjugue les talents d’historienne et politologue de Nicole Bacharan et ceux du journaliste et écrivain Dominique Simonnet. Un récit stupéfiant, qui se lit comme un thriller et nous révèle la face cachée de la puissance américaine.
Mon avis : Nicole Bacharan est une politologue confirmée, qui s’est imposée ces dernières années comme une des meilleures spécialistes de l’histoire et de l’actualité politique des Etats-Unis. Avec Dominique Simonnet, à la plume, elle a également multiplié les livres, des essais consacrés à son sujet de prédilection. Les secrets de la Maison Blanche est l’un d’entre eux, un essai fascinant, entre politique et histoire.
En dix longs chapitres tout aussi passionnant les uns que les autres, présentés dans l’ordre chronologique, Nicole Bacharan raconte l’envers du décor.
Dix moments forts de l’histoire institutionnelle américaine où le président des Etats-Unis s’est retrouvé, puissant ou affaibli, face à l’Histoire (avec un grand H !).
New York trilogie – Will Eisner
Delcourt – 3*120 pages – 30.00 €
Le pitch : Muets ou diserts, instantanés ou développés en plusieurs planches, les portraits que dresse Will Eisner dans New York Trilogie révèlent toute la finesse et l’intelligence de ce grand maître de la bande dessinée contemporaine.
Un trésor accumulé, année après année, sous une grille d’égout, la faune exubérante campée sur les personnes d’immeubles populaires, les jeux turbulents des gamins des rues, telles des sentinelles imaginaires… Tous ces éléments de décor deviennent à leur tour personnages.
Will Eisner pose sur la ville qui l’a vu naître un regard sensible et malicieux. Enseignant à l’école des Arts Visuels de New York lorsqu’il réalise cette trilogie, Eisner nous permet de profiter d’une belle leçon d’observation et de saisir au passage ce que la » Grosse pomme » recèle de plus attachant.
Mon avis : Will Eisner, c’était le prince de New York. L’homme qui a traversé tout le XX° siècle en vivant à New York (sauf les dernières années de sa vie, où il est parti en Floride) et en dessinant des histoires se déroulant à New York.
Il était donc normal que le génial inventeur du Spirit, puis le créateur du principe du roman graphique décide, au début des années 80, de consacrer son grand oeuvre à sa ville préférée.
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C’est cette oeuvre que l’on retrouve, publiée en trois volumes chez Delcourt. Plus de 400 planches où, à son habitude, Eisner dépeint par petites touches (des histoires en une planche, deux, quatre, parfois une « nouvelle » composée de quelques dizaines de planches) sa cité et ces habitants.
Norman Rockwell – Karal Ann Marling
Tachen – 96 pages – 9.00 €
Le pitch : Les travaux de Norman Rockwell (1894-1978) ont été extrêmement populaires de son vivant et ils sont ensuite devenus un témoignage précieux de la manière dont les États-Unis se percevaient au XXe siècle.
Cependant, les critiques d’art ont mis du temps à reconnaître l’importance de cet artiste, car ses œuvres qui s’étalaient sur la couverture du Saturday Evening Post n’ont longtemps été considérées que comme de vulgaires illustrations. Pendant les Années folles, la Grande Dépression, la Deuxième Guerre mondiale, les années 1950 et 1960, les illustrations de Rockwell faisaient partie du quotidien aux États-Unis.
Rockwell disait qu’elles permettaient de montrer « l’Amérique que je connais et que j’ai observée à ceux qui ne l’ont peut-être pas remarquée ».
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Mon avis : Norman Rockwell est un peintre américain dont la renommée en France, est toujours resté limitée, même si certains de ses tableaux, avec des gamins à la bouille ronde, sont universellement connus.
Pourtant, il est probablement considéré aux Etats-Unis comme le plus grand illustrateur du XX° siècle. J’ai, pour ma part, toujours adoré ses portraits et ses mises en scène de la vie de ses compatriotes, qui ont marqué l’histoire de l’Amérique des années 30 jusqu’aux années 70.
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Walter Evans, Dorothea Lange – Thierry Grillet
Place des victoires – 280 pages – 30.00 €
Le pitch : Années 1930 : la Grande Dépression bouleverse l’Amérique. Déflation, chômage, migration, la crise économique transforme le pays définitivement. Le mode de vie américain, à la fois rural et communautaire, disparaît dans la douleur.
C’est cette Amérique que les photographes de la Farm Secury Administration vont immortaliser. Cette confrontation avec le réel, censée servir la propagande roosveltienne, va contribuer à révolutionner la photographie américaine.
Alors que Walker Evans produit un » style documentaire « , Dorothea Lange réussit à donner une dimension spirituelle et sociale à son travail, engendrant à eux deux les images les plus iconiques de cette période.
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Mon avis : Retour près d’un siècle en arrière : Franklin D. Roosevelt crée en 1935, dans le cadre du new deal, la Farm Security Administration, chargé de relancer l’agriculture américaine pour combattre la pauvreté terrible générée par la crise de 29.
Cette agence d’état recrute alors des photographes pour faire un état des lieux de l’Amérique telle qu’elle existe, six ans après le krach.
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L’inventaire réalisé en image par les plus grands professionnels du pays (Walker Evans, Dorothea Lange, mais aussi Arthur Rothstein, Jack Delano, Ben Shahn, Russel Lee, Marion Post Wolcott) est effroyable : les familles d’agriculteurs vivent dans des conditions de pauvreté inimaginables…
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