Le problème des bébés, c’est qu’ils ne savent pas lire.
De manière générale, on peut même dire qu’en dessous de 5/6 ans, il n’y a pas grand chose à espérer des enfants en matière d’autonomie pour la lecture.
Et même après le passage en CP, combien sont-ils à faire semblant pendant des années de ne pas comprendre les histoires qu’on leur met sous le nez pour avoir la paix cinq minutes ?… Des flemmards, vous dis-je ! Et pourtant, ce sont bien durant les toutes premières années de l’existence que se forme le goût pour la lecture, ce sel de la vie !
Alors, il n’y a pas à tortiller : que vous soyez père, mère, grand-parent, frère, sœur d’un p’tit bout, il va bien falloir vous dévouer. Placer l’enfant sur vos genoux ou approcher une chaise du lit où il vous attend, ouvrir un album pour lui raconter une histoire, pour lui lire le texte qui y est écrit puis, plus tard, pour l’aider à déchiffrer.
Pour qu’un jour, enfin, il prenne plaisir à s’asseoir tout seul et à plonger, autonome, dans le merveilleux, le fantastique univers d’un livre.Alors, vous saurez que vous avez gagné et que le lecteur qu’il est devenu apprendra, de la même manière, à lire à ses propres enfants !
Mais pour effectuer tout ce cheminement, encore faut-il avoir la matière à enchantement : les albums pour enfants sont innombrables et pourtant, souvent que de laideur, de mauvais goût, de pédagogie douteuse ! La mission du Tourne Page, c’est donc de vous aider à faire le tri dans cette offre pléthorique et de vous indiquer quelques dizaines d’albums magiques, étonnants, drôles, intelligents. Des classiques et des nouveautés. Pour tous les âges.
Pour simplifier la présentation, j’ai distribué ces albums en deux catégories : Ceux pour – en gros – les enfants de 0 à 5 ans, lorsqu’ils ne savent pas encore lire. Et ceux pour les 6 à 10 ans… et plus si affinité, car il n’est pas interdit de se plonger dedans quand on est adulte : je peux vous garantir que je ne m’en prive pas !
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Les premiers livres de la vie : la magie de la lecture !*
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Le Tourne Page a été créé pour la promotion du livre et de la lecture. Pour que l’entreprise puisse vivre et prospérer (elle représente un investissement en temps quotidien considérable) mais aussi pour qu’elle garde son indépendance, il est essentiel que les visiteurs passent par ces liens pour acheter les livres qu’ils ont identifiés sur le site.
♦ Les albums pour ceux qui ne savent pas lire (0 à 5 ans) ♦
Un jour, je serai pompier – Quentin Gréban
Editions Mijade – 12.00 €
Le pitch : Pas de doute, quand Oscar sera grand, il sera pompier.
S’il a encore bien des choses à apprendre, il ne manque pas de courage, d’énergie et d’humour !
Mon avis : Dessiner des ours mignons, adorables, aussi attendrissants que le moindre petit chat sur internet, c’est quasiment à la portée de tous les illustrateurs de livres pour enfants. La preuve ? On ne voit que ça, dans les librairies !
Mais intégrer un ourson et toute une ménagerie d’animaux absolument craquants, dans une histoire pleine de fraîcheur, bourrées d’illustrations aux couleurs pastels d’une tendresse parfaite (oui, monsieur, madame, une couleur peut être tendre, jetez juste un coup d’œil au-dessus ou au-dessus pour le vérifier !), ce n’est pas donné à tout le monde.
Chevalier chouette – Christopher Denise
Kaleidoscope – 48 pages – 14.00 €
Le pitch : Chouette voudrait tant devenir un vrai chevalier ! Il serait courageux. Il serait astucieux. Et il aurait beaucoup d’amis. Après tout, ce n’est pas parce qu’on est petit qu’on ne peut pas accomplir de grandes choses !
Mais son rêve semble impossible. Jusqu’au jour où… Un conte médiéval sur ce qui fait l’étoffe d’un vrai héros : persévérance, ingéniosité et grand cœur.
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Mon avis : Vous connaissez l’effet so cute de certains livres pour les petits enfants ? (So cute, pour si mignon, en français, mais cela sonne beaucoup moins bien !).
L’effet so cute, c’est quand le lecteur, petit… ou même très, très grand, regarde l’illustration de couverture, puis celles qui se trouvent à l’intérieur de l’album, et qu’il se sent immédiatement fondre au plus profond de lui-même.
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Avec Chevalier Chouette, voici l’exemple parfait d’un effet so cute. Comment résister à cette couverture, ou une minuscule chouette, revêtue d’une armure de chevalier, se dresse de profil devant un clair de lune ?
Il y a un dragon dans ce livre – Tom Fletcher
Editions Milan – 32 pages – 10.90 €
Le pitch : Il y a un dragon dans ce livre ! En éternuant, il a allumé une flamme dans une page. Vite, il faut l’aider à l’éteindre !
Cet ouvrage interactif et plein d’humour invite l’enfant à interagir avec lui à chaque page.
Mon avis : Les livres bourrés de dragons, il y en a des tonnes. Les amateurs de fantasy mentionneront immédiatement les deux grandes séries L’apprenti assassin et – bien évidemment – Game of thrones.
Cependant, tous les dragons ne sont pas d’énormes machins volants revêtus d’écailles ignifugées cherchant à mettre en brochettes (grillées) tous les humains à portée de flammes.
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La preuve ? L’adorable livre créé par Tom Fletcher pour petits bouts publié par les éditions Milan que vous avez sous les yeux. Numériquement sous les yeux.
Vous avez vu les couleurs de la couverture ? Que du tendre, du pastel, du bleu layette. Eh oui, ce livre au format (presque) carré est destiné aux plus petits, ceux qui sont pas encore en phase d’apprentissage de la lecture.
Lucky Joey – Carl Norac & Stéphane Poulin
L’école des loisirs – 32 pages – 15.00 €
Le pitch : Joey l’écureuil vit avec sa famille dans un grand parc à New York. Rapide et agile, il aime son travail malgré les risques. Joey est laveur de vitres !
Du haut des immeubles, Joey rêve de voyages et de mariage avec Léna, son amoureuse. Tous les deux travaillent dur pour que leur rêve devienne réalité. Se laisseront ils rattraper par les aléas de la vie ou la chance de Lucky Joey finira-t-elle par tourner ?
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Mon avis : Lucky Joey, c’est tout simplement mon coup de cœur jeunesse de ces derniers mois. Impossible de passer à côté de l’album : il est si grand (25*35 cm) qu’il prend toute la place sur l’étagère de présentation ! Une fois ouvert, nous voilà parti pour New-York.
Les illustrations de Stéphane Poulin sont immenses (imaginez : une image occupant une double page est un vrai petit poster !), avec des tonalités claires (que de luminosité dans ces dessins !).
Elles montrent la grosse pomme comme on (je) l’aime : les grands immeubles avec les fenêtres guillotines, les vues sur Central Park sous les couleurs d’automne, les breakdancers qui virevoltent sur le trottoir… ambiance garantie !
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Renard, le loup et Kiki – Thibault Prugne
Editions Margot – 36 pages – 13.90 €
Le pitch : – T’es quoi, toi ? demanda Renard. – Je suis Kiki le chihuahua ! – Et… tu te manges ? – Il m’arrive de me mordiller un peu la patte, mais je… – Non, je veux dire, tu es mangeable par quelqu’un d’autre, genre moi ? le coupa Renard. – Ha !… Non, je ne crois pas. – OK, salut !
Avec l’aide de Kiki et de sa bande de petits chiens, Renard tente de se faire apprivoiser. À lui les bols de croquettes par milliers ! Car, oui, Renard RAFFOLE des croquettes. Pour autant, est-il prêt à renoncer à sa liberté ?
Mon avis : Renard, le loup et Kiki est le dernier né de Thibault Prugne, qui réalise le texte et les illustrations de cet adorable album. Le jeune auteur, qui a de qui tenir (c’est le fils de Patrick Prugne) est une des étoiles montantes de la littérature pour enfants, qu’il promeut au travers de sa maison d’édition, les éditions Margot.
Thibault Prugne a tout pour réussir, à commencer par un trait absolument charmant, à la fois mignon et élégant, jouant avec talent sur des couleurs vives et gais.
Mais ce qui me ravit particulièrement chez lui, c’est son sens de la narration et son humour.
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Il tombe des lapins – Huyfang Zheng
Thierry Magnier – 40 pages – 18.50 €
Le pitch : En ce matin d’hiver trop froid, Alex ne veut pas sortir de son lit jusqu’à ce que sa maman lui annonce qu’il neige des lapins. Oui oui, des lapins ! Intrigué, il va aller se promener en ville pour observer lui-même ce drôle de phénomène.
Un album enchanteur à l’atmosphère cotonneuse et poudrée pour savourer une journée hivernale pas comme les autres. Impossible de résister à ces lapins ultra-craquants !
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Mon avis : Les idées les meilleures sont souvent les plus simples. Cet album imprimé dans un grand format à l’italienne en est une excellente démonstration.
L’histoire tient en deux phrases : le pitch de l’album est l’histoire !
Huyfang Zheng arrive à restituer, en une dizaine de double pages, l’atmosphère de la neige en hiver, qui a bercé notre enfance.
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Elmer, Walter, Rose et les Autres
5 aventures de l’éléphant bariolé – David Mc Kee
Editions Kaléidoscope – 152 pages – 14.90 €
Le pitch : Cinq aventures du plus célèbre des éléphants enfin réunies dans une grande anthologie : Elmer, Elmer et Walter, Elmer et le nounours perdu, Elmer et les hippopotames, Elmer et Rose. À mettre entre toutes les mains ! A partir de 3 ans.
Mon avis : Ce bon vieux Elmer… !
Pardon ? Vous n’avez pas été présenté, vous ne connaissez pas Elmer, l’éléphant aux couleurs multicolores ? C’est une erreur, une plaisanterie, si vous êtes né après 1980, enfant, vous avez forcément écouté ses aventures, et si vous êtes né avant, vous les avez forcément racontées à vos enfants, petits-enfants !
Toujours pas ? Voyons… Elmer, l’éléphant qui ressemble à ça :
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Alors, ça y est ? Les souvenirs de votre petite enfance remontent ? Parfait !
Alors, comme si des millions de gamins de par le monde, Elmer vous a fait rire, et parfois un peu pleurer, avec ses histoires où la morale (être différent, c’est parfois une force et une chance, et être tolérant envers ceux qui sont différents, c’en est une autre) joue un rôle important et vous fait grandir, vous serez forcément ravi de découvrir cette édition d’octobre 2016 dans laquelle l’éditeur a eu la bonne idée de regrouper cinq des histoires les plus connues d’Elmer.
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Que vous soyez petit, ou grand, allez jeter un long coup d’œil dans cet épais volume.
Radio banane – C. Mélois & R. Spiessert
EDL – 76 pages – 13.50 €
Le pitch : Voici, cher lecteur, l’incroyable histoire de Radio Banane. Au cœur de la jungle, Aristote le petit singe va faire une surprenante découverte. Cette trouvaille va déclencher une série d’événements tout à fait étonnants, spectaculaires, joyeux et formidables. Bien des vies vont même s’en trouver bouleversées.
Mais n’allons pas trop vite dans le récit et commençons par le commencement : un matin, Aristote partit en balade. Une aventure en sept chapitres à lire chaque soir de la semaine.
Mon avis : Radio banane : voilà un titre qui porte bien son nom, si je puis me permettre l’expression ! Un exemple parfait de livre pour la jeunesse dont la lecture donne « la banane » !
L’ouvrage créé par Clémentine Mélois (à la plume) et Rudy Spiessert (au pinceau) propose un format assez rare : plus de 70 pages (petit format) où le texte (abondant) et les graphismes (pleine page) cohabitent harmonieusement pour un résultat finalement assez proche en confort et en temps de lecture à une BD classique.
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Car du texte, il y en a, et du franchement rigolo !
Le bibliobus – Inga Moore
L’école des loisirs – 32 pages – 14.50 €
Le pitch : Tous les soirs, Élan et sa famille s’installaient confortablement devant la cheminée, puis Élan leur racontait une histoire.
Un jour, il fut à court d’idées. Il décida d’aller à la bibliothèque emprunter des livres. Ourse et ses oursons s’invitèrent chez Élan pour écouter l’histoire. Puis les autres animaux de la forêt vinrent.
La maison d’Élan devint trop petite. Élan se rendit à la casse pour remettre à neuf un vieux bus ! Ce fut le début d’une grande histoire de lecteurs.
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Mon avis : L’histoire racontée dans ce merveilleux livre pour les enfants est toute entière contenue dans le pitch.
Vous avez donc compris que Le bibliobus, avec son titre lui-aussi explicite, est vraiment dédié au plaisir et à la joie de lire.
Cela ne pouvait donc qu’être un de mes coups de cœur de l’année en littérature jeunesse, un très bel album que je vous encourage à acheter et à lire à vos enfants, petits-enfants, ou tout autre mini lecteur en puissance qui se trouve à portée de voix !
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Michka – Marie Colmont
Editions Flammarion – 24 pages – 10.50 €
Le pitch : Petit ours en peluche d’une enfant trop gâtée, Michka a choisi la liberté. Il se retrouve dans la neige et dans le froid, bien décidé à ne plus jamais être un jouet maltraité.
Il découvre alors les grands bois, les roitelets farceurs, la faim, le miel, les oies sauvages qui parlent de Noël…
Mon avis : Ce conte pour (petits) enfants est un classique absolu, paru pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les dessins sont tout simples, les couleurs pastels et vous pouvez commencer à raconter l’histoire à vos enfants dès qu’ils ont 2/3 ans.
Dessins et histoire restituent la magie de Noël jusqu’à la fin, célèbre, qui ne pourra vous empêcher de verser une larme d’émotion (si ! si ! c’est garanti, quel que soit votre âge et la dureté de votre coeur !).
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Absolument indispensable dans la bibliothèque idéale d’un enfant.
Jojo l’affreux – Dita Zipfel & Matéo Dineen
Editions Margot – 48 pages – 12.90 €
Le pitch : Comme son père et son grand-père avant lui, Jojo l’Affreux a un seul but dans la vie : être la terreur des enfants ! Faire partie d’une famille d’Effaroucheurs professionnels, ce n’est pas rien !
Gonflé à bloc, Jojo l’Affreux pose ses valises dans la chambre d’un petit garçon, et se met au travail. Il grogne, rugit, grimace, montre ses dents, fait craquer ses os… Mais rien ne se passe comme prévu… Pas même un frisson. L’enfant continue de dormir paisiblement. Nuit après nuit, Jojo persévère ; en vain. Rien n’y fait !
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Mon avis : Vous avez vu la tête de Jojo, ce pauvre monstre ? Il vous fait peur ? Non ? C’est bien ça le problème de Jojo : il est moche comme un pou qui aurait oublié de se faire suivre par un orthodontiste depuis sa naissance, mais il ne fait pas peur.
En fait, pour ma part, je dois bien avouer qu’il me fait plutôt rire. Il a même un regard attendrissant, n’est-ce pas ? Et de surcroit, il faut bien admettre qu’il n’est vraiment, vraiment pas monstrueusement grand !
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Pourquoi, moi, j’ai jamais de câlins ? – C. Jolibois & M. Barcilon
Editions Kaléidoscope – 26 pages – 13.50 €
Le pitch : Picot sait ce qu’il veut. Et ce qu’il veut, c’est des câlins ! Mais personne n’est disposé à lui en faire.
Heureusement, la tendresse peut s’exprimer de bien des manières…
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Mon avis : Il n’est pas mignon, le petit hérisson ? Trop cute ! Impossible, avec une couverture et un titre pareil, de ne pas feuilleter l’album au format presque carré et aux tonalités tarte au citron !
Une petite histoire toute simple, pour les tout petits, ceux qui se sentiront concernés par cette quête de Picot (le bien nommé) pour un peu de tendresse. Quoique… moi aussi, je me suis senti bien concerné par la tristesse de ce pauvre petit qui, d’un interlocuteur à l’autre, se fait plutôt méchamment rejeter.
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Dur, dur d’être un hérisson en quête de câlins !
Glouton, le croqueur de livres – Emma Yarlett
Glrund – 32 pages – 12.95 €
Le pitch : Glouton, le croqueur de livres, a grignoté un trou pour s’enfuir de son livre. Maintenant, il sème la pagaille dans les autres histoires. Vite ! Il faut le rattraper !
Un album plein de surprises, avec des livres dans le livre, des découpes, et un petit monstre en fuite !
Mon avis : Les « concepts » innovants en matière de livres pour enfants sont assez fréquents, mais celui qui a poussé Emma Yarlett, une toute jeune auteure et illustratrice anglaise, a réaliser Glouton, le dévoreur de livres, est particulièrement original. Je suis littéralement tombé amoureux de l’idée ! Imaginez…
Glouton, le héros monstre de l’histoire, qui ressemble à un croisement entre un smiley sur patte et un pac-man, a un péché mignon : il ne peut s’empêcher de dévorer les livres pour enfants.
Attention : il ne les grignote pas par l’extérieur ! Non : son truc, c’est de les avaler par l’intérieur, de creuser de gros trous dedans !
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Renard et Petit Georges – Thibault Prugne
Editions Margot – 32 pages – 12.90 €
Le pitch : « Réfléchissons… Comment sortir d’un trou à l’aide d’un hamster et d’un haricot ? dit le renard.
– Je suis un mulot, pas un hamster !
– Vous avez exactement le même goût. Réfléchissons, réfléchissons… »
Un renard, un mulot et un haricot tombent dans un trou. Pour en sortir, une seule solution : planter le haricot et attendre qu’il pousse. Et si au milieu de cette forêt, naissait une grande amitié ?
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Mon avis : Les chats ne font pas des chiens, selon l’expression bien connue. Mais il arrive que de grands artistes fassent d’autres artistes.
La preuve avec Pascal Prugne, auteur majeur de la BD française avec – notamment – son superbe cycle des sagas indiennes (dont je parle longuement ailleurs sur le site), dont le fils, Thibault Prugne, est devenu un auteur de livres pour enfants particulièrement talentueux.
Son dernier né, Renard et petit Georges, est un modèle de simplicité réussie, tant sur le plan scénaristique que graphique (Thibault Prugne tient les deux côtés du pinceau, si je puis dire).
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L’enfant d’éléphant – Rudyard Kipling & Yann Dégruel
Delcourt – 46 pages – 6.00 €
Le pitch : Suivez l’enfant d’éléphant à l’insatiable curiosité dans un périple initiatique, marqué par une rencontre édifiante avec un crocodile !
Une fable mordante, issue du recueil Histoires comme ça de Kipling, sublimement adapté par Yann Dégruel. Pour les plus petits.
Mon avis : Tout le monde – ou presque – a écouté ou lu, un jour de vie, jeune ou vieux, les contes de Kipling qui se déroulent dans la jungle, les fameuses Histoires comme ça, qui donneront notamment matière à la merveilleuse adaptation (libre) cinématographique de Walt Disney, sous le titre Le livre de la jungle.
Une des histoires les plus charmantes, étonnantes de ce recueil a pour titre L’enfant d’éléphant. Ou comment, grâce à la témérité d’un bébé éléphant, ces derniers se retrouvèrent un jour avec une longue trompe.
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Ce conte a été à de nombreuses reprises illustré mais, ce que je vous propose aujourd’hui, c’est de découvrir l’album le plus charmant et le plus adorable tiré de la nouvelle de Kipling.
La sorcière Camomille – Œuvres complètes
Enric Larreula & Roger Capdevilla
Editions du sorcier – 320 pages – 20.00 €
Le pitch : Voici regroupées les dix aventures pleines d’humour de la célèbre sorcière Camomille, une autobiographie complète totalement immodeste et infiniment drôle.
Mon avis : Comment initier ses enfants à la lecture en riant ? Voilà la solution idéale : en découvrant les aventures de la sorcière Camomille !
L’intégrale de la sorcière Camomille est idéale pour raconter des histoires avant de les coucher, dès 3 ans, sans jamais se faire peur, et ils seront très fiers, un peu plus tard, dans faire leur première lecture autonome, dès 6 ans.
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Un peu de texte, beaucoup d’illustrations superbes, à la fois cartoonesques et poétiques, à l’aquarelle.
Les chaussettes de l’archiduchesse – Till the cat & Agnès Ernoult
Gauthier Languereau – 32 pages – 10.95 €
Le pitch : Le rêve de Marie-Agnès, c’est de devenir chanteuse archi-connue ou architecte. Mais une archiduchesse doit archiduchiser, a dit l’archiduc. Alors, elle finit par abandonner l’idée, telle est sa destinée.
Mais elle se met à archi-transpirer des pieds et bientôt, tout l’archiduché sera inondé. Quand les chaussettes de l’archiduchesse redeviendront-elles sèches ?
Mon avis : Une des choses que j’adore dans les albums pour enfants, c’est lorsque l’auteur parvient à passionner le lecteur tout en le faisant rire.
Un exercice pas si facile que cela, surtout quand ce dernier s’efforce de développer une lecture à deux niveaux, une pour le plus jeune lecteur, l’autre pour l’adulte qui, peut-être, accompagne sa lecture.
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Avec ce titre qui fait explicitement référence au virelangue français le plus connu (oui, c’est comme cela que l’on désigne ces phrases où l’on joue avec le allitérations sonores pièges, comme Un chasseur sachant chasser, sait chasser sans son chien !), Till the Cat s’amuse comme un petit fou en prenant la phrase célèbre au pied de la lettre.
Bébé canard et les méchantes lunettes – Amy Hest & Jill Barton
Editions Kaléidoscope – 32 pages – 5.20 €
Le pitch : Bébé Canard déteste ses nouvelles lunettes : il ne reconnaît plus son visage dans le miroir et ose à peine marcher, tant il a peur de les faire tomber.
Monsieur et madame Canard sont un peu dépassés. Mais, grâce au ciel, Bébé Canard a un Grand-papa qui sait résoudre les problèmes les plus délicats.
Mon avis : Parfois, dans les grandes œuvres littéraires, tout est dans le titre; c’est le cas de Bébé Canard et les méchantes lunettes… Non, je plaisante ! Mais à peine…
Vous l’avez deviné : Bébé Canard (faisons court !) est une histoire pour les tous petits, une fable à leur raconter le jour où, pour la première fois, ils sont obligés de porter des lunettes, lunettes qui tiennent à peine sur leur nez (qui est alors tout petit), et qu’ils le vivent très mal.
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Les bonshommes de neige sont éternels – Thierry Dedieu
Seuil Jeunesse – 18 €
Le pitch : A l’arrivée du printemps, l’inquiétude de l’écureuil, de la chouette, du hérisson et du lapin grandit pour leur ami le bonhomme de neige. Que va-t-il devenir une fois la neige fondue ?
Les quatre amis vont découvrir que, malgré les apparences, le bonhomme de neige n’a pas disparu. Le cycle naturel de l’eau l’a transformé et entraîné dans de merveilleuses aventures entre la mer et le ciel. Après le grand succès d’A la recherche du Père Noël (Seuil Jeunesse, 2015), Thierry Dedieu nous offre un nouvel album de Noël.
Mon avis : J’ai toujours eu un penchant particulier pour les livres destinés aux tout petits qui, au delà du récit lui-même et des illustrations, parviennent à délivrer un message pédagogique simple et compréhensible aux enfants sans que cela soit à aucun moment le moins pesant.
C’est la principale raison pour laquelle j’ai adoré Les bonshommes de neige sont éternels, un album très grand format (36*27), qui, sous couvert de suivre l’enquête que mènent les animaux de la forêt suite à la disparition soudaine, aux beaux jours, de leur ami le bonhomme de neige, explique de façon lumineuse le cycle de l’eau.
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Maman Ours – Ryan T. Higgins
Albin Michel jeunesse – 36 pages – 12.00 €
Le pitch : Michel est un ours solitaire et grincheux. Il n’aime qu’une chose : les oeufs. Mimosa, au plat, à la coque, en cocotte… pour réaliser ses recettes, il vole sans scrupules dans les nids des alentours. Mais un jour, alors que Michel fait bouillir son larcin, stupeur : les oeufs éclosent ! Quatre oisillons en sortent, persuadés que Michel est leur maman.
Désemparé, l’ours tente de se débarrasser des oisons collants en leur apprenant à migrer, mais il a beau rugir, menacer, rien n’y fait. Et malgré lui, il s’habitue à cette nouvelle compagnie…
Mon avis : Le top du top, le must du must en matière de littérature pour la prime jeunesse, se sont les livres à double lecture.
Lecture niveau 1 : mignon, attendrissant, drôle et excitant, pour les petits.
Lecture niveau 2 : formellement beau et hilarant, au second degré, pour les parents.
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Quant un adulte tombe sur un livre de ce type, il ne peut être que ravi, car il sait qu’il va pouvoir le raconter à un enfant, assis sur ses genoux, et qu’ils vont tous deux profiter de la lecture, chacun à son niveau de compréhension.
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Ces livres là sont rares. Je suis d’autant ravi quand j’en trouve un, et Maman Ours (dont le titre original anglais est beaucoup plus réussi : Mother Bruce) en est un exemplaire parfait.
Les dessins sont à la fois magnifiques d’un point de vue esthétique et à croquer (so cute !).
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Le chevalier de ventre-à-terre – Gilles Bachelet
Seuil jeunesse – 36 pages – 15.00 €
Le pitch : Aujourd’hui c’est le grand jour. Le chevalier de Ventre-à-Terre doit se rendre au combat contre son rival Corne-Molle. Mais avant de partir, cet escargot bien pressé doit régler quelques détails. Oh, trois fois rien ! Prendre son petit déjeuner, mettre à jour sa page Facebook, embrasser sa femme et ses enfants, délivrer une princesse, faire une petite partie d’échecs…
Arrivé sur le champ de bataille, c’est l’heure de déjeuner. Il est décidé que l’on reprendra le combat après un bon repas et une sieste réparatrice, mais le temps manque et on n’aime pas bâcler.
Le rendez-vous est donc fixé au lendemain, histoire de faire les choses comme il faut. Le chevalier de Ventre-à-Terre rentre alors chez lui, pour revenir le jour suivant…
Mon avis : Grâce à d’infimes indices disposées sur la couverture, vous avez déjà deviné que Le chevalier ventre-à-terre est un escargot. Mais attention : un escargot noble !
Un seigneur à la coquille en colimaçon qui, chaque jour, ne rêve que d’une chose : aller en découdre avec le seigneur voisin. Et chaque matin que fait l’existence, il se lève pour aller défourailler avec ce pleutre malfaisant.
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Seulement, le sieur gastéropode a de nombreuses activités : une femme aimante, des enfants, des hobbies, des distractions…
Tout concourt à retarder la mise en route vers le champ de bataille et, même quand il est enfin parti, le chemin est parsemé d’obstacles, autant de freins à sa progression…
Le bain de Berk – Julien Béziat
L’école des loisirs – – 13.50 €
Le pitch :L’autre jour un truc terrible est arrivé dans mon bain. C est Berk, mon doudou, qui me l’a raconté.
J’ai posé Berk sur le bord de la baignoire et je suis allé dans ma chambre, le temps que l’eau finisse de couler. Le problème, c’est qu il a glissé, et PLOUF !
« Berk se noie ! » a crié Trouillette ma tortue. Drago, Poulp et Aspiro étaient prêts à tout pour l aider mais qu est-ce que le doudou-chouchou essayait de leur dire avec la bouche remplie d’eau ?
Mon avis : Berk, c’est un canard. Enfin… un doudou canard, pas un vrai.
Un canard qui n’a pas l’air très à l’aise dans l’eau, quand il tombe dans une baignoire, il y a de fortes chances pour que cela soit un doudou…
Canard en perdition…. va-t-il se noyer ? C’est l’insupportable suspens que le – très – jeune lecteur (l’ouvrage est surtout destiné aux enfants qui ne savent pas encore lire) va devoir affronter.
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Un peu de frissons, habilement amené par Julien Béziat sur des graphismes très colorés et un peu arty.
Tu ne dors pas, petit ours ? – Martin Waddell & Barbara Firth
L’école des loisirs – 30 pages – 9.50 €
Le pitch : Petit Ours ne parvient pas à s’endormir. Il a peur du noir. Grand Ours lui apporte une petite lanterne, puis une plus grande, puis une plus grande encore. Mais Petit Ours ne s’endort toujours pas : il a peur de la nuit qui pénètre dans la grotte.
Alors, Grand Ours a une idée : il prend Petit Ours par la patte et l’emmène dehors…
Mon avis : Pour des raisons qu’il est parfois difficile à évaluer, certains livres ou albums pour enfants (les tous petits) restent.
Au milieu de la quantité industrielle de nouveaux livres (souvent d’excellentes qualités)qui, chaque année, encombrent les tables des libraires, ces albums restent, immuables.
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Parce que le thème de l’histoire est indémodable, sans doute. Sans doute aussi parce que le traitement du thème cadre parfaitement avec ce qui est accessible, compréhensible aux tout-petits, sans doute aussi. Et parce que les graphismes ont la douceur et la chaleur de l’enfance, également.
Tu ne dors pas, petit ours ? fait partie de ces livres indémodables. Trente ans qu’il se vend, et qu’il est lu, par des générations de petits et de parents attentifs. Probablement parce qu’il réunit les trois conditions évoquées plus haut. Un thème universel : la difficulté pour un tout petit de s’endormir… à cause de sa peur du noir.
Vive la glisse ! – Geneviève Hurlet & Loïc Jouannigot
Milan – 32 pages – 11.00 €
Le pitch : Les cinq petits Passiflore passent leurs vacances d’hiver à la montagne. Patin, luge, ski, raquettes : vive la glisse !
Et pourquoi ne pas partir pour une course folle en traîneau, tiré par Grognard le chien ? Mais attention, l’excitante aventure pourrait vite tourner au cauchemar…
Mon avis : Vive la glisse ! Est-ce à dire que la famille Passiflore part à la montagne, aux sports d’hiver ?
Eh bien oui, même les lapins ont le droit de faire du ski !
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Une nouvelle histoire de nos lapins préférés, qui permet à Loïc Jouannigot de composer des tableaux d’une beauté incroyable fourmillant de détails (la double page dans le chalet, par exemple) sur une histoire toujours aussi drôle de Geneviève Huriet.
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Un vrai plaisir pour les yeux et pour le cœur, un cadeau parfait à glisser sous le sapin, à l’heure où le froid givre le bout du nez des p’tits lecteurs !
Ce livre est rempli de monstres – Guido van Genechten
Mijade éditions – 32 pages – 18.00 €
Le pitch : Attention! Ce livre est rempli de monstres. Ils sont petits, dégoûtants et horriblement terrifiants… On cherche un courageux lecteur pour les affronter !
Un livre monstrueux, pour les amoureux des petites et des grosses bébêtes… Frissons garantis – Mauviettes s’abstenir ! POP-UP en dernière page et diplôme pour les lecteurs téméraires.
Mon avis : Vous avez remarqué comme les petits enfants aiment se faire peur ? Lire à un petit un conte traditionnel dans lequel se balade une bête maléfique va le faire frissonner de peur… et de plaisir !
Un psychanalyste vous expliquerait mieux que moi par quel processus doit passer un enfant pour se confronter avec le danger et la notion de mort…
Quoiqu’il en soit, voilà un livre pour enfants qui aborde une très grande intelligence le sujet, puisque son propos est d’amener son jeune lecteur à défier ses peurs successives anticipées… tout en rigolant comme un (petit) bossu !
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Dès la couverture aux couleurs vives où s’affiche un individu poilu particulièrement moche, le programme est clairement annoncé : Ce livre est rempli de monstres. Et il l’est.
♦ Les albums pour les jeunes lecteurs (6 à 10 ans) ♦
Xox et Oxo – Gilles Bachelet
Seuil jeunesse – 36 pages – 15.00 €
Le pitch : XOX et OXO sont deux extraterrestres inséparables. Ils vivent seuls sur une planète lointaine où ils s’ennuient ferme. Le seul moment d’émerveillement, dans la journée de XOX et OXO, c’est lorsque la télévision capte quelques images d’une autre planète. Bien qu’incompréhensibles, ces images (terrestres, on l’aura deviné) les fascinent.
Et puis un jour, leur vient une idée. XOX et OXO décident de recréer les objets qu’ils voient à la télévision. Rapidement, cela devient même une véritable passion ! Ils ne trouveront en aucun cas l’utilité de ces objets, ce qui ne les empêchera pas de continuer à les reproduire et de s’amuser follement !
Un passe-temps délirant qui va être l’occasion pour le lecteur de porter un nouveau regard sur les objets qui l’entourent et sa façon de les utiliser !
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Mon avis : Gilles Bachelet est un sacré rigolo : il suffit de regarder son visage, son regard malicieux et les rides d’expression typiques de ceux qui ont passé une bonne partie de leur vie à rire et sourire… Et ses histoires sont à la hauteur de son expression : bourrées de gags, de non sens, de l’humour toujours gentil, même s’il est parfois incisif.
Gilles Bachelet est également un des meilleurs illustrateurs de livre pour enfants : une technique impressionnante, irréprochables, avec un dessin crayonné restituant énormément de relief.
Ses sujets de prédilection ? Les animaux : chiens, lapins, éléphants, escargots… des animaux hyper réalistes, mais avec un je-ne-sais quoi d’anthropomorphisme qui les rend terriblement expressifs. Quant à ses qualités de coloriste… c’est un bonheur de détailler ses illustrations qui éclatent de couleurs vives dans le moindre détail du dessin.
Anya et Tigre Blanc – Frédéric Bernard & François Roca
Albin Michel jeunesse – 40 pages – 19.00 €
Le pitch : Dans un pays enneigé, où règne un roi dur et injuste, sévit une terrible malédiction qui frappe les enfants nés la même année que l’unique héritier. Les uns après les autres, année après année, les enfants disparaissent… et on n’entend plus jamais parler d’eux.
Anya fait partie de cette génération perdue. Privée de son frère jumeau, enlevé bébé, la jeune fille grandit en compagnie de son tigre blanc, la rage au cœur. Menacée, elle est bien décidée à affronter le danger lorsque celui-ci se présentera. Un jour, enfin…
Il sera question d’une sorcière aux yeux blancs qui crache le feu, d’une prémonition qui scelle les destins, d’une évasion et d’une révolte menée par une armée d’animaux sauvages…
Mon avis : Comme souvent, les livres pour enfants attirent l’œil du chaland grâce à leur format et leur couverture.
Pour Anya et tigre blanc, la rencontre entre le chaland (votre serviteur) et le livre s’est fait au salon du livre, sur le stand Albin Michel jeunesse.
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Le livre se trouvait juste à côté du magnifique album Fils de dragons, dont j’ai déjà parlé ici.
Difficile de ne pas le remarquer : même format immense (36*29 cm), même couverture splendide.
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Une fois ouvert, impossible de ne pas feuilleter l’album, tant chaque page, ou chaque double page, propose une illustration sublime. Un sublime classique, magnifiant le blanc et le bleu.
Mon île – Mark Janssen
Kaléidoscope – 32 pages – 13.50 €
Le pitch : Une petite fille et son papa naviguent sur l’océan lorsqu’une terrible tempête détruit leur bateau, les laissant à la dérive sur un radeau.
Heureusement, une terre est en vue, une toute petite île prête à les accueillir… Mais soudain, leur île semble bouger ! C’est le début d’un tout nouveau voyage à dos de tortue…
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Mon avis : Impossible de passer devant ce grand livre (25*33 cm) au rayon littérature pour la jeunesse sans s’arrêter un instant, tant les couleurs de la couverture attirent le regard du chaland.
« Mon île ? Mais cette île n’est-elle pas une tortue géante ? » me suis-je dit avec une extrême perspicacité en détaillant l’illustration. Couleurs magnifiques, titre et graphisme intriguant : impossible de ne pas ouvrir l’album !
Une fois ouvert, le livre de Mark Janssen est juste un ravissement pour l’œil.
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Une succession de double page où l’auteur (scénariste et graphiste) déroule une petite histoire toute simple, celle d’une petite famille de naufragés qui vont se retrouver embarqués dans un voyage magique en plein milieu de l’océan.
L’ombre d’un nuage – Nicolas Poupon
Editions Sarbacane – 132 pages – 18.00 €
Le pitch : « Il faisait très, très, très chaud cet été-là. Le soleil semblait prêt à tout manger et les nuages avaient disparu. Quand Carlos est arrivé en courant pour nous dire qu’il en avait vu un, on s’est dit que ce serait notre nuage, celui qui nous ferait de l’ombre où on veut, quand on veut. De l’ombre rien que pour nous ! Et on est partis pour le capturer, Carlos, Meredith, Prosper, Pedro, Coin-Coin et moi. Il faisait toujours aussi chaud, mais maintenant, c’était de l’aventure ! »
Ils sont six. Cinq gars une fille, partis en expédition pour capturer un nuage et enfin, faire tomber la pluie sur leur pays brûlé par la canicule.
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Mon avis : Le pitch est suffisamment explicite pour que je ne m’attarde pas à l’excès sur l’histoire.
Sachez simplement que cette longue histoire (il y a près de 140 pages !) est, parmi les multiples publications de ces derniers temps, le livre pour la jeunesse le plus proche d’une « vraie » bande dessinée. Une histoire de canicule que Nicolas Poupon nous fait parfaitement ressentir.
Avec un vrai sens de l’humour, mais un humour tendre qui parlera immédiatement aux enfants de tous âges (les grands peuvent lire eux-même le texte, très développé, et on peut le lire aux plus petits) – le jeune auteur déroule un récit plein de sous-textes sur la morale, l’amitié, la vie, sans que jamais cela ne tombe dans un didactisme voyant.
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Quand aux illustrations, elles sont tout simplement charmantes, avec un dessin très « BD belge » et des couleurs pétantes, acidulées, que j’ai adorées.
Le train fantôme – Didier Levy & Pierre Vaquez
Editions Sarbacane – 29 pages – 17.50 €
Le pitch : Jonas, le grand frère chéri de Lina, a disparu…
Du haut de ses 8 ans, la fillette courageuse part à sa recherche… et ce ne sont pas quelques monstres et squelettes qui vont l’arrêter !
Mon avis : Un livre destiné aux enfants qui fait peur, un peu vraiment peur ? Et qui, sans la moindre mièvrerie, repose sur une histoire intelligente, porteuse discrète d’un message positif sur la vie ?
Impossible à trouver ? Eh bien si : voilà, devant vos yeux ébahis, le mouton à cinq pattes (un monstre, quoi !).
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Didier Levy (au stylo) et Pierre Vaquez (à la plume) m’avaient déjà étonné, en 2018, avec le très beau et très intelligent Aspergus et moi, qui avait reçu le Prix Landerneau.
Quand je parle de plume, pour Pierre Vaquez, c’est une manière un peu simplifiée d’expliquer les choses.
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C’est en fait le seul illustrateur pour enfants à travailler entièrement en « taille-douce », cette technique qui consiste à encrer des plaques de cuivre préalablement gravées, puis à les « imprimer » sur du papier.
Le fantastique catalogue des dragons et autres créatures
L. Kubler & E. Friess
Editions Margot – 64 pages – 19.90 €
Le pitch : Une princesse est retenue prisonnière par un féroce dragon, dans un lugubre donjon au coeur de… Attendez… vous avez dit FÉROCE ? Il y a erreur ! Car au lieu d’être tout bêtement terrifiant, ce dragon-là passe ses journées à jouer de la harpe…
À bout de nerfs, la malheureuse captive décide un matin d’écrire au Cercle chevaleresque de la Table Ronde pour se plaindre de ce mauvais traitement. En réponse, elle reçoit un catalogue de dragons (et autres créatures) afin de choisir un remplaçant à son horripilant gardien.
Cet ouvrage prend donc la forme d’un catalogue présentant 25 portraits de dragons et autres créatures ébouriffantes ! Un univers fantastique et décalé où vous ferez de drôles de rencontres…
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Mon avis : J’adore les dragons. Je sais, c’est mon côté gamin, ce n’est plus de mon âge, mais j’adore les dragons. Alors, vous imaginez bien avec quelle délectation je me suis jeté sur cet album géant (38*27 cm !) lorsqu’il est passé à ma portée…
Mais si la superbe couverture était à elle seule un appel à la dragonite aiguë, je n’ai pas été déçu un instant par le contenu.
On commence par un chapitre « Mieux les comprendre : trucs et astuces ». Une poignée de pages où, avec énormément d’humour, Laurence Kubler s’attache à expliquer à ses jeunes lecteurs quels accessoires peuvent les aider à fréquenter les créatures fantastiques de tout poil (ou écaille) !
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Menace verte – Peter Brown & Aaron Reynolds
Le genévrier – 48 pages – 16.00 €
Le pitch : Jasper le Lapin avait besoin de nouvelles culottes. Ce mercredi-là, sa mère l’emmena dans un grand magasin où elle prit trois paquets de «Tout Blanc». Mais alors qu’ils se dirigeaient vers les caisses, Jasper les remarqua…
Fort du succès de Menace orange, Caldecott Honor puis couronné Prix Livrentête 2016 par les Bibliothèques pour Tous, le tandem Reynolds / Brown récidive avec cette suite des aventures de Jasper le Lapin.
Mon avis : Attention, OVNI littéraire ! Un récit d’horreur pour les touts petits, même si c’est pour rire, ce n’est pas courant !
Attendez ! Ne fuyez pas ! Ce n’est pas un Massacre à la tronçonneuse pour les mini-bouts que je vous propose de feuilleter avec moi, mais juste une histoire fondamentalement originale, qui risque de faire franchement rigoler le little lecteur avec qui vous le découvrirez.
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Car quand on a une demi-douzaine d’années, rien n’est plus drôle qu’un récit qui intrigue tout en filant un peu la frousse, surtout quand il est porté par des illustrations au second degré que même les plus innocents ne pourront pas manquer de relever.
Chaussette – Loïc Clément & Anne Montel
Delcourt jeunesse – 32 pages – 10.95 €
Le pitch : Chaussette et son chien Dagobert sont inséparables. Merlin, leur petit voisin, les connaît bien et les observe arpenter chaque jour la petite ville suivant un parcours bien établi.
Pourtant, ce matin-là, quelque chose ne tourne pas rond. Chaussette est seule et se comporte étrangement. Pour tirer cette histoire au clair, Merlin va la suivre discrètement…
Mon avis : Chaussette est un album pour les enfants, mais ce n’est pas juste un album illustré classique destiné aux plus jeunes (je vais dire… de six à dix ans), ni tout à fait une BD.
Une histoire en 32 planches, chacune d’entre elle étant composée de quelques cases… qui n’en sont pas, puisqu’elles ne sont pas délimitées. Tiens : autant vous montrer un exemple :
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Vous voyez mieux ? Parfois, il y a trois images, parfois deux, voir même une seule. Allez : on pourrait parler d’un roman graphique pour enfants, format très peu courant.
La narration est effectuée par un petit garçon, voisin d’une vieille dame qu’il appelle Chaussette… parce que quand il était petit, il n’arrivait pas à prononcer son vrai prénom. Josette. La vieille dame vit avec un chien; elle a une vie très, très réglée et notre ami, curieux, s’amuse à l’espionner au cours de ses promenades calibrées.
Jusqu’au jour où Chaussette sort sans son chien, et se comporte de manière très, très étrange, au grand dame du petit curieux. Quel secret cache ce changement…
Armstrong – L’extraordinaire voyage d’une souris sur la lune
Torben Kuhlmann
Editions NordSud – 17.00 €
Le pitch : Amérique, 1950… une petite souris passionnée et curieuse observe la lune à travers son télescope. La lune est-elle vraiment un fromage, comme on le prétend? Elle décide de tirer cette affaire au clair, une fois pour toutes. Inspirée par une souris pionnière qui a traversé l’Atlantique (voir le précédent livre, Lindbergh), cette souris décide qu’elle sera la première à poser ses petites pattes sur la lune.
Dans cette seconde aventure d’une petite souris, Torben Kuhlmann confirme son art d’illustrateur et de conteur.
« Probablement l’un des albums les plus fascinants visuellement cette année » Huffington Post, à propos de Lindbergh (traduit en 22 langues)
Mon avis : Il est extrêmement rare que le contenu d’un livre pour enfant possède en lui-même un contenu assez riche – tant au niveau de l’histoire que du graphisme – pour intéresser, interpeller même, un adulte.
C’est pourtant le cas avec Armstrong, un véritable petit bijou que je vous invite tous – que vous mesuriez 80 cm ou 1 m 80 !- à découvrir.
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Dans un livre dense, épais pour un livre pour enfant, l’auteur déploie une histoire aussi astucieuse que belle, celle d’une souris qui a décidé à conquérir la lune, près de dix ans avant la mission Apollo.
Comment, vous ne saviez pas qu’une souris à posé une patte sur la lune en 1959 ? Normal : tout le monde nous l’a caché !
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Mon chat le plus bête du monde – Gilles Bachelet
Seuil jeunesse – 40 pages – 13.50 €
Le pitch : Comme beaucoup de chats, mon chat passe son temps à dormir ou manger ou dormir… Il piétine mon travail et fait ses besoins à côté de sa litière. Ce qui est étrange, c’est qu’il ne retombe jamais sur ses pattes et craint les souris… C’est vraiment mon chat le plus bête du monde ! À moins que ce ne soit pas un chat ?
Un album décalé et hilarant mettant en scène les tribulations d’un chat vraiment pas comme les autres…
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Mon avis : Les livres qui font sourire les jeunes enfants sont nombreux.
Ceux, par contre, qui les font rire aux éclats, sont rares. Quant à ceux qui provoquent une réaction identique chez les adultes, ils se comptent sur les doigts d’une main, car rien n’est plus difficile à manier que l’humour avec différents niveaux de lecture.
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Le livre extraordinaire des créatures fantastiques – Val Walerczuk
Little Urban – 80 pages – 22.00 €
Le pitch : Et si on regardait ce dragon de plus près ? Quel est le pouvoir de la gorgone ? Comment attraper une licorne ? D’où vient le nom du Kraken ? Pourquoi les elfes ont-ils des oreilles pointues ? Comment se protéger d’un basilic en pleine nature ?
Toutes les réponses à ces questions sont à découvrir dans ce livre, en images et en grand format. Avec une grande attention apportée aux origines et aux caractéristiques physiques et magiques, chaque créature fantastique est représentée sous la forme d’un dessin spectaculaire. Pour chacune d’entre elles, sept à huit informations-clés répertoriées permettent de découvrir des anecdotes incroyables. Un encadré spécifique présente la légende ou le mythe auquel la créature se rapporte pour en apprendre encore un peu plus.
Mon avis : Si l’enfant qui se trouve près de vous (vous en avez forcement un à portée de main, qui traîne dans le coin !) est un adepte des animaux fantastiques, du merveilleux et des histoires extraordinaires… c’est qu’il s’agit bien d’un enfant ! Quoi de plus constitutif à l’état d’enfance, en effet, que ce goût de l’étrange et du bizarre ?
Si vous avez donc un enfant entre 6 et 12 ans à portée de câlin, c’est bien ce magnifique livre extraordinaire des créatures fantastiques qu’il faut lui offrir (anniversaire, Noël, les occasions ne manquent pas) pour étancher sa soif d’émerveillement.
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Un album véritablement géant. Géant par la taille, puisque ses dimensions sont tout simplement exceptionnelles (38*28 cm). Une fois ouvert, les doubles pages richement illustrées constituent de véritables petits posters.
Géant, ensuite, par la qualité des illustrations. Val Walerczuk (allez : appelons-le par simplicité Double V…) est un graphiste au talent impressionnant, et ce n’est pas son coup d’essai car la collection dont fait partie cet album comporte quatre autres volumes.
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Santa Claus – Michael G.Ploog
Delcourt – 88 pages – 35 €*
Le pitch : Il y a bien longtemps… Ark le bûcheron trouve un nouveau-né abandonné qu’il confie à la reine des Nymphes..
Une fois adulte, Claus retourne vivre parmi les humains et fait leur bonheur en distribuant des jouets qu’il fabrique lui-même. Mais les forces du Mal, voyant d’un très mauvais oeil cette popularité auprès des enfants, tenteront de détruire l’esprit de Noël.
Mon avis : Ce magnifique livre d’un format exceptionnel (36*27 : il aura du mal à loger dans votre bibliothèque) est certainement un des plus beaux livres sur Noël que j’ai eu le plaisir de lire dans ma vie.
Si je dis lire, c’est qu’il s’agit de l’adaptation d’un roman de L. Frank Baum, auteur par ailleurs il y a un siècle du Magicien d’Oz, et que le texte a donc autant d’importance que l’image (il vous faudra deux bonnes heures pour lire les 88 pages au format géant).
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Il s’agit d’une longue histoire, merveilleuse, qui se déroule dans un univers très Héroïc Fantasy.
Elle vous permettra de passer de merveilleux instants avec vos enfants – mais c’est aussi pour les adultes, il y a même des passages qui font un peu peur, comme dans tous les meilleurs contes ! – à découvrir le véritable destin du père Noël.
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