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Musique…
Parler de la musique n’est déjà pas facile; mais alors, écrire sur la musique, transcrire la beauté des sonorités, des mélodies, traduire cet état unique dans lequel peut placer l’écoute d’une chanson, d’une symphonie, est-ce possible ?
Possible, certainement, mais oh combien difficile ! Il suffit de lister les livres qui y parviennent, pour constater comme ils sont peu nombreux.
Voilà, pour vous, ma sélection des grands livres qui s’écoutent. Quelques romans, une poignée de documents et de biographies. Pas plus d’une vingtaine, mais que du plaisir pour les yeux… et les oreilles !
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Musique : les grands livres qui s’écoutent..*
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Les romans
Corps et âme – Franck Conroy
Gallimard / Folio – 704 pages – 10.20 €
Le pitch : A New York, dans les années quarante, un enfant regarde, à travers les barreaux du soupirail où il est enfermé, les chaussures des passants qui marchent sur le trottoir. Pauvre, sans autre protection que celle d’une mère excentrique, Claude Rawling semble destiné à demeurer spectateur d’un monde inaccessible.
Mais dans la chambre du fond, enseveli sous une montagne de vieux papiers, se trouve un petit piano blanc désaccordé. En déchiffrant les secrets de son clavier, Claude, comme par magie, va se découvrir lui-même : il est musicien.
Ce livre est l ‘histoire d’un homme dont la vie est transfigurée par un don. Son voyage, à l’extrémité d’une route jalonnée de mille rencontres, amitiés, amours romantiques, le conduira dans les salons des riches et des puissants, et jusqu’à Carnegie Hall…
Mon avis : Si je ne devais emporter qu’une (grosse) valise de livres sur une île déserte, Corps et âme serait certainement dedans. L’histoire de cet enfant surdoué qui, parce que c’est son destin, parce qu’il a aussi la chance de rencontrer un homme formidable qui va le guider, va plonger dans la musique et en faire sa vie.
Roman d’apprentissage, roman de destinée, vaste fresque sur la musique sous toutes ces formes ou presque (classique, contemporaine, jazz bien sûr), Corps et âme est une oeuvre quasi universelle.
Si vous n’accordez aucune importance à la musique, lisez-le quand même, cela sera sans doute un peu moins extraordinaire, mais lisez-le quand même car c’est avant tout un chef d’oeuvre littéraire et sa lecture vous fera bourdonner le cœur !
Le pianiste de Hartgrove Hall – Natasha Solomons
Le livre de poche – 552 pages – 8.70 €
Le pitch : Fox, célèbre compositeur à la carrière magistrale, ne peut plus écrire la moindre note et s’isole dans sa superbe demeure de Hartgrove Hall. Sa femme bien-aimée vient de mourir et la vie a perdu toute sa saveur. Un jour, il découvre que son insupportable petit-fils de quatre ans, Robin, est un prodige du piano. La musique revient alors dans la vie de Fox, qui se voit forcé de renouer avec sa famille au passé douloureux.
Un demi-siècle plus tôt, Fox et ses deux frères, Jack et George, s’installaient à Hartgrove Hall, bien décidés à sauver des ruines le splendide domaine familial. Mais l’arrivée de la chanteuse vedette des années de guerre, la ravissante Edie Rose, au bras de Jack emmêle les fils de l’amour et du devoir et sème un chaos qui s’achève par une terrible trahison.
Avec lyrisme et tendresse, Natasha Solomons nous livre un roman enchanteur sur la transmission et la réconciliation.*
Mon avis : Quel plaisir infiniment renouvelé que d’assister, de loin en loin, à l’éclosion d’un(e) grand(e) auteur(e) ! J’avais déjà eu le plaisir de découvrir Natasha Solomons – londonienne trentenaire au visage toujours souriant – en 2012 avec Le manoir de Tyneford, un délicieux roman au style et à la facture éminemment classiques. Présence de l’histoire (avec un grand H), romantisme, nostalgie, l’ensemble formait une nourriture pour l’esprit tout à fait délicieuse.
Avec Le pianiste de Hartgrove Hall, écrit quatre ans plus tard, on passe à la vitesse supérieure : ce long roman est sans conteste un grand roman. J’y ai retrouvé, sans surprise, les qualités décelées dans son livre précédent et les ambiances qui m’avaient tant séduit.
Tous les matins du monde – Pascal Quignard
Folio – 116 pages – 6.80 €
Le pitch : « Il poussa la porte qui donnait sur la balustrade et le jardin de derrière et il vit soudain l’ombre de sa femme morte qui se tenait à ses côtés. Ils marchèrent sur la pelouse.
Il se prit de nouveau à pleurer doucement. Ils allèrent jusqu’à la barque. L’ombre de Madame de Sainte Colombe monta dans la barque blanche tandis qu’il en retenait le bord et la maintenait près de la rive. Elle avait retroussé sa robe pour poser le pied sur le plancher humide de la barque. Il se redressa. Les larmes glissaient sur ses joues. Il murmura :
– Je ne sais comment dire : Douze ans ont passé mais les draps de notre lit ne sont pas encore froids. »
Mon avis : Pascal Quignard, prix Goncourt 2002 pour Les ombres errantes, est un des auteurs français majeurs des trente dernières années. Même si, aujourd’hui, on ne parle quasiment plus de lui (ou en tous cas, pas assez !) et même si son activité n’a pas cessé, loin de là (son dernier roman, Les larmes, est sorti à la rentrée 2016). Quel dommage !
Si vous devez commencer par une oeuvre, je vous conseille d’entrer par la porte de Tous les matins du monde, ce merveilleux petit (en taille!) roman qui, en 1991, lui assura une audience nationale, après l’essai réussi de Les escaliers de Chambord. Il faut dire que l’adaptation au cinéma par Alain Corneau y fit beaucoup, puisqu’elle permit de populariser auprès du plus grand nombre la viole de gambe et les grands compositeurs qui y furent attachés.
Plongez vous dans ce petit opuscule comme si vous plongiez dans un bain d’eau fraîche, au printemps, un casque sur les oreilles pour écouter une pièce de musique de chambre du XVII°. Détente, relaxation.
Le temps où nous chantions – Richard Powers
Cherche Midi / 10/18 – 1 056 pages – 11.10 €
Le pitch : En 1939, lors d’un concert de Marian Anderson, David Strom, un physicien juif allemand émigré aux États-Unis pour fuir les persécutions nazies, rencontre une jeune femme noire, Delia Daley. Ils se marient et élèvent leurs trois enfants dans le culte exclusif de la musique, de l’art, de la science et de l’amour universel, préférant ignorer la violence du monde autour d’eux.
Cette éducation va avoir des conséquences diverses sur les trois enfants. Jonah devient un ténor de renommée mondiale, Ruth va rejeter les valeurs de sa famille pour adhérer au mouvement de Black Panthers, leur frère Joseph tentera de garder le cap entre l’aveuglement des uns et le débordement des autres, afin de préserver l’unité de sa famille en dépit des aléas de l’histoire.
Élu meilleur livre de l’année 2003 par The New York Times et The Washington Post.
Mon avis : Prodigieux roman d’un auteur que j’ai découvert par cette porte exceptionnelle. La richesse de ce livre est telle qu’il est difficile de mettre en avant ce qui est le plus remarquable.
Je parlerais avant tout, du style, tout à fait exceptionnel, une plume d’un classicisme parfait. Un style tenu, très neutre, mais capable de faire passer les sentiments les plus puissants grâce à la richesse de sa composition.
Après, il y a les thèmes principaux, placés en strates complexes tout au long de ce très long roman (plus de 1 000 pages en poche !), le premier étant la question de l’acceptation de l’autre et du métissage aux États-Unis. Le second, c’est le rôle de la musique dans la vie humaine.
On ressort de ce livre bouleversé, le cerveau et le cœur en ébullition tant Richard Powers a su vous impliquer dans toutes les thématiques évoquées.
Les dieux du tango – Carolina de Robertis
Le livre de poche – 512 pages – 8.40 €
Le pitch : Février 1913. Leda a dix-sept ans. Elle quitte son petit village italien pour rejoindre en Argentine son cousin Dante, qu’elle vient d’épouser. Dans ses maigres bagages, le précieux violon de son père.
Mais à son arrivée, Dante est mort. Buenos Aires n’est pas un lieu pour une jeune femme seule, de surcroît veuve et sans ressources : elle doit rentrer en Italie. Pourtant, quelque chose la retient… Leda brûle d’envie de découvrir ce nouveau monde et la musique qui fait bouillonner les quartiers chauds de la ville, le tango, l’envoûte. Passionnée par ce violon interdit aux femmes, Leda décide de prendre son destin en main. Un soir, vêtue du costume de son mari, elle part, invisible, à travers la ville.
Elle s’immerge dans le monde de la nuit, le monde du tango. Elle s’engage tout entière dans un voyage qui la mènera au bout de sa condition de femme, de son art, de la passion sous toutes ses formes, de son histoire meurtrie. Un voyage au bout d’elle-même.
Mon avis : Une (très jolie) couverture avec rabat rouge écarlate sur fond de fleurs en impression relief violette, prolongée par des gardes sur lesquelles les fleurs rouges ressortent sur un fond violet; un papier crème au grammage épais : Le cherche midi a particulièrement soigné l’édition brochée des Dieux du tango qui est, dès le premier abord, un plaisir pour l’amateur de beaux livres.
Les dieux du tango est, contrairement aux apparences, une œuvre littéraire ambitieuse qui aborde plusieurs thèmes entremêlés, enchevêtrés au point qu’ils en deviennent indissociables.
Par une technique narrative subtile, faite de strates, de couches successives d’impressions déposées sur le papier, l’auteure plante peu à peu le décor d’un monde qui parait bien étrange à un européen, exactement un siècle après le déroulement de l’histoire.
The commitments – Roddy Doyle
Pavillons poche – 240 pages – 8.00 €
Le pitch : Roddy Doyle met en scène Jimmy Jr., aîné des six enfants de Veronica et Jimmy Sr. Rabbitte. Au chômage, Jimmy Jr. se voit propulsé du jour au lendemain manager d’un groupe de musique soul amateur. Pourquoi la soul ? Parce que la soul c’est la musique du peuple et c’est aussi le sexe, la révolution, la reconnaissance, tout ce dont ils rêvent.
Après quelques répétitions et pas mal de virées au pub, la soul dublinoise va voir le jour lors d’un premier concert qui aura lieu… au foyer paroissial. Mais malgré toute la bonne volonté de Joey les Lèvres, trompettiste qui a joué aux USA avec les plus grands et leader spirituel du groupe, les dissensions ne vont pas tarder à apparaître…
Mon avis : J’ai découvert Roddy Doyle par ce roman, après avoir vu la formidable adaptation cinématographique fabuleuse qu’en a faite Alan Parker en 1991.
Petit roman sec comme un coup de trique (A peine 200 pages, dont 90 % de dialogues), c’est une oeuvre à la lecture totalement jouissive, comme les deux tomes suivants de ce qui deviendra la Trilogie de Barrytown, The snapper et The van.
C’est du feel good book pur jus, un roman qui vous redonne fois dans l’âme humaine, même si elle est plongée, comme ici, dans la pauvreté d’une banlieue irlandaise, confrontée, au chômage, à la misère sexuelle et à l’abus d’alcool. Mais attention : du feel good book de très haute qualité ! Tant dans la forme que dans le fond, Doyle est un écrivain de haute volée !
Blue note – Mathieu Mariolle & Mikaël Bourgouin
Dargaud – 148 pages – 25.50 €
Le pitch : J-30 avant la fin de la Prohibition. New York : le charme puissant des speakeasies, où l’on peut trinquer jusqu’à l’aube et courtiser les jolies femmes. Où l’on s’enivre au rythme des notes de jazz scandées par les meilleurs musiciens du moment…
Après le parcours du boxeur Jack Doyle, nous suivons R.J., qui débarque dans la ville pour réaliser son rêve : faire un disque. À peine arrivé, il obtient un contrat au Dante’s Lodge. Le rêve !
Mais il y a des règles à respecter, et R.J. va vite le découvrir. Signer, c’est s’engager. À vie.
Mon avis : Sortis il y a une demi-douzaine d’années, les deux tomes de ce diptyque (qui peuvent se lire indépendamment l’un de l’autre, ou en intégrale en un tome) dépeignent un New York peu connu. Un New-York de l’envers du décor, juste avant la fin de la prohibition.
Le premier volume suit le destin de Jack Doyle. Ce boxeur sympathique et un peu looser, qui tente de surnager dans l’univers mafieux d’un monde interlope, vit de l’alcool, des femmes, et du jeu.
Le scénario est digne d’un polar de la grande époque. Quant aux illustrations de Mikaël Bourgouin, elle sont absolument somptueux : un dessin réaliste avec une colorisation ocre, sépia, vert d’eau. On a l’impression d’évoluer dans un New-York noyé, entre deux eaux.
Dieu n’habite pas la Havane – Yasmina Kadra
Pocket – 272 pages – 7.70 €
Le pitch : Juan del Monte Jonava ne vit que pour chanter. Au Buena Vista Café, en plein cœur de Cuba, sa voix solaire lui a valu le surnom de » Don Fuego « , la gloire de la rumba.
Or, à presque 60 ans, son étoile s’est ternie. Le régime castriste, lui aussi, a vieilli. Il s’ouvre au monde, à l’argent, à la modernité. Le Buena Vista a changé de propriétaire. Et Don Fuego en est réduit à courir le cachet.
Sa rencontre avec Mayensi, rousse incendiaire et mystérieuse de 40 ans sa cadette, fera rejaillir le feu de la passion dans les veines du sexagénaire… Au point de le consumer ?
Mon avis : Yasmina Khadra doit avoir des gênes cubains dans son ADN pour immerger ses lecteurs aussi parfaitement dans la moiteur de l’île des Caraïbes.
Ce roman est un drôle d’oiseau, un hymne à la passion, passion de la musique, passion des femmes.
Don Fuego, le nom de scène du héros, est un homme de passions; il ne vit que porté par ses passions. Et lorsque la musique se dérobe sous ses pas, ce sont les hanches d’une femme aussi énigmatique que superbe qui vont lui permettre de survivre.
Lola Bensky – Lily Brett
10/18 – 272 pages – 8.20 €
Le pitch : Londres 1967 : Lola Bensky, jeune journaliste pour un magazine australien, n’a que 19 ans quand elle se retrouve au coeur de la scène musicale la plus excitante du moment !
Sans diplôme, mais douée, trop grosse et toujours au régime, trop sage pour les sixties, quelles questions cette drôle de fille qui ne connaît rien au rock, va-t-elle bien pouvoir poser à ces rock stars en devenir ?
Armée de son magnétophone, Lola Bensky observe, écoute, écrit. À Londres, elle parle bigoudis avec Jimi Hendrix et sexe avec Mick Jagger. À Monterey, elle échange avec Mama Cass sur leurs régimes respectifs et aborde l’amour entre filles, la drogue et l’alcool avec Janis Joplin. Un jour, elle prête même ses faux cils à Cher…
Mon avis : Vous êtes fasciné par la musique des 60’s et des 70’s ? Vous aimeriez découvrir comment, de manière très concrète, pouvait vivre une jeune anglo-saxonne à cette époque, en pleine révolution des mœurs et de la musique ?
Alors précipitez-vous sur Lola Bensky, ce délicieux roman écrit par Lily Brett, auteure australienne vivant aux Etats-Unis.
Il vous plongera, avec une simplicité et un naturel confondants – bravo à Lily Brett qui scénarise ainsi sa propre vie avec le très léger décalage qui donne à son récit une force bien supérieure à une simple autobiographie ! – dans cette époque, comme si vous veniez de prendre une machine à remonter le temps !
Les documents et les biographies
Life – Keith Richards
Points – 740 pages – 11.50 €
Le pitch : Hors-la-loi malgré lui, fouteur de merde patenté, guitariste génial, Keith Richards s’est forgé une existence dont beaucoup rêveraient, mais dont peu s’imaginent la réelle teneur. Et le plus incroyable, c’est qu’il est toujours là pour la raconter !
Voici donc l’inégalable autobiographie d’un original qui a toujours fait ce qu’il avait à faire et dit ce qu’il pensait. Dans un récit unique, féroce et sans le moindre fard, Keith Richards nous raconte cette vie à deux cents à l’heure.
Mon avis : Déjà, une évidence : un des plus beaux titres d’autobiographie imaginable. Life a rencontré un succès mondial et durable, ce qui est parfaitement mérité.
Si vous détestez le rock et/ou les Stones, passez votre chemin. Mais si vous faites partie des deux milliards d’êtres humains qui ont gigoté un jour sur un des titres du plus grand groupe de rock de l’histoire (ok, on ne va pas rentrer dans le débat classique Beatles/Stones !), sautez sur ce pavé (plus de 700 pages serrées)… le livre d’une vie (Life… got it ?)
Keith Richard, le guitariste et principal compositeur des Stones (avec Jagger), se lâche complètement sur sa vie. Quand je dis complètement, c’est complètement !
The Beatles – Tim Hill
Place des victoires – 448 pages – 22.60 €
Le pitch : Après avoir débuté dans les clubs de Liverpool et de Hambourg, les Beatles parvinrent en quelques années seulement au sommet de la gloire et devinrent les icônes incontestées des « Swinging sixties ». La « Beatlesmania » balaya alors l’Angleterre avant de gagner le monde entier.
C’est cette aventure extraordinaire que nous invite à découvrir ou redécouvrir ce livre culte, à travers plus de deux mille photos et coupures de presse, une chronologie très détaillée des évènements et un récit, truffé d’anecdotes, qui retrace la vie et l’ascension fulgurante de ces « quatre garçons dans le vent » dont la musique secoua le monde.
Mon avis : Cet énorme livre grand format (29*26), 450 pages sur papier glacé, est une somme, « la » somme définitive sur les Beatles. Plus de 2,5 kg d’informations et d’archives de tout genre (dont plus de 2 000 photos, certaines rares et étonnantes).
La présentation est strictement chronologique.
Elle permet de mettre parfaitement en perspective l’histoire du plus grand groupe de l’histoire (ok, je sais, en fait vous pensez que ce sont les Rolling Stones…. après tout, chacun ses goûts !) tout en délivrant une somme phénoménale d’informations importantes et de détails croustillants sur, notamment, la fabrication de chaque album.
Tout Gainsbourg – Bertrand Dicale
Jungle – 1200 pages – 33.30 €
Le pitch : A la fois biographie et encyclopédie, il s’agit de l’entreprise documentaire la plus détaillée sur Serge Gainsbourg !
• Plus de 1 000 feuillets • Partir de l’œuvre pour entrer dans son histoire • Des coups de projecteur sur des aspects transversaux de sa biographie (spots publicitaires, tabagie…) • Ses aventures dans la musique, le cinéma et ailleurs ! Tout Gainsbourg. Toute sa musique. Toute sa vie.
Mon avis : « Gainsbourg ? Vous m’en mettrez trois kilos ! » C’est un peu ce que je me suis dit en m’emparant pour la première fois du pavé (de feuilles) que constitue le monumental essai de Bertrand Dicale consacré à Serge Gainsbourg.
1000 pages serrées consacrées au maître de la chanson française, ce personnage si décrié de son vivant devenu, depuis sa disparition, une icône de la créativité française, est-ce bien raisonnable ?
Non, clairement, cette entreprise ne cherche pas à être raisonnable ! C’est l’oeuvre d’un fou passionné, qui a consacré une partie de sa vie d’historien de la chanson française à découvrir, creuser, rencontrer ceux qui ont approché, vécu avec Gainsbourg. Une somme, quoi !
Joséphine Baker -Catel & Bocquet (2016)
Casterman – 564 pages – 26.95 €*
Le pitch : Joséphine Baker a 20 ans quand elle débarque à Paris en 1925. En une seule nuit, la petite danseuse américaine devient l’idole des Années Folles, fascinant Picasso, Cocteau, Le Corbusier ou Simenon.
Dans le parfum de liberté des années 1930, Joséphine s’impose comme la première star noire à l’échelle mondiale, de Buenos Aires à Vienne, d’Alexandrie à Londres. Après la guerre et son engagement dans le camp de la résistance française, Joséphine décide de se vouer à la lutte contre la ségrégation raciale.
La preuve par l’exemple : au cours des années 1950, dans son Château des Milandes, elle adopte douze orphelins d’origines différentes, la tribu arc-en-ciel. Elle chantera l’amour et la liberté jusqu’à son dernier souffle.
Mon avis : Joséphine Baker, c’est le troisième volet de la trilogie biographique de Catel Muler (dîtes Catel) et José-Louis Bocquet. Paru en 2016, cette bio graphique fait suite au succès (croissant) rencontré par Kiki de Montparnasse en 2007 puis Olympes de Gouges en 2012.
A chaque fois, l’entreprise – considérable ! – représente plus de 400 planches (ici, près de 600 !) illustrées par une femme pour raconter, en prenant son temps, la vie d’une figure du féminisme.
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Disons le tout net : la critique et les lecteurs de ce magnifique roman graphique ont fini de consacrer le couple d’auteurs, et c’est amplement justifié !
Il faut avouer qu’avec Joséphine Baker, Catel & Bocquet ont joué sur du velours : sa vie et sa personnalité sont à tous points de vue hors du commun, exceptionnels, étonnants… les superlatifs me manquent !
Just kids – Patti Smith
Folio – 416 pages – 8.40 €
Le pitch : C’était l’été de la mort de Coltrane, l’été de l’amour et des émeutes, quand une rencontre fortuite à Brooklyn guida deux jeunes gens dans la vie de bohème, sur la voie de l’art. Patti Smith et Robert Mapplethorpe avaient vingt ans ; elle deviendrait poète et performeuse, il serait photographe.
À cette époque d’intense créativité, les univers de la poésie, du rock and roll et du sexe s’entrechoquent. Le couple fréquente la cour d’Andy Warhol, intègre au Chelsea Hotel une communauté d’artistes et de marginaux hauts en couleur, croise Allen Ginsberg, Janis Joplin, Lou Reed…
Just Kids commence comme une histoire d’amour et finit comme une élégie, brossant un inoubliable instantané du New York des années 1960-1970.
Mon avis : Autant le préciser tout de suite : ce long essai autobiographique de Patti Smith n’intéressera probablement pas tous ceux qui, pour des raisons d’âge ou de centres d’intérêts, n’aiment pas ou n’ont jamais entendu parler de Patti Smith, Robert Mapplethorpe, la musique folk et rock des années 60 et 70, ou l’art moderne new-yorkais de la même époque.
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Quand je précise « probablement pas », c’est que je n’en suis pas certain à 100 % car, au delà de son contenu factuel, la qualité littéraire de ce livre, emprunt de douceur, de nostalgie et de poésie pourra peut-être séduire d’autres lecteurs, étrangers à ces sujets.
Rock – Philippe Manoeuvre
Harper & Collins – 288 pages – 7.90 €
Le pitch : C’est donc le temps du grand bilan, mon devoir d’inventaire à moi. Mémoires binaires, rock et roll. J’avais tant de choses à vous raconter.
Ma rencontre avec le rock et les Rolling Stones, mes aventures chez les punks. De rédacteur en chef de Métal Hurlant puis de Rock&Folk. Mon amitié avec Serge Gainsbourg. Johnny, évidemment. Mes rencontres avec Madonna, Prince, Michael Jackson, Polnareff, JoeyStarr et bien d’autres.
C’est tout ça que j’ai eu envie de mettre dans ce livre. Et ça commence au paradis des rockers, dans le bus des Stooges…
Mon avis : Il y en a que Philippe Manoeuvre énerve. Pour ma part, ce type un peu décalé m’a toujours plutôt amusé, avec sa gentillesse (pas très rock attitude !), sa bonne humeur permanente, son prosélytisme et sa gouaille inimitable de titi parisien.
Nos goûts musicaux ne sont pas forcement identiques. Son autobiographie au titre impeccable (on ne peut pas faire plus clair, n’est-ce pas ?) commence par un chapitre se déroulant dans un bus des Stooges, en tournée. Le nirvana pour Manoeuvre, alors que je n’ai jamais compris sa passion pour Iggy Pop et son groupe, vague ersatz des Stones…
Mais il faut passer ce premier chapitre car, juste derrière, vous aurez droit – pour peu que vous vous intéressiez à la musique – à 300 pages de vrai bonheur. Bon sang, Manoeuvre est un sacré raconteur d’histoire, pas de doute !
Queen – Phil Sutcliffe
Editions du chêne – 296 pages – 29.90 €
Le pitch : Freddie Mercury, Bryan May, Roger Taylor et John Deacon sont réputés pour leurs concerts enflammés, célèbres pour leurs excès et enviés pour leur créativité musicale.
Voici le premier livre qui dévoile toutes les facettes du groupe. Queen a créé une des œuvres les plus envoûtantes et a laissé une empreinte indélébile dans le monde du rock’n’roll.
Quarante ans plus tard, Queen fait toujours partie du panthéon du rock. Voilà le livre qui ose s’attaquer à ce monstre sacré et qui deviendra le livre de chevet de tous les fans.
Mon avis : En matière de musique, on est fan ou on ne l’est pas. De Jean-Sébastien Bach, Edith Piaf, Oscar Peterson ou Nirvana, peu importe : le symptôme est le même, le fan est celui qui est passionné par tout ce qui se rapporte à l’objet de sa passion.
Queen, le livre somme de Phil Sutcliffe, est un ouvrage pour les fans du groupe, dont je fais partie.
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Parce que j’ai découvert le groupe, aux U.S., alors qu’il n’avait sorti que deux disques et qu’il n’était pas encore très connu. Parce que leur musique, un rock mêlé d’accents symphoniques, avec des harmonies vocales comme on n’en avait jamais entendu dans l’histoire de la pop, était inclassable.
Parce que j’ai eu la chance de les voir en concert à plusieurs reprises, à la grande époque de A night at the opéra ou de News of the world (j’ai encore les tickets, 35 francs au Pavillon Baltard de Paris ou au Palais des sports de Lyon !).
Moi, Elton John
Albin Michel – 432 pages – 22.90 €
Le pitch : Elton John, un nom, une légende vivante. De ses débuts à sa gloire planétaire, sa carrière est à l’image de sa vie : extraordinaire. Aujourd’hui, pour la première fois, il se raconte et nous fait vivre son incroyable aventure, avec ses moments les plus fous et les plus déchirants.
Né dans la banlieue londonienne de Pinner, le petit Reginald Dwight se rêve très tôt un destin de pop-star. Il se réalise lors de son tout premier concert aux Etats-Unis sous les yeux d’un public stupéfait par sa combinaison jaune canari, son T-shirt étoilé et ses bottes aux ailes dorées. Elton John est né, et le monde de la musique ne sera plus jamais le même.
Mon avis : Les autobiographies d’artistes sont innombrables, mais celles de qualité sont rarissimes. Dans le monde de la musique rock, ces dernières se comptent sur les doigts d’une main.
En fait, jusqu’à ces derniers jours, la référence absolue était pour moi Life, l’autobiographie (près de 800 pages !) de Keith Richards. Eh bien désormais, il y aura deux biographies sur la première marche de mon podium, grâce à ce bon vieux Reginald Dwight, devenu en cours de route (légalement) Elton John ! En fait, j’ai retrouvé, tout au long des 400 pages très denses de son récit, exactement les mêmes qualités que dans celui de Keith Richards.
Le titre original du livre est tout simplement Me. Un brin autocentré, non ? Et pourtant, Elton John parvient à parler (presque) autant des autres que de lui-même, tout au long d’un récit absolument captivant (un vrai Tourne Page) qui se lit comme un roman d’aventures, avec une succession incroyable d’anecdotes, de péripéties, de rebondissements…
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