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En 1938, c’est la première apparition du personnage de Superman, dans le magazine Action comics, publié par DC comics, qui marque le début du comics moderne. Un an plus tard, Batman débarque à son tour, dans le magazine Détective comics. Dès le départ, c’est un immense succès commercial.
Mais c’est bien après la guerre, en 1961, que le genre devient adulte, grâce à Stan Lee, qui imagine les premiers super-héros « imparfaits ». Dès lors, tous les sujets sont abordés : guerre, politique, drogue, sexe, racisme…
Depuis, le genre n’a pas cessé de se renouveler, de multiplier en les modernisant les styles de narration, mais aussi d’enrichir ses histoires de thèmes nouveaux. Sans doute grâce à quelques génies du scénario, tels que Alan Moore, Franck Miller ou Marc Millar…
Paradoxe : le genre n’a pas cessé de s’épanouir depuis les années 80, tandis que la littérature de SF sortait de son âge d’or et perdait en richesse. Désormais, c’est souvent dans les vignettes des comics que le lecteur amateur de spéculative fiction, d’utopie ou d’uchronie trouvera son bonheur !
Voici une sélection d’une trentaine de comics anglo-saxons (anglais ou américains) qui ont marqué le genre au cours des dernières décennies. Que de l’excellent, avec même une grosse poignée de chefs-d’œuvre !
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Comics : des séries à se damner !
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Watchmen – Alan Moore & Dave Gibbons
Urban Comics – 464 pages – 35 €
Le pich : Quand le comédien, justicier au service du gouvernement, se fait défenestrer, son ancien allié, Rorschach, mène l’enquête. Il reprend rapidement contact avec d’autres héros à la retraite dont le Dr Manhattan, surhomme qui a modifié le cours de l’histoire.
Alors qu’une guerre nucléaire couve entre les USA et l’URSS, tous s’interrogent : qui nous gardera de nos Gardiens ?
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Mon avis : Heureux mortels : vous avez l’occasion de pouvoir acheter l’édition intégrale de Watchmen, pour un prix ridicule au regard du temps que vous allez y passer et du plaisir , infini, que vous allez en retirer !
Quand je dis l’occasion, c’est parce que cela n’a pas toujours été le cas, depuis la création de la BD en 1986 : souvent épuisée, parfois malmenée. Mais Urban Comics a repris les choses en main et, voilà : heureux mortels !
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Watchmen, le chef-d’oeuvre absolu du comics américain.
Une histoire de super-héros, allez-vous me dire, un chef-d’oeuvre ? Et je vous répondrais sans barguigner (j’adore ce mot !) : bien plus qu’une histoire de super-héros, mais réellement un chef-d’oeuvre ! Je peux vous certifier que peu d’œuvres littéraires, tous genres confondus, ont atteint un tel niveau d’intérêt au cours du dernier demi-siècle…
Letter 44 (6 tomes) – Charles Soule & Alberto J. Alburquerque
Glénat – 960 pages – 6*16.95 €
Le pitch : Dure journée pour Stephen Blades, le 44e président des États-Unis. Au premier jour de son investiture son prédécesseur, Francis T. Carroll, lui laisse un courrier qui va changer non seulement son propre destin, mais très probablement la face du monde. Depuis 7 ans, la Nasa a détecté une construction extraterrestre sur la ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter. Mais la rencontre du troisième type n a pas encore eu lieu.
Dans l’expectative de devoir combattre une invasion d’outre-espace et de pouvoir défendre l’humanité, Carroll a envoyé les troupes américaines sur tous les fronts, inlassablement, ce qui l’a rendu pour le moins impopulaire. Avait-il finalement raison de préparer la nation au désastre imminent ? Et quel sera le rôle de l’équipage du Clarke, le vaisseau d’observation envoyé vers l « ennemi » voici trois ans déjà ?.
Mon avis : Recette : prenez une grande série TV innovante comme 24 h chrono, construite sur un rythme et un découpage infernal, avec une course perpétuelle contre la montre. Déplacez là dans le futur, et en partie dans l’espace. Transposez là en BD. Faites bouillir sur plus de 1 000 pages…
Et vous obtenez Letter 44.
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Rien moins que la meilleure série comics de SF depuis… depuis quand, en fait ? Depuis toujours, peut-être…
Là, je sens que vous vous dîtes : il n’exagère pas un peu, le lecteur compulsif, emporté par un enthousiasme juvénile qui ne sied guère à son grand âge ? Eh bien, franchement, je ne crois pas.
Wanted – Mark Millar & J.G. Jones
Panini – – 192 pages – 18 € *
Le pitch : Wesley Gibson mène une existence minable d’hypocondriaque frustré, semblable à celle de millions d’autres individus jusqu’à ce qu’il découvre que son père – Le Killer – était le plus grand de tous les assassins, à la tête d’une société de super-vilains qui dirigent secrètement le monde depuis 1986.
Il intègre cette nouvelle famille de » sang » et découvre le monde qu’il est appelé à diriger en digne successeur de son père, et tel qu’il nie l’avait jamais imagine…
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Mon avis : Wanted : une BD comics qui date de 2005 et qui est devenu, instantanément un livre culte. Imaginez que les Sex Pistols ou les Clash aient eu l’idée en 1977 de se mettre à la BD.
Eh bien… je pense que cela ressemblerait à une histoire de ce genre là ! Du moins, sur le plan scénaristique, car, pour les dessins, je ne sais pas ce que valaient Joe Strummer ou Johnny Rotten (Ah ! Ah !) …
Cette histoire de SF où un jeune homme découvre que son père était un super-vilain et le plus grand tueur à gages de tous les temps, et qui va, à son tour, le devenir. c’est 190 planches de folie… et autant dans ta gueule (désolé, c’est vraiment le ton de la BD, je suis encore très loin de la phrase de conclusion…)
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Harleen – Stjepan Seijic
Urban comics – 224 pages – 21.00 €
Le pitch : Après des études mouvementées qui ont entamé sa confiance en elle, la jeune psychologue Harleen Quinzel pense enfin avoir décroché le poste de ses rêves en étant embauchée à l’Asile d’Arkham afin d’apporter son soutien et son expertise aux plus grands criminels de Gotham.
Mais il est un être au sein de cet asile qui va à la fois faire chavirer son esprit et son coeur : le Joker !
Petit à petit, Harleen va se laisser séduire puis sombrer dans un abîme de folie y laissant à tout jamais son innocence et ses illusions perdues.
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Mon avis : On a un peu tendance à l’oublier, mais le personnage de Harley Quinn est un des plus « jeunes » de la galaxie des comics américains. En 2023, on aura en effet tout juste fêté les 30 ans de la belle psychopathe.
Quant on voit l’importance qu’elle a pris sur la scène médiatique (Comics, série TV, film à gros budget), on ne peut être que fasciné par le phénomène… et par le personnage.
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Avec Harleen, l’auteur Stjepan Sejic reprend le mythe à la racine et consacre un énorme et très, très impressionnant one shot à la naissance du personnage.
The boys – Garth Ennis & Dave Robertson
Panini comics – 6*350 pages – 6*24.00 €
Le pitch : Les Sept sont la plus grande équipe de super-héros du monde. Ils protègent les habitants des pires menaces… enfin, en principe.
En réalité, le groupe est un ramassis de crapules sadiques aux ordres d’une méga-corporation. Mais une équipe de la C.I.A. est formée pour les surveiller et parfois régler les problèmes d’une façon radicale. Billy Butcher et ses hommes – P’tit Hughie, la Crème, le Français et la Fille – les ont à l’oeil et sont prêts à intervenir violemment quand les super-héros dépassent les bornes.
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Mon avis : Vous aimez les comics trash ? Les histoires de super-héros bien sanglantes, caustiques, cashs, déconnantes, scatos, sexos, choquantes ? Si c’est le cas, vous devez être fans de Deadpool, Kick-Ass, Sin City, The Spawn, Wanted, sans parler du Preacher, bien entendu, et je pourrais ajouter Kingsman et Jupiter’s Legacy. Mais tant que vous n’avez pas lu The boys, vous n’avez rien lu !
The boys, c’est une immense série de 72 épisodes répartis en 21 chapitres, eux-mêmes regroupés en une intégrale de 6 énormes volumes de 350 planches chacun.
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Plus de 2 000 planches, donc, d’une histoire ahurissante absolument bourrée de dialogues, au point qu’il vous faudra sans doute une bonne semaine, à raison de trois heures par jour, pour arriver au bout !
The private Eye – Brian K. Vaughn & Martin Marcos
Image comics – 300 pages – 27.00 €
Le pitch : Le Cloud a implosé, et avec lui tous les secrets les plus précieux de l’humanité, des trafics les plus illicites aux photos de voyage du citoyen lambda, se sont retrouvés à la portée de tous.
Désormais, nous évoluons masqués, seul moyen de protéger ce qu’il reste de notre intimité. Bienvenue dans une société post-Internet.
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Mon avis : Un très, très gros coup de cœur pour un album comics américain totalement hors du commun, cela vous tente ? Humm… c’est bien ce que je pensais !
Première chose qui attire l’œil, dans les rayonnages d’un libraire ou d’une médiathèque : le format de l’album. Un gros volume, épais, lourd, mais développé dans un format à l’italienne, quasiment jamais utilisé pour les comics américains (à part 300, je n’en vois pas d’autres).
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The savage shores – Ram V & Sumit Kamar
Hicomics – 175 pages – 17.90 €
Le pitch : 1766. Deux siècles après l’arrivée du premier navire européen sur les côtes de Malabar et l’implantation des colons à Calicut, la Compagnie des Indes cherche à protéger ses intérêts économiques sur la Route de la Soie.
Un vampire embarque sur un bateau de la Compagnie, dans l’espoir de redémarrer de zéro sur ces nouvelles terres prometteuses. Mais il comprendra vite que les rives de l’Indus abritent des démons et des créatures légendaires bien plus anciennes et plus puissantes que lui.
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Mon avis : Avec un format moyen, proche de celui d’un standard comics, These savage shores se distingue tout de suite des innombrables albums qui fleurissent sur les tables des librairies. Deux éléments remarquables, donc, dès le premier contact avec l’album.
Le premier, c’est une édition de très haute qualité (papier glacé à fort grammage; couverture très épaisse), pour un rapport qualité prix remarquable (17.90 € pour 175 pages, bravo à l’éditeur Hicomics !).
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Le second, c’est un graphisme de couverture magnifique, avec ce rouge rubis qui met en valeur un masque blafard. Une fois la couverture tournée, impossible de ne pas plonger irrémédiablement dans ce one shot, le lecteur ne pouvant qu’être subjugué par les dessins de Sumit Kamar, tout autant que la mise en couleurs – exceptionnelle ! – de Vittorio Astone.
Allons-y carrément : Theses savage shores est, pour moi, le plus bel album fantastique depuis bien, bien longtemps.
Y, le dernier homme – Brian K. Vaughn & Pia Guerra
Urban comics – 1 500 pages – 5*7.90 €
Le pitch : 2002. Le monde changea à jamais. Tous les hommes, tous les garçons, tous les mammifères dotés du chromosome Y tombèrent et moururent au même moment. Avec la perte de près de la moitié de la population terrestre, la marche du monde stoppa net, laissant à une société exclusivement composée de femmes le soin d’empêcher notre civilisation de sombrer définitivement.
Un jeune homme Yorick Brown et son singe Esperluette échappèrent néanmoins de cet androcide. En une nuit, ce garçon sans histoire devint la personne la plus importante sur Terre.
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Mon avis :Les comics au long cours qui développent une histoire de SF adulte et cohérente sur plus de 1 000 pages, il n’y en n’a pas beaucoup dans l’histoire de la BD moderne.
Tenir un scénario sur une si longue distance, avec un début, un milieu et une fin, des cliffhangers et des switchs, des personnages avec de l’épaisseur, un brin d’humour, deux louches de suspens, des aventures, un peu d’amour et de romance, quelques pincées de politique : voilà une recette bien difficile à cuisiner.
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Echo – Terry Moore
Delcourt – 624 pages – 45.00 €
Le pitch : Alors qu’elle prend des photos en plein désert, Julie Martin une jeune femme apparemment sans histoire assiste à une explosion qui survient en plein ciel au-dessus d’elle. Elle est arrosée et recouverte d’une fine pellicule de métal aux propriétés extraordinaires. Mais elle est très vite traquée par divers groupes aux intentions belliqueuses, à commencer par les militaires…
Récompensé par un Eisner Award pour Strangers in Paradise, Terry Moore démontre à nouveau sa finesse à décrire les relations humaines, dans le cadre d’un récit de Science-Fiction.
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Mon avis : Comme j’ai pu l’écrire ailleurs sur ce site, les comics au long cours qui développent une histoire de SF adulte et cohérente sur une très longue distance, il n’y en n’a pas beaucoup dans l’histoire de la BD moderne. En fait, en réfléchissant bien, je les compte sur les doigts d’une (grande) main.
Heureusement, la liste n’est pas close, car voilà une nouvelle série qui coche toutes les cases : comics, SF, six volumes (réunis ici en une intégrale) pour un total de plus de 600 pages qui se lisent d’une seule traite (caractéristique d’un Tourne Page, à n’en pas douter !).
Batman : killing Joke – Alan Moore & Brian Bolland
Urban comics – 72 pages – 13.00 €
Le pitch : Le Joker s’est à nouveau échappé de l’asile d’Arkham. Il a cette fois pour objectif de prouver la capacité de n’importe quel être humain de sombrer dans la folie après un traumatisme.
Pour sa démonstration, il capture le commissaire GORDON et le soumet aux pires tortures que l’on puisse imaginer, à commencer par s’attaquer à sa chère fille, Barbara Gordon.
Mon avis : Impossible de ne pas parler, année après année, du Joker. Comment y échapper ? Tous les deux ou trois ans, depuis les années 80, un nouveau film met en avant ce personnage emblématique de la saga Batman, sans doute son plus grand ennemi, mais aussi son alter-ego maléfique.
Les acteurs ayant marqué le rôle au cinéma sont légions, tant le criminel dément offre de variations possibles pour une interprétation hors norme : Jack Nicholson, Heath Ledger, Jared Leto, Joaquim Phénix…
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Mais tout cela n’existerait peut-être pas s’il n’y avait eu, à l’origine, en 1988, le comics The Killing joke.
Ce court album (moins de 50 planches), écrit et scénarisé par le génial Alan Moore, et dessiné et mis en couleurs par le non moins génial Brian Bolland, a marqué l’histoire et les esprits, tant il a su, parfaitement, fixer tous les paramètres du mythe Joker et de sa confrontation avec Batman.
Martha Washington – Frank Miller & Dave Gibbons
Delcourt – 216 pages – 19.90 €
Le pitch : Devenus depuis plus de dix ans le théâtre d’une guerre fratricide entre l’armée, les natifs américains et une milice de néonazis gays, les États-Unis n’ont plus d’unis que le nom.
Dans ce monde à la dérive émerge Martha Washington, jeune femme qui va s’élever à la seule force de son courage et de sa détermination pour, au final, devenir le symbole qui empêchera le monde de s’autodétruire.
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Mon avis : Publié dans un premier temps en quatre tomes, en 1990, Liberty (titre original) est devenu, dix ans plus tard, Martha Washington. La présente intégrale regroupe ces quatre tomes en un très gros volume de plus de 200 planches qui vous occupera pendant quelques heures, pour un prix tout à fait modeste (19.90 €).
Lorsque j’ai lu les albums, lors de leur sortie, j’avais pris en pleine figure la violence du propos développé par Miller. Dans Martha Washington, cela ne rigole pas, nom d’un chien !
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Dans une Amérique futuriste qui dérive complètement entre dictature d’extrême droite et tyrannie de gauche, secouée violemment par les tendances sécessionistes de quasiment tous les états fédérés, mais aussi du groupe ethnique constitué par les amérindiens, on a l’impression de visionner l’Amérique contemporaine, telle qu’elle pourrait se trouver dans 50 ans si elle continue à dériver…
Bien que créée il y a plus de 30 ans, Martha Washington est une héroïne on ne peut plus moderne : une femme, noire, orpheline, manipulée par l’état fédéral pour devenir une machine de guerre, elle est l’incarnation même de la résilience.
La ligue des gentlemen extraordinaires – A. Moore & K. O’Neill
Panini comics – 250 pages – 36.95 €
Le pitch : Londres, 1898. Lère victorienne vit ses dernières années, le XXe siècle se profile. À cette époque de grands bouleversements, les champions sont plus que jamais nécessaires.
Allan Quatermain, Mina Murray, le capitaine Nemo, le Dr Henry Jekyll, Edward Hyde et Hawley Griffin forment la Ligue des Gentlemen Extraordinaires.
Ces justiciers sont les seuls à pouvoir contrer la menace mortelle qui pèse sur Londres, la Grande-Bretagne et la planète entière !
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Mon avis : Le point de départ de La ligue est une idée tout simplement géniale : imaginer une uchronie où le Londres victorien affronte les forces du mal (méchants humains ou extraterrestres) avec l’aide d’une équipe composée de (quasi) tous les héros des romans fantastiques de l’époque !
Croisant des personnages mythiques comme L’homme invisible, Dr Jekyll & Mister Hyde, Allan Quatermain, le capitaine Nemo ou (seul personnage féminin) Mina Murray (héroïne de Dracula) avec les univers fantasmagoriques des grands précurseurs du roman d’aventure moderne (H.G. Wells, R.L. Stevenson, Jules Verne…), il parvient à mener ses lecteurs par le bout du nez d’un bout à l’autre de son histoire.
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Dans cette intégrale des premières histoires de La ligue, sur 250 planches, favorisé par un découpage à la Watchmen, l’action est omniprésente : ça pète, ça tangue, les combats titanesques se multiplient, les héros (bons ou mauvais) meurent (eh oui !). Les dialogues sont très nombreux, serrés et acérés.
Bref : c’est un Tourne Page d’élite, où je ne m’y connais plus !
Jupiter’s Legacy – Mark Millar & Frank Quitely
Panini comics – 144 pages – 19.00 €
Le pitch : En 1932, la recherche d’une mystérieuse source de pouvoir entraîne Sheldon Sampson, son frère Walter et un petit groupe d’alliés dans une quête autour du monde. Des décennies plus tard, Sheldon et Walter sont devenus des surhumains salués pour leur héroïsme.
Mais à présent, une nouvelle génération doit prendre la relève et cette mission s’annonce bien difficile.
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Mon avis : Après voir dévoré les deux tomes de Jupiter’s Legacy (pas loin de 240 planches), il me parait juste de distinguer Mark Millar : le scénariste mérite d’être placé sur la première marche du podium des meilleurs scénaristes de comics, au côté d’Alan Moore… (la seule différence entre Moore et Millar étant probablement la capacité de ce dernier à mieux choisir les illustrateurs de ses scénarios !)
Comment, en effet, après les formidables Kick Ass, Civil War, Wanted, Ultimates, Kingsman, ne pas être soufflé par cette nouvelle perle ?*
Kingsman – Mark Millar & Dave Gibbons
Panini comics – 160 pages – 23.00 €
Le pitch : L’agent secret Jack London travaille sur l’affaire la plus passionnante de sa carrière. Mais en même temps, il s’occupe de son neveu Gary et le forme pour devenir le prochain James Bond.
Ensemble, ils vont enquêter sur la disparition de nombreuses célébrités et découvrir une gigantesque conspiration !
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Mon avis : Si vous êtes fan de comics, il est quasiment impossible que vous soyez passé à côté de Mark Millar, scénariste référence du genre. Sans doute un des trois big boss de la profession, au côté de Franck Miller et d’Allan Moore. Deux références du bonhomme, parmi bien d’autres ? Wanted, bien entendu, et Kick-Ass.
Jamais deux sans trois : avec Kingsman, imaginé une dizaine d’années plus tard, Mark Millar a de nouveau fait très fort, puis la BD a été un vrai succès, et qu’elle a donné naissance à une énorme franchise à succès au cinéma.
La conception de Kingsman est assez unique en son genre : Millar a co-écrit le scénario du comics avec Matthew Vaughn qui, en même temps, rédigeait le script du premier film ! Création/adaptation dans un même mouvement créatif, avouez que c’est original.
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Black hole – Charles Burns (1995 à 2005)
Delcourt – 300 pages – 29.95 €
Le pitch : C’était comme une horrible partie de chat… On finit par découvrir qu’il s’agissait d’une nouvelle maladie qui n’affectait que les adolescents. On la surnomma la » peste ado » et » la crève « . Les symptômes en étaient aussi variés qu’imprévisibles…
Certains s’en tiraient à bon compte – quelques bosses ou une vilaine éruption cutanée -, d’autres devenaient des monstres ou il leur poussait de nouveaux membres… mais quels que fussent les symptômes, une fois touché, on était » le chat » pour toujours.
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Mon avis : Black hole est un drôle de bouquin. Un roman graphique de trois cents planches (!) publié initialement en six volumes, mais que vous trouvez facilement en intégrale.
Pendant plusieurs années, j’ai flirté avec le livre dans les librairies : attiré par sa couverture et les illustrations en noir et blanc incroyablement graphiques, j’ai parcouru le volume, sur le point de l’acheter puis, à chaque fois, je l’ai reposé, car mon œil était tombé sur quelques planches où il se passait des choses tellement étranges que j’en étais choqué…
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Un roman graphique pour post-adolescent, parfois obscène, souvent horrifique : mais qu’est-ce que c’était que ce truc ?
Et puis un jour, j’ai craqué. Et plongé dans cette histoire qui ne ressemble à rien d’autre. Avant d’en ressortir, bien plus tard, un peu asphyxié.
V pour Vendetta – Alan Moore & David Lloyd
Vertigo comics – 352 pages – 28 €*
Le pitch : Londres, fin du XXe siècle : plus personne n’ose résister au « Système ». L’œil et l’oreille espionnent, le nez enquête, la bouche désinforme et la main fait régner l’ordre et la terreur. L’Angleterre a pris les couleurs du fascisme. La culture a été effacée.
Pourtant quelqu’un ou quelque chose rôde dans les ruelles sombres. Il est vêtu comme un comédien, masqué d’un éternel sourire, cite Shakespeare, sauve les innocents, pose des bombes et préserve ce qu’il reste de la culture dans son musée des ombres.
Un anarchiste s’est glissé au cœur du système. Ni comédien ni tragédien, ni bouffon ni fou, ni fanatique ni terroriste, ou peut-être tout cela à la fois, il n’a pour nom qu’une initiale : V. V pour Vendetta. V pour Vengeance. À moins que ça ne soit pas aussi simple que ça…
Mon avis : Alan Moore est le meilleur scénariste de BD pour adultes depuis quarante ans, personne ne lui conteste cette place. Cependant, certains fans (dont je fais partie) regrette son caractère pour le moins… particulier, son mépris du cinéma, et surtout ses choix graphiques, nombre de ses œuvres étant illustrées par des dessinateurs au style… je dirais très particulier.
Si l’on peut accepter Dave Gibbons pour les Watchmen (et encore…), je n’hésite pas à dire que je n’aime pas du tout les graphismes d’Eddie Campbell pour From Hell, ni ceux de Kevin O’Neill pour La ligue des gentlemen extraordinaires… et je ne parle même pas des mises en image effectuées par le maître en personne pour Batman.
J’espère qu’un jour, tous ses merveilleux scénari seront repris par des dessinateurs plus lisibles, permettant de les rendre ainsi encore plus visibles.
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Velvet – Ed Brubaker & Steve Epting
Urban Comics – 344 pages – 39.90 €
Le pich : Après quelques années sur le terrain, Velvet Templeton est l’assistante du Directeur d’une agence de renseignements.
Lorsque le plus grand agent secret du monde est tué en mission, Velvet reprend du service contrainte et forcée alors qu’elle est accusée de ce meurtre. Traquée, elle doit sauver sa peau tout en cherchant à se disculper…
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Mon avis : Ed Brubaker c’est, depuis le début du siècle, est des scénaristes qui compte vraiment dans le monde des comics américains.
Il a travaillé avec tous les grands éditeurs (DC Comics, Marvel Comics, Image) et bâti sa renommée sur la qualité de ces scripts, très orientés thriller.
Avec Velvet, une trilogie de pur espionnage, on est loin de l’univers des superhéros même si son héroïne, Velvet Templeton, en possède quelques qualités, dont une résilience à toute épreuve !
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Si vous aimez les romans ou les séries ou, seul(e) contre tous, un super espion va se démener pour survivre et dénouer les fils d’une conspiration menaçant le pouvoir au plus haut niveau, Velvet est pour vous.
Civil War (6 tomes) – Mark Millar
Panini comics – 1 500 pages – 6*32 €
Le pitch : L’univers Marvel est en train de changer. Suite à une terrible tragédie, le congrès des Etats-Unis propose que les surhumains dévoilent leur identité officielle en se démasquant devant les membres du gouvernement.
Les plus grands champions de la nation sont divisés. Ils doivent prendre chacun cette décision en leur âme et conscience, une décision qui pourrait bouleverser à jamais le cours de leur existence.
Mon avis : Le Civil War de Mark Millar est remarquable à plus d’un titre.
Le premier, c’est son ambition scénaristique, avec une histoire qui déborde largement le cadre « ado » de l’univers Marvel, avec l’ambition clairement affichée de toucher un public plus adulte par le biais d’une réflexion multiple sur des sujets politiques très actuels.
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Le second c’est son ampleur : 1 500 planches serrées, bourrées de rebondissement, vous en avez pour un paquet d’heures avant d’arriver au bout de votre lecture !
Le troisième, c’est la qualité des graphismes, parmi les plus réussis de ces dernières décennies.
Not all robots – Mark Russell & Mike Dedato
Delcourt – 120 pages – 16.95 €
Le pitch : En 2056, les robots ont remplacé les êtres humains sur le marché du travail. La coexistence est difficile entre les robots et les dix milliards de terriens. Chaque famille humaine dispose d’un robot dont elle dépend entièrement.
Le robot des Walter, Razorball, passe – de façon assez inquiétante – tout son temps libre dans le garage à construire des machines conçues pour tuer sa famille d’accueil…
Mon avis : Le problème avec la grande majorité des comics US axés sur la SF, c’est que leurs scénarios sont principalement destinés à des adolescents. Résultat : les récits de comics dont le contenu est à la hauteur de maturité et de complexité des grands romans de SF sont rares.
Voilà pourquoi, en découvrant Not all robots, je n’ai pu m’empêcher de jubiler.
Quel plaisir de découvrir ce monde dystopique où les robots, grâce à l’intelligence artificielle, ont remplacé peu à peu les êtres humains dans toutes les tâches de la vie professionnelle, au point de cantonner ces pauvres donneurs d’ordre mortels à une vie d’inactif, de retraité avant l’heure !
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Walking dead (15 tomes) – R. Kirkman & C. Adlard
Delcourt – 15*304 pages – 15*24.95 €
Le pitch : Le monde tel que nous le connaissions n’existe plus. La Terre, ravagée par une mystérieuse épidémie, est devenue un cimetière à ciel ouvert. Pire, les morts errent à la recherche des derniers humains pour s’en repaître. Parmi les survivants, Rick, policier, se réveille d’un long coma pour découvrir ce que son monde est devenu. Le choc passé, il doit apprendre à survivre…
Impossible d’échapper au phénomène Walking Dead ! Laissez vous prendre avec la première intégrale regroupant les 21 premiers tomes de la série.
Mon avis : Parler d’une BD aussi longue, adaptée en série TV (tout aussi longue), voilà une gageure que je tente, même si je ne vais pas y passer la journée. Pour ceux qui n’ont jamais lu ou vu, ni l’une, ni l’autre (il y en a) : vous êtes donc un néophyte, sans trop d’a priori, comme moi en 2009, quand j’ai commencé à acheter les volumes de la série.
Chez Delcourt, format intermédiaire (16*25), papier médiocre, entièrement en noir et blanc, 140 planches par tome, prix très élevé pour un format de ce type (14.95 € en 2019), plus raisonnable en passant par les volumes « intégrales ».
Si vous n’aimez pas le fantastique, et encore moins les zombies et le gore : passez tout de suite votre chemin ! Vous risquez, au mieux, de vomir tripes et boyaux. Si ce préalable ne vous a pas dégoutté : laissez tomber vos a priori, et tentez votre chance !
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Oui, c’est une histoire de zombies, oui, c’est ultra-violent… mais cette histoire d’hommes et de femmes tentant de rester en vie dans un environnement totalement hostile (des millions d’hommes devenus des morts-vivants et des survivants humains prêts à tout pour sauver leur peau) est beaucoup plus subtile qu’il n’y parait.
Vous découvrirez rapidement qu’au delà du suspense, cette aventure est une parabole sur l’Humanité (avec un grand H) comme vous en aurez peu lu.
Chloé Densité – L. Trondheim /tan & Vince
Shampooing – 328 pages – 30.00 €
Le pitch : Chloé, en voyage aux USA, se retrouve affublé d’un super pouvoir qu’elle ne désirait pas : pouvoir changer sa densité.
S’ajoute à cela des extra-terrestres belliqueux qui veulent conquérir la Terre, et d’autres simplement suivre les feuilletons télé des humains…
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Le pitch : Cette album en forme de pavé (300 planches sous une épaisse couverture cartonnée aux couleurs flashy), c’est juste l’intégrale de Chloé Densité.
Trois tomes réunis pour un prix, certes trop élevé (30 € !), mais qui peut éventuellement se justifier par le temps nécessaire pour lire cette histoire totalement délirante.
Le maître d’œuvre de l’album (au format intermédiaire entre celui d’une BD classique et celui d’un comics) est Lewis Trondheim, scénariste (et dessinateur) bien connu des amateurs, avec plus d’une trentaine d’années de délires sans limites.
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Ici, il s’occupe juste du scénario laissant la partie graphique au duo Stan & Vince.
Et quel scénario ! Un de ces délires dont il a le secret. Un grand n’importe quoi, qui navigue entre fantastique, SF et aventure comique.
Basketfull of heads – Joe Hi & Leomacs
DC Comics – 192 pages – 19.00 €
Le pitch : June Branch mène une vie des plus tranquilles… jusqu’au jour où quatre criminels parviennent à s’évader de prison et enlever son petit ami, Liam. Pour leur échapper, June n’a d’autre choix que de se munir d’une arme étrange… une hache viking du VIIIe siècle ! Mais celle-ci est dotée de propriétés bien singulières : à même de décapiter un homme, elle laisse cependant les têtes fendues… conscientes !
Pour sauver Liam, June n’a plus qu’une seule solution : garder la tête (ou plutôt tout un panier de têtes) froide…
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Mon avis : Quand on aime les comics, difficile d’éviter désormais Joe Hill (oui, le fils de… Stephen King), qui fait feu de tout bois depuis quelques années.
Scénariste d’albums fantastico-horrifique, il s’est fait remarquer en 2010 par la série star Locke & Key, puis on l’a retrouvé aux commandes du très aérien The cape, puis dernièrement du très aquatique Plunge.
Avec Basket of heads, publié la même année que Plunge, on retrouve les constantes de l’auteur.
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Joe Hill aime les histoires qui trempent un pied, puis deux pieds, puis enfin le corps entier (pour autant que les histoires aient un corps !) dans l’horreur pure et dure.
Arrowsmith – Carlos Paccheco & Kurt Busiek
Editions USA – 140 pages – 16.80 €*
Le pitch : La Première Guerre mondiale fait rage et sème la terreur et la désolation sur le vieux continent. Vue de l’Amérique (les Etats-Unis de Columbia, ici), elle paraît lointaine à certains, insoutenable pour d’autres. Fletch, pas encore sorti de l’adolescence, rêve de partir combattre pour soutenir les populations opprimées. Pour cela, s’enrôler comme volant dans l’unité d’élite aérienne serait la position rêvée. Jouer les redresseurs de tort au milieu des nuages, avec un dragonnet juché sur son épaule… mais le père de Fletch s’y oppose farouchement.
Arrowsmith propose une vision pour le moins surprenante de la Grande guerre. Dragons Trolls, vampires et loups-garous sont en effet parmi les Poilus… et la magie est omniprésente !
Mon avis : Imaginez que sur la Terre (oui, cette bonne vieille boule de matière sur laquelle nous errons depuis notre naissance), les choses ne se soient pas passées exactement comme nous l’avons vécu : beaucoup moins de progrès scientifiques mais… beaucoup plus de magie et de fantastique. Un exemple ? Au début du XX° siècle, il n’y a pas d’avions… mais il y a des dragons.
Un monde parallèle, plutôt qu’une uchronie, où les nations ne sont pas celles que nous connaissons et où la première guerre mondiale est plus une affaire de pouvoirs que de technologie, c’est ce que propose le très bon scénariste Kurt Busiek (un des meilleurs outre-atlantique) et le formidable graphiste espagnol Carlos Pacheco.
Fables (10 tomes) – B. Willingham & I. Medina
Urban comics – 4 500 pages – 10*29 €
Le pitch : Chassés de leurs royaumes par l’Adversaire, les Fables trouvent refuge dans notre monde et établissent leur communauté au coeur même de New York.
Cependant, aux antipodes du conte de fées, Rose Rouge, la soeur de Blanche Neige, aurait été assassinée, et c’est à Bigby, shérif de Fableville et Grand Méchant Loup repenti, de résoudre l’affaire. Deux suspects se détachent : Barbe Bleue, ex-amant de la jeune victime et serial killer compulsif, et Jack, bon à rien débonnaire, tout juste descendu de son haricot magique.
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Mon avis : L’idée de départ de cette saga est tout simplement géniale : et si les personnages des fables de notre enfance existaient vraiment… et dans notre monde ?
Encore faut-il tenir la distance, et il faut bien admettre que – presque – jusqu’au bout des 4 500 pages de cette incroyable épopée, les auteurs y parviennent, et haut la main !
Pour les amateurs de fantasy, un passage par la case Fables – une série dans la grande tradition du meilleur du comics à l’américaine – est tout simplement indispensable.
Cité 14 (8 tomes) – P. Gabus & R. Reutimann
Les humanoïdes associés – 658 pages – 2*29.90 €
Le pitch : Cité 14 : une mégalopole labyrinthique où cohabitent humains, animaux et extraterrestres, une Tour de Babel décadente dans laquelle macèrent luxe et anarchie, abondance et crime.
C’est dans ce grouillement urbain incessant qu’un étrange personnage, Michel, un éléphant fraîchement débarqué d’un bateau d’immigrants, pose son sac, le temps d’être pris malencontreusement au milieu d’une fusillade…
Avec Hector, un journaliste opiniâtre, il ne va pas tarder à former un duo de choc, pour le compte d’un journal à sensations. Comme si la Cité 14 pouvait livrer ses vrais secrets ou se laisser enfermer dans les colonnes d’une feuille de chou !
Mon avis : En 2007, les éditions Paquet lancent un projet courageux et original : publier une série proposée chaque mois par l’intermédiaire d’un petit fascicule de 22 planches à la couverture souple, correspondant à un épisode, vendu 1 €. Cette série, en noir et blanc, était prévue se dérouler en deux ou trois « »saisons » de 12 épisodes.
Malgré la qualité manifeste (je dirais pour ma part exceptionnelle) de ce « feuilleton » réalisé grâce au talent de scénariste de Pierre Gabus et la performance graphique de Romuald Reutiman (je ne sais pas si vous saisissez la performance remarquable : dessiner 22 planches par mois !), l’expérience tourna court, les ventes étant insuffisantes.
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Heureusement pour les lecteurs, le projet fut repris par Les humanoïdes associés (merci à eux !). En 2011, l’éditeur republia la première saison en 4 tomes regroupant chacun 3 épisodes. Une édition sous une couverture semi souple, en couleur, au format très agréable à lire (20*27), qui permit aux auteurs de se lancer dans une seconde saison encore plus ambitieuse .
Toute cela pour vous expliquer à quel point cette bande dessinée, unique dans sa conception, l’est également dans sa réalisation. Couronnée en 2012 à Angoulême comme meilleure série de l’année, Cité 14 accéda alors à une reconnaissance méritée, sans atteindre à la notoriété et au succès commercial qu’elle méritait.
Fantastic Four – Joe Casey & Chris Weston
Marvel – 146 pages – 19.99 €*
Le pitch : Que s’est-il passé juste après le crash de la fusée de Red Richards ? Qu’est-il arrivé à sa fiancée Jane Storm, au pilote Ben Grimm et à Johnny, le jeune frère de Jane, les jours qui ont suivi ce tragique événement ?
Pour la première fois, la véritable histoire des Quatre Fantastiques enfin révélée !
Mon avis : Si vous êtes fan des héros Marvel et plus particulièrement des Quatre Fantastiques (ce qui est mon cas !), vous ne pouvez pas passer à côté de ce très bel album. 140 planches sur papier glacé en grand format (32*24), pour une histoire publiée en 2006 qui raconte, enfin, en détail, comment les 4 fantastiques sont devenus ce qu’ils sont…
Bien loin des formats classiques consacrés à ces super-héros, l’histoire est vraiment destinée aux adultes : il y a un scénario intéressant, des dialogues copieux et des développements psychologiques qui dépassent le niveau habituel des séries pour ados.
Grandville (5 tomes) – Bryan Talbot
Milady – 600 pages – 5*20 €
Le pitch : Dans le Paris de la Belle Epoque, l’inspecteur LeBrock de Scotland Yard est sur la piste d’un mystérieux assassin.
Inspiré par le travail du caricaturiste français du XIX e siècle JJ Grandville et l’illustrateur de science-fiction Robida – sans parler de sir Arthur Conan Doyle, Rupert l’Ours et Quentin Tarantino -, Bryan Talbot fait une fois encore la preuve de son immense talent.
Mon avis : Quand Grandville est sorti, en 2010, cela m’a fait un choc.
Rien que de soulever la couverture épaisse aux graphismes magnifiques steampunk et de tomber sur une première planche extraordinaire, une seule image, entièrement jaune d’or, avec des reliefs obtenus grâce à une technique que je ne connaissais pas… waouh ! Et la suite était tout aussi impressionnante !
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C’en était suivi une centaine de planches d’une enquête absolument passionnante, dans un monde uchronique fascinant dominé par des animaux. Un monde situé de nos jours, mais où c’est Napoléon qui a gagné la guerre, a créé un empire européen et coupé la tête des rois anglais, peuple qui est ensuite entré en résistance sauvage pour obtenir son indépendance…
Et tout au long de l’album, toujours cette technique graphique unique…
Près de dix ans plus tard, à la énième lecture, Grandville est toujours un choc. Que j’aimerais absolument vous faire partager.
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Mad love – Paul Dini & Bruce Timm
Urban comics – 168 pages – 17.00 €
Le pitch : Difficile de rester une jeune femme indépendante et sûre d’elle-même quand on tombe folle amoureuse du plus brillant des déments de Gotham. C’est ce qu’apprend à ses dépens l’ambitieuse psychiatre Harley Quinzel le jour où sa route croise celle du Joker, le pire ennemi de Batman.
Dès lors, son destin est à tout jamais reliés à son « Poussin » qui, lui, n’a d’yeux que pour son grand oeuvre : la mort spectaculaire du Chevalier Noir !
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Mon avis : Aux origines de Mad Love, il y a le scénariste Paul Dini et le graphiste (et coloriste) Bruce Timm.
Deux grands professionnels qui, au début des années 1990, travaillaient depuis deux ans sur la série d’animation Batman quand ils décidèrent de reprendre le personnage d’Harley Quinn, créé pour l’occasion, et d’en faire l’héroïne à part entière d’un comics.
Résultat : un récit one shot de 64 planches qui allaient marquer l’histoire du genre ! Il faut dire que la lecture de ce petit chef-d’œuvre de délire humoristique procure un plaisir euphorique comme on en rencontre peu dans le monde Batman. Ici, point de tension, de violence, de noirceur : Mad Love est avant tout un hommage décontracté à l’univers délirant des bad guys and girls qui peuplent les bas fonds de Gotham City !
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Merci pour cet article très riche.