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L’amour, depuis le Roméo et Juliette de Shakespeare, c’est tout de même un des thèmes fondateurs de la littérature, non ?
Et pourtant, au cours de ces derniers siècles, combien de centaines de milliers de livres illisibles, indigestes, ridicules, ont pu être écrits « au nom de l’amour » ?!
Car rien n’est plus aisé, sur ce sujet, que de tomber dans le mièvre, l’excès, l’approximatif… Ecrire sur l’amour qui unit deux êtres (enfin… pourquoi pas 3, ne soyons pas sectaire !), ce n’est pas le boulot d’un tâcheron, mais plutôt le travail conjugué d’une dentellière et d’un moine copiste. Du minutieux, du sensible.
Pour faciliter votre recherche des meilleurs émois, des meilleurs drames ou – pourquoi pas ? – comédies sur le sujet, je vous propose ici une sélection subjective et en perpétuelle évolution (du work in progress !) de quelques dizaines de livres qui ont marqué, à une époque lointaine ou parfois très récente, l’histoire de la littérature romantique et que j’ai critiqués sur le site.
Deux sections : la première, consacrée aux les pépites de la littérature des dernières décennies, la seconde rassemblant les chefs-d’œuvre de la littérature classique.
Vous m’en direz des nouvelles… et n’hésitez pas à me communiquer vos suggestions personnelles pour l’améliorer, la nourrir !
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Les grands romans d’amour : cœurs et passion…
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Les grands romans d’amour de la littérature contemporaine
L’amour est aveugle – William Boyd
Seuil – 496 pages – 22.00 €
Le pitch : 1894. Accordeur surdoué à l’oreille absolue, le jeune Brodie Moncur, employé d’un vénérable fabricant de pianos à Édimbourg, accepte avec joie un poste important dans la filiale parisienne, fuyant ainsi l’ennui de la province et la hargne de son pasteur de père. Mais sa rencontre avec John Kilbarron, le » Liszt irlandais « , et la maîtresse de ce dernier, la soprano russe Lika Blum, dont il tombe fou amoureux, va changer inéluctablement le cours de son existence.
Devenu indispensable au pianiste, il le suit de Paris à Saint-Pétersbourg, où sa liaison clandestine avec Lika est éventée par Malachi, le frère maléfique de Kilbarron.
Mon avis : Avec L’amour est aveugle, voilà enfin une vraie lueur dans la bibliographie de William Boyd. Le récit de la courte vie de Brodie Moncur, homme ordinaire destiné à vivre une vie ordinaire dans son Ecosse natale, mais que son unique talent, sa capacité à accorder merveilleusement les pianos grâce son oreille absolue, va propulser dans un premier temps dans le Paris du tournant du siècle (du XIX° !) puis dans la Russie tsariste.
On sent passer un brin du souffle épique du roman historique, les ressorts dramatiques du roman d’aventure, et – surtout ! – les déchirements nerveux du roman romantique. L’amour est aveugle est avant tout une histoire d’amour, qui occupe quasiment toute l’histoire d’une vie, et elle prête à rêver au lecteur, qui se laisse embarquer, enfin.
Là où chantent les écrevisses – Delia Owens
Points – 480 pages – 8.50 €
Le pitch : Les rumeurs les plus folles courent sur » la Fille des marais » de Barkley Cove, en Caroline du Nord. Pourtant Kya n’est pas cette créature sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent. Abandonnée à l’âge de dix ans par sa famille, c’est grâce au jeune Tate qu’elle apprend à lire et à écrire, découvre la science et la poésie.
Mais Tate, appelé par ses études, doit partir à son tour. Et lorsque l’irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même…
Mon avis : Là où chantent les écrevisses : avec un aussi joli titre, le roman de Delia Owens ne pouvait pas passer inaperçu. Mais de là à ce qu’il devienne un des livres les plus vendus dans le monde au cours de ces dernières années, il y a un précipice que les amateurs ont pourtant franchi avec allégresse !
Le miracle du bouche-à-oreille, en matière de littérature, m’a toujours fasciné : pas de doute les lecteurs forment une immense communauté, hétérogène certes, mais réelle !
Pourtant, rien ne laissait entrevoir la reconnaissance quasi unanime des critiques professionnelles et amateures à l’égard de ce premier roman. Oui, un premier roman pour une jeune auteure qui venait de franchir les 70 balais avec un dynamisme indéniable.
Avant tout biologiste et zoologiste, ayant vécu un quart de siècle au Botswana, c’est une véritable spécialiste des animaux qui, après quelques essais « sérieux », a décidé de transcrire son amour de la nature sauvage au fil de sa plume, dans un magnifique roman que vous n’êtes pas près d’oublier.
Le pianiste de Hartgrove Hall – Natasha Solomons
Le livre de poche – 552 pages – 8.70 €
Le pitch : Fox, célèbre compositeur à la carrière magistrale, ne peut plus écrire la moindre note et s’isole dans sa superbe demeure de Hartgrove Hall. Sa femme bien-aimée vient de mourir et la vie a perdu toute sa saveur. Un jour, il découvre que son insupportable petit-fils de quatre ans, Robin, est un prodige du piano. La musique revient alors dans la vie de Fox, qui se voit forcé de renouer avec sa famille au passé douloureux.
Un demi-siècle plus tôt, Fox et ses deux frères, Jack et George, s’installaient à Hartgrove Hall, bien décidés à sauver des ruines le splendide domaine familial. Mais l’arrivée de la chanteuse vedette des années de guerre, la ravissante Edie Rose, au bras de Jack emmêle les fils de l’amour et du devoir et sème un chaos qui s’achève par une terrible trahison.
Avec lyrisme et tendresse, Natasha Solomons nous livre un roman enchanteur sur la transmission et la réconciliation.*
Mon avis : Quel plaisir infiniment renouvelé que d’assister, de loin en loin, à l’éclosion d’un(e) grand(e) auteur(e) ! J’avais déjà eu le plaisir de découvrir Natasha Solomons – londonienne trentenaire au visage toujours souriant – en 2012 avec Le manoir de Tyneford, un délicieux roman au style et à la facture éminemment classiques. Présence de l’histoire (avec un grand H), romantisme, nostalgie, l’ensemble formait une nourriture pour l’esprit tout à fait délicieuse.
Avec Le pianiste de Hartgrove Hall, écrit quatre ans plus tard, on passe à la vitesse supérieure : ce long roman est sans conteste un grand roman. J’y ai retrouvé, sans surprise, les qualités décelées dans son livre précédent et les ambiances qui m’avaient tant séduit.
Bye Bye Blondie – Virginie Despentes
Le livre de poche – 256 pages – 7.40 €
Le pitch : « Une fille qu’on rencontre en HP n’est pas une fille qui rend heureux. Il voulait jouer contre le reste du monde, avoir raison contre toutes les évidences, il pensait que c’était ça l’amour. Il voulait prendre ce risque, avec elle, et qu’ils arrivent sur l’autre rive, sains et saufs. Mais ils réussissent juste à s’entraîner au fond. Il est temps de renoncer… »
Gloria a été internée en hôpital psychiatrique. Contre toute attente, la punkette « prolo » y a rencontré Éric, un fils de bourgeois aussi infréquentable qu’elle ; ils se sont aimés comme on s’aime à seize ans. Puis la vie, autant que les contraintes sociales, les a séparés. Vingt ans après, à nouveau, leurs chemins se croisent.
Portrait d’une femme blessée aux prises avec ses démons, traversée des années punk, chronique d’un amour naufragé, Bye Bye Blondie est sans doute le livre le plus émouvant de Virginie Despentes.
Mon avis : Virginie Despentes fait partie de la liste – oh combien limitée ! – qu’un lecteur découvre par un bout – un titre – puis, conquis, séduit ou simplement intrigué, ne peut s’empêcher de revisiter toute sa bibliographie, peu à peu.
Donc, cette semaine, après Teen spirit et King Kong Théorie, j’en étais à Bye bye Blondie.
Je suis ressorti de la lecture de ce court roman assez bluffé. Un peu assommé, secoué sans doute, comme après un bref passage dans un shaker. Trois ou quatre heures sous électrochoc, cela secoue, indubitablement.
Nos âmes la nuit –Kent Haruf
Pavillons poche – 192 pages – 8.00 €
Le pitch : Dans la petite ville de Holt, Colorado, Addie, une septuagénaire veuve depuis des décennies, fait une étrange proposition à son voisin, Louis, également veuf : voudrait-il bien passer de temps à autre la nuit avec elle, simplement pour parler, se tenir compagnie ? La solitude est parfois si dure…
Bravant les commérages, Louis se rend donc régulièrement chez Addie. Ainsi commence une très belle histoire d’amour, lente et paisible, faite de confidences chuchotées dans la nuit, de mots de réconfort et d’encouragement. Une nouvelle vie apaisée, toute teintée du bonheur de vieillir à deux.
Hymne à la tendresse et à la liberté parcouru d’un grand vent d’humour, Nos âmes la nuit est l’oeuvre qui a fait connaître Kent Haruf au grand public, quelques mois après sa mort.
Mon avis : Le pitch de l’éditeur est complet, précis, et surtout… parfaitement exact, y compris dans ses appréciations et ses qualificatifs, ce qui est assez rare pour le souligner !
Nos âmes la nuit est le livre le plus bouleversant que j’ai eu la chance et le privilège de lire en 2017. Pourtant, aucun pathos dans ce récit court et aussi lumineux dans son expression et son contenu qu’une journée de printemps.
Kent Haruf raconte, avec une économie de moyens sidérante (si tous les auteurs pouvaient prendre exemple sur lui !), le dernier amour d’un couple qui se trouve, aux portes de la mort.
La nuit des temps – René Barjavel
Pocket – 416 pages – 7.60 €
Le pitch : Dans l’Antarctique, les chercheurs d’une expédition polaire font un relevé du relief sous-glaciaire. Un signal d’émetteur se fait entendre, des kilomètres sous eux. Cela paraît impossible, car la couche du sol où il émet date de plus de 900 000 ans. Pourtant, cela est vrai. Il y a de la vie sous la glace.
Des savants et techniciens du monde entier accourent alors afin de découvrir quelle civilisation perdue est enfouie sous le continent gelé. C’est une véritable alliance qui se créée dans le monde, chaque pays aidant à cette expédition incroyable.
Sous un dôme d’or, le monde entier découvre alors avec stupéfaction deux êtres vivants, humains, d’une beauté inégalable. L’une d’entre eux est Éléa, la plus belle femme que la Terre ait jamais portée, et va leur conter son histoire, celle de son amour et de son peuple disparu.
Mon avis : Barjavel est un merveilleux conteur, un poète et, comme beaucoup d’hommes nés comme lui à l’aube du XX° siècle, un utopiste dont les idées sont entrées en résonance avec celles de 1968.
La nuit des temps est enseigné depuis des décennies au collège, c’est un roman qui a donné envie de lire à des générations d’adolescents. Rien que pour ça, merci, Barjavel !
C’est aussi déjà un classique qui le restera probablement, car les thèmes portés par le livre sont universels : le progrès, le rapport à la nature, la paix et la guerre ; mais surtout, c’est l’amour absolu, l’amour parfait qui est l’objet central de l’oeuvre.
Pavillons lointains – M.M. Kaye
Le livre de poche – 1 056 pages – 10.20 €*
Le pitch : Des cimes enneigées de l’Himalaya aux palais des maharadjas, de la Kyber Pass à Kaboul, ce roman retrace les années les plus tumultueuses du rattachement de l’Inde à l’empire britannique au XIXe siècle. C’est aussi une émouvante histoire d’amour, au-delà des tourments et de la fureur de son époque, celle d’Ash, un jeune Anglais élevé comme un Indien, et de Juli, une princesse indienne déchirée entre raisons du coeur et raison d’État. Et tandis que familles et castes, alliés et ennemis se combattent aveuglément, une civilisation millénaire se précipite vers son destin…
Introuvable depuis de nombreuses années, cette formidable fresque du Raj, dans la lignée d’un Kipling, se devait d’être rééditée.
Mon avis : Disons-le tout net : Pavillons lointains est un de mes plus grands coups de cœur de ces dernières années, dans une catégorie littéraire pourtant largement exploitée (surexploitée !) : le roman d’aventure historique. Je ne vois guère, en effet, que les romans de Wilbur Smith à être parvenu à m’emporter de la sorte, dans un maelström de péripéties, de détails historiques, politiques, géographiques, dans un contexte aussi exotique, avec de tels personnages symboliques de leur situation, et sur de telles distances !
Mais qu’est-ce qui distingue cet énorme roman (800 pages en broché, plus de 1 000 pages en poche) de ces innombrables concurrents ? En fait, à peu près tout.
Je l’aimais – Anna Gavalda
J’ai lu – 157 pages – 6.50 €
Le pitch : A-t-on le droit de tout quitter, femme et enfants, simplement parce que l’on se rend compte – un peu tard – que l’on s’est peut-être trompé ? Adrien est parti. Chloé et leurs deux filles sont sous le choc. Le père d’Adrien apporte à la jeune femme son réconfort. À sa manière : plutôt que d’accabler son fils, il semble lui porter une certaine admiration.
Son geste est égoïste, certes, mais courageux. Lui n’en a pas été capable. Tout au long d’une émouvante confidence, il raconte à sa belle-fille comment, jadis, en voulant lâchement préserver sa vie, il a tout gâché
Mon avis : Je l’aimais est le premier roman d’Anna Gavalda et probablement le plus réussi (attention : il faut aussi lire ses nouvelles, art où elle excelle !).
Un tout petit roman, tout maigrichon (160 pages en livre de poche, annoncés par l’éditeur ? J’en compte 127 dans l’exemplaire acheté il y a un bon moment…), mais où, si l’on s’était posé des questions sur le véritable potentiel de l’auteure, on trouve tout ce qui permet de vérifier que la jeune femme possède un vrai talent.
Tout l’art d’Anna Gavalda est de mettre sur le papier, avec des mots simples, dialogués, des tas de sentiments que tout un chacun ressent ou a ressenti un jour, sans savoir comment mettre des mots dessus.
Un long dimanche de fiançailles – Sébastien Japrisot
Folio – 374 pages – 8.50 €
Le pitch : Cinq soldats français condamnés à mort en conseil de guerre, aux bras liés dans le dos. Cinq soldats qu’on a jetés dans la neige de Picardie, un soir de janvier 1917, devant la tranchée ennemie, pour qu’on les tue. Toute une nuit et tout un jour, ils ont tenté de survivre. Le plus jeune était un Bleuet, il n’avait pas vingt ans.
À l’autre bout de la France, la paix venue, Mathilde veut savoir la vérité sur cette ignominie. Elle a vingt ans elle aussi, elle est plus désarmée que quiconque, mais elle aimait le Bleuet d’un amour à l’épreuve de tout, elle va se battre pour le retrouver, mort ou vivant, dans le labyrinthe où elle l’a perdu.
Mon avis : Prix Interallié 1991.
Sébastien Japrisot est un auteur qui aura toujours vécu entre deux mondes. c’est avec Un long dimanche de fiançailles qu’il est parvenu pour une fois à concilier le tout, et qu’il en a été récompensé de la meilleure façon : succès critique, récompense prestigieuse et gros tirage, adaptation au cinéma tout aussi appréciée; et tout cela est vraiment mérité.
Sur un sujet grave, les « veuves blanches » de la Première guerre mondiale (repris, par exemple, par le film La vie et rien d’autres, de Bertrand Tavernier), Sébastien Japrisot construit l’histoire d’un destin, celui d’une femme admirable qui, sans faiblir, cherche pendant des années l’homme que la guerre lui a prit.
Le passage du canyon – Ernest Haycox
Actes sud/Babel – 368 pages – 8.90 €
Le pitch : Oregon, 1850. Quand Logan Stuart, aventurier et homme d’affaires, arrive à Jacksonville, il découvre une bourgade sur laquelle plane la menace des Indiens… mais aussi les rivalités qui opposent prospecteurs, paysans et autres émigrants. Il va alors se retrouver au cœur de tous ces conflits.
Une bagarre qui éclate, un joueur prêt à tuer pour dissimuler ses dettes, des rumeurs qui courent, des colons soudainement massacrés, et voilà que toute une société animée par la passion de l’argent ou du jeu, l’amitié profonde ou les liaisons cachées, est sur le point d’exploser.
Mon avis : Ernest Haycox est un auteur américain ayant vécu très exactement (1899/1950) la première partie du XX° siècle. Ces toutes dernières années, le grand réalisateur Bertrand Tavernier et les éditions Actes sud ont décidé de mettre – enfin ! – en lumière son œuvre, auprès des lecteurs français. Heureusement, car quel grand écrivain que cet amateur de l’histoire fondatrice des Etats-Unis, dont l’essentiel de l’œuvre se déroule sur toile de fond de la conquête de l’ouest !
Après avoir ouvert la porte de sa bibliographie par le chef-d’œuvre Les fugitifs de l’Alder Gulch, j’ai poursuivi ma visite par le tout aussi brillant et attachant Le passage du Canyon, dans lequel j’ai retrouvé tout ce qui avait fait mon admiration et mon plaisir lors de ma lecture des fugitifs.
Les livres d’Haycox ne sont que charme et paradoxes.
Outlander – Le chardon et le tartan – Diana Gabaldon
J’ai lu – 864 pages – 17.50 €
Le pitch : 1945. Claire passe ses vacances en Écosse, où elle s’efforce d’oublier la Seconde Guerre mondiale auprès de son mari, tout juste rentré du front. Au cours d’une balade, la jeune femme est attirée par un mégalithe, auquel la population locale voue un culte étrange. Claire aura tôt fait d’en découvrir la raison : en s’approchant de la pierre, elle se volatilise pour atterrir au beau milieu d’un champ de bataille.
Le menhir l’a menée tout droit en l’an de grâce 1743, au coeur de la lutte opposant Highlanders et Anglais. Happée par ce monde inconnu et une nouvelle vie palpitante, saura-t-elle revenir à son existence d’autrefois ?
Mon avis : une saga au très, très long cours pour les amateurs (trices ?) de romance historique.
Certainement l’histoire d’amour la plus passionnée et la plus longue de la littérature !
Blankets – Craig Thompson
Casterman BD – 592 pages – 27.95 €
Le pitch : Drôle d’enfance pour Craig. Il grandit dans un cadre idyllique, celui d’une ferme isolée dans les bois du Wisconsin, où il côtoie biches, renards, ours, blaireaux… En revanche, la petite ville où il va à l’école est emblématique de l’Amérique profonde : repliée sur elle-même, violente, raciste. Une intolérance subie de plein fouet, à laquelle vient s’ajouter une culpabilité omniprésente entretenue par son éducation ultra-catholique.
Lassé de l’autoritarisme de son père et des brimades vécues à l’école, Craig se réfugie dans le dessin, « plaisir frivole » dont s’efforcent de le détourner ses éducateurs. Son sentiment de culpabilité atteint son paroxysme lorsqu’il tombe raide amoureux de Raina, rencontrée dans un camp de vacances paroissial. Une passion qu’il parviendra tout de même à vivre jusqu’au bout… et qui lui redonnera goût au dessin, pour notre plus grand bonheur !
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Mon avis : Blankets est un des livres que j’ai le plus offert autour de moi ces dernières années. C’est un signe de l’intérêt profond que je porte à ce merveilleux roman graphique. C’est aussi un témoignage de la magie de ce livre : il délivre un formidable message de générosité qui, je l’espère, continuera à diffuser autour de moi grâce aux cadeaux que j’aurais pu faire.
Craig Thompson est un auteur miraculé : jamais son éducation n’aurait dû lui permettre d’aboutir à ce qu’il est aujourd’hui, c’est à dire un auteur reconnu dans le monde entier grâce, notamment, à ces 600 planches.
Élevé dans une famille de chrétiens fondamentalistes où l’accès lui-même à la lecture en dehors de la bible était une forme d’hérésie, il a pourtant su sortir de son milieu culturel et conjurer, en quelque sorte, au travers de cette autobiographie (le héros EST l’auteur, physiquement et moralement) qui a représenté pour lui quatre longues années d’effort et de thérapie, les peurs et tabous de son enfance.
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Normal people – Sally Rooney
Points – 288 pages – 7.90 €
Le pitch : Connell et Marianne ont grandi dans la même ville d’Irlande. Il est le garçon en vue du lycée, elle est la solitaire un peu maladroite, ils connaissent ensemble leur premier amour. Un an plus tard, alors que Marianne s’épanouit au Trinity College de Dublin, Connell s’acclimate mal à la vie universitaire. Entre eux, le jeu vient tout juste de commencer.
Un roman magistral sur la jeunesse, l’amitié, le sexe, et cette génération qui n’a plus le droit de rêver, mais qui s’entête à espérer.
Mon avis : il faut bien avouer qu’une fois accroché à l’hameçon de Sally Rooney, difficile de décrocher à cette drôle d’histoire qui raconte un amour finalement presque très ordinaire, mais que l’auteure raconte avec une franchise de ton et un sens de l’observation finalement assez sidérant.
Ce que raconte Sally Rooney, c’est l’exact contraire des feel good book habituel, ou tout est prévisible.
Ici, Connell et Marianne sont amoureux l’un de l’autre, c’est évident dès le départ, mais leur histoire n’est qu’une suite de rapprochements et d’éloignements.
Nuits Appalaches – Chris Offutt
Gallmeister – 240 pages – 9.20 €
Le pitch : De retour de la guerre de Corée, Tucker, jeune vétéran de dix-huit ans, traverse à pied ses Appalaches natales pour rentrer chez lui. Sur son chemin, il croise Rhonda, quinze ans à peine, et la sauve des griffes de son oncle. Immédiatement amoureux, tous deux décident de se marier pour ne plus jamais se quitter. Tucker trouve un boulot auprès d’un trafiquant d’alcool de la région.
Au cours des années qui suivent, cinq enfants naissent, qui deviennent leur raison de vivre. Mais quand une enquête des services sociaux menace la famille, les réflexes de combattant de Tucker se réveillent. Acculé, il découvrira le prix à payer pour défendre les siens.
Mon avis : Court et affuté comme un couteau de chasse, Nuits Appalaches (quel joli titre français !) est un roman de Chris Offutt publié par les Éditions Gallmeister.
E=mc², mon amour – Patrick Cauvin
Le livre de poche – 185 pages – 6.70 €
Le pitch : » Lui un peu voyou, elle un peu bêcheuse, ces deux bambins qui totalisent moins de vingt-trois printemps vont se rencontrer, se flairer, se reconnaître et vivre dans l’incompréhension générale ce qu’il est légitime d’appeler un grand amour.
J’aime dans le roman de Patrick Cauvin – outre toutes les qualités de fraîcheur, de légèreté, d’invention qu’il faut pour faire l’enfant sans faire la bête – j’aime ce qu’il dit sans avoir l’air d’y toucher et qui va beaucoup plus loin que son joli récit. » – François Nourissier
Mon avis : E=mc² Mon amour (quel joli titre !) est un des deux romans les plus connus de l’auteur (avec Monsieur Papa). Vendu par wagons entiers à sa sortie, en 1977, adapté par les américains au cinéma, ce petit volume est parfaitement emblématique du style, de l’ambiance et des thèmes développés par Patrick Cauvin.
L’histoire ? Toute bête : deux gamins de onze ans, Daniel, un petit français des banlieues et Lauren, une américaine du XVI°, se rencontrent fortuitement et vont tomber amoureux l’un de l’autre et iront jusqu’à une escapade à Venise pour vivre leur passion, sous l’auspice affectueuse d’un vieil homme original qu’ils ont rencontré entre temps.
Il est passionné de cinéma américain, elle adore la littérature classique. Particularité : ils sont tous les deux surdoués (même si Daniel est bien obligé d’avouer à un moment que Lauren est encore plus intelligente que lui !).
Le style de Patrick Cauvin, c’est avant tout sa capacité à faire parler les gens (et plus particulièrement les enfants, qu’il adore) comme dans la vraie vie. Un style direct, à la première personne (les chapitres alternent les récits de Daniel et Lauren), d’une fraîcheur et d’une drôlerie dont je ne vois qu’un exemple comparable dans la littérature française : René Goscinny, dans Le petit Nicolas.
Les grands romans d’amour de la littérature classique
Orgueil et préjugés – Jane Austen
Le livre de poche – 288 pages – 6.60 €
Le pitch : Orgueil et préjugés est le plus connu des six romans achevés de Jane Austen.
Son histoire, sa question, est en apparence celle d’un mariage : l’héroïne, la vive et ironique Elizabeth Bennett qui n’est pas riche, aimera-t-elle le héros, le riche et orgueilleux Darcy ? Si oui, en sera-t-elle aimée ? Si oui, encore, l’épousera-t-elle ? Mais il apparaît clairement qu’il n’y a en fait qu’un héros qui est l’héroïne, et que c’est par elle, en elle et pour elle que tout se passe.
Mon avis : Jane Austen est morte il y a deux siècles, et son génie (il n’y a pas d’autres mots) éclaire plus que jamais le monde de la littérature. Son écriture est d’une modernité stupéfiante, ce roman aurait pu être écrit par une romancière contemporaine.
Orgueil et préjugés est son roman le plus célèbre, car il est, de par sa construction, ses thèmes et la qualité de ses personnages principaux, universel. Ce n’est pas hasard si les adaptations et les « produits dérivés » (dont, depuis quelque temps, un nombre incroyable de romans de chick lit, genre dont Jane Austen est, en quelque sorte, l’inventeur à son corps défendant !) n’ont jamais été aussi nombreux.
Anna Karénine – Léon Tolstoï
Folio – 1024 pages – 9.90 €
Le pitch : Russie, 1874, la belle et ardente Anna Karénine jouit de tout ce à quoi ses contemporains aspirent : mariée à Karénine, un haut fonctionnaire du gouvernement à qui elle a donné un fils, elle a atteint un éminent statut social à Saint-Pétersbourg. À la réception d’une lettre de son incorrigible séducteur de frère Oblonski, la suppliant de venir l’aider à sauver son mariage avec Dolly, elle se rend à Moscou.
Au cours de son voyage, elle rencontre la comtesse Vronski que son fils, un charmant officier de la cavalerie, vient accueillir à la gare. Quelques brefs échanges suffisent pour éveiller en Anna et Vronski une attirance mutuelle…
Mon avis : Je ne vais pas en faire des tonnes sur Anna Karénine, qui est certainement un des livres que j’emmènerais sur une île déserte si j’étais obligé de m’y réfugier, contraint et forcé.
L’objectif est simplement de vous convaincre de lire ce chef-d’oeuvre absolu. Vous n’avez pas encore lu Anna Karénine ? Vous ne savez pas la chance que vous avez !
Cette œuvre magnifique, ce fleuve de mille pages d’une richesse telle que chaque lecture, à différentes époques de sa vie, vous fait découvrir de nouvelles pistes, réflexions, détails, est une oeuvre monde.
Le rouge et le noir – Stendhal
Le livre de poche – 576 pages – 4.60 €
Le pitch : Fils de charpentier, Julien Sorel est trop sensible et trop ambitieux pour suivre la carrière familiale dans la scierie d’une petite ville de province. En secret, il nourrit une fascination pour Bonaparte et rêve d’une ascension similaire à celle de l’empereur.
Julien trouve une place de précepteur dans la maison du maire, Monsieur de Rénal, et noue une relation interdite avec son épouse. Chassé lorsque cette idylle est découverte, il rentre au séminaire de Besançon, puis il monte à Paris et devient le secrétaire du Marquis de la Mole, dont il séduira la fille Mathilde.
Jusqu’au bout, Julien Sorel verra son ambition contrecarrée par ses sentiments.
Mon avis : Faut-il lire Stendhal ? La réponse est évidente : bien entendu ! Faut-il relire Stendhal ? Là, tout dépend des œuvres.
Autant revisiter La chartreuse de Parme m’a profondément déçu (profitez plutôt des heures que vous avez devant vous pour découvrir Lucien Leuwen !), autant la enième lecture du « Rouge » m’a replongé dans les plaisirs de ma première lecture, alors que j’étais jeune adolescent.
Gatsby le magnifique – F. Scott Fitzgerald
Folio – 208 pages – 5.70 €
Le pitch : Nous sommes au lendemain de la Grande Guerre, le mal du siècle envahit les âmes, c’est l’époque de la Prohibition et des fortunes rapides.
En 1922, Jay Gatz, désormais Gatsby, se retrouve fabuleusement riche. Mille légendes courent sur son compte, qui n’empêchent pas les gens chics, et moins chics, de venir en troupes boire ses cocktails et danser sur ses pelouses. Gatsby le Magnifique joue la carte des folles dépenses comme un appât pour éblouir Daisy, mariée à Tom Buchaman, un millionnaire.
Le jour où l’espoir de reconquérir sa bien-aimée s’évanouit, la fête prend fin.
Mon avis : J’ai lu Gatsby très, très jeune, parce que ma mère était folle de ce roman et de ses personnages. Mais je n’ai vraiment saisi le sens de ce roman qu’une fois adulte, après être tombé amoureux.
C’est l’histoire d’amour, tragique, qui me séduit le plus dans ce roman phare de la première moitié du XX° siècle. J’aime aussi sa peinture de l’époque, parce que je suis passionné par les années folles.
Les liaisons dangereuses – Choderlos de Laclos
Folio – 448 pages – 4.60 €
Le pitch : La marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont, deux aristocrates libertins qui furent amants, s’adonnent au jeu dangereux de l’amour et de la séduction.
« De tous les romanciers qui ont fait agir des personnages lucides et prémédités, Laclos est celui qui place le plus haut l’idée qu’il se fait de l’intelligence. »
Mon avis : le plus imparable des romans épistolaires, le chef-d’œuvre absolu du genre. Deux siècles et demi d’existence et l’oeuvre n’a pas pris une ride. Une lecture foudroyante d’intelligence, de modernité, d’intemporalité.
Si je ne vais emmener qu’une valise de livres sur une île déserte, cette oeuvre immense en ferait partie. Fermez le ban !
Le temps de l’innocence – Edith Wharton
Garnier Flammarion – 320 pages – 7.00 €
Le pitch : Dans la haute société new-yorkaise de la fin du XIXe siècle, Newland Archer est tiraillé entre deux femmes, deux vies : sa fiancée, la jeune et pure May Welland, et la comtesse Olenska, une divorcée fraîchement revenue d’Europe, auréolée de mystère et d’une réputation sulfureuse.
Le clan familial et son confort pèsent sur Newland Archer, qui ne sait s’il doit céder à la passion et renoncer pour toujours à la vie qu’il a connue jusqu’alors, ou s’il doit s’en remettre à la prudence et protéger son statut pour rester dans ce monde, au risque de vivre la vie d’un autre, brillante en apparence mais creusée par le regret.
Mon avis : Sans le moindre doute, le sommet de l’œuvre de la grande auteure américaine.
Sous une plume éminemment élégante, classique et modern à la fois (si, si, c’est possible !), on y trouve tous les thèmes qui lui sont chers.
Edith Wharton y développe le portrait de l’Amérique de la Nouvelle Angleterre, alors en pleine transformation, ainsi qu’une critique acide – mais subtile ! – de l’aristocratie puritaine.
Elle y dépeint avec lucidité le poids de l’argent tout puissant, mais aussi la difficulté des femmes de son époque à s’affranchir de siècles de domination masculine.
L’adaptation cinématographique, avec Scorsese à la réalisation, Daniel Day-Lewis et Michel Pfeiffer dans les principaux rôles, est une pure merveille.
Enfin, il est essentiel d’ajouter que ce bijou est un des plus jolis romans d’amour que j’ai eu l’occasion de lire au cours de ma riche vie de lecteur !
Le docteur Jivago – Boris Pasternak
Folio – 703 pages – 10.20 €
Le pitch : « Ma charmante, mon inoubliable ! Tant que le creux de mes bras se souviendront de toi, tant que tu seras encore sur mon épaule et sur mes lèvres, je serai avec toi. Je mettrai toutes mes larmes dans quelque chose qui soit digne de toi, et qui reste. J’inscrirai ton souvenir dans des images tendres, tristes à vous fendre le cœur. Je resterai ici jusqu’à ce que ce soit fait. Et ensuite je partirai moi aussi. »
Mon avis : attention, le roman de Pasternak est infiniment moins accessible que son adaptation au cinéma, aux accents hollywoodiens.
A retenir : le portrait d’une époque cruciale de l’histoire de la Russie et – bien entendu – d’une grande histoire d’amour.
Autant en emport le vent – Margaret Mitchell
Gallimard – 1 222 pages – 30.50 €
Le pitch : Le roman et le film les plus populaires de tous les temps. Plus de dix millions d’exemplaires vendus dans le monde. Traduit dans 18 langues.Autant en emporte le vent est une fresque historique, jamais surpassée, sur la société des États sudistes et les tragédies de la guerre de Sécession.
C’est aussi un roman d’amour dont les héros, Scarlett O’Hara et Rhett Butler, sont entrés à jamais dans la galerie des amants légendaires.
Mon avis : Un des plus grands romans d’aventure et d’amour de tous les temps.
La fresque historique est fabuleuse et la narration… à lire et à relire toute sa vie, un des dix livres que j’emmènerais sur une île déserte.
Cyrano de Bergerac – Edmond Rostand
Librio – 250 pages – 8.20 €
Le pitch : Précédé en tout lieu par un nez imposant, que dis-je, péninsulaire, Cyrano de Bergerac est gascon, fine lame et poète.
Entre duels à l’épée et joutes verbales, Cyrano se retrouve bientôt placé devant un choix cornélien : aider Christian à séduire Roxanne, ou bien dévoiler son amour à la belle. Au risque d’être rejeté ?
Mon avis : Chef-d’œuvre instantané d’Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac est la plus grande pièce écrite depuis la fin du XIX° siècle (sa première représentation eu lieu en décembre 1897).
Si je m’avance ainsi (si vous n’êtes pas d’accord, n’hésitez pas à me le dire !), c’est que ce chef-d’oeuvre est porteur d’un mythe universel. Un mythe relayé dans le monde entier depuis cent vingt ans sous toutes ses formes.
Souvenez-vous : reprises sur les planches (j’ai eu la chance de la voir avec Jacques Weber, un souvenir inoubliable…), adaptations au cinéma, plus ou moins sérieuses (Roxane, avec Steve Martin, vaut bizarrement le coup d’œil), citations, chansons (Roxane de Police, évidemment). L’amour impossible, non partagé, quel merveilleux et déchirant sujet…
Au bonheur des dames – Emile Zola
Le livre de poche – 456 pages – 4.50 €
Le pitch : Octave Mouret affole les femmes de désir. Son grand magasin parisien, Au Bonheur des Dames, est un paradis pour les sens. Les tissus s’amoncellent, éblouissants, délicats. Tout ce qu’une femme peut acheter en 1883, Octave Mouret le vend, avec des techniques révolutionnaires. Le succès est immense.
Mais ce bazar est une catastrophe pour le quartier, les petits commerces meurent, les spéculations immobilières se multiplient. Et le personnel connaît une vie d’enfer. Denise échoue de Valognes dans cette fournaise, démunie mais tenace.
Zola fait de la jeune fille et de son puissant patron amoureux d’elle le symbole du modernisme et des crises qu’il suscite. Personne ne pourra plus entrer dans un grand magasin sans ressentir ce que Zola raconte avec génie : les fourmillements de la vie.
Mon avis : Vous venez, sur mon conseil, de lire avec délice Pot-Bouille, la première partie du diptyque dont Au bonheur des dames constitue le second volet. Non ? Vous n’avez pas lu Pot-Bouille ? Quel dommage ! Je vous invite alors à jeter un œil sur ma critique puis par commencer par ce roman. Car, si les deux livres peuvent se lire sans aucun problème séparément, vous aurez tout à gagner à prendre l’histoire dans l’ordre chronologique et à découvrir l’arrivée dans le quartier d’Octave Mouret, le personnage central des deux histoires…
Çà y est ? Lu ? Parfait ! Vous savez donc qu’Octave Mouret est un séducteur patenté, un chéri de ses dames, mais aussi un entrepreneur qui travaille dans un grand magasin.
Le général du roi – Daphné du Maurier
Le livre de poche – 576 pages – 8.70 €
Le pitch : Au XVIIe siècle, en Angleterre, la guerre civile fait rage et divise les familles. Honor Harris est une jeune fille de l’aristocratie provinciale, rebelle et éprise de liberté, qui espère trouver une âme sœur digne de ses attentes.
Le jour de ses dix-huit ans, elle rencontre lors d’un banquet sir Richard Grenvile, un colonel de l’armée royale. Honor tombe amoureuse de ce bel homme, stratège de génie, amateur de femmes, couvert de dettes mais plein d’ambition. En lui sont réunis les qualités et les vices les plus flamboyants. C’est une évidence : Honor est faite pour lui.
Mais les choses ne sont jamais simples en cette terre de Cornouailles où la tempête est un élément ordinaire de la vie…
Mon avis : Excellente idée du Livre de poche de rééditer ce roman un peu oublié de la grande auteure anglaise Daphné du Maurier !
Un peu oublié, non en raison de son intérêt limité, mais sans doute parce que, jusqu’il y a peu, Daphné du Maurier n’était plus vraiment « à la mode » de ce côté du channel.
Eclipsé par la célébrité mondiale des œuvres adaptées au cinéma par Alfred Hitchcock (Rebecca, Les oiseaux), Le général du roi est pourtant un magnifique récit à la fois historique et romantique. Quand les grands destins amoureux plongent dans le maelström des grands chocs de l’histoire, cela donne souvent de grandes choses : la preuve !
L’écume des jours – Boris Vian
Le livre de poche – 350 pages – 6.90 €
Le pitch : Un titre léger et lumineux qui annonce une histoire d’amour drôle ou grinçante, tendre ou grave, fascinante et inoubliable, composée par un écrivain de vingt-six ans. C’est un conte de l’époque du jazz et de la science-fiction, à la fois comique et poignant, heureux et tragique, féerique et déchirant.
Dans cette œuvre d’une modernité insolente, livre culte depuis plus de cinquante ans, Duke Ellington croise le dessin animé, Sartre devient une marionnette burlesque, la mort prend la forme d’un nénuphar, le cauchemar va jusqu’au bout du désespoir.
Mais seules deux choses demeurent éternelles et triomphantes : le bonheur ineffable de l’amour absolu et la musique des Noirs américains…
Mon avis : Drôle, tendre, magique, poétique : un des plus grands romans de l’après-guerre. Inoubliable et inimitable !
Le diable au corps – Raymond Radiguet
Folio – 192 pages – 6.90 €
Le pitch : Alors que la Première Guerre mondiale bat son plein, un adolescent de quinze ans entame une idylle passionnée avec une femme de trois ans son aînée, fiancée à un soldat parti au front. Bien loin des tranchées, les amants goûtent un bonheur aussi intense qu’égoïste. Mais peuvent-ils braver la morale en toute impunité ? Leur romance peut-elle survivre à l’un des plus grands traumatismes du XXe siècle ?
Récit d’un amour interdit, portrait féroce d’une société conformiste et repliée sur elle-même, mais aussi atteinte portée à la stature héroïque du soldat, Le Diable au corps fit scandale lors de sa parution, en 1923. Aujourd’hui, l’œuvre et son auteur, écrivain précoce mort prématurément à l’âge de vingt ans, n’en finissent pas de nous fasciner.
Mon avis : Raymond Radiguet est, dans une moindre mesure que ce modèle romantique, un fantasme à la Arthur Rimbaud.
Prodige (génie ?!) littéraire stupéfiant de précocité, prématurément disparu à l’âge où un humain normal entre à peine dans l’âge adulte, il a formé avec Jean Cocteau un couple scandaleux, au même titre que le fut celui de Rimbaud avec Verlaine.
Tous les éléments constitutifs d’un mythe, comme il n’en existe que deux ou trois par siècle. Et quand on relit Le diable au corps, comme je viens de le faire, on doit bien admettre que le mythe était bien, avant tout, un homme au talent exceptionnel ! Le roman, écrit alors qu’il n’a que 17 ans, est confondant de maturité, tant sur le fond que sur la forme.
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