[Idées lecture] Polars, thrillers : le meilleur du roman noir

Posté le 26 septembre 2021, par letournepage, dans Le coin cadeau

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Un bon polar avec une énigme à résoudre, ou un thriller pour se retourner le cerveau et vous court-circuiter l’influx nerveux, qu’y-a-il de meilleur pour se sortir de l’enfer de l’ordinaire ?

Nous avons tous dans un coin de notre mémoire des lectures nocturnes mémorables, accrochés que nous étions par les yeux à un foutu paquet de feuilles qui vous empêchait de les fermer (les yeux !).

Voici une sélection d’une cinquantaine de romans noirs de chez noirs, quelques uns des meilleurs titres du dernier siècle qui, je vous le certifie, vous emmèneront ailleurs, très loin du quotidien.

Des classiques, des glauques, des stressants, des plutôt loufoques… un peu pour tous les goûts, en fait !

Une sélection en deux temps (les contemporains / les classiques ) qui n’a pas vocation, comme toujours sur Le Tourne Page, a être exhaustive (c’est du work in progress).

Tous les chefs-d’œuvre du genre n’y sont pas, mais je vous garantie que tous les romans qui en font partie sont excellents !

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Polars, thrillers : du noir, et que du bon ! 

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Les romans contemporains


Ravage

Ravage – Ian Manook (2023)

Editions Paulsen – 342 pages – 19.90 €

Le pitch : Red Arctic, hiver 1931. Une meute d’une trentaine d’hommes armés, équipés de traîneaux, d’une centaine de chiens et d’un avion de reconnaissance pourchasse un homme. Un seul. Tout seul. C’est la plus grande traque jamais organisée dans le Grand Nord canadien.

Pendant six semaines, à travers blizzards et tempêtes, ces hommes assoiffés de vengeance se lancent sur la piste d’un fugitif qui les fascine. Cette course-poursuite va mettre certains d’eux face à leur propre destin. Car tout prédateur devient un jour la proie de quelqu’un d’autre…

Avec cette chasse à l’homme à couper le souffle dans le Grand Nord canadien, Ian Manook signe un prodigieux roman noir sur fond blanc.

Mon avis : Pour un éditeur, choisir une couverture qui attire l’oeil du lecteur potentiel, c’est important. La preuve : c’est bien cette photo magnifique d’un bœuf musqué fonçant dans une tempête de neige qui m’a poussé à prendre en main le roman de Ian Manook et à lire la quatrième de couverture.

Lecture qui a achevé de me convaincre : ce roman d’aventure dans le grand nord canadien était pour moi ! Il ne me reste plus qu’à traduire par écrit à votre attention le plaisir extrême que j’ai lu à dévorer ce roman d’aventure inspiré par un (incroyable) fait divers réel.

Ravage, à l’instar des grands textes de la jeunesse littéraire de Jack London, c’est le récit de la lutte des hommes contre la nature sauvage, cette nature qui tue, impitoyablement, au premier faux pas.

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Nuits appalaches

Nuits Appalaches – Chris Offutt (2018)

Gallmeister – 240 pages – 9.20 €

Le pitch : De retour de la guerre de Corée, Tucker, jeune vétéran de dix-huit ans, traverse à pied ses Appalaches natales pour rentrer chez lui. Sur son chemin, il croise Rhonda, quinze ans à peine, et la sauve des griffes de son oncle. Immédiatement amoureux, tous deux décident de se marier pour ne plus jamais se quitter. Tucker trouve un boulot auprès d’un trafiquant d’alcool de la région.

Au cours des années qui suivent, cinq enfants naissent, qui deviennent leur raison de vivre. Mais quand une enquête des services sociaux menace la famille, les réflexes de combattant de Tucker se réveillent. Acculé, il découvrira le prix à payer pour défendre les siens.

Mon avis : Court et affuté comme un couteau de chasse, Nuits Appalaches (quel joli titre français !) est un roman de Chris Offutt publié par les Éditions Gallmeister.

Nous sommes dans les années 60, au fin fond des Appalaches, à une époque et à un endroit où une famille pouvait fort bien vivre, se développer puis mourir seule, complètement seule au fond des bois.
En déployant son style caractéristique, fait de phrases d’exposition courtes, sèches, et de nombreux dialogues qui fusent, acérés, souvent en préalable à une scène de violence extrême où le sang gicle, Chris Offutt raconte avec une simplicité et une efficacité extrême une histoire finalement aussi simple qu’extraordinaire.

Mascarade

Mascarade – Ray Célestin (2017)

10/18 – 624 pages – 9.10 €

Le pitch :  » C’est la guerre. En temps de guerre, on tire avant de discuter.  » L’agent de police William Shoemaker, Chicago, 1925.

Du ghetto noir aux riches familles blanches, en passant par la mafia italienne tenue par Al Capone, Chicago vit au rythme du jazz, de la prohibition, et surtout du crime.

Alors que des mafieux et des politiques meurent empoisonnés après un dîner, les détectives Michael Talbot et Ida Davis enquêtent sur la disparition, à la veille de leur mariage, d’un couple de fiancés appartenant à la plus riche dynastie de la ville. Au même moment, Jacob Russo, photographe pour la police, se trouve confronté à une scène de crime qui lui en rappelle effroyablement une autre. Inspirée de faits réels, une histoire de sang et de swing sur fond de guerre des gangs.

Mon avisRay Célestin est le jeune auteur de polar qui monte. Après un premier titre très remarqué en 2015, Carnaval (élu meilleur premier roman de l’année par l’Association des écrivains anglais de polar), il publie en 2017 Mascarade.

Impossible  de ne pas remarquer la magnifique couverture; impossible aussi de ne pas être tenté par le pitch de l’éditeur. Imaginez : un roman se déroulant à Chicago en 1925, sur fond de prohibition, en pleine guerre des gangs avec des personnages – au rôle consistant  – de la pointure d’Al Capone (alors « patron » de la ville) et Louis Armstrong (alors jeune instrumentiste sur le point de devenir une star)… ?!

Comment résister ? Impossible. Alors je n’ai pas résisté… et je n’ai pas été déçu !

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Nulle part sur la Terre

Nulle part sur la terre – Michael Farris Smith (2017)

Points – 360 pages – 8.70 €

Le pitch : Une femme marche seule avec une petite fille sur une route de Louisiane. Elle n’a nulle part où aller. Partie sans rien quelques années plus tôt de la ville où elle a grandi, elle revient tout aussi démunie. Elle pense avoir connu le pire. Elle se trompe.

Russel a lui aussi quitté sa ville natale, onze ans plus tôt. Pour une peine de prison qui vient tout juste d’arriver à son terme. Il retourne chez lui en pensant avoir réglé sa dette. C’est sans compter sur le désir de vengeance de ceux qui l’attendent depuis des années.

Dans les paysages désolés de la campagne américaine, un meurtre va réunir ces âmes perdues, dont les vies vont bientôt ne plus tenir qu’à un fil.

Mon avisNulle part sur la Terre, c’est le nouveau roman de Michael Farris Smith, que j’ai eu la chance de découvrir en 2015 avec le très impressionnant Une pluie sans fin, un récit post apocalyptique si réussi que certains n’ont pas hésité, alors, à le comparer au Cormac McCarthy de La route.

Une comparaison sans doute un peu excessive, mais pas sans fondement puisqu’on retrouve chez les deux hommes un style assez comparable, sec, précis, dépourvu de graisse narrative, et une vision bien noire de l’Amérique moderne.

Avec Nulle part sur la TerreFarris Smith allait-il tenir le choc du « roman d’après », celui d’après la découverte et le succès ? La réponse est pour une fois positive. Quel joie de voir un jeune auteur confirmer et s’imposer comme un futur grand !

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Darktown

Darktown – Thomas Mullen (2016)

Rivages/noir – 480 pages – 9.80 €

Le pitch : Atlanta, 1948. Répondant aux ordres d’en haut, le département de police d’Atlanta est forcé d’embaucher ses premiers officiers noirs. Parmi eux, les vétérans de guerre Lucius Boggs et Tommy Smith. Mais dans l’Amérique de Jim Crow, un flic noir n’a pas le droit d’arrêter des suspects, de conduire des voitures de police ou de mettre les pieds dans les locaux de la police…

Quand une femme métisse disparaît après avoir été vue pour la dernière fois dans la voiture d’un édile Blanc, Boggs et Smith soupçonnent leurs collègues de vouloir étouffer l’affaire. Leur enquête les confrontera à un policier brutal qui dirige depuis longtemps le quartier.

Mon avis : La lecture du pitch vous a donné l’eau à la bouche ? Oui ? C’est tout à fait normal, car l’idée de situer un roman policier dans le contexte historique – parfaitement véridique ! – d’un état ségrégationniste ayant permis à quelques noirs de devenir officiers de police est parfaitement géniale !

Alors n’hésitez pas une seconde à acheter cet épais roman (près de 500 pages bien denses) car les promesses du pitch sont tenues, largement.

Darktown mérite son beau titre car son intrigue est digne d’un grand roman noir, et son atmosphère est souvent irrespirable.

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Canicule

Canicule – Jane Harper (2016)

Le livre de poche – 448 pages – 8.20 €

Le pitch : Kiewarra. Petite communauté rurale du sud-est de l’Australie. Écrasée par le soleil, terrassée par une sécheresse sans précédent. Son bétail émacié. Ses fermiers désespérés. Désespérés au point de tuer femme et enfant, et de retourner l’arme contre soi-même ? C’est ce qui est arrivé à Luke Hadler, et Aaron Falk, son ami d’enfance, n’a aucune raison d’en douter. S’il n’y avait pas ces quelques mots reçus par la poste : Luke a menti. Tu as menti. Sois présent aux funérailles...

Les blessures de son départ précipité de Kiewarra sont encore à vif, mais Aaron a une dette, et quelqu’un a décidé que le moment est venu de la payer.

Mon avisCanicule… ou Sécheresse ? Suivant que l’on découvre le roman de Jane Harper par son titre français, ou par son titre original anglais, on est prévenu : dans ce thriller australien, il va faire chaud; très chaud !

Malgré le manque d’expérience  – Canicule est son premier roman publié – Jane Harper mène de main de maître cette intrigue policière qui se déroule au fin fond du bush australien.

Aaron Falk, le personnage principal, est à la fois un des deux policiers chargés de l’enquête sur le drame survenu à Kiewarra (trois morts) et un des principaux acteurs de l’histoire de la communauté où s’est déroulée la tragédie. Avec l’habileté d’une professionnelle confirmée, l’auteure déroule lentement, très lentement, la toile de son histoire. Un patelin où les tensions et  les passions s’enchevêtrent depuis plus de vingt ans.

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Avant que tout se brise

Avant que tout se brise – Megan Abbott (2016)

Le livre de poche – 416 pages – 7.60 €

Le pitch : Elle a les épaules élancées, les hanches étroites et mesure moins de 1,55 mètre. À quinze ans, Devon est le jeune espoir du club de gymnastique Belstars, l’étoile montante sur qui se posent tous les regards, admiratifs ou envieux. Quand on est les parents d’une enfant hors norme, impossible de glisser sur les rails d’une vie ordinaire. C’est du moins ce que pense Katie, la mère de Devon, qui se dévoue corps et âme à la réussite de sa fille, même si cela demande des sacrifices.

Lorsqu’un incident tragique au sein de leur communauté réveille les pires rumeurs, Katie flaire le danger et sort les griffes. Rien ni personne ne doit entraver la route toute tracée pour sa fille. Reste à déterminer quel prix Katie est prête à payer.

Mon avis : Situer un roman à suspens dans le milieu du sport de haut niveau, ah que voilà une excellente idée !

Sur ce point de départ assez original qui l’a visiblement merveilleusement inspiré, Megan Abbott – que j’avais repérée il y a trois ans pour Adieu Gloria, un délicieux premier roman noir « à la manière de » façon 50’s, mais version féministe – a construit un thriller absolument scotchant, qui m’a absorbé pendant deux jours.

Impossible de rendre les armes avant d’avoir terminé ce petit bijou de suspens, tant l’angoisse, distillée avec une technique diabolique par l’auteure, m’a saisi à la gorge !

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Famille parfaite

Famille parfaite – Lisa Gardner (2015)

Le livre de poche – 576 pages – 8.70 €

Le pitch : Les Denbe semblaient sortir des pages des magazines glamours  : un mariage modèle, une belle situation, une ravissante fille de quinze ans, une demeure somptueuse dans la banlieue chic de Boston… Une vie de rêve.

Jusqu’au jour où ils disparaissent tous les trois. Pas d’effraction, pas de témoin, pas de motifs, pas de demande de rançon. Juste quelques traces de pas et des débris de cartouches de Taser sur le sol de leur maison. Pour la détective privée Tessa Leoni, l’enlèvement ne fait aucun doute. Mais que pouvait donc bien cacher une existence en apparence aussi lisse  ?

Numéro un sur la liste des best-sellers du New York Times pendant plusieurs mois, ce thriller inquiétant de Lisa Gardner nous plonge dans l’intimité troublante d’une famille au-dessus de tout soupçon.

Mon avis : Parfois, le lecteur souvent difficile doit savoir saluer le métier. Car, au delà des qualités d’écriture intrinsèques, du « talent » littéraire », il faut bien admettre qu’écrire des romans est un métier. Avec ses techniques, ses « trucs ».

Il faut souvent de nombreuses années de travail (et beaucoup d’essais ratés) pour parvenir à développer un récit qui tient la route, charpenté, sur plusieurs centaines de pages, avec des personnages dotés d’un minimum de complexité et de crédibilité, capable de captiver les lecteurs. Vous en doutez ? N’hésitez pas à me contacter, j’échangerai avec plaisir avec vous pour vous faire part de mon expérience (six ans comme lecteur et conseiller littéraire, mais aussi six romans déjà publiés) parfois douloureuse sur le sujet.

Tout cela pour en venir à mon sujet : Famille parfaite est l’exemple accompli d’un sacré métier.

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Polars pour les vacances

La fille du train – Paula Hawkins (2015)

Pocket – 456 pages – 7.80 €

Le pitch : Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller et revenir de Londres. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe une jolie maison. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle aperçoit derrière la vitre : Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte.

Mais un matin, elle découvre un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…

Mon avis : Formidable succès commercial depuis sa parution en Angleterre en 2015, tsunami littéraire grâce à l’adhésion progressive du grand public, La fille du train a tout renversé sur son passage, y compris les réserves des critiques professionnelles.

Très bien. Je n’ai donc rien à rajouter ? Le match est joué ?

Eh bien non, j’ai tout de même envie d’ajouter mon grain de sel au tas impressionnant de critiques déposées, un peu partout, par les fourmis navigant sur la toile (humm… pardonnez-moi je ne suis pas certain de toujours bien maîtriser toutes ces métaphores…). Un grain de sel en forme d’hommage…

Disons le tout net : La fille du train est un formidable polar psychologique, comme je n’ai – malheureusement – pas eu l’occasion d’en lire très souvent ces dernières années. Pour un premier roman, Paula Hawkins maîtrise avec une rigueur et une subtilité stupéfiante tous les codes  de ce type de roman… qui sont pourtant parmi les plus difficiles à acquérir.

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Gangsterland

Gangsterland – Tod Goldberg (2014)

10/18 – 456 pages – 8.90 €

Le pitch : Tueur à la solde de la mafia de Chicago, Sal Cupertine est ce qui se fait de mieux dans le genre : discret, redoutablement efficace et doté d’une mémoire hors norme. Jusqu’au jour où une opération tourne mal – très mal. Après avoir éliminé trois agents du FBI, Sal quitte la ville. Sa carrière est terminée. À moins que…

Une opération chirurgicale plus tard, Sal Cupertine n’est plus : voici David Cohen, rabbi à Las Vegas au sein d’un temple réformé. Armé de sa Torah, il se prend rapidement au jeu. Mais ses employeurs n’en ont pas terminé avec lui. Le cimetière dont Cohen a la responsabilité est utilisé par la mafia comme plaque tournante de trafics en tout genre et, pour ne rien arranger, le FBI est toujours à ses trousses. Bandit d’un côté, homme de Dieu de l’autre, Sal ne va pas s’en tirer si aisément !

Mon avis : Si, comme je l’imagine, vous venez de regarder la couverture – excellente ! – de ce roman puis de parcourir le pitch, vous devez être persuadé – comme je l’ai été, juste avant de l’acheter – qu’il s’agit d’un polar humoristique.

Un tueur de la mafia italienne qui se retrouve dans la peau d’un rabbin, c’est l’occasion pour l’auteur de détourner tous les codes du genre et, par là même, la prévision d’un sacré bon moment pour le lecteur.

Eh bien non : ce livre n’est pas une parodie d’histoire de gangster ! Et ce n’est pas non plus un livre où vous risquez d’éclater de rire à tous les coins de page ! Par contre, l’anticipation d’une excellente lecture se justifie, largement, car ce bouquin un peu à part mérite vraiment le détour !

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Petits secrets, grands mensonges – Liane Moriarty (2014)

Le livre de poche – 576 pages – 8.70 €

Le pitch : À la fête de l’école, quelqu’un a trouvé la mort. Qui est responsable du drame ? Trois femmes à la croisée des chemins, des ex-maris et leurs nouvelles épouses, des familles recomposées (ou décomposées), qui cachent tous de redoutables petits mensonges, se retrouvent au cœur de l’affaire.

Après  Le Secret du mari, best-seller international, Liane Moriarty nous plonge une nouvelle fois dans l’univers clos de ces quartiers résidentiels qui dissimulent derrière leurs jolies façades des secrets inavouables.

Mon avisLiane Moriarty est une romancière australienne, très vite devenue une serial vendeuse mondiale (si vous me permettez ce néologisme et anglicisme!). Tout d’abord, par la grâce d’un très, très gros succès (Le secret du mari), puis avec l’adaptation d’un de ses romans en série HBO (Big littlle lies) joué par de grandes actrices (Nicole Kidman, Reese Witherspoon, Meryl Streep).

J’ai découvert son talent grâce au premier titre, et le vois largement confirmé grâce au second, maladroitement traduit Petits secrets, grands mensonges. Un gros pavé (580 pages !) qui utilise à peu près les mêmes recettes que dans Le secret du mari : même cadre (une banlieue australienne chic et tranquille), même acteurs (ou plutôt actrices, puisqu’une large majorité des personnages est féminine).

On y retrouve également un scénario en tunnel, avec plusieurs intrigues qui se croisent, de manière de plus en plus serrée, pour finir par se rejoindre en un final doté d’un joli switch. Mais ce qui était déjà très réussi dans Le secret, l’est encore plus dans Petits secrets, car Liane Moriarty dote cette fois-ci son récit de deux niveaux de lecture.

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La vérité sur l’affaire Harry Quebert

La vérité sur l’affaire Harry Quebert – Joël Dicker (2012)

Le livre de poche – 864 pages – 9.20 €

Le pitch : À New York, au printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois.

Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.

Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces.?

Mon avis : La vérité sur l’affaire Harry Quebert : Prix Goncourt des Lycéens 2012 et Grand Prix de l’Académie française 2012.

Ce double prix – a priori un grand écart entre deux publics, des plus jeunes jusqu’aux têtes chenues – est symptomatique du caractère éminemment fédérateur de ce livre qui, deux ans durant, a semé un vent de folie dans les librairies francophones. Plus de trois millions d’exemplaires vendus à ce jour… et combien de lecteurs satisfaits ?

Réponse : une immense majorité ! Ceux qui, sans relâche, participeront au succès du livre en l’achetant une fois, deux, cinq fois.

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La fête des fous

La fête des fous – James Lee Burke (2011)

Rivages/Noir – 626 pages – 9.50 €

Le pitch : Dans les terres âpres de la frontière entre le Texas et le Mexique, un étonnant récit se propage : celui de Danny Boy Lorca, un ivrogne un peu illuminé qui dit avoir vu un coyote poursuivre deux hommes et abattre l’un d’eux.

Élucubrations dues à l’abus de mescal ? Le fait est que l’on retrouve un mort et que son compagnon a pris la fuite. Hackberry Holland et son adjointe Pam Tibbs engagent une course-poursuite pour le retrouver.

Ils vont croiser des personnages terrifiants et inoubliables : le prêcheur Jack Collins, le non moins redoutable révérend Cody Daniels, le mercenaire Krill, et Anton Ling, dite = La Magdalena « , une étonnante figure féminine qui protège les clandestins…

Mon avis : Une virée d’une bonne dizaine d’heures dans l’enfer du fin fond du Texas, cela ne vous fait pas peur ? Non ? Alors cet imposant thriller rural de James Lee Burke est pour vous !

Quand je dis rural, le mot est un peu faible, puisque la totalité du roman se déroule dans, ou à la frontière du désert.

Vous visualisez ? Dans cette zone minérale où, suivant les légendes rurales (et non pas urbaines, pour une fois !), prospèrent les serpents à sonnettes et les pires malfrats de l’Amérique profonde…

James Lee Burke, le pape du thriller/polar de ce monde là, ce monde qui n’a rien à voir avec celui dans lequel nous vivons, met le grand talent de sa plume trempée dans le vitriol pour dépeindre une galerie de personnages trop méchants pour être totalement vrais.

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Polars pour les vacances

Avant d’aller dormir – S.J. Watson (2008)

Pocket – 480 pages – 7.80 €*

Le pitch : À la suite d’un accident survenu dans sa jeunesse, Christine est affectée d’un cas très rare d’amnésie : chaque matin, elle se réveille en croyant être une jeune femme célibataire ayant la vie devant elle, avant de découvrir qu’elle a en fait 47 ans et qu’elle est mariée depuis vingt ans.

Son dernier espoir réside dans son nouveau médecin, Ed Nash. Celui-ci lui a conseillé de tenir un journal intime afin qu’elle puisse se souvenir de ce qui lui arrive au quotidien et ainsi reconstituer peu à peu son existence.

Quand elle commence à constater de curieuses incohérences entre son journal, ce que lui dit son entourage et ses rares souvenirs, Christine est loin de se douter dans quel engrenage elle va basculer.

Mon avis : Un auteur de thriller serait prêt à payer très cher un pitch pareil : l’idée de départ est simple et pourtant géniale. Et c’est bien sur cette idée que l’éditeur a vendu des brouettes entières de ce roman en 2011.

Alors je l’ai acheté et je l’ai lu. Et j’ai été vraiment bluffé par les 150 premières pages, car la mécanique de narration est vraiment, vraiment très forte.

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L'homme de l'ombre (The Ghostwriter)

L’homme de l’ombre (The ghostwriter) – Robert Harris (2007)

Pocket – 384 pages – 7.50 €

Le pitch : Un écrivain professionnel est engagé pour rédiger les mémoires d’Adam Lang, Premier ministre britannique étant resté le plus longtemps en exercice – et le plus controversé – de ces cinquante dernières années. À peine au travail, l’auteur de l’ombre découvre des secrets que Lang n’a guère l’intention de révéler.

Des secrets explosifs susceptibles de bouleverser la politique mondiale. Des secrets susceptibles d’être mortels…

Mon avis : Robert Harris est un auteur de thriller formidable, capable, quand il tient un sujet qui l’inspire, de monter sur le podium des meilleures plumes du genre (lisez Fatherland, Enigma, ou D., vous m’en direz des nouvelles). Mais  ce qui sort de son clavier est, souvent, bien plus qu’un « bête » thriller car Harris n’adore rien autant que les toiles de fond historiques ou politiques. Ici, c’est politique, et c’est absolument formidable.

Un conseil très simple : jetez-vous sur cette histoire (le pitch la résume très bien) dont l’atmosphère va, au fil des pages, se refroidir, s’obscurcir, au point que vous vous retrouverez au milieu de la nuit – c’est un Tourne Page fascinant – plongé dans le froid et le noir, là où se trouve le back office de la vraie politique, la cour où jouent les plus grands.

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Adieu Gloria

Adieu Gloria – Megan Abbott (2007)

Le livre de poche – 240 pages – 7.50 €

Le pitch :  Elle a vingt-deux ans, un job minable de comptable dans une boîte de nuit, et rêve d’avoir les jambes de Gloria Denton et de goûter aux plaisirs de l’argent facile.

Gloria a deux décennies de plus, porte des tailleurs élégants et conduit des voitures de luxe. Elle contrôle des entreprises criminelles – cercles de jeu et champs de courses – pour le compte de caïds du milieu, et aimerait bien passer la main.

La femme fatale va se transformer en pygmalion et former sa « pouliche » pour en faire son héritière. Jusqu’au jour où celle-ci s’entiche d’un bon à rien, joueur flambeur et cynique.

Mon avis : Il est rare qu’une couverture de livre soit autant en accord avec son contenu. Regardez : une photo de femme en noir et blanc superbement contrastée, une femme fatale dont on ne voit que le corps voluptueux mis en valeur par une robe en drapé assez proche du modèle que porte Katherine Hepburn dans Le port de l’angoisse.

Vous aimez les polars des années 50 ? Vous aimez ce climat de violence feutrée où les hommes s’entre-tuent la nuit au fond des ruelles envahies par le brouillard, éclairées par de mauvais réverbères, pour un territoire, une femme, une somme d’argent ?

Alors vous allez adorer ce roman policier contemporain « à la manière de » écrit par… une jeune femme, Megan Abbott.

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Polars pour les vacances

Gravé dans le sable – Michel Bussi (2007)

Pocket – 480 pages – 7.40 €*

Le pitch : Quel est le prix d’une vie ? La veille du Débarquement en Normandie, face à une mort certaine, que seriez-vous prêt à promettre pour échanger votre place ? Et que vaudra cette promesse, après la guerre, alors que tous les témoins seront morts ou disparus ?

Lorsqu’une jeune veuve, Alice Queen, découvre des bribes de vérité, vingt ans plus tard, que peut-elle prouver ? Alice décide pourtant de fouiller le passé et de s’engager dans une quête improbable qui va la mener de la Normandie aux quatre coins des États-Unis… Au péril de sa vie !

Accidents, disparitions, meurtres se succèdent… Autour d’elle, chacun croit connaître la vérité et semble résolu à tuer pour la protéger une sénatrice américaine inflexible, une jolie Normande en quête de vengeance, un détective privé amoureux, un tueur à gages atypique.

Mon avis : Michel Bussi figure désormais parmi les cinq plus gros gros vendeurs de livres en France, il m’a donc semblé judicieux de me pencher enfin sur son oeuvre et j’ai commencé – méthodique comme je suis ! – par son premier roman. Gravé dans le sable est l’édition revisitée de Omaha crimes, publié il y a déjà vingt ans.

Dans sa préface, contemporaine, Bussi a une démarche très originale, car il s’excuse presque des faiblesses de ce roman « de jeunesse ». Rassurons-le tout de suite : pour un premier roman, c’est une vraie réussite, car, tout de suite, on perçoit l’originalité foncière de l’auteur.

Originalité dans la construction de l’histoire : le pitch de départ ne ressemble à rien, et c’est tant mieux, et les switchs placés aux endroits stratégiques de l’histoire sont plutôt habiles et judicieux.

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Millenium T1

Millénium 1 à 3 – Stieg Larsson (2005 à 2007)

Actes sud – 592 + 672 + 752 pages – 23.40 €

Le pitch : Mikael Blomkvist, brillant journaliste d’investigation, est engagé par un des plus puissants industriels de Suède, Henrik Vanger, pour enquêter sur la disparition de sa nièce, Harriet, survenue des années auparavant.

Vanger est convaincu qu’elle a été assassinée par un membre de sa propre famille. Lisbeth Salander, jeune femme rebelle, mais enquêtrice exceptionnelle, est chargée de se renseigner sur Blomkvist, ce qui va finalement la conduire à travailler avec lui.

Entre la jeune femme perturbée qui se méfie de tout le monde et le journaliste tenace, un lien de confiance fragile va se nouer tandis qu’ils suivent la piste de plusieurs meurtres.

Ils se retrouvent bientôt plongés au cœur des secrets et des haines familiales, des scandales financiers et des crimes les plus barbares.

Mon avis : J’ai découvert la trilogie Millénium avec quelques années de retard, et je m’en suis mordu les doigts ! Je me rappellerais jusqu’à la fin de ma vie de la lecture de ces trois romans, car c’est avec eu que j’ai franchi pour la première fois le cap de eBook et de la liseuse.

Le premier tome de cette très longue histoire (près de 2 000 pages serrées en format broché !) est, durant deux cents pages, un peu déconcertant, surtout pour un lecteur qui n’est pas forcément familier avec les polars scandinaves, car c’est lent et, si j’ose dire un peu froid et désertique, à l’image de l’île où se déroule une partie de l’histoire.

Puis le lecteur tourne les pages, encore et encore, de plus en plus vite et lorsque l’héroïne Lisbeth Salander prend de l’importance, il ne peut être que subjugué.

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Polars pour les vacances

La griffe du chien – Don Winslow (2005)

Points Polar – 840 pages – 9.50 €*

Le pitch : Art Keller, le « seigneur de la frontière », est en guerre contre les narcotrafiquants qui gangrènent le Mexique.

Adán et Raúl Barrera, les « seigneurs des cieux », règnent sans partage sur les siccarios, des tueurs armés recrutés dans les quartiers les plus démunis. Contre une poignée de dollars et un shoot d’héroïne, ils assassinent policiers, députés et archevêques. La guerre est sans pitié.

Mon avis : Ce livre, un pavé de plus de 800 pages, est un roman, un thriller de la plus belle eau. Mais c’est aussi, en quelque sorte, une vaste fresque quasi documentaire sur la guerre menée par les États-Unis, avec plutôt moins que plus de réussite, contre les narcotrafiquants du reste du continent (et plus particulièrement du Mexique), pendant plus d’une génération.

Austère ? Que nenni ! Pas un instant ! Au contraire : dans cette saga rédigée sous la forme d’un thriller, passionnante de bout en bout, vous allez trembler, pauvres lecteurs, mais aussi découvrir tout un monde et apprendre une somme d’informations hallucinante sur la guerre des cartels.

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Les bâtisseurs de l'empire

Les bâtisseurs de l’empire – Thomas Kelly ( 2004)

Rivages/Noir – 590 pages – 9.65 €

Le pitch : New York, 1930. Comme un pied de nez à la Grande Dépression, commence l’édification du plus haut gratte-ciel du monde, l’Empire State Building. Sur ce chantier colossal se pressent des milliers de vies minuscules, simples pions entre les mains des politiques et des puissances d’argent.

Michael Briody, immigré irlandais déchiré entre son désir de refaire sa vie dans ce pays neuf et son devoir d’amasser armes et argent pour la cause républicaine dans sa patrie, s’échine sur le monstre d’acier. Il n’échappe pas longtemps à la mafia irlandaise, par laquelle il rencontre Grace, qui vit de ses talents de peintre dans une petite maison flottante. Briody s’en éprend, mais elle entretient une liaison avec un homme redoutable : Johnny Farrell, l’homme du maire de New York, son relais auprès de la douteuse machine du parti démocrate.

Plus l’Empire State s’élève vers le ciel, plus Briody prend conscience que ses fondations reposent sur un bourbier d’argent sale…

Mon avis : Thomas Kelly (né en 1961) est un auteur quasiment inconnu en France, et je me demande encore pourquoi la notoriété ne s’est pas abattue sur lui comme cela aurait dû. Peut-être est-ce dû au fait qu’il n’a publié que trois romans, le dernier (celui-ci) datant de 2005 ?

Je n’en suis pas convaincu, car, d’une part, il semble avoir publié d’autres romans postérieurement aux États-Unis (non traduits à ce jour) et, d’autre part, car les trois romans disponibles chez Rivages Noir sont tellement enthousiasmants qu’il devrait être connu de tous les amateurs de romans noirs.

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The Irishman

The irishman – Charles Brandt (2004)

10/18 – 552 pages – 9.10 €

Le pitch : Les confessions d’un ancien tueur au service de la mafia, adaptées au cinéma par Martin Scorsese.

Charles Brandt a été procureur général du Delaware et avocat de Frank Sheeran au moment de son arrestation en 1975.

Numéro un de la liste des best-sellers du New York Times, The Irishman a été adapté en film par le maître du genre, Martin Scorses, et compte parmi les nouveautés Netflix les plus attendues de 2019.

Mon avis : Le titre original du livre de l’auteur américain Charles Brandt était I heard you paint houses (Il parait que vous repeignez les maisons). Titre que vous trouverez formidable dès que vous aurez lu le bouquin (pas de spoil !)…

Lors de sa première publication en France, l’éditeur choisit le titre J’ai tué Jimmy Hoffa, titre accrocheur et très efficace. Avec le succès de l’adaptation du récit par Martin Scorsese pour Netflix sous le titre The Irishman, voici donc une nouvelle édition… et un nouveau titre tout à fait approprié à son contenu !

The Irishman n’est pas un essai, ni tout à fait un roman, mais plutôt une enquête rédigé comme un roman, à la manière d’un Truman Capote imaginant De sang froid.

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Transparences

Transparences – Ayerdhal (2004)

Le livre de poche – 608 pages – 7.60 €

Le pitch : Criminologue québécois qui travaille à Lyon pour Interpol, Stephen Bellanger s’ennuie dans son petit bureau à classer de vieux dossiers, jusqu’à ce qu’il tombe sur celui d’Anne X, auteur treize ans plus tôt d’un quadruple meurtre, dont celui de ses parents assassinés à coups de sabre de samouraï.

Depuis, elle a fait du chemin et une centaine de nouvelles victimes, parmi lesquelles des agents secrets et divers membres de commandos lancés à ses trousses. Comment peut-elle constamment échapper à des hommes aussi aguerris ? Pourquoi ne laisse-t-elle jamais de traces derrière elle ? On n’a même pas son portrait-robot et les caméras de surveillance semblent l’ignorer.

Mon avis : Transparences est un excellent thriller, écrit par Ayerdhal, un des meilleurs auteurs français de SF qui s’aventurait alors, pour une fois, hors de son champ littéraire de prédilection.

Ayerdhal est mort prématurément en octobre 2015 et beaucoup d’amateurs de SF française l’ont bien pleuré.

Je garde un souvenir ému de la lecture de cet épais roman (600 pages en poche) qui m’a scotché pendant les deux tiers de l’histoire (la fin est un peu moins forte).

Pour avoir le sens du récit, Ayerdhal l’avait ! Le récit est touffu, ça part un peu dans tous les sens, mais c’est en même temps très maîtrisé.

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Shutter isalnd

Shutter Island – Dennis Lehane (2003)

Rivages noir – 392 pages – 8.15 €

Le pitch : Nous sommes dans les années cinquante. Au large de Boston, sur un îlot nommé Shutter Island, se dresse un groupe de bâtiments à l’allure sinistre. C’est un hôpital psychiatrique pour assassins.

Le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule ont été appelés par les autorités de cette prison-hôpital car l’une des patientes, Rachel Solando, manque à l’appel. Comment a-t-elle pu sortir d’une cellule fermée à clé de l’extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre incohérente d’une malade ou cryptogramme ?

Progressivement, les deux policiers s’enfoncent dans un monde de plus en plus opaque et angoissant, jusqu’au choc final de la vérité.

Mon avisShutter island est un livre un peu à part dans la bibliographie de Dennis Lehane.

Tout d’abord, comme pour Mystic river, il s’agit d’un « one shot », une histoire sans lendemain. ici, point de personnages récurrents comme dans la série des Patrick Kenzie et Angela Gennaro, où le tryptique allant de Un pays à l’aube à Ce monde disparu.

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Vengeance

Vengeance – Dan Simmons (2002)

Pocket – 285 pages – 7.10 €

Le pitch : Après 11 ans en prison pour avoir tué le meurtrier de celle qu’il aimait, le détective Joe Kurtz doit maintenant échapper à la Mafia…

Le détective privé Joe Kurtz a payé pour son sens de la justice un peu trop expéditif. En sortant de prison, il est contacté par le vieux don Farino, parrain de la mafia en semi-retraite, qui le lance sur la trace de son comptable, évanoui dans la nature… Surveillé par l’entourage de Farino, harcelé par l’inspecteur Hathaway et pourchassé par d’inquiétants tueurs, Kurtz se charge d’une affaire qui ne sera pas de tout repos.

Mon avis : Dan Simmons, roi du récit fantastique et de la SF, loin de ses terrains de prédilection, a aussi écrit entre 2001 et 2005 une trilogie policière dont la lecture du premier volume, Vengeance, chez Pocket, est une pure piqûre d’adrénaline.

250 pages denses que vous pourrez vous envoyer d’une traite, en deux ou trois heures. Histoire d’enfiler une douzaine de scènes chocs qui vous exploseront le globe oculaire et d’une série de dialogues aussi acérés qu’un réseau de fil de fer barbelés. Franchement, quel plaisir régressif !

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Polars pour les vacances

Ne le dis à personne… – Harlan Coben (2001)

Pocket – 448 pages – 7.80 €*

Le pitch : Pédiatre, David Beck exerce dans une clinique pour le compte de Medicaid, structure sociale qui prend en charge les pauvres sans couverture sociale. Il aime son métier et l’exerce avec passion. Mais sa vie a été brisée lorsque son épouse, Elizabeth, qu’il connaissait depuis l’enfance, fut assassinée par un tueur sadique qui marquait ses victimes au fer rouge.

Huit ans après ce drame, il reçoit un étrange e-mail codé dont la clé n’était connue que de lui-même et d’Elizabeth. Abasourdi, David essaie de se souvenir des détails qui entourèrent l’assassinat de sa femme, dont le propre père, officier de police, identifia formellement le corps.

Impatient, il guette le prochain message qui lui donne rendez-vous le lendemain. En cliquant sur un lien hypertexte, il découvre alors le site d’une caméra de surveillance de rue et dans la foule, il voit, stupéfait, passer Elizabeth qui le regarde en articulant « Pardon, je t’aime »…

Mon avis : C’est avec Ne le dis à personne qu’Harlan Coben, en 2001, s’est fait – outre une véritable fortune – une réputation dans le monde entier. C’est avec l’adaptation de ce thriller que Guillaume Canet, en 2006, s’est fait vraiment un nom comme réalisateur et que François Cluzet a relancé et boosté sa carrière d’acteur.

C’est dire si ce titre, considéré aujourd’hui comme l’archétype du thriller « à clef » par tous les amateurs du genre, est porteur de réussite. A juste raison car, très objectivement, le scénario de ce roman conduit de main de maître par l’auteur est un modèle de mécanique, où chaque fin de chaque chapitre est l’occasion pour le lecteur de reprendre sa respiration : Ne le dis à personne est un top Tourne Page !

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Mystic River

Mystic river – Dennis Lehane (2001)

Rivages/noir – 592 pages – 9.65 €

Le pitch : Ce jour de 1975, Sean, Jimmy et Dave sont loin de se douter que leur destin va basculer de façon irrémédiable. Une voiture s’arrête à la hauteur des enfants, deux hommes qui se prétendent policiers font monter Dave avec eux sous prétexte de le ramener chez lui. Il ne reparaîtra que quatre jours plus tard. On ne saura jamais ce qui s’est passé pendant tout ce temps.

Vingt-cinq ans après les faits, les trois garçons ont fondé des familles. Comme un écho au kidnapping de Dave, l’assassinat de Katie, la fille de Jimmy, va les mettre de nouveau en présence. À mesure que Sean, qui est devenu flic, mène l’enquête, ce sont autant de voiles qui se lèvent sur de terribles vérités.

Mon avis : Avant de lire Mystic River, il faut prendre une grande, une large inspiration; un peu comme vous vous apprêtez à plonger en apnée, le plus longtemps possible. Car les eaux de la rivière Mystic sont bien noires et glacées, et le roman de Dennis Lehane est d’une longueur (près de 600 pages) et d’une noirceur comme on en rencontre peu dans l’histoire du roman policier.

Si vous êtes un familier de l’auteur, vous connaissez sa capacité à fabriquer, pièce par pièce, des intrigues souvent subtiles et compliquées.

C’est ce qui fait en partie le sel de la demi-douzaine de romans mettant en scène le « couple » de détectives Kenzie et Gennaro, l’autre piment étant sa capacité à développer des personnages et des atmosphères d’une complexité à peu près inégalée dans le genre (du polar).

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L'envol des anges

L’envol des anges – Michael Connelly (1998)

Le livre de poche – 504 pages – 8.70 €

Le pitch : Appelé en pleine nuit, l’inspecteur Harry Bosch est prié de se rendre au funiculaire de l’Angels Flight, où l’on a retrouvé deux cadavres, dont celui d’Howard Elias, avocat des droits civiques qui s’est fait une spécialité de traîner la police de Los Angeles devant la justice.

Ces procès lui ont valu une belle popularité chez les Noirs. C’est dire si l’enquête est explosive : les collègues d’Harry constituent des suspects idéaux et s’il commet la moindre erreur, c’est tout le quartier de South Central qui peut s’embraser à nouveau, comme après l’affaire Rodney King.

Pour ne rien arranger, sa femme, la belle Eleanor Wish, est en train de le quitter. Mais les ordres sont les ordres. Alors Harry Bosch obéit, et se heurte aussitôt aux premiers sabotages de son travail.

Mon avis : Si vous ne pouvez lire que deux livres de Michael Connelly, je vous conseille Le poète bien entendu, dont la renommée mondiale n’est plus à faire ; et sans doute L’envol des anges, nettement moins connu.

Si le rythme de la première partie du roman pourra vous paraître paraître un peu lent (mais c’est cette lenteur de mise en place est nécessaire), accrochez-vous, car l’intrigue, très réussie, atteint par moment le degré de complexité et d’intensité du Poète, et la toile de fond et l’ambiance sont ici bien supérieures.

Car c’est de « sa » ville, Los Angeles, dont parle Connelly dans quasiment tous ses livres, et il n’en a jamais mieux parlé que dans ce récit.

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Le ventre de New York

Le ventre de New York – Thomas Kelly (1998)

Rivages/Noir – 469 pages – 10.60 €

Le pitch : Les frères Adare ont grandi dans une famille ouvrière du Bronx. A la mort du père, Paddy Adare est élevé par son oncle et devient le bras droit d’un chef de gang irlandais. Son frère Billy suit une autre voie et entre à l’université. Pour financer ses études, il travaille au creusement d’un tunnel qui doit alimenter la ville de New York en eau potable. Deux itinéraires, deux mondes incompatibles qui vont s’affronter.

Mêlant étroitement fiction et réalité, Thomas Kelly dépeint l’univers hallucinant des tunnels où des hommes-taupes creusent au péril de leur vie, un univers qu’il a côtoyé de près pour y avoir lui-même travaillé.

Mon avis : Le ventre de New York est le premier des – seulement – trois romans écrits par Thomas Kelly au cours des vingt dernières années (quel dommage que sa productivité soit si faible !). Et, dès le premier roman, le lecteur sait qu’il a affaire à un auteur exceptionnel, que je ne saurais mieux comparer qu’à un Dennis Lehanne doté d’une fibre particulièrement sociale.

Kelly, comme tout grand auteur américain de romans noirs, se nourrit de ses origines et de ses expériences. Il est irlandais – on s’en doutait un peu avec un nom pareil ! – et ses personnages principaux le sont aussi (il y a donc beaucoup de flics parmi eux !).

Il a travaillé dans le bâtiment, et ses héros sont des ouvriers – mineurs de fond pour construire une canalisation d’alimentation en eau ici, constructeurs de gratte-ciel dans Les bâtisseurs de l’empire.

Il a passé son enfance et sa jeunesse et son adolescence dans le Bronx, et ses romans sont autant de plongées hyper réalistes dans le New York populaire.

Irlandais, manœuvres, flics et voyous, New York… voilà de quelle chair sont composés les romans rares et les rares romans de Thomas Kelly. Et le résultat est assez exceptionnel.

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Gone, baby, gone

Gone baby gone – Dennis Lehane (1998)

Rivages/Noir – 560 pages – 9.65 €

Le pitch : Patrick Kenzie et Angela Gennaro sont chargés de retrouver une petite fille de quatre ans, Amanda, mystérieusement disparue un soir d’automne. Curieusement, la mère d’Amanda paraît peu concernée par ce qui est arrivé à sa fille, qu’elle avait laissée seule le soir du drame pour aller dans un bar.

Sa vie semble régie par la télévision, l’alcool et la drogue. Patrick et Angie découvrent d’ailleurs que la jeune femme dealait pour le compte d’un dénommé Cheddar Olamon et qu’elle aurait détourné les deux cent mille dollars de sa dernière livraison. Olamon se serait-il vengé en kidnappant la fille de son «employée» ?

Cette nouvelle aventure de Kenzie et Gennaro distille une petite musique déchirante et se termine par une chute aussi inattendue que bouleversante.

Mon avis : Pendant une demi-douzaine d’années, Dennis Lehane a bâti sa carrière d’auteur de romans policiers sur un couple de héros, Kenzie et Gannaro, particulièrement original. Un couple qui, tant dans sa vie personnelle que professionnelle, n’a pas cessé d’évoluer.

Si près, si loin… un lien quasiment indéfectible qui a permis aux deux personnages de préserver leurs valeurs, leur morale, mis sans cesse à l’épreuve au travers des enquêtes plus que noires qu’ils ont traversé ensemble.

 Gone baby gone est le cinquième de la série et, à mon goût, le meilleur. Le plus noir, aussi, au point que je le déconseille aux lecteurs trop jeunes et aux lecteurs facilement impressionnables.

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Le poète

Le poète – Michael Connelly ( 1996)

Le livre de poche – 768 pages – 9.20 €

Le pitch : Le policier Sean McEvoy est retrouvé mort dans sa voiture. Chargé d’une affaire de meurtre abominable, son enquête n’avançait pas. Lorsqu’il apprend le suicide de son frère, Jack, son jumeau, journaliste de faits divers, refuse d’y croire. En cherchant à comprendre, il découvre d’autres cas de policiers apparemment poussés au suicide par des meurtres non résolus. Tous ont été retrouvés avec, à leur côté, des lettres d’adieu composées d’extraits de poèmes d’Edgar Poe.

Un effrayant tableau d’ensemble commence à se dessiner. Jack fait pression sur les agents du FBI pour qu’une enquête soit ouverte sur ces suicides en série.

Mon avis : Tout le monde a lu, ou a au moins entendu parler du Poète de Connelly. Non ? Vous ne connaissez pas ? Heureux lecteur (ou heureuse lectrice) !

Vous ne savez pas la chance que vous avez : vous allez enfin découvrir le meilleur roman de Michael Connelly, mais aussi, j’ose le dire, un des classiques absolus de la littérature policière !

Mais pour quelle raison, allez-vous me demander  ? Oui, pourquoi Le poète est-il un chef-d’oeuvre ? Je vous remercie d’avoir posé cette excellente question !

La réponse est paradoxale : parce qu’il ne ressemble pas aux autres livres de Connelly ! Ici, pas d’inspecteur Harry Bosch, le héros récurrent des romans de l’auteur. Et foin des personnages à la psychologie complexe qui font tout le charme de ses romans !

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Polars pour les vacances

Au pire, qu’est-ce qu’on risque ? – Donald Westlake (1996)

Rivages / Noir – 406 pages – 9.15 €

Le pitch : Surtout, ne contrariez pas Dortmunder. Même si vous êtes milliardaire. Surtout si vous êtes milliardaire. Car Dortmunder a son propre code de l’honneur et Max Fairbanks est allé un peu trop loin. Son crime ? Interrompre Dortmunder en plein cambriolage, ce qui est déjà grave en soi. Mais avoir l’audace de lui voler sa bague porte-bonheur, et ce, sous le nez de la police, c’est TROP !

Le tout-puissant Max Fairbanks ne sait pas qu’il vient de se faire un ennemi. Malgré tout, Dortmunder n’a pas l’intention de se laisser arrêter par deux vulgaires flics, il s’empresse donc de leur fausser compagnie grâce à la fermeture éclair de sa braguette (on est ingénieux ou on ne l’est pas). Après quoi, il rassemble ses troupes.

Un objectif : la vengeance. Un choix de cibles : les somptueuses résidences du milliardaire, disséminées entre Manhattan et Las Vegas. L’une après l’autre, elles seront mises à sac par Dortmunder et compagnie dans l’espoir de retrouver la fameuse bague.

Mon avis : Donald Westlake, l’auteur de romans policiers le plus drôle du monde ? Vous serez d’accord avec cette opinion, si vous lisez par exemple ce délicieux roman où Dortmunder, le héros favori de Westlake, prend tout le monde à rebours.

Je m’explique : l’humour de l’auteur repose d’habitude sur le fait que ses héros (Dortmunder et sa petite bande) sont les champions du monde de la loose : il suffit qu’ils montent un plan pour que cela tourne au cauchemar, non pas parce que le plan n’est pas bon (quoique…), mais parce qu’ils ont la pire déveine du monde.

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L'affaire pélican

L’affaire pélican – John Grisham (1992)

Pocket – 432 pages – 7.90 €

Le pitch : Un flash spécial de la NBC plonge l’Amérique dans la stupeur. Le président des États-Unis annonce la mort de Jensen et Rosenberg, les deux plus hauts magistrats de la Cour suprême.

Leur disparition, à quelques heures d’intervalle, ne peut être le fait d’une coïncidence. Or ni la CIA ni le FBI ne savent par où commencer l’enquête.

Seule Darby Shaw, brillante étudiante en droit, établit un lien entre les deux assassinats. Avec l’aide d’un journaliste du Washington Post, elle défie un ennemi invisible aux moyens illimités…

Mon avis : Troisième roman de John Grisham, publié un an après l’incroyable succès de La firme, L’affaire pélican remporte un succès encore plus éclatant : carrément vertigineux.

En deux thrillers juridiques, l’auteur est devenu – avec Tom Clancy dont la carrière a démarré au même moment – un des deux principaux écrivains bestsellers américains. Mais était-ce mérité ?

Allez, je ne vais pas faire durer le suspens ! L’affaire pélican est, sans doute, au sens propre du terme (page turner), le meilleur Tourne Page de Grisham car c’est, probablement celui de ses romans qui présente la forme et le fond les plus évidents d’un thriller, juridique ou pas. Hollywood ne s’y trompera pas, en adaptant tout de suite le roman avec une Julia Roberts au sommet de sa jeune gloire de Pretty Woman.

Je ne vais pas revenir ici sur les raisons qui font que John Grisham est le pape du genre,  mais je vais juste expliquer pourquoi ce récit est une réussite quasi parfaite.

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Les égouts de Los Angeles

Les égouts de Los Angeles – Michael Connelly (1992)

Le livre de poche – 576 pages – 8.20 €*

Le pitch : Né d’un père inconnu et d’une mère qui se prostituait, l’inspecteur Harry (Hieronimus) Bosch – comme le peintre – voudrait bien oublier la guerre du Vietnam où il nettoyait des galeries souterraines creusées par le Viêt-Cong.

Malheureusement pour lui, l’un de ses anciens collègues, Billy Meadows, a été assassiné dans une canalisation d’écoulement des eaux de pluie d’Hollywood. Le meurtre étant lié à une affaire de braquage, il faudra bien que, secondé et manipulé par la belle Eleanor Wish, agent très spécial du FBI, il affronte à nouveau sa peur.

Mon avisLes égouts de Los Angeles est un récit fondateur pour Michael Connelly : il s’agit de son premier roman policier (il était auparavant journaliste). Et, forcément, première enquête pour Harry Hieronymus Bosch.

Il faut absolument que vous lisiez ce superbe roman avant les autres, car vous y trouverez à peu près tout ce qui explique la psychologie de Bosch : son enfance difficile, la guerre du Vietnam dont il ne sortira pas intact, avec les traumas liés – notamment – au monde souterrain (cela joue un rôle dans cette histoire).

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Polars pour les vacances

La firme – John Grisham (1991)

Pocket – 480 pages – 8.40 €

Le pitch : Son attaché-case à la main, un jeune homme court à perdre haleine dans les rues de Memphis. Il s’appelle Mitch McDeere : troisième de sa promotion en droit à Harvard, il a surpris tout le monde en choisissant la firme Bendini, Lambert & Locke. Ce très confidentiel cabinet de Memphis a su, par des arguments irrésistibles, s’assurer sa collaboration.

Alors vers quel contrat mirifique notre brillant juriste est-il en train de se ruer, au point d’en oublier la gravité nécessaire à la profession ?

Mitch a une excellente raison pour courir ainsi : sauver sa vie.

Mon avisLa firme est le second roman de John Grisham (après Non coupable), publié en 1991, et celui qui l’a révélé au grand public. Quand je parle de grand public, c’est un terme bien en dessous de la vérité : il vaudrait mieux parler d’immense public, car Grisham a, dès la sortie de ce livre, figuré dans le top cinq des auteurs les plus lus dans le monde… et cela fait un quart de siècle que cela dure, sans discontinuer, à raison d’un roman par an.

Grisham est l’inventeur du « thriller juridique ». L’auteur, avocat pendant près de dix ans avant de se lancer dans l’écriture, possède une connaissance solide des milieux juridiques ainsi que des procédures, tant civiles que pénales. Ces romans se passent presque tous sur une toile de fond juridique; non : en fait, le juridique ne constitue pas un fond, mais bien la colonne vertébrale de ses romans !

Dans l’expression thriller juridique, comme vous l’avez brillamment remarqué, il y  a le mot thriller.

Comment parvenir à passionner un lecteur, le scotcher littéralement durant 400 pages qui, le plus souvent, décrivent avec précision les méandres d’un procès ? Trois moyens :

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Le silence des agneaux

Le silence des agneaux – Thomas Harris (1988)

Pocket – 384 pages – 6.50 €

Le pitch : Le FBI est mis en échec par un psychopathe qui accumule les meurtres dans le seul but de récupérer leur peau. Lorsqu’il enlève la fille d’un sénateur, les fédéraux confient à la jeune Clarice Starling, encore élève stagiaire, l’inquiétante mission d’interroger le Dr Hannibal Lecter, emprisonné à vie pour meurtres et cannibalisme.

L’ancien psychiatre, grâce à ses connaissances sur la psychologie des déviants criminels, reste la seule personne à pouvoir mettre le FBI sur la piste du tueur. Lecter accepte de communiquer avec Clarice, mais à la condition qu’elle dévoile ses peurs, ses souvenirs d’enfance. En échange, il va peut-être l’aider à retrouver le tueur…

Mon avis : Courez lire, si ce n’est déjà fait, cet incroyable Tourne Page qui vous empêchera de dormir pendant une poignée de nuits :

La première, pour aller jusqu’au bout de la lecture de ce chef-d’oeuvre du thriller qui vous laissera, blême, aux lueurs de l’aube (ce moment où, coïncidence, les vampires vont se réfugier dans leur cercueil !), Les suivantes, parce que vous aurez les images terribles du roman qui vous tourneront dans la tête !

Certains d’entre vous objecteront qu’ils ont déjà visionné le formidable film avec Anthony Hopkins et Jodie Forster. Ce serait pourtant une grave erreur de faire l’impasse sur le roman de Thomas Harris.

Outre le fait qu’il va beaucoup beaucoup plus loin dans les détails que son adaptation sur pellicule (et quels détails !), il est en tout point aussi parfait que le film : même tension, même plongée dans la folie du plus grand et génial des psychopathes de l’histoire de la littérature ; et même final époustouflant !

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Le dahlia noir

Le dahlia noir – James Ellroy (1987)

Rivages Noir – 558 pages – 10.70 €

Le pitch : Le 15 janvier 1947, dans un terrain vague de Los Angeles, est découvert le corps nu et mutilé, sectionné en deux au niveau de la taille, d’une jeune fille de vingt-deux ans : Betty Short, surnommée le Dahlia Noir, par un reporter, à cause de son penchant à se vêtir totalement en noir.

Le meurtre est resté l’une des énigmes les plus célèbres des annales du crime en Amérique. Quarante après, James Ellroy s’est penché sur l’affaire Betty Short et lui a donné une solution romanesque, qu’il dédie à sa propre mère, elle-même assassinée le 22 juin 1958.


Dragon rouge

Dragon rouge – Thomas Harris (1981)

Pocket – 416 pages – 6.95 €

Le pitch : À un mois d’intervalle, deux familles entières sont massacrées à leur domicile, l’une à Birmingham, l’autre à Atlanta. Jack Crawford, chef du département des Sciences du comportement du FBI, charge Will Graham de trouver celui que la presse a baptisé « le Dragon rouge ».

Par le passé, Graham a montré une aptitude incroyable à se mettre dans la peau d’un psychopathe en arrêtant le Dr.Hannibal Lecter, un assassin bestial. Il consulte donc Lecter, désormais emprisonné à vie, pour comprendre et analyser les comportements du tueur. Il constate qu’il a sévi la première fois un soir de pleine lune, et la seconde un jour avant la fin du mois lunaire.

Le FBI a donc un peu plus de trois semaines pour mettre fin à ce carnage.

Mon avis : La plupart des amateurs de sensations fortes qui se lancent dans la lecture de Dragon rouge le font en espérant retrouver la tension et les frissons ressentis avec Le Silence des agneaux, l’immense succès de Thomas Harris adapté avec tant de brio au cinéma.

Ils le font pour une deuxième raison : retrouver avec délice Hannibal Lecter, le plus effroyable tueur psychopathe de l’histoire de la littérature.

Sur ce dernier point, autant prévenir tout de suite les amateurs : Hannibal est bien présent au creux de ce récit, mais de manière presque anecdotique, puisque les deux personnages principaux sont Will Graham, le flic, et Francis Dolarhyde, le psychopathe meurtrier de service.

Mais c’est bien la seule déception que vous ressentirez à dévorant les 400 pages de ce Tourne Page magnifique, car Dragon rouge, écrit sept ans avant Le silence des agneaux, est aussi puissant, subtil, et addictif que ce dernier !

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Les grands classiques


Rage noire

Rage noire – Jim Thompson (1972)

Rivages/noir – 217 pages – 7.00 €

Le pitch : C’est l’histoire d’un jeune noir à New York, dont la mère est blanche et qui ne connaît pas son père. Il a donc déjà des rapports terribles avec sa mère et, en plus, celle-ci l’oblige à coucher avec elle et c’est absolument épouvantable. Il atteint un degré de violence quasiment jamais atteint par un personnage de Thompson…

Et ce môme a douze ou treize ans, et il joue au noir forcené, le couteau entre les dents. Chaque fois, tous les soirs, il s’écroule à cause du rôle qu’il est obligé de tenir. C’est réellement un concentré de toute l’oeuvre de Thompson.

Mon avis : Parfois, le titre français d’un roman trahit son esprit. Ici, ce n’est pas le cas, puisque le jeune héros (qui n’a pas douze ou treize ans, comme l’écrit Aain Corneau dans le pitch, mais dix-huit) est noir, et qu’il est en rage.

Mais je préfère tout de même le titre américain : Child of rage (enfant de la rage). D’abord, parce que c’est un titre magnifique, mais aussi parce que cette notion d’enfant est absolument au centre du propos développé par Jim Thomson.

Thomson, c’est le plus grand auteur de roman noir américain. Mais attention : du noir de chez noir ! A chaque fois que je termine un de ces livres, je crois avoir atteint le fond de sa « noircitude » qui est, ici, plutôt une « négritude » (mauvais jeu de mot, mais vous comprendrez mieux après avoir lu le roman), et à chaque fois, je découvre encore plus de profondeur à l’abîme. Mais avec Rage noir, l’auteur atteint vraiment le fond (c’est d’ailleurs son dernier livre, publié en 1972).

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Le territoire des monstres

Le territoire des monstres – Margaret Millar (1972)

Le masque – 288 pages – 8.50 €

Le pitch : Californie, 1968. Cela fait un an que le mari de Devon Osborne, Robert, a disparu. Son corps n’a jamais été retrouvé, même si les preuves découvertes sur l’exploitation agricole qu’il dirigeait laissent peu de place au doute.

En ce 24 octobre a lieu le procès qui doit établir officiellement sa mort présumée, mais les procès ont cela de particulier qu’ils dérangent les secrets les mieux gardés. Et l’enquête, au lieu de se clore, semble reprendre comme au premier jour…

Mon avis : Quel plaisir de tomber ainsi sur la réédition d’un polar américain qui m’a permis de découvrir tardivement une auteure importante, Margaret Millar !

Le territoire des monstres (joli titre expliqué en cours de roman) est un sacré bon récit qui m’a tout de suite saisi par le collet sans jamais me relâcher tant que je n’ai pas achevé les 280 pages d’un récit sec, précis et aussi percutant qu’un coup de trique.

Le roman a été publié en 1970 et se situe en 1968, mais il pourrait se dérouler vingt ans plus tôt ou plus tard, tant le contexte est presque intemporel.

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Pierre qui roule

Pierre qui roule – Donald Westlake (1970)

Rivages/noir – 300 pages – 8.65 €

Le pitch : À peine sorti de prison, Dortmunder retrouve son vieil ami AndyKelp qui lui propose un coup fumant : subtiliser, au beau milieu d’une exposition, une émeraude de grand prix appartenant à un petit état africain. Facile ! Il suffit de réunir une bonne équipe et de concocter un plan à toute épreuve.

Aussitôt dit, (presque) aussitôt fait. Mais en dépit d’une implacable préparation, les choses ont comme une fâcheuse tendance à dévier de leur cours.

Il faut dire que l’un des complices de Dortmunder a la brillante idée d’avaler la pierre pour échapper à la police, alors forcément cela complique un peu la tâche.

Mon avisDonald Westlake est réputé être l’auteur de roman policier le plus drôle du monde. Si vous vous lancez dans la lecture de Pierre qui roule (et vous devez absolument le faire !), vous ne pourrez qu’en convenir; comme je l’ai fait, il y a quelques années.

Il s’agit du premier titre mettant en scène Dortmunder, le héros récurrent de Westlake, ce cambrioleur qui parvient toujours, toujours, à se retrouver dans des situations absolument impossibles.

Pour s’en sortir, Dortmunder va tenter des manœuvres improbables, toutes plus foireuses les unes que les autres, qui vont logiquement le plonger dans des situations encore plus inextricables (si ! si ! c’est possible !).

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Le parrain – Mario Puzo (1969)

Pavillons poche – 12.50 €*

Le pitch : Aux yeux de ses voisins, Don Corleone est un patriarche, un respectable père de famille qui a su donner à ses enfants une éducation où les rigoureux principes de la morale sicilienne s’adaptent aux nécessités de la vie américaine. Mais sa vraie famille est plus vaste , c’est une des » familles » de la Mafia dont il est un des chefs les plus aimés, mais aussi les plus respectés, car il est raisonnable et juste. Pour eux, il est le Parrain.

Le Parrain, c’est l’évocation d’un monde souterrain qui sape les fondations de l’Amérique, d’une pègre redoutable que la société voudrait ignorer, mais que de retentissants scandales ne cessent de révéler au grand jour. De New York à Las Vegas, des somptueuses villas de Hollywood au maquis de Sicile, voici le portrait d’une nation gangrenée par ses syndicats du crime, sa guerre des gangs et ses puissances occultes

Mon avis : Dire que j’ai attendu 50 ans pour lire ce chef-d’oeuvre ! Tout ça pour des idées préconçues : le premier véritable best-seller de l’histoire de l’édition ne pouvait être qu’un livre préfabriqué. Quelle erreur !

Fan absolu, depuis toujours, de la trilogie de Coppola (3 chefs-d’oeuvre), j’ai découvert avec effarement que le roman de Mario Puzo leur est supérieur en tout point ! En fait, cet énorme bouquin (840 pages en poche, dans la magnifique collection Pavillons Poche) correspond simplement au premier film de la trilogie ! C’est dire s’il est autrement plus riche que le film.

Alors que dire… c’est littéralement scotchant du début jusqu’à la fin. Oui, vous êtes scotché au livre !

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Luke la main froide

Luke la main froide – Donn Pearce (1965)

Rivages/Noir – 300 pages – 9.15 €

Le pitch : Envoyé au bagne pour avoir vandalisé des parcmètres, Luke Jackson s’y lie d’amitié avec un autre détenu, Dragline, et devient très populaire grâce à son flegme et sa joie de vivre contagieuse, mais aussi parce que c’est un homme insoumis.

Son personnage, symbole de la cool attitude et emblématique de son époque, finit par incarner une sorte de mythe anticonformiste. Un mythe que les forces de l’ordre ne toléreront pas très longtemps…

Mon avis : Comment ai-je pu passer à côté de ce fantastique bouquin jusqu’en 2014, alors que j’avais vu le film, comme beaucoup, trente ans plus tôt ?  Mystère. Heureusement, il n’est jamais trop tard pour bien faire, et j’espère pouvoir ici vous faire gagner le temps que j’ai perdu de mon côté !

Ce roman est donc très peu connu. Pour quelle raison ? Je l’ignore, c’est une vraie énigme, car c’est une réussite totale, merci à Rivages/noir de m’avoir attiré l’œil avec sa belle couverture, avec ce grain de papier que j’adore !

Lancez-vous donc en toute confiance dans la lecture de ce récit absolument étonnant de la vie au jour le jour dans un bagne américain après-guerre.

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De sang-froid

De sang-froid – Truman Capote (1965)

Folio – 512 pages – 9.70 €

Le pitch : Il était midi au cœur du désert de Mojave. Assis sur une valise de paille, Perry jouait de l’harmonica. Dick était debout au bord d’une grande route noire, la Route 66, les yeux fixés sur le vide immaculé comme si l’intensité de son regard pouvait forcer des automobilistes à se montrer. Il en passait très peu, et nul d’entre eux ne s’arrêtait pour les auto-stoppeurs…

Ils attendaient un voyageur solitaire dans une voiture convenable et avec de l’argent dans son porte-billets : un étranger à voler, étrangler et abandonner dans le désert.

Mon avis : De sang-froid est le plus grand succès commercial de Truman Capote (il lui apportera fortune et gloire).

Capote, à la fin des années 50, s’attache à un projet sur lequel il suera sang et eau durant des années et qui lui bouffera littéralement les tripes, au point que l’on peut penser que l’énergie et l’émotion nerveuse dépensées pour son écriture est en partie responsable de sa déchéance future.

Quelle est donc l’idée de Capote en 1959 ? S’emparer d’un fait divers réel, bien sordide (un quadruple meurtre au fin fond du Kansas par deux pauvres types de passage) et enquêter dessus, encore et  encore, pour en retracer l’histoire avec le maximum de réalisme.

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Pottsville, 1280 habitants

Pottsville, 1280 habitants – Jim Thompson (1964)

Rivages/Noir – 270 pages – 8.00 €

Le pitch : Shérif de Pottsville, 1280 habitants, Texas, au début du vingtième siècle, Nick Corey mène une vie routinière pas trop fatigante dans la mesure où il évite de se mêler des affaires de ses administrés.

Débonnaire, apparemment pas très malin, il se laisse même contester et humilier en public. Comme si ça ne suffisait pas, il est cocu et aux prochaines élections, il pourrait perdre sa place.

Il décide donc de commencer à faire le ménage…

Mon avisPottsville, 1280 habitants, c’est le titre, revu en 2016, du célèbre roman de Jim Thompson paru sous la couverture du numéro 1000 de la série noire sous le titre saugrenu 1275 âmes. Saugrenu, puisque le titre original est POP. 1280. Pourquoi Marcel Duhamel avait-il soustrait cinq habitants au titre américain ? Mystère !

Mais je me demande tout autant aujourd’hui pourquoi Rivages/Noir, quitte à retraduire le titre (et aussi tout le roman, merci !), est presque aussi peu précis que la première version ?! Car, diantre, POP. 1280, cela se traduit par POP. 1280, un point c’est tout ! Erreur étonnante de la part de l’éditeur, mais qui n’est pas la seule, puisque le pitch du livre est carrément mal écrit, imprécis et même faux…

Bref : pouf, pouf, comme disait Desproges, en dehors de ces problèmes de couverture, qu’y a-t-il là dedans, ma bonne dame ? Eh bien, tout simplement une petite perle de roman policier ethnique et humoristique.

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Les arnaqueurs

Les arnaqueurs – Jim Thompson (1963)

Rivages/noir – 192 pages – 7.50 €

Le pitch : Pour avoir voulu arnaquer un patron de bar, Roy reçoit un coup de batte au ventre. Malade, il ignore qu’il est atteint d’une hémorragie interne et ressasse son existence.

Roy a été élevé par sa mère, Lilly, une lionne n’aimant que l’argent et qui n’a jamais assumé son rôle. Parti tôt sans bagage, Roy a suivi la trace de Lilly qui lui a transmis son goût du lucre. Représentant pour la façade, il a accumulé un joli pécule après sept ans d’arnaques en tous genres.

Depuis un moment, il a une liaison avec Moira, une créature pulpeuse et trouble. Depuis que Lilly a débarqué chez lui, elle abuse d’emblée de son autorité maternelle. Dès lors, la vie de Roy devient une suite de plongeons dans un enfer abyssal.

Mon avis : Dire que Jim Thompson est un des papes du roman noir, c’est quasiment énoncer un lieu commun. Par contre, une fois que vous avez lu ou relu Les arnaqueurs, cela devient une évidence absolue.

J’avoue que, lorsque j’ai repris contact, avec Thompson, il y quelques temps, cela été pour moi une sacrée re-révélation. Je ne me rappelais pas les effets de la puissance du style de Thompson, qui vous colle par moment au mur tellement c’est bien écrit.

235 pages de déroulé imparable qui vous donne l’impression de visionner un des grands polars noirs des années 50… en noir et blanc justement

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Mr Ripley

Mr Ripley – Patricia Highsmith (1955)

Le livre de poche – 318 pages – 7.90 €

Le pitch : Italie, fin des années cinquante. Le jeune Dickie Greenleaf mène la dolce vita grâce à la fortune de son père, en compagnie de Marge Sherwood. Plutôt irrité par son comportement irresponsable, Herbert Greenleaf, riche armateur, demande à Tom Ripley de ramener son fils en Amérique.

Tom découvre un monde éblouissant, qu’il ne soupçonnait pas, et ira jusqu’au meurtre pour conserver cette vie de rêve.

Mon avis : On ne parle plus assez de Patricia Highsmith. Depuis sa mort, en 1988, elle survit dans les mémoires essentiellement grâce aux innombrables adaptations cinématographiques de ses romans (l’adaptation du présent roman est un film magnifique).

Pourtant, Patricia Highsmith était, avant tout, une auteure au style formidable. Pour moi, sans aucun doute, la reine du polar psychologique… mais aussi une championne de la nouvelle.

Mr Ripley est le roman fondateur de sa carrière et il n’a pas pris une ride (pour autant qu’un roman puisse avoir besoin un jour d’un lifting !).

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Mortellement vôtre

Mortellement vôtre – Margaret Millar (1955)

Le masque – 240 pages – 8.30 €

Le pitch : Helen Clarvoe, trentenaire richissime, vit recluse dans sa suite d’hôtel : ses contacts avec le monde extérieur se limitent au notaire familial, M. Blackshear, et aux rares lettres qu’elle échange avec sa mère. Alors quand elle reçoit l’étrange appel d’Evelyn Merrick, une amie de jeunesse dont elle ne se souvient pas et qui prétend l’avoir vue dans sa boule de cristal, le front blessé et la bouche en sang, Helen prend peur et supplie Blackshear de lui venir en aide.

Mais quelque chose ne colle pas : Helen est loin d’être la seule victime de ces appels terrifiants, et pourtant, si certains disent Evelyn folle à lier, d’autres la trouvent angélique… Qui est la véritable Evelyn ? Que cherche-t-elle ? Et surtout, comment faire cesser ces appels aux conséquences parfois funestes ?

Mon avis : Margaret Millar, je l’ai découvert grâce aux rééditions du Masque. Auteure renommée de polars américains des années 50 et 60, décédée il y a une trentaine d’années, elle « ressuscite » grâce à la collection au masque et à la plume, sous une nouvelle identité visuelle bien plus élégante que le vieux jaune poussin des couvertures historiques.

J’ai entamé ma découverte de l’oeuvre de l’auteure avec Le territoire des monstres, dont je parle par ailleurs sur le site, caractérisé par une trame scénaristique particulièrement originale et une récit sec, précis et aussi percutant qu’un coup de trique.

Avec Mortellement vôtre, voilà une confirmation de ma première impression : Margaret Millar avait un sacré talent !

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The Long Goodbye

The long goodbye – Raymond Chandler (1953)

Folio – 512 pages – 9.20 €

Le pitch : «- Parlez-moi un peu de vous, Mr. Marlowe. Enfin, si vous trouvez ma demande acceptable.

– Qu’est-ce que vous voulez savoir ? répondis-je. Je suis détective privé, et depuis pas mal de temps. Je suis un loup solitaire, célibataire, bientôt entre deux âges et fauché. Je me suis retrouvé en taule plus d’une fois et je ne m’occupe pas d’affaires de divorce. J’aime l’alcool, les femmes, les échecs et quelques autres petites choses. Les flics ne m’aiment pas, mais j’en connais deux avec lesquels je m’entends bien.

Je suis un fils du pays, né à Santa Rosa, mes parents sont morts ; je n’ai ni frère ni sœur, et si un jour je me fais assommer au fond d’une impasse, comme ça pourrait arriver à n’importe qui dans mon métier, comme d’ailleurs à des tas de gens dans d’autres métiers ou même sans métier, personne ne se dira que sa vie a perdu son sens.»

Mon avis : The Long Goodbye est le dernier roman de Raymond Chandler et il a fallu un demi-siècle pour que les lecteurs français puissent le lire.

Enfin… puissent lire le vrai roman, et non la version émasculée sortie dans la Série noire sous un titre tellement ridicule que j’éviterai de le reproduire ici.

Dernier roman, donc, 500 pages bien tassées d’une intrigue à la foi sinueuse (dans le scénario) et paresseuse (dans le rythme) centrée sur ce bon vieux Philip Marlowe, le père, l’archétype de tous les grands privés Hollywood.

C’est avec un plaisir extrême que j’ai savouré cette histoire dont le scénario n’a finalement que peu d’importance.

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L'inconnu du Nord-Express

L’inconnu du Nord-Express – Patricia Highsmith (1950)

Le livre de poche : 350 pages – 7.40 €

Le pitch : La suite me plut encore davantage : « Une idée formidable ! Supposez que chacun de nous tue pour le compte de l’autre ? Nous nous sommes rencontrés dans le train et personne ne sait que nous nous connaissons. Nous avons chacun un alibi parfait. Un alibi sans la moindre fissure ! »

Cette fois, je sentis que je tenais un beau sujet, car chacun n’a-t-il pas, au moins une fois dans sa vie, souhaité tuer quelqu’un, à condition bien entendu d’être sûr de l’impunité. Le crime parfait ! Tout le monde s’y intéresse !  Alfred Hitchcock

Mon avis : Qui n’a pas lu ce roman ou visionné l’adaptation cinématographique, formidable, du grand Alfred Hitchcock, ne sais pas vraiment ce qu’est un roman noir à concept (ou alors, c’est un amateur d’Agatha Christie, la reine absolue du roman policier à concept !).

Roman noir à concept, cela ne vous dit rien ? Mais si, vous savez bien : ce bouquin qui repose sur une idée de départ, brillantissime, qui parait après coup, pourtant, d’une simplicité évidente (mais comment n’y ai-je pas pensé moi-même ! s’exclame intérieurement le lecteur qui oublie qu’il n’a pas le quart du huitième du talent de l’auteure).

Mais au delà de l’idée, universellement  connue, qui prélude à ce thriller serré comme un café italien, c’est bien le talent naissant de Patricia Highsmith (c’est son premier roman !) qui donne toute sa valeur à ce chef-d’œuvre du thriller psychologique.

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Le grand sommeil

Le grand sommeil – Raymond Chandler (1939)

Folio – 250 pages – 6.90 €

Le pitch : L’honorable général Sternwood a des ennuis avec ses filles. Vivian, l’aînée, boit sec et perd beaucoup d’argent dans les salles de jeux. La cadette, Carmen, est nymphomane. Un libraire, Geiger, fait chanter le général au sujet des dettes de Vivian.

Excédé, le riche vieillard fait appel au privé Philip Marlowe. En visitant la librairie de Geiger, le détective voit Carmen entrer chez lui. Trois coups de feu claquent. Dans une pièce aménagée en studio photo, il découvre la jeune fille nue et droguée, le maître chanteur mort à ses pieds.

Dans ce chef-d’œuvre du roman noir, Philip Marlowe, qui deviendra l’archétype du détective privé, apparaît pour la première fois. Son enquête contient une critique féroce de la corruption et de ceux qui en vivent. À travers Marlowe, c’est Chandler qui porte un regard sans concession sur la riche société californienne, un milieu dominé par des êtres dégénérés ou corrompus.


Dix petits nègres

Dix petits nègres – Agatha Christie (1939)

Le livre de poche – 320 pages – 5.50 €

Le pitch : Dix personnes apparemment sans point commun se retrouvent sur l’île du Nègre, invités par un mystérieux M. Owen, malheureusement absent. Un couple de domestiques, récemment engagé, veille au confort des invités. Sur une table du salon, dix statuettes de nègres. Dans les chambres, une comptine racontant l’élimination minutieuse de dix petits nègres.

Après le premier repas, une voix mystérieuse s’élève dans la maison, reprochant à chacun un ou plusieurs crimes. Un des convives s’étrangle et meurt, comme la première victime de la comptine. Une statuette disparaît. Et les morts se succèdent, suivant le texte à la lettre. La psychose monte. Le coupable se cache-t-il dans l’île, parmi les convives ?

Mon avis : Dix petits nègres est tout simplement la quintessence du talent et du savoir-faire d’Agatha Christie. Ici, pas d’Hercule Poirot ou de Miss Marple, pas d’enquête classique pour résoudre un meurtre, pas de whodunit à sens unique.

Juste un huis clôt fracassant dans la simplicité de sa mécanique et de sa mise en scène, et d’une effroyable complexité dans la minutie de la mise en place du récit.

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Rebecca

Rebecca – Daphné du Maurier (1938)

Le livre de poche – 640 pages – 8.40 €

Le pitch : Un manoir majestueux : Manderley. Un an après sa mort, le charme noir de l’ancienne propriétaire, Rebecca de Winter, hante encore le domaine et ses habitants. La nouvelle épouse, jeune et timide,   de Maxim de Winter pourra-t-elle échapper à cette ombre, à son souvenir ?

Immortalisé au cinéma par Hitchcock en 1940, le chef-d’œuvre de Daphné du Maurier a fasciné plus de trente millions de lecteurs à travers le monde. Il fait aujourd’hui l’objet d’une traduction inédite qui a su restituer toute la puissance d’évocation du texte originel et en révéler la noirceur.

Mon avis : Lorsque sort Rebecca, en 1938, Daphné du Maurier est une jeune auteure de 31 ans, presque inconnue (même si L’auberge de la Jamaïque est sorti deux ans plus tôt).

C’est tout de suite un énorme succès, avec des ventes considérables et, deux ans plus tard, l’adaptation du roman au cinéma par Alfred Hitchcock avec la plus grande star anglaise, Laurence Olivier, remporte l’oscar du meilleur film à Hollywood. La gloire mondiale instantanée. Difficile de faire mieux, n’est ce pas ?!

Avec un recul de 3/4 de siècle, il faut bien admettre que ce succès phénoménal est parfaitement justifié.

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Mort sur le Nil

Mort sur le Nil – Agatha Christie (1937)

Le livre de poche – 352 pages – 5.50 €

Le pitch : Une croisière sur le Nil ? Voilà qui séduit les Ridgeway. Mais le séjour perd de son romantisme lorsqu’ils retrouvent sur le bateau l’ex-fiancée du jeune homme ! Et que d’inquiétants personnages les observent…

Un pistolet, une grosse pierre, des crimes mystérieux… Heureusement, Hercule Poirot fait lui aussi partie du voyage

Mon avis : S’il y a une adaptation de roman d’Agatha Christie que vous avez probablement vue, c’est bien celle de Mort sur le Nil.

Si c’est le cas, vous connaissez déjà l’histoire, et je me contenterais de vous conseiller le livre, plus complet que le film (forcément), avec des personnages plus étoffés. Si ce n’est pas le cas, ami lecteur, quelle chance vous avez !

Précipitez vous sur ce superbe roman policier exotique, certainement un des indispensables de la reine du suspens.

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Assurance sur la mort

Assurance sur la mort – James M. Cain (1936)

Gallmeister – 156 pages – 8.40 €

Le pitch : Séduit par la troublante Phyllis Dietrichson, l’agent d’assurance Walter Neff conspire avec elle le meurtre de son mari après lui avoir fait signer une police prévoyant une indemnité pharaonique en cas de mort accidentelle. Évidemment, la compagnie d’assurance va suspecter la fraude, mais Walter et Phyllis sont intelligents, déterminés et totalement sans scrupules. Le crime parfait existe-t-il ? Peut-on vraiment échapper à une vie rangée pour éprouver le grand frisson aux côtés d’une femme fatale ?

Un roman qui fit scandale avant d’être à l’origine de l’un des plus grands films noirs de tous les temps.

Mon avis : Assurance sur la mort ? Un petit noir très, très serré !

Un des premiers maitres du polar moderne (le roman date de 1936 !), James M. Cain est resté dans l’histoire de la littérature pour au moins trois de ses œuvres : Le facteur sonne toujours deux foisAssurance sur la mort mais aussi le magnifique Mildred Pierce, roman social dont je parle longuement par ailleurs sur ce site.

On retrouve chez Cain ce brin d’amertume misanthrope que Jim Thompson développera, plus tard, jusqu’à en imprégner complètement tous ces romans.

Inutile d’aller très loin dans le commentaire de ce roman sec comme un coup de trique : 150 pages sans une ligne de trop, portées par une narration à la première personne et de longs dialogues où les protagonistes échangent à coup de phrases courtes.

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Le crime de l'orient express

Le crime de l’Orient-Express – Agatha Christie (1934)

Le livre de poche – 416 pages – 5.90 €

Le pitch : Alors qu’il rentre de mission et compte s’arrêter quelques jours à Istanbul, Hercule Poirot est rappelé d’urgence à Londres. On est en hiver et à cette époque de l’année, l’Orient Express roule habituellement quasiment à vide. Pourtant, sans l’aide du directeur de la compagnie, Hercule Poirot n’aurait pas trouvé de place à bord, comme si tous les voyageurs s’étaient donné rendez-vous dans ce train ! Dès la première nuit, un homme est assassiné. Le train est immobilisé par la neige qui empêche l’assassin de s’enfuir.

Dans les wagons isolés du reste du monde, Hercule Poirot, au sommet de son art, mène l’enquête. Et ce ne sont pas les pistes qui manquent !

Mon avis : Un des chefs-d’oeuvre d’Agatha Christie, et de la littérature policière en général. Le crime de l’Orient-Express fait partie des quelques romans d’A. Christie où la reine du Whodunit invente littéralement une solution originale, totalement inédite dans l’histoire du roman policier, à un crime.

Sans en dire plus (cela serait dommage pour les chanceux qui n’ont pas encore lu cette petite bombe), il suffit de savoir que la vérité, exhumée à coup de déduction par Hercule Poirot, est tellement stupéfiante qu’on se demande après comment on a pu passer à côté.

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Le Facteur sonne toujours deux fois

Le facteur sonne toujours deux fois – James M. Cain (1934)

Folio policier – 160 pages – 5.80 €

Le pitch : Chômeur à vingt-quatre ans, Frank Chambers arpente les routes, une petite valise à la main, à la recherche d’un emploi. Il s’arrête à une station-service restaurant. Le patron, Nick Papadakis, qui exploite l’établissement avec son épouse Cora, lui propose un travail.

Après avoir aperçu la jeune femme, Frank accepte de rester et devient rapidement son amant. Ensemble, ils décident de tuer Nick.

Mon avis : Le facteur sonne toujours deux fois ? Tout le monde connait ce titre qui – profitons-en pour le rappeler – n’a qu’un rapport totalement lointain avec l’intrigue du roman.

La plupart des gens ont vu au moins une fois dans leur vie une des deux grandes adaptation du bouquin de James M. Cain au cinéma; soit la version de 1946 avec Lana Turner, soit celle de 1981 avec Jessica Lange (et Jack Nicholson).

Mais le livre est finalement resté dans les rayons des amateurs purs de polar « à l’ancienne ». Dommage, car ce petit condensé de cynisme et de sensualité mérite le détour pour être lu par le grand public !

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La vallée de la peur

La vallée de la peur – Arthur Conan Doyle (1915)

Le livre de poche – 224 pages – 5.20 €

Le pitch : Sherlock Holmes vient à peine de déchiffrer un message codé le prévenant qu’un certain Douglas de Birlstone Manor House, est en grave danger, qu’il apprend par l’inspecteur MacDonald de Scotland Yard que Douglas vient d’être affreusement assassiné. Par le signataire du message, Sherlock Holmes sait que derrière cette affaire se trouve son ennemi juré : le professeur Moriarty, criminel génial et machiavélique.

Accompagné de son fidèle Watson, Holmes se précipite à Birlstone…

Mon avis : Un des quatre romans mettant en scène Sherlock Holmes (le reste de l’oeuvre est constitué de nombreuses nouvelles). Ecrit en 1915, près de trente ans après Une étude en rouge, c’est celui-ci que je préfère alors qu’il s’agit – et de loin – d’une des pièces les plus méconnues de l’oeuvre d’Arthur Conan Doyle.

La première lecture que j’en ai faite, alors que j’avais sans doute une dizaine d’années, est restée gravée dans mon souvenir de manière irréversible, et je n’ai eu de cesse, depuis, de le relire, avec un plaisir à chaque fois renouvelé. La raison ? Comme dans Une étude en rouge, l’explication de l’énigme résolue par Homes se trouve dans un passé lointain, aux États-Unis. La seconde partie du roman se passe donc dans le grand Ouest américain.

Si vous ne l’avez pas déjà lu (quelle chance !), précipitez-vous dessus, c’est génial.

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Le bouchon de cristal

Le bouchon de cristal – Maurice Leblanc (1912)

Le livre de poche – 283 poches – 5.10 €

Le pitch : Au cours d’un cambriolage chez le député Daubrecq, un crime est commis et deux complices d’Arsène Lupin sont arrêtés par la police. L’un est coupable du crime, l’autre innocent mais les deux seront condamnés à mort. Lupin va s’employer à délivrer la victime de l’erreur judiciaire, mais il devra lutter contre le député Daubrecq, maître-chanteur sans scrupule, qui détient un document compromettant, dissimulé dans un bouchon en cristal.

Mon avis : Dans la carrière d’Arsène Lupin, le fameux gentleman cambrioleur du génial Maurice Leblanc, il y a des hauts et des bas; mais surtout des hauts !

Pour les vrais fans de la série (dont je fais partie depuis mon plus jeune âge), l’Everest de Lupin, c’est sans conteste L’aiguille creuse. Mais juste derrière, son K2, c’est probablement Le bouchon de cristal.

Ce roman est probablement ce que la littérature française du début du XX° siècle propose de plus réussi en matière de récit d’aventure « policière ». Dès la première page,  dès le premier paragraphe, Maurice Leblanc saisit le lecteur part le revers de la veste et il ne le lâche plus jusqu’à la fin, terriblement surprenante, trois cents pages plus loin.

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L'aiguille creuse

L’aiguille creuse – Maurice Leblanc (1909)

Folio – 320 pages – 8.90 €

Le pitch : Arsène Lupin serait-il mort ? C’est en tout cas ce que tout le monde s’accorde à dire. Sauf Isodore Beautrelet, lycéen surdoué et détective amateur, qui n’y croit pas une seconde.

Coïncidence étrange, le document de l’Aiguille creuse disparaît également. Quel mystère ces disparitions cachent-elles ? Arsène aurait-il enfin trouvé un adversaire à sa taille en la personne d’Isodore Beautrelet ?

Mon avis : On ne va pas y aller par quatre chemins : dans l’oeuvre de Maurice Leblanc consacré à Arsène Lupin, sommet du roman d’aventure doublé d’intrigues policières de la première partie du XX° siècle, L’aiguille creuse est tout simplement le sommet ultime, l’Everest de la chaîne magnifique !

Allons plus loin : cet extraordinaire roman d’une densité extrême dont le rythme effréné asphyxiera le plus entraîné des lecteurs compulsifs est probablement le meilleur livre de chasse au trésor et roman à énigmes de la littérature mondiale.

Sauf à me démontrer le contraire, j’attends d’ailleurs avec impatience des exemples de votre part visant à me faire reconsidérer ma position !

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Le mystère de la chambre jaune

Le mystère de la chambre jaune – Gaston Leroux (1906)

Le livre de poche – 282 pages – 5.00 €

Le pitch : Alors qu’elle s’était enfermée à double tour dans sa chambre, Mathilde, la fille du célèbre professeur Stangerson, est victime d’une terrible agression. Et pourtant, la pièce était barricadée comme un vrai coffre-fort ! Par où l’assassin a-t-il pu s’enfuir ?

Frédéric Larsan et le jeune Joseph Rouletabille, journaliste et détective en herbe, mènent l’enquête…

Mon avis : Le mystère de la chambre jaune… rien que le titre – fabuleux – vaut l’achat de ce grand classique, si vous ne l’avez pas encore lu !

En 1908, le journal L’illustration – un des plus gros tirages de la presse mondiale – publie le premier roman de Gaston Leroux, en épisodes, avec le reporter Rouletabille en héros. Le récit sort, juste quelques mois après que le journal ait accueilli les premières nouvelles de Maurice Leblanc, mettant en scène Arsène Lupin !

C’est dire à quel point les deux destins des gloires nationales du roman policier français sont liés. Deux gigantesque succès, deux héros intrépides, chacun d’un côté opposé de la force, comme dirait quelqu’un que je connais…

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Le Signe des quatre

Le Signe des quatre – S. Holmes – A. Conan Doyle  (1889)

Le livre de poche – 150 pages – 5.90 €

Le pitch : Chaque année, la jeune Mary Morstan, dont le père, officier dans l’armée des Indes, a disparu voilà longtemps, reçoit par la poste le présent d’une perle. Le jour où une lettre lui fixe un mystérieux rendez-vous, elle demande au célèbre Sherlock Holmes de l’y accompagner… Cependant que le bon Dr Watson est conquis par le charme de la jeune fille, nous nous enfonçons dans une des plus ténébreuses énigmes qui se soient offertes à la sagacité du détective.

L’Inde des maharadjas, le fort d’Agra cerné par la rébellion des Cipayes, le bagne des îles Andaman sont les décors de l’extraordinaire aventure qu’il va reconstituer, et qui trouvera sa conclusion dans les brouillards de la Tamise…

Mon avis : Un des quatre romans mettant en scène Sherlock Holmes (le reste de l’oeuvre est constitué de nombreuses nouvelles). L’histoire est absolument passionnante : une enquête formidable, des rebondissements à foison, une intrigue qui court d’une poursuite en bateaux sur la Tamise à un flashback étonnant dans l’Inde mythique des maharajas, une ambiance sombre et mystérieuse…. Une histoire tellement étonnante que j’en ai fait un jour une adaptation en bande dessinée !

Il s’agit sans aucun doute de l’enquête la plus fournie, la mieux étayée, des romans de Sherlock Holmes ; un Tourne Page évident !

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