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Voici, sélectionnées avec amour pour vous, les grands, les adultes, les durs à cuire qui ont besoin de se changer les idées, 30 idées de livres de cauchemar.
30 livres de terreur, à offrir où à s’offrir pour trembler un peu, beaucoup, pour Halloween (idéal !), les longues soirées d’hiver ou les nuits étouffantes d’été…
30 Tourne Page imparables pour provoquer des sueurs froides qui vont glisser lentement le long de votre colonne vertébrale jusqu’au creux de vos reins.
Sueurs froides garanties (satisfait ou remboursé, je suis sérieux !) en compagnie de zombies, loups garous, vampires, psychopathes, monstres et autres goules… avec probablement quelques nuits blanches en perspective, c’est tout ce que vous méritez, garnements !
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Horreur : les meilleurs livres pour ne pas dormir la nuit
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Terreur – Dan Simmons
Pocket – 1 056 pages – 11.40 €
Le pitch : 1845, Vétéran de l’exploration polaire, Sir John Franklin se déclare certain de percer le mystère du passage du Nord-Ouest. Mais l’équipée, mal préparée, tourne court , le Grand Nord referme ses glaces sur Erebus et Terror, les deux navires de la Marine royale anglaise commandés par Sir John. Tenaillés par le froid et la faim, les cent vingt-neuf hommes de l’expédition se retrouvent pris au piège des ténèbres arctiques. L’équipage est, en outre, en butte aux assauts d’une sorte d’ours polaire à l’aspect prodigieux, qui transforme la vie à bord en cauchemar éveillé.
Quel lien unit cette chose des glaces à Lady Silence, jeune Inuit à la langue coupée et passagère clandestine du Terror ? Serait-il possible que l’étrange créature ait une influence sur les épouvantables conditions climatiques rencontrées par l’expédition ? Le capitaine Crozier, promu commandant en chef dans des circonstances tragiques, parviendra-t-il à réprimer la mutinerie qui couve ?
Mon avis : Dans l’univers Dan Simmons, il y a des sommets splendides (L’échiquier du mal, Hypérion), et des abîmes sans fond (Flashback). Avec Terreur, on se retrouve clairement en altitude, pas loin d’un géant comme Ilium.
Même si ce roman n’a rien à voir avec de la Science Fiction, et si je l’ai classé dans la catégorie Fantastique, c’est uniquement pour ne pas vous tromper sur la marchandise : il y a bien un élément fantastique, très présent, dans ce très épais ouvrage (plus de 700 pages en version brochée, plus de 1 000 pages en poche), mais ce n’est pas l’essentiel du propos, loin de là.
En fait, Dan Simmons embarque ses lecteurs pour une expédition dans l’extrême Grand Nord, en plein milieu du XIX° siècle, au moment des voyages d’exploration vers les pôles. Nous voilà donc entraînés dans un voyage long, interminable (pour ceux qui qui le vivent et non ceux qui le lisent !), qui peut à peu va tourner au cauchemar.
Cauchemar, car non seulement il y a le froid, dément, le vent, la promiscuité, la faim, mais il y a aussi autre chose qui rode, dehors…
Entretien avec un vampire – Anne Rice
Pocket – 448 pages – 8.10 €
Le pitch : À San Francisco, un journaliste se fait approcher une nuit par un homme se prétendant être un vampire et disposé à lui livrer l’histoire de sa « vie ». Jeune propriétaire terrien vivant en Louisiane à la fin du XVIIIe siècle, Louis est un homme dépressif rongé par la culpabilité depuis la mort de ses proches. Un soir, il est approché par Lestat, une puissante créature, qui le transforme en vampire. Mais Louis n’accepte pas cette nouvelle condition et refuse de tuer des humains pour survivre.
Après quelques années de vie commune sur la plantation de Louis, les deux vampires quittent la Louisiane pour échapper à une révolte d’esclaves ayant percé leur vraie nature. Ils s’installent alors à la Nouvelle-Orléans où Louis se met à imaginer sa vie loin de Lestat qu’il déteste. Ce dernier, ne voulant pas que son compagnon le quitte, transforme Claudia, une jeune enfant de cinq ans, pour que Louis reste à ses côtés.
Mon avis : Avec Entretien avec un vampire, Anne Rice entamait en 1974 une saga, Les chroniques des vampires, qui allait revisiter de fond en comble le mythe du vampire initié en littérature par le Dracula de Bram Stoker trois quarts de siècle plus tôt.
Cette saga s’achèvera, dix tomes plus tard : le fruit d’une réussite exemplaire.
Porté à l’écran en 1994, ce roman va en effet remporter un invraisemblable succès à travers le monde. Ce succès qui sera à l’origine d’un véritable déferlement – un tsunami ! – de romans sur le mythe du vampire, deviendra même un genre littéraire à part entière !
Ça (2 tomes) – Stephen King
Le livre de poche – 1 436 pages – 17.50 €
Le pitch : Enfants, dans leur petite ville de Derry, Ben, Eddie, Richie et la petite bande du club des ratés, comme ils se désignaient, ont été confrontés à l’horreur absolue : ça, cette chose épouvantable, tapie dans les égouts et capable de déchiqueter vif un garçonnet de six ans…
Vingt-sept ans plus tard, l’appel de l’un d’entre eux les réunit sur les lieux de leur enfance. Car l’horreur, de nouveau, se déchaîne, comme si elle devait de façon cyclique et régulière frapper la petite cité.
Mon avis : Les deux tomes du chef d’oeuvre de Stephen King (ici, les deux tomes se justifient, car le roman est énorme, plus de 3 millions de signes !).
Il est assez curieux de voir que, chez tous les fans de King, une très large majorité d’entre eux se rejoignent pour considérer ce livre comme le sommet de sa carrière, alors que sa bibliographie ne manque pas de livres remarquables.
Une telle unanimité est un signe qui ne trompe pas : courrez lire Ça, vous ne vous en remettrez jamais ! Alors, pourquoi un chef-d’œuvre ?
La raison la plus évidente semble être la capacité unique de Stephen King a faire ressentir à ses lecteurs les peurs primales et, parmi elles, les plus terrifiantes, celles de l’enfance.
Rosemary’s baby – Ira Levin
Pavillons poche – 368 pages – 9.50 €
Le pitch : Un cinq pièces au Bradford en plein coeur de New York, quel bonheur pour un jeune couple ! Rosemary et Guy n’en reviennent pas. Les jaloux disent que l’immeuble est maudit, marqué par la magie noire, que le sinistre Marcato y habita, que les soeurs Trench y pratiquèrent des sacrifices immondes…
Peu de temps après l’arrivée de Rosemary, une jeune fille se jette par la fenêtre. Une étrange odeur règne dans les appartements. Quant aux voisins, leurs yeux sont bizarres, leurs prévenances suspectes. Guy lui-même change, et sa jeune femme, poursuivie par des rêves atroces, lutte en vain contre une terreur grandissante. Que deviendra, dans ces conditions, le bébé de Rosemary…?
Mon avis : Vous croyez que Stephen King est définitivement le meilleur auteur fantastique de ces dernières décennies ? Ah ! Ah ! Pauvres mortels !
Il serait temps de vous plonger dans ce roman fabuleux, écrit par Ira Levin, cet important auteur passé en France un peu à côté de la postérité, pourtant largement méritée (voir par ailleurs ma critique d’Un bonheur insoutenable) !
Est-ce mieux que S. King ? Non, mais c’est aussi accompli que certains de ses meilleurs romans fantastiques.
Mais, allez-vous me dire, vous avez déjà vu l’adaptation cinématographique de Roman Polanski !… Certes, et cette adaptation, fidèle, est remarquable. Mais elle ne vaut pas le roman dont elle est tirée, qui est un petit-chef-d’oeuvre de perversité et de manipulation psychologique.
Swan Song – Robert McCammon
Monsieur Toussaint Louverture – 1 080 pages – 2*12.50 €*
Le pitch : Missiles et fusées se croisent dans le ciel et font s’abattre sur la terre des tornades de feu. Un vent terrible se lève, les poussières radioactives voilent le soleil, la vie telle qu’on la connaît va s’achever. Dans une plaine déserte du Kansas brûlée par le feu nucléaire, Black Frankenstein, une force de la nature, se voit confier une mission par un vieillard mourant : protéger une enfant au don particulier. Dans les décombres d’un New York annihilé par les bombes, une sans-abri à moitié folle découvre un étrange anneau de verre. Dans les ruines souterraines d’un camp survivaliste des montagnes de l’Idaho, un adolescent apprend à tuer…
Chevauchée sauvage dans la terreur, œuvre grandiose et troublante, Swan Song est une immense fresque post-apocalyptique sur les derniers restes d’une humanité se débattant dans la grisaille d’un hiver sans fin.
Mon avis : Swan Song est un coup d’éditeur amoureux de la littérature américaine, comme sait en produire Monsieur Toussaint Louverture depuis quelques années.
En 2022, cela a été la saga fantastique Blackwater (6 tomes !), un succès commercial fabuleux. En 2023, c’est donc Swan Song, deux énormes volumes au format poche de plus de 500 pages serrées chacun, un roman jamais traduit jusqu’alors depuis sa publication en 1987.
Avec Swan Song, McCammon parvient à mixer de façon quasi parfaite un scénario d’aventures post apocalyptiques avec une toile de fond fantasmagorique (fantastique + horrifique).
Un clown dans un champ de maïs – Adam Cesare
Pocket – 368 pages – 8.90 €
Le pitch : Après un drame familial, Quinn Maybrook et son père Glenn quittent Philadelphie pour emménager à Kettle Springs, une petite ville du Missouri perdue au milieu des champs de maïs. Ils espèrent y prendre un nouveau départ. Ce qu’ils ignorent, c’est que la ville est en proie à un véritable conflit de générations. D’un côté, des adultes qui ne supportent pas que Kettle Springs abandonne ses traditions et sa grandeur pour sombrer peu à peu dans l’oubli. De l’autre, des teenagers qui ne pensent qu’à s’éclater, à poster des vidéos provocantes sur les réseaux et à dénigrer ce trou paumé qu’ils espèrent fuir au plus vite.
Bientôt, le face à face va prendre une toute autre dimension. Frendo, un mystérieux clown aussi terrifiant que redoutable, a en effet l’idée tout à fait délicieuse de donner une leçon aux plus jeunes en séparant leurs têtes de leurs troncs. Ce qui est très mal. Mais très agréable.
Mon avis : Mmm… voilà, soyons clair, un roman qui se lit comme un petit plaisir coupable ! Réservé aux cinéphiles et aux lecteurs amateurs de slashers (vous savez : ces films et romans où un groupe de jeunes se retrouvent poursuivis par un gros psychopathe qui les tuent, un à un, de manière plus ou moins raffinée), Un clown dans un champ de maïs annonce dès la couverture clairement la couleur.
Sur cette couverture, un gros psychopathe, une hache à la main, et un masque de clown sur le crâne. Plus haut, une jeune fille qui court dans un champ de maïs (pour échapper au psychopathe, sans doute, suivez un peu, que diable !). Adam Cesare affiche ses ambitions, tout autant que ses influences (comment ne pas penser au clown terrifiant de ça, le chef-d’œuvre de Stephen King ?).
Mais le petit miracle, c’est que l’hommage assumé est une vraie grande réussite.
Relic – Preston & Child
J’ai lu – 544 pages – 8.50 €*
Le pitch : Le Muséum d’histoire naturelle de New York prépare une grande exposition sur les croyances mystiques des peuples primitifs. Mais une série de meurtres sauvages sème la panique…
D’où vient cette présence mystérieuse qui semble hanter les recoins du musée ? C’est ce que Aloysius Pendergast, expert du FBI, est bien décidé à découvrir.
La réponse pourrait-elle se trouver dans les sous-sols, là où ont été oubliées ces mystérieuses caisses, derniers vestiges d’une expédition en Amazonie dont personne n’est revenu ?
Mon avis : Le thriller horrifique (et fantastique), ce n’est a priori pas ma tasse de thé. Mais il y a un petit moment, j’ai voulu lire un des romans de Preston & Child, ce duo d’auteurs qui remportent un réel succès de l’autre côté de l’Atlantique, et je suis plutôt bien tombé, car ce roman est vraiment réussi !
Il s’agit du premier récit tournant autour de l’inspecteur Pendergast, héros récurrent de ces auteurs. Alors, pourquoi ai-je tourné à une vitesse vraiment convaincante les 540 pages de ce récit très prenant ?
Le silence des agneaux – Thomas Harris
Pocket – 384 pages – 6.50 €
Le pitch : Le FBI est mis en échec par un psychopathe qui accumule les meurtres dans le seul but de récupérer leur peau. Lorsqu’il enlève la fille d’un sénateur, les fédéraux confient à la jeune Clarice Starling, encore élève stagiaire, l’inquiétante mission d’interroger le Dr Hannibal Lecter, emprisonné à vie pour meurtres et cannibalisme.
L’ancien psychiatre, grâce à ses connaissances sur la psychologie des déviants criminels, reste la seule personne à pouvoir mettre le FBI sur la piste du tueur. Lecter accepte de communiquer avec Clarice, mais à la condition qu’elle dévoile ses peurs, ses souvenirs d’enfance. En échange, il va peut-être l’aider à retrouver le tueur…
Mon avis : Courez lire, si ce n’est déjà fait, cet incroyable Tourne Page qui vous empêchera de dormir pendant une poignée de nuits :
La première, pour aller jusqu’au bout de la lecture de ce chef-d’oeuvre du thriller qui vous laissera, blême, aux lueurs de l’aube (ce moment où, coïncidence, les vampires vont se réfugier dans leur cercueil !), Les suivantes, parce que vous aurez les images terribles du roman qui vous tourneront dans la tête !
Certains d’entre vous objecteront qu’ils ont déjà visionné le formidable film avec Anthony Hopkins et Jodie Forster. Ce serait pourtant une grave erreur de faire l’impasse sur le roman de Thomas Harris.
Outre le fait qu’il va beaucoup beaucoup plus loin dans les détails que son adaptation sur pellicule (et quels détails !), il est en tout point aussi parfait que le film : même tension, même plongée dans la folie du plus grand et génial des psychopathes de l’histoire de la littérature ; et même final époustouflant !
Nouvelles – Richard Matheson
J’ai lu – 475 pages – 8.20 €
Le pitch : Quand Richard Matheson entre en littérature, le fantastique entre, lui, dans l’âge de la modernité : évacué le surnaturel gothique, l’effroi désormais s’immisce dans les plus infimes recoins du quotidien.
Et ce avec un talent littéraire à nul autre pareil : d’une tranchante concision, d’une variété narrative et formelle exceptionnelle, d’une richesse thématique impressionnante, la « marque » Mathesson fait naître une nouvelle vision de la terreur, névrotique, angoissante et délicieusement teintée d’humour macabre.
Le pitch : Richard Matheson est le meilleur auteur de nouvelles fantastiques de l’histoire de la littérature, avec Ray Bradbury.
Vous me croyez ? Alors, précipitez-vous sur ce premier recueil (il y en a trois) conséquent (28 nouvelles pour près de 500 pages).
Si vous avez un doute, juste un doute sur les qualités de novelliste de Richard Matheson : lisez la première nouvelle du recueil, intitulé Né de l’homme et de la femme.
Si elle figure dans toutes les anthologies, ce n’est pas un hasard : elle vous laissera totalement abasourdi.
Et ce n’est que le premier chef-d’oeuvre du recueil…
L’appel de Cthulhu – H.P. Lovecraft (1928)
Editions Bragelonne – 64 pages – 26.00 €
Le pitch : Boston, 1926. Suite au décès, dans des circonstances étranges, de son grand-oncle, Francis Thurston découvre dans les documents dont il hérite l’existence d’une secte vouant un culte à une créature innommable, endormie depuis des millions d’années. Sacrifices indicibles pratiqués dans les bayous de Louisiane, meurtres mystérieux perpétrés dans divers endroits du globe, artistes sombrant dans la démence après des visions nocturnes terrifiantes, renaissance de cultes ancestraux et surtout, une cité cyclopéenne surgissant de l’océan lors d’une tempête…
Thurston va comprendre peu à peu que les recherches de son grand-oncle concernant le culte de Cthulhu étaient bien trop proches de la vérité et que, dans l’ombre, des adeptes œuvrent au réveil de leur dieu païen, prêts à faire déferler la folie et la destruction sur le monde.
Mon avis : L’appel de Cthulhu, c’est tout de même un des textes fondateurs du roman fantastique.
Une nouvelle, – une petite trentaine de pages serrées dans l’édition intégrale de l’oeuvre de Lovecraft en deux volumes de la collection Bouquin qui se trouve dans ma bibliothèque depuis un paquet d’années – écrite en 1928, et qui sera le point de départ de tant de choses…
Le départ d’une série de textes formidables du grand auteur américain, tout d’abord, organisés autour du mythe de Cthulhu.
La maison des feuilles – Mark Z. Danielewski (2000)
Denoël – 750 pages – 32 €
Le pitch : Johnny a trouvé un mystérieux manuscrit à la mort d’un vieil homme aveugle. Il décide de le mettre en forme et de l’annoter de façon très personnelle.
Le texte se présente comme un essai sur un film, le Navidson Record, réalisé par Will Navidson, un photoreporter, lauréat du prix Pulitzer. Will, qui vient d’emménager avec sa famille dans une maison en Virginie, filme son installation, réalisant une sorte de «home movie». Tout s’annonce bien jusqu’à ce qu’il découvre une pièce qui n’existait pas.
Passé l’étonnement, il se rend à une évidence troublante : la maison est plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur. Navidson tente d’explorer les lieux mais, après avoir manqué se perdre, il engage des explorateurs professionnels. L’horreur commence alors. Aussi bien pour les membres de l’expédition que pour le lecteur – lui-même égaré dans le dédale des notes qui envahissent les pages comme un lierre maléfique.
Que cache la maison ? Quel est ce grondement qu’elle émet de temps en temps ? Pourquoi Johnny a-t-il ces cicatrices ? Pourquoi le manuscrit de Zampanó semble-t-il le rendre fou ?
À la fois jeu de piste, récit fantastique, dérive personnelle, essai faussement académique, La Maison des feuilles a pour effet de changer progressivement le lecteur en apprenti sorcier, monteur de salle obscure, détective amateur, spectateur. Une lecture littéralement habitée.
Mon avis : Le livre des feuilles est un OVNI littéraire publié pour la première fois en France par Denoël en 2002.
Rapidement épuisé, il est réédité en 2013 dans son format d’origine par la même maison d’édition (dont il faut saluer l’extraordinaire travail de traduction et de composition, avec le concours du Centre national du livre), puis en format poche en 2015 dans la collection Point signatures.
Autant vous le dire tout de suite : inutile d’acheter ce roman unique en petit format, cela serait comme s’offrir Le déjeuner sur l’herbe de Monet, mais en photocopie et en noir et blanc : impossible de rendre justice à ce livre improbable, si ce n’est dans son format originel !
Et 32 €, pour un tel ouvrage, 750 pages d’un format exceptionnel (23.5*17.5 cm) imprimé sur un extraordinaire papier à la fois lourd et très fin, dans une dimension, ce n’est absolument pas exagéré.
Shining – Stephen King (1977)
Le livre de poche – 576 pages – 7.90 €
Le pitch : Situé dans les montagnes Rocheuses, l’Overlook Hotel est tenu pour être l’un des plus beaux lieux du monde. Beauté, confort, luxe, volupté… L’hiver, l’hôtel est fermé. Coupé du monde par le froid, la neige, les glaces. Alors seul l’habite un gardien. Celui qui a été engagé cet hiver-là s’appelle Jack Torrance, un alcoolique qui tente d’échapper à l’échec et au désespoir. Avec lui vivent sa femme, Wendy, qui espère, grâce à cet isolement, reconstruire son foyer menacé, et surtout leur enfant. Danny. Danny qui possède le don de sentir, de voir, de ressusciter les choses et les êtres, les événements que l’on croit morts.
Ce qu’il voit, lui, dans les cent dix chambres vides de l’Overlook Hotel, c’est la présence du démon. Cauchemar ou réalité le corps de cette femme assassinée ? ces bruits de fête qui dérivent dans les couloirs ? cette vie si étrange qui anime l’hôtel ?
Mon avis : Shining est le troisième roman de Stephen King publié. Après le succès de Carrie (roman et film), l’auteur parvient à faire beaucoup mieux, puisque Shining est sans conteste un de ses chefs-d’oeuvre, et que l’adaptation au cinéma de Stanley Kubrick est tout autant une réussite éclatante qu’un énorme succès commercial. Que rêver de mieux ?!
Ce qui est le plus frappant, lorsqu’on relit cet épais roman (mais où l’on ne s’ennuie pas à une seule page !), c’est la virtuosité avec laquelle King reprend tous les thèmes sur l’enfance développés dans son premier roman (les pouvoirs parapsychologiques subis et non maîtrisés, les traumatismes familiaux avec des parents dysfonctionnels), et parvient à en faire un récit virtuose, équilibre parfait entre le thriller psychologique, le récit fantastique et le pur roman horrifique.
Shining fout la trouille, il faut le dire, le livre fait partie des quelques œuvres de l’auteur qui ne sont pas simplement inquiétantes, mais qui font viscéralement peur.
Le délice de mourir de peur en lisant un roman : si vous connaissez ce sentiment, vous savez qu’il est rare en littérature, et que Stephen King est un des rares maîtres à réussir à distiller ce délicieux venin.
Je suis une légende – Richard Matheson
Folio SF – 240 pages – 7.20 €
Le pitch : Comme vous, il croyait que les vampires ne hantaient que les mythes de l’Europe centrale et la littérature d’épouvante. Comme vous, il se trompait. Il est aujourd’hui l’ultime survivant d’une étrange épidémie qui a fait subir à l’humanité une mutation irréversible : le virus qui contraint les hommes à se nourrir de sang les empêche aussi de mourir tout à fait et les oblige à fuir les rayons du soleil.
Ainsi, chaque jour, Robert Neville doit organiser sa survie et chaque nuit subir les assauts des demi-morts affamés. Mais l’horreur atteint son paroxysme lorsqu’il doit résister à l’appel suppliant de la femme qu’il aime…
Mon avis : La première fois que j’ai lu ce petit chef-d’oeuvre (petit par la longueur, immense par la qualité), je devais avoir douze ans, il m’a hanté des nuits et des nuits, des cauchemars épouvantables.
L’histoire est terrifiante, et le propos universel (qu’est-ce que l’homme ?). La preuve : on n’arrête pas de l’adapter au cinéma (la version avec Will Smith est étonnamment intéressante, bien que non fidèle à bien des égards) et les idées qu’il contient ont été pillées maintes et maintes fois par les scénaristes de ces vingt dernières années.
World war Z – Max Brooks
Le livre de poche – 544 pages – 8.90 €
Le pitch : La guerre des Zombies a eu lieu, et elle a failli éradiquer l’ensemble de l’humanité.
L’auteur, en mission pour l’ONU – ou ce qu’il en reste – et poussé par l’urgence de préserver les témoignages directs des survivants de ces années apocalyptiques, a voyagé dans le monde entier pour les rencontrer, des cités en ruine qui jadis abritaient des millions d’âmes jusqu’aux coins les plus inhospitaliers de la planète.
Il a recueilli les paroles d’hommes, de femmes, parfois d’enfants, ayant dû faire face à l’horreur ultime. Jamais auparavant nous n’avions eu accès à un document de première main aussi saisissant sur la réalité de l’existence de la survivance humaine au cours de ces années maudites.
Mon avis : Une fois de plus, nous voilà confronté au problème d’une adaptation cinématographique qui cannibalise (en l’espèce, c’est vraiment le cas de le dire !) complètement la notoriété d’un excellent livre, au point que la plupart des gens ignore même que le livre a existé.
Avec Worl War Z, que vous ayez aimé, ou détesté le film, même conseil : oubliez-le aussi vite ! Car à part quelques scènes évoquées, de-ci de-là, il n’a rien à voir avec le roman.
Roman ? Le terme paraît peu approprié puisque Max Brooks (oui ! Le fils de Mel ! Incroyable, non, c’est comme si le fils de Groucho – Marx, également ! – se lançait dans une série sur les vampires ?!) est construit comme un travail documentaire qui, sur le principe, pourrait être écrit par un historien ou un journaliste
Walkind dead- Robert Kirkman & Charlie Adlard
Delcourt – 304 pages – 24.95 €*
Le pitch : Le monde tel que nous le connaissions n’existe plus. La Terre, ravagée par une mystérieuse épidémie, est devenue un cimetière à ciel ouvert. Pire, les morts errent à la recherche des derniers humains pour s’en repaître. Parmi les survivants, Rick, policier, se réveille d’un long coma pour découvrir ce que son monde est devenu. Le choc passé, il doit apprendre à survivre…
Impossible d’échapper au phénomène Walking Dead ! Laissez vous prendre avec la première intégrale.
Mon avis : Parler d’une BD aussi longue (et d’ailleurs toujours en cours en 2016), adaptée en série TV (tout aussi longue et tout aussi inachevée), voilà une gageure que je tente, même si je ne vais pas y passer la journée.
Pour ceux qui n’ont jamais lu ou vu, ni l’une, ni l’autre (il y en a) : vous êtes donc un néophyte, sans trop d’a priori, comme moi en 2009, quand j’ai commencé à acheter les volumes de la série. Chez Delcourt, format intermédiaire (16*25), papier médiocre, entièrement en noir et blanc, 140 planches par tome, prix très élevé pour un format de ce type (14.50 € en 2016).
Si vous n’aimez pas le fantastique, et encore moins les zombies et le gore : passez tout de suite votre chemin ! Vous risquez, au mieux, de vomir tripes et boyaux. Si ce préalable ne vous a pas dégoutté : laissez tomber vos a priori, et tentez votre chance !
Anno Dracula – Kim Newman
Le livre de poche – 648 pages – 8.90 €
Le pitch : Londres 1888. Depuis que Dracula a épousé la reine Victoria, la terreur règne sur la capitale. Sous l’influence du sulfureux comte, les citoyens sont de plus en plus nombreux à rejoindre les rangs des vampires, toujours plus puissants, et il ne fait pas bon être simple mortel. Mais la riposte ne se fait pas attendre. Dans les sinistres ruelles de Whitechapel, des prostituées vampires se font assassiner par un mystérieux inconnu aux scalpels d’argent.
Lancés dans la traque du tueur, Geneviève Dieudonné, une vampire à la jeunesse éternelle, et Charles Beauregard, espion pour le Diogene’s Club, vont devoir gravir les échelons du pouvoir. Et s’approcher dangereusement du souverain le plus sanguinaire qu’a jamais connu le royaume…
Mon avis : Les romans consacrés aux vampires qui sortent de l’ordinaire, on peut les compter sur les doigts d’une main. Voilà pourquoi j’ai découvert récemment, avec retard, curiosité et impatience le roman de Kim Newman, Anno Dracula qui, en 1992, a en quelque sorte repris le mythe là où l’avait laissé Bram Stoker (en 1887, donc) pour le « tordre » au travers d’une uchronie pour le moins culottée.
Pas de doute que de nombreux anglais ont du frémir, en découvrant cette Angleterre parallèle où Dracula – Vlad Tepes – a séduit la reine Victoria avant de l’asservir puis de l’épouser, permettant ainsi au peuple vampire d’envahir peu à peu le pays et cohabiter avec les « non morts ».
Celle qui a tous les dons – M.R. Carey
Le livre de poche – 528 pages – 8.20 €
Le pitch : Chaque matin, Melanie attend dans sa cellule qu’on l’emmène en cours. Quand on vient la chercher, le sergent Parks garde son arme braquée sur elle pendant que deux gardes la sanglent sur le fauteuil roulant. Elle dit en plaisantant qu’elle ne les mordra pas. Mais ça ne les fait pas rire.
Melanie est une petite fille très particulière…
Mon avis : Les bons romans qui parlent de zombies, cela ne court pas les librairies.
Souvenez-vous : il y a, bien entendu, le chef-d’œuvre Je suis une légende, de Richard Matheson, le non moins génial World War Z, de Max Brooks. Et puis, moins connu, le très étrange Bloodsilver, de Wayne Barrow. Mais à part cela…
C’est donc avec joie que je viens vous présenter Celle qui a tous les dons, que je place immédiatement au côté des trois premiers, tant sa lecture m’a embarqué, comme seul sait le faire un très bon Tourne Page.
La loterie – Shirley Jackson
Rivages/noir – 250 pages – 16.00 €
Le pitch :Shirley Jackson n’aura pas eu besoin de publier des dizaines de livres pour marquer la littérature. Une nouvelle, La Loterie, a suffi à laisser une empreinte indélébile dans l’esprit de tous les lecteurs de ce texte, qui fit scandale lors de sa première parution dans le New Yorker.
Les autres nouvelles qui composent ce recueil sont autant de diamants noirs, troublants, obsédants, dérangeants. Tout se passe dans de petites villes, avec des commerces de proximité, dans des maisons aux pelouses impeccables et aux salons confortables, et pourtant, sous la plume diabolique de Jackson, ces lieux deviennent incroyablement anxiogènes. Sans qu’on n’ait rien vu venir, le mal s’est installé.
Mon avis : Shirley Jackson : romancière américaine disparue prématurément en 1965, à l’âge de 49 ans.
Auteure à succès, de son vivant, connue pour sa capacité à introduire l’étrange et le fantastique dans la littérature américaine alors que l’Amérique puritaine s’épuise dans des débats moraux d’arrière-garde que mai 68 fera exploser. Inconnue en France, jusqu’à il y a peu, quand Rivages/noir a entrepris de la faire découvrir aux lecteurs de l’hexagone. Un grand merci à l’éditeur car la découverte en valait le coup !
Le recueil de nouvelles que j’ai entre les mains (et qui sera je l’espère bientôt entre les vôtres !) est un petit bijou d’écriture étrange, serré comme un expresso napolitain.
Nuit d’été – Dan Simmons
Le livre de poche – 597 pages – 7.60 €
Le pitch : Les pensionnaires d’un internat de l’Illinois sont les témoins d’une série d’événements mystérieux et terrifiants : l’un d’entre eux disparaît, des bruits incompréhensibles se font entendre, un soldat de la Première Guerre mondiale réapparaît…
L’enquête menée par un petit groupe de collégiens va les mener vers les bâtiments gothiques d’une ancienne école abandonnée, Old Central. Et c’est, au cœur de l’été, le plus insoutenable des face-à-face qui commence : celui qui met aux prises l’innocence avec la plus monstrueuse terreur qu’on puisse imaginer…
Mon avis : Un des plus grands plaisirs de lecteur est de découvrir tardivement un roman d’un de ses auteurs de genre favoris, roman qui vous avait échappé jusqu’alors pour une raison inconnu.
C’est ce qui vient de m’arriver avec Nuit d’été, de Dan Simmons, un des meilleurs auteurs de SF et de fantastique du dernier quart de siècle.
Et ce plaisir a été prolongé tout au long de ma lecture, car le titre fait partie des tops de l’auteur qui, depuis toujours, alterne les chefs-d’oeuvre (Hypérion, L’échiquier du mal, Terreur, Ilium) et les loupés (Flashback, Drood). Il s’agit pourtant d’un roman horrifique, alors que Simmons préfère d’habitude, lorsqu’il s’éloigne de la SF, s’aventurer dans la littérature fantastique.
Mais la réussite est indiscutable, magistrale même,
La maison des damnés – Richard Matheson
J’ai lu – 349 pages – 6.20 €
Le pitch : Parce qu’il sent venir la mort et veut savoir si la survie est ou non une réalité, Deutsch fait appel au physicien et parapsychologue Lionel Barrett. Deutsch a acquis, dans l’État du Maine, la maison Belasco — abandonnée depuis trente ans et fatale à tout visiteur : la maison des damnés. A Barrett de percer le mystère du fantôme de Belasco. Deux spirites, un homme et une femme, accompagneront Barrett.
Et les visiteurs découvrent une demeure qui vibre encore de tous les meurtres et de toutes les profanations dont elle a été le théâtre, une demeure qui métamorphose et « possède » ceux qui osent franchir son seuil. Dans une atmosphère de cauchemar et d’orgie s’engage une lutte atroce…
Mon avis : Quant on aime Richard Matheson, le maître absolu du fantastique (n’en déplaise aux amateurs de Stephen King – dont je fais partie – qui n’est, après tout, qu’un de ces disciples !), impossible de passer à côté de ce roman, modèle absolu du genre.
Certains lecteurs pourraient, sans doute, trouver que ce texte au scénario dense, serré comme un expresso napolitain, manque d’originalité, tant il entre en résonance avec les multiples films de maison hantée tournés au cours des cinquante dernières années.
Ce serait pourtant une erreur d’appréciation formidable car c’est au contraire le présent roman qui a inspiré l’intégralité des films de maison hantée !
La maison des damnés est le roman fondateur du genre, celui sans qui il ne serait sans doute pas devenu ce qu’il est…
Simetierre – Stephen King
Le livre de poche – 636 pages – 8.90 €
Le pitch : Louis Creed, un jeune médecin de Chicago, vient s’installer avec sa famille à Ludlow, petite bourgade du Maine. Leur voisin, le vieux Jud Crandall, les emmène visiter le pittoresque » simetierre » où des générations d’enfants ont enterré leurs animaux familiers.
Mais, au-delà de ce « simetierre », tout au fond de la forêt, se trouvent les terres sacrées des Indiens, lieu interdit qui séduit pourtant par ses monstrueuses promesses. Un drame atroce va bientôt déchirer l’existence des Creed, et l’on se trouve happé dans un suspense cauchemardesque…
Mon avis : Simetierre est un livre redoutable. Trente ans après l’avoir lu, je me rappelle encore, comme si c’était hier, le malaise absolu que j’ai ressenti, au fur et à mesure que ma lecture avançait.
Ce malaise a pris de telles proportions qu’à un moment du récit, peu après que Gage, le fils de Louis Creed, s’approche de la route et… – non, je n’irais pas plus loin, c’est votre tour de vivre ce cauchemar ! – j’ai dû poser le livre, l’abandonner, et attendre plusieurs jours avant de trouver le courage d’en reprendre la lecture.
Dans l’absolu, Simetierre est un des cinq meilleurs livres du pourtant très prolifique Stephen King. Quand je dis « dans l’absolu », c’est que pour une raison très simple, ceux qui l’ont lu ne souhaitent pas en parler et, j’en suis persuadé, personne en l’a jamais offert à un de ses proches : l’impression qu’il laisse est trop horrible !
Black hole – Charles Burns
Delcourt – 300 pages – 29.95 €*
Le pitch : C’était comme une horrible partie de chat… On finit par découvrir qu’il s’agissait d’une nouvelle maladie qui n’affectait que les adolescents. On la surnomma la » peste ado » et » la crève « . Les symptômes en étaient aussi variés qu’imprévisibles…
Certains s’en tiraient à bon compte – quelques bosses ou une vilaine éruption cutanée -, d’autres devenaient des monstres ou il leur poussait de nouveaux membres… mais quels que fussent les symptômes, une fois touché, on était » le chat » pour toujours.
Mon avis : Black hole est un drôle de bouquin. Un roman graphique de trois cents planches (!) publié initialement en six volumes, mais que vous trouvez facilement en intégrale.
Pendant plusieurs années, j’ai flirté avec le livre dans les librairies : attiré par sa couverture et les illustrations en noir et blanc incroyablement graphiques, j’ai parcouru le volume, sur le point de l’acheter puis, à chaque fois, je l’ai reposé, car mon œil était tombé sur quelques planches où il se passait des choses tellement étranges que j’en étais choqué…
Un roman graphique pour post-adolescent, parfois obscène, souvent horrifique : mais qu’est-ce que c’était que ce truc ?
Le Mystère du lac – Robert R. McCammon (1991)
Le livre de poche – 768 pages – 8.50 €
Le pitch : Ce que le petit Cory a vu ce matin froid de printemps, au fin fond de l’Alabama, jamais il ne pourra l’oublier : une voiture folle, surgie de nulle part, s’enfonçant dans les profondeurs du lac, un inconnu attaché au volant par des menottes. il luttera de toutes ses forces d’enfant pour découvrir la vérité et conjurer les puissances démoniaques que le mystère du lac a libérées. une étrange prêtresse noire, centenaire, tentera de le guider…
À la lisière du fantastique et du merveilleux, dans le décor mythique du sud profond, Le Mystère du lac évoque, au long d’un périlleux parcours initiatique, les sortilèges d’un pays à jamais disparu : celui de l’enfance.
Mon avis : Parfois, la découverte d’un auteur tient à pas grand chose. Une discussion, un titre évoqué à la radio ou à la télévision, un avis écrit sur un post-it…
Avec Robert McCammon, c’est le destin. Un bouquin trouvé au fond d’une brocante. Improbable, tant les livres de l’auteur ont été soigneusement évités par l’édition française.
Incroyable : comment un auteur aussi encensé et connu aux Etats-Unis – quasiment l’équivalent de Stephen King dans la littérature fantastique – peut-il être aussi ignoré en France ? Plus de vingt romans publiés aux US, et tout juste une demi-douzaine en France, la plupart étant épuisés depuis belle lurette ?!
Et pourtant… Le mystère du lac est un grand roman de pur divertissement, tel qu’on rêve d’en lire enfant, adolescent, adulte… à tous les âges de la vie.
L’orange mécanique – Anthony Burgess
Robert Laffont – 352 pages – 9.50 €
Le pitch : Dans un monde dystopique furieusement proche du nôtre, le jeune Alex s’ingénie à commettre le mal sans le moindre remords : en compagnie de ses drougs, il se livre à la bastonnade, au viol et à la torture sur fond de musique classique. Bientôt incarcéré, il subit un traitement chimique qui le rend allergique à toute forme de violence.
Tout le génie de Burgess éclate dans ce livre sans équivalent, entre roman d’anticipation et conte philosophique. Le romancier, qui fut linguiste et compositeur, réussit en outre le prodige d’inventer une langue, le nadsat, dans laquelle son héros raconte sa propre histoire.
Mon avis : L’orange mécanique (avec un L apostrophe pour commencer) est l’exemple type de roman génial dépassé par son adaptation au cinéma.
Qui ne connait pas le film fabuleux de Stanley Kubrick, qui a marqué son époque à sa sortie, il y a déjà un demi-siècle ? Et pourtant, le mérite en revient essentiellement à Anthony Burgess car le film « tient » presque entièrement dans le roman !
Dans un univers futur qui ressemble – malheureusement – beaucoup à certains quartiers de notre présent, Alex, le personnage principal du roman balade sa désespérance à coup d’ultra-violence, avec sa bande de copains (aujourd’hui, on dirait son gang). Il frappe, il boit, il viole, tout ça en écoutant du Beethoven… jouissance extrême.
Dès la première page, le lecteur est saisi à la gorge par le fond du récit (c’est un roman à réserver exclusivement aux adultes, tant il est violent), mais surtout par sa forme. L’idée géniale d’Anthony Burgess – qui était linguiste avant de mettre à l’écriture – est d’avoir inventé de toutes pièces une novlangue du futur, le nadsat, dans laquelle Alex s’exprime à la première personne.
L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde – RL Stevenson
Le livre de poche – 112 pages – 4.90 €
Le pitch : Lors d’une promenade nocturne dans les rues brumeuses de Londres, Utterson, notaire de son état, apprend que son vieil ami le Dr Jekyll a signé un chèque de dédommagement à la place d’un certain Mr Hyde qui avait bousculé une jeune fille.
Troublé par cette nouvelle, Utterson se plonge dans le testament de son ancien camarade d’études qui stipule qu’en cas de décès ou de disparition d’une durée supérieure à trois mois, tous ses biens devront aller à son » ami et bienfaiteur Edward Hyde « .
Ce document inquiète le notaire. D’abord parce qu’il ignore tout de ce Mr Hyde, ensuite parce que ce dernier commence à être associé à un monstre imprévisible et répugnant. Utterson va alors enquêter sur le lien qui peut unir le Dr Jekyll et Mr Hyde. Mais il est loin d’imaginer les révélations macabres qui l’attendent.
Mon avis : Le cas étrange du Dr Jekyll et de Mr Hyde est certainement un des récits les plus adaptés de l’histoire de la littérature : télévision, cinéma, BD, elles se comptent par dizaines, en incluant certaines parodies dont la plus célèbre (et la plus réussie) est sans conteste Dr Jerry and Mister Love, de Jerry Lewis.
C’est dire l’importance de l’oeuvre : en écrivant cette très longue nouvelle, Stevenson ne devait pas imaginer une seconde qu’il touchait à à un thème à la portée universelle !
L’histoire est universellement connue, je vous laisserais donc lire simplement le pitch, pour me concentrer sur deux points essentiels :
L’étrange vie de Nobody Owens – Neil Gaiman
J’ai lu – 256 pages – 7.80 €
Le pitch : Nobody Owens est un petit garçon parfaitement normal. Ou plutôt, il serait parfaitement normal s’il n’avait pas grandi dans un cimetière, élevé par un couple de fantômes, protégé par Silas, un être étrange ni vivant ni mort, et ami intime d’une sorcière brulée vive autrefois.
Mais quelqu’un va attirer Nobody au-delà de l’enceinte protectrice du cimetière : le meurtrier qui cherche à l’éliminer depuis qu’il est bébé. Si tu savais, Nobody, comme le monde des vivants est dangereux…
Mon avis : Une des qualités de Neil Gaiman, cet auteur majeur de la littérature fantaisy/fantastique, est cette capacité à revisiter les thèmes de ce genre un peu marginalisé, réservé aux « amateurs », en leur apportant une fraîcheur nouvelle, tout en les rendant accessibles, grâce à la qualité de son style, au plus grand nombre.
Ce récit fantastique est merveilleux. Grâce à une écriture d’une finesse étonnante, un sens de l’image formidable, Gaiman vous emmène dans la brume, au milieu de ce cimetière où l’étrange et l’horreur ne sont que des éléments récurrents du quotidien. Après la mort, qu’y a-t-il ?
Dévolution – Max Brooks
Calmann Levy – 334 pages – 19.90 €
Le pitch : Bienvenue à Greenloop, près de Seattle, petite communauté écolo privilégiée permettant à des ultra-riches de vivre au plus près de la nature, mais avec une technologie de pointe. Quand un proche volcan entre en éruption, Greenloop est soudain coupée du monde, et ses habitants jetés dans une épreuve de survie au jour le jour.
Kate Holland relate dans son journal intime comment son petit coin de paradis devient un enfer, surtout quand s’abat sur les survivants un prédateur inattendu : le Bigfoot. Pour survivre, la communauté doit désapprendre tout ce que le monde moderne lui a inculqué.
Entre le journal de Kate et les nombreux témoignages extérieurs, nous reconstituons une ahurissante histoire de survival horror. À la fois conte horrifique et voyage scientifique, Dévolution est une lecture intense, qui questionne le conflit entre nature et monde civilisé.
Mon avis : Une bonne douzaine d’années après Worl War Z, ce titre mondialement célèbre, Max Brooks récidive dans le genre.
Mais cette fois, pas d’histoire et d’horreur planétaire : il préfère s’en tenir à un angoissant huit clos consécutif à une catastrophe locale (l’explosion d’un volcan, un phénomène naturel proche de celui du Mont Saint Helens) où quelques humains vont se retrouver agressé par de drôles de monstres.
Enfin… drôles n’est peut-être pas le terme adéquat : comme vous l’avez lu dans le pitch, il s’agit d’une tribu de bigfoot, ces yétis légendaires d’Amérique du nord. Des bestioles sacrément dangereuses, surtout quand la faim les pousse à quitter leur montagne pour chercher quelque chose à se mettre sous la dent.
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