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Les meilleures adaptations de romans au cinéma
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Quand on aime lire, quand on passe son temps le nez dans les livres, on est parfois – souvent – aussi fan de cinéma. Et lorsqu’on a adoré un roman, quoi de plus magique que de retrouver un univers son univers sur grand écran, transposé en sons et images ?
Malheureusement, 90 % des adaptations de romans au cinéma sont des daubes qui trahissent le roman. Sacrilège !!! Et dans les 10 % qui restent, 9 % sont de simples décalques narratifs, une reprise de l’histoire, mais sans le style.
Heureusement, il reste les autres. Ceux qui, d’un bon, d’un excellent roman, on fait un bon, un excellent film. Mais pour les repérer, il faut du temps, et il faut affronter bien des déconvenues. Voilà pourquoi je me suis décarcassé, pour vous mâcher le travail, et vous ai préparé une série de sélections thématiques de romans et de films à découvrir.
[Vous souhaitez accéder à la présentation générale et la synthèse des articles du Tourne Page consacrés aux meilleures adaptations de romans au cinéma ? Rendez-vous sur cet article : Les meilleures adaptations de livres au cinéma]
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Romans historiques : les meilleures adaptations au cinéma
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Vous trouverez ci-dessous la liste thématique consacrée aux romans historiques et à leurs adaptations cinématographiques. Cette liste est classée par ordre chronologique remontant du présent vers le passé (c’est la date du film qui est prise en compte).
Sous une présentation des couvertures des œuvres (si vous cliquez dessus, vous accéder au site qui vous permet de les acheter en ligne de manière très simple), vous trouverez une présentation succincte du film et du livre.
Juste en dessous, la 4ème de couverture du livre (Le pitch) et, si une critique du livre existe sur Le Tourne Page (c’est généralement le cas), les premières paragraphes de cette critique (Mon avis).
En cliquant tout en bas sur ⇒ Lire la suite, vous accéderez à la fiche complète du roman.
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J’accuse – Roman Polanski (2019)
Acteurs : Jean Dujardin, louis Garrel, Emmanuelle Seigner
Mon avis : Au delà de la polémique, il faut reconnaître à cette adaptation du formidable roman de Robert Harris sa totale fidélité à l’original.
Normal, me direz-vous avec justesse : le scénariste est du film est… Robert Harris ! Jean Dujardin est d’une sobriété exemplaire, parfait dans le rôle du Colonel Picquart.
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D. – Robert Harris (2014)
Plon / Pocket – 496 pages – 6.50 €
Le pitch : Paris, janvier 1895. Par un matin glacial, un officier de l’armée, Georges Picquart, assiste devant vingt-mille personnes hurlant » À mort le juif ! » à l’humiliation publique d’un capitaine accusé d’espionnage : Alfred Dreyfus.
Picquart est promu : il devient le plus jeune colonel de l’armée française et prend la tête de la section de statistique – le service de renseignements qui a traqué Dreyfus. Dreyfus, lui, est condamné au bagne à perpétuité sur l’île du Diable, il n’a le droit de parler à personne, pas même à ses gardiens, et son affaire semble classée pour toujours.
Mais, peu à peu, Picquart commence à relever des éléments troublants dans l’enquête, tout en lisant les lettres de Dreyfus à sa femme dans lesquelles celui-ci ne cesse de clamer son innocence. Et quand le colonel découvre un espion allemand opérant sur le sol français, ses supérieurs refusent de l’écouter.
En dépit des avertissements officiels, Picquart persiste et va se retrouver lui aussi dans une situation délicate.
Mon avis : D. comme Dreyfus. « Encore un essai sur Dreyfus ? », allez-vous me dire avec un brin d’exaspération. Eh bien non ! Ceci n’est pas un essai, ni même une pomme, mais bien un roman; et pas n’importe lequel.
Robert Harris est un auteur de thriller (à prédilection historique) absolument remarquable. Quand il est un en forme, certainement un des trois meilleurs au monde. Et il possède, de surcroît, une très jolie plume.
Jetez vous sur The ghostwriter, Enigma, Fatherland : vous n’en dormirez pas de la nuit.
Un long dimanche de fiançailles – Jean-Pierre Jeunet (2004)
Acteurs : Audrey Tautou, Gaspard Ulliel, Mario Cotillard
Mon avis : Jean-Pierre Jeunet, tout juste sorti du succès phénoménal d’Amélie Poulain, adapte le beau roman de Sébastien Japrisot en reprenant ses acteurs fétiches (Audrey Tautou, Dominique Pinon) et en donnant un rôle important à la jeune Marion Cotillard (qui obtiendra un César du meilleur second rôle).
Le film est une vraie réussite avec une ambiance « à la Jeunet » et un grand succès commercial (plus de 4 millions d’entrée en France).
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Un long dimanche de fiançailles – Sébastien Japrisot (1991)
Folio – 373 pages – 8.40 €
Le pitch : Cinq soldats français condamnés à mort en conseil de guerre, aux bras liés dans le dos. Cinq soldats qu’on a jetés dans la neige de Picardie, un soir de janvier 1917, devant la tranchée ennemie, pour qu’on les tue. Toute une nuit et tout un jour, ils ont tenté de survivre. Le plus jeune était un Bleuet, il n’avait pas vingt ans.
À l’autre bout de la France, la paix venue, Mathilde veut savoir la vérité sur cette ignominie. Elle a vingt ans elle aussi, elle est plus désarmée que quiconque, mais elle aimait le Bleuet d’un amour à l’épreuve de tout, elle va se battre pour le retrouver, mort ou vivant, dans le labyrinthe où elle l’a perdu.
Tout au long de ce qu’on appellera plus tard les années folles, quand le jazz aura couvert le roulement des tambours, ses recherches seront ses fiançailles. Mathilde y sacrifiera ses jours, et malgré le temps, malgré les mensonges, elle ira jusqu’au bout de l’espoir insensé qui la porte.
Mon avis : Prix Interallié 1991.
Sébastien Japrisot est un auteur qui a toujours vécu entre deux mondes. Entre la littérature et le cinéma, auxquels il consacra une part à peu près égale de sa vie. Entre le roman classique et le livre populaire (et notamment le genre policier).
C’est peut-être pour cela qu’il n’a jamais eu exactement la reconnaissance que son talent formidable, méritait.
Quoiqu’il en soit, c’est avec Un long dimanche de fiançailles qu’il est parvenu pour une fois à concilier le tout, et qu’il en a été récompensé de la meilleure façon : succès critique, récompense prestigieuse et gros tirage, adaptation au cinéma tout aussi appréciée; et tout cela est vraiment mérité.
Sur un sujet grave, les « veuves blanches » de la Première guerre mondiale (repris, par exemple, par le film La vie et rien d’autres, de Bertrand Tavernier), Sébastien Japrisot construit l’histoire d’un destin, celui d’une femme admirable qui, sans faiblir, cherche pendant des années l’homme que la guerre lui a prit.
La jeune fille à la perle – Peter Webber (2003)
Acteurs : Colin Firth, Scarlett Johansson
Mon avis : Le film, esthétiquement très réussi – c’est la moindre des choses, on est quand même sur la vie de Vermeer, que diable ! – restera avant tout dans l’histoire du cinéma pour avoir permis l’écloion – l’explosion – de la merveilleuse (à tous points de vue…) Scarlett Johansson, devenue une star mondiale du jour au lendemain.
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La jeune fille à la perle – Traçy Chevalier (1999)
Folio – 313 pages – 7.50 €
Le pitch : La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Nous sommes à Delft, au dix-septième siècle, l’âge d’or de la peinture hollandaise.
Griet s’occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s’efforçant d’amadouer l’épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives.
Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l’introduit dans son univers. À mesure que s’affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville…
Mon avis : Ce roman a rencontré un immense succès et l’adaptation au cinéma, très fidèle, démultipliera ce succès.
Son mérite essentiel a été de révéler Tracy Chevalier aux yeux du monde littéraire.
Ce récit, d’un grand classicisme formel, est une vraie réussite, où l’on retrouve la finesse psychologique habituelle de l’auteure, ainsi que ce style propre à dépeindre les sentiments et la condition des femmes avec une délicatesse indéniable. La toile historique est bien présente, toujours précise et documentée.
C’est donc un excellent roman, auquel il manque sans doute un petit quelque chose pour être une réussite totale.
Le pianiste – Roman Polanski (2003)
Acteurs : Adrian Brody, Thomas Kretschmann
Mon avis : un des meilleurs films de Roman Polanski (et son dernier grand), couvert de trophées (césars, oscars, BAFTA) lors de sa sortie.
Il a permis de révéler Adrian Brody, devenu une référence internationale du jour au lendemain. Poignant et bouleversant, comme le roman.
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Le pianiste – Wladyslaw Szpilman (1999)
Pocket – 320 pages – 4.90 €
Le pitch : Septembre 1939 : Varsovie est écrasée sous les bombes allemandes. Avant d’être réduite au silence, la radio nationale réalise sa dernière émission. Les accords du « Nocturne en ut dièse mineur » de Chopin s’élèvent. L’interprète s’appelle Wladyslaw Szpilman. Il est juif. Pour lui, c’est une longue nuit qui commence…
Quand, gelé et affamé, errant de cachette en cachette, il est à un pouce de la mort, apparaît le plus improbable des sauveteurs : un officier allemand, un Juste nommé Wilm Hosenfeld.
Hanté par l’atrocité des crimes de son peuple, il protégera et sauvera le pianiste.
Mon avis : Tout le monde, ou presque, a vu, ou connait, le film de Roman Polanski qui a adapté, de manière tout à fait formidable, ce récit totalement autobiographique.
Il retrace, avec la précision hallucinante d’un cauchemar, le blocus de Varsovie pendant la seconde guerre mondiale et le calvaire de ses habitants prisonniers d’une nasse mortelle.
Beaucoup moins l’ont lu, ce qui est bien dommage. Ce n’est d’ailleurs qu’en 2010 que je me suis plongé dans ce texte formidable dont il faut rappeler l’incroyable histoire pour apprécier le miracle qu’il y a à pouvoir le lire aujourd’hui.
Primary colors – Mike Nichols (1998)
Acteurs : Emma Thompson, John Travolta
Mon avis : un film de Mike Nichols, peut-être le meilleur rôle de la carrière de John Travolta, qui incarne Jack Stanton (double de Bill Clinton,le personnage est facilement identifiable) dans une composition hallucinante. Quant à Emma Thomson, elle est parfaite en « Hillary ». Extrêmement fidèle au roman.
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Primary colors – Anonymus (1996)
Acteurs : Johan Travolta, Emma Thompson
Le pitch : Jack Stanton, gouverneur démocrate d’un Etat du sud des Etats-Unis, entre en lice pour obtenir l’investiture de son parti à la présidentielle. Plusieurs candidats postulent, un seul sera élu. Les primaires détermineront lequel. Pour être choisi, tous les coups sont permis entre les prétendants.
Les atouts de Stanton : un charisme exceptionnel et un sens inné du mensonge. Sa faiblesse : c’est un incorrigible coureur de jupons.
La course est lancée. Le quotidien de Stanton : battre ses adversaires, porter les coups les plus bas, répondre aux accusations incessantes dont il est l’objet : adultère, présomption de paternité…
Jusqu’au jour où les événements le confrontent à un choix moral crucial…
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Mon avis : Primary colors fait partie de ces livres exceptionnels phagocytés par le succès de leur adaptation cinématographique.
Le film de Mike Nichols, avec une distribution exceptionnelle (John Travolta et Emma Thomson sont tout simplement époustouflants dans leur composition du couple Stanton, patronyme qui rime avec Clinton…) a remporté un très grand succès et provoqué, à l’époque de l’affaire Monica Lewinsky, un scandale plutôt réussi …
Pourtant, Primary colors est un grand livre, bien plus complet, complexe et passionnant que le film; peut-être le meilleur roman jamais écrit sur les ressorts de la présidentielle américaine.
Rédigé sous le couvert de l’anonymat par Joe Klein un grand journaliste politique de Newsweek embedded, ce long récit (plus de quatre cents pages serrées en édition poche) va littéralement vous scotcher devant votre livre, vous risquez d’y perdre une ou deux nuits de sommeil !
Minuit dans le jardin du bien et du mal – Clint Eastwood (1997)
Acteurs : Kevin Spacey, John Cusack
Mon avis : s’il y a bien une adaptation au cinéma en phase avec le roman dont il est tiré, c’est bien avec Minuit… !
Et pourtant, une fois que vous aurez lu l’un, et visionné l’autre, vous verrez à quel point l’exercice était difficile !
De loin, le meilleur film de Clint Eastwood en tant que réalisateur;
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Minuit dans le jardin du bien et du mal – John Berendt (1994)
Pocket – 388 pages – 5.95 €
Le pitch : Savannah, Géorgie, une ville orgueilleusement repliée sur elle-même depuis des siècles, dernier vestige du vieux Sud. John Berendt, un journaliste new-yorkais, y débarque un jour et, littéralement envoûté par l’élégance mystérieuse de la cité, il décide de partir à sa découverte.
Pendant huit ans, il analyse la société savannahienne avec une minutie digne d’un entomologiste. Il va être le témoin d’événements extraordinaires et rencontrer des personnages extravagants : un vieux Noir, qui s’obstine à promener un chien mort depuis vingt ans, un biologiste névropathe qui menace d’empoisonner la ville entière , un sublime travesti noir prénommé Chablis, une femme, médecin vaudou qui se livre à d’étranges pratiques la nuit dans les cimetières, un richissime antiquaire, meurtrier de l’un de ses amants, dont l’incroyable procès-fleuve va déchaîner les passions…
Mon avis : Nombreux sont les cinéphiles amateurs du beau film de Clint Eastwood. Mais quand je leur explique qu’il s’agit de l’adaptation d’un des chefs-d’oeuvre de la littérature américaine, ils sont la plupart du temps complètement surpris.
En France, personne ne connaît ce merveilleux récit, alors que c’est un best-seller absolu aux États-Unis. Il est donc temps que j’en fasse la promotion !
Tout d’abord, une précision : ce livre est l’exact mélange entre un roman et une chronique documentaire, un mélange tout à fait unique à ma connaissance dans la littérature.
Résultat : on en sait jamais ce qui est vrai, ce qui existe et ce qui est rêvé ou inventé dans ce que raconte John Berendt, un auteur rare qui n’a publié que deux romans dans sa vie (l’autre, La Cité des anges déchus, utilise le même procédé, à propos de Venise, et le résultat est presque aussi magique).
L’écriture est prodigieuse….
Le hussard sur le toit – Jean-Paul Rappeneau (1995)
Acteurs : Juliette Binoche, Olivier Martinez
Mon avis : le film est bien loin du roman, inadaptable dans sa richesse et sa complexité. Mais c’est un très beau film (même si le fond est terrible), illuminé par la présence d’excellemment acteurs. Peut-être le meilleur de Rappeneau, loin de ses comédies habituelles.
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Le hussard sur le toit – Jean Giono (1951)
Folio – 498 pages – 9.00 €
Le pitch : Le hussard sur le toit : avec son allure de comptine, ce titre intrigue. Pourquoi sur le toit ? Qu’a-t-il fallu pour l’amener là ? Rien moins qu’une épidémie de choléra, qui ravage la Provence vers 1830, et les menées révolutionnaires des carbonari piémontais.
Le Hussard est d’abord un roman d’aventures : Angelo Pardi, jeune colonel de hussards exilé en France, est chargé d’une mission mystérieuse. Il veut retrouver Giuseppe, carbonaro comme lui, qui vit à Manosque. Mais le choléra sévit : les routes sont barrées, les villes barricadées, on met les voyageurs en quarantaine, on soupçonne Angelo d’avoir empoisonné les fontaines ! Seul refuge découvert par hasard, les toits de Manosque !
Entre ciel et terre, il observe les agitations funèbres des humains, contemple la splendeur des paysages et devient ami avec un chat. Une nuit, au cours d’une expédition, il rencontre une étonnante et merveilleuse jeune femme. Tous deux feront route ensemble, connaîtront l’amour et le renoncement.
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Mon avis : Pour une fois, c’est par le cinéma que je suis arrivé à un livre (en général, je pratique plutôt le chemin inverse).
C’est en visionnant il y a quelques années le beau film épique de Rappeneau que j’ai découvert tardivement Le hussard sur le toit, à côté duquel j’étais passé à côté jusqu’alors.
En suivant ce long roman du grand poète du sud, que je connaissais au travers de ses récits à la langue merveilleuse, si proche dans la narration poétique de Marcel Pagnol (même s’ils ne s’aimaient pas !), j’ai découvert un autre Giono.
Un Giono du roman d’aventure, soucieux d’une reconstitution historique proche, sur le fond, d’un documentaire. Et j’avoue que j’ai été littéralement bluffé par cette plongée dans l’horreur totale d’une grande épidémie de choléra.
Le dernier des mohicans – Michael Mann (1992)
Acteurs : Daniel Day-Lewis, Madeleine Stowe
Mon avis : un film absolument splendide. Un miracle et un chef-d’oeuvre esthétique.
La caméra de Michael Mann suit les courses des indiens à travers la forêt et Daniel Day-Lewis, charismatique, impressionne toute une génération de cinéphiles !
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James Fenimore Cooper – Le dernier des mohicans (1826)
Gallmeister – 473 pages – 12 €
Le pitch : 1757, la guerre franco-anglaise fait rage pour la conquête du Nouveau Monde tandis que les tribus indiennes se livrent une lutte sans merci. Le maréchal français Montcalm remonte le lac Champlain avec ses soldats pour prendre le fort William-Henry, tenu par le colonel Munro. Au même moment, les filles de ce dernier, Cora et Alice, sont en chemin pour le rejoindre. Egarées dans la forêt nord-américaine, elles rencontrent un chasseur blanc, Natty Bumppo, alias OEil-de-Faucon, et deux Indiens, Chingachgook et son fils Uncas, le dernier des Mohicans, qui deviennent leurs guides dans cette Amérique sauvage.
Ce livre sans pareil, immense roman d’aventures qui connu dès sa parution un succès international, annonce la disparition des Amérindiens et la naissance des États-Unis.
Mon avis : Même si le style de Fennimore Cooper a vieilli, au regard de nos canons de lecture contemporains – c’est normal, il s’est écoulé près de deux siècles depuis ! – , il n’en reste pas moins que Le dernier des mohicans restera sans doute dans l’histoire de la littérature comme le premier grand roman d’aventure historique et ethnique. Indispensable à votre culture !
Tous les matins du monde – Alain Corneau (1991)
Acteurs : Gérard Depardieu, Anne Brochet, Jean-Pierre Marielle
Mon avis : un film d’une infinie délicatesse, en accord total avec le fond du sujet. Et en plus, les acteurs sont tous prodigieux !
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Tous les matins du monde – Pascal Quignard (1991)
Folio – 116 pages – 6.80 €
Le pitch : « Il poussa la porte qui donnait sur la balustrade et le jardin de derrière et il vit soudain l’ombre de sa femme morte qui se tenait à ses côtés. Ils marchèrent sur la pelouse.
Il se prit de nouveau à pleurer doucement. Ils allèrent jusqu’à la barque. L’ombre de Madame de Sainte Colombe monta dans la barque blanche tandis qu’il en retenait le bord et la maintenait près de la rive. Elle avait retroussé sa robe pour poser le pied sur le plancher humide de la barque. Il se redressa. Les larmes glissaient sur ses joues. Il murmura :
– Je ne sais comment dire : Douze ans ont passé mais les draps de notre lit ne sont pas encore froids. »
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Mon avis : Pascal Quignard, prix Goncourt 2002 pour Les ombres errantes, est un des auteurs français majeurs des trente dernières années. Même si, aujourd’hui, on ne parle quasiment plus de lui (ou en tous cas, pas assez !) et même si son activité n’a pas cessé, loin de là (son dernier roman, Les larmes, est sorti à la rentrée 2016). Quel dommage !
Si vous devez commencer par une oeuvre, je vous conseille d’entrer par la porte de Tous les matins du monde, ce merveilleux petit (en taille!) roman qui, en 1991, lui assura une audience nationale, après l’essai réussi de Les escaliers de Chambord.
Il faut dire que l’adaptation au cinéma par Alain Corneau y fit beaucoup, puisqu’elle permit de populariser auprès du plus grand nombre la viole de gambe et les grands compositeurs qui y furent attachés.
Plongez vous dans ce petit opuscule comme si vous plongiez dans un bain d’eau fraîche, au printemps, un casque sur les oreilles pour écouter une pièce de musique de chambre du XVII°. Détente, relaxation.
A la poursuite d’octobre rouge – John Mc Tiernan (1990)
Acteurs : Sean Connery, Alec Baldwin
Mon avis : sous la direction du grand réalisateur de films d’action Mc Tiernan, voilà ce qui reste aujourd’hui – et de loin ! – le meilleur « film de sous-marin » de l’histoire du cinéma. Et Sean Connery est vraiment grand !
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Octobre rouge – Tom Clancy (1984)
Le livre de poche – 505 pages – 8.20 €
Le pitch : Le bâtiment le plus précieux de la flotte soviétique – un nouveau sous-marin balistique commandé par son plus brillant officier – tente de passer en Amérique.
La flotte soviétique entière a reçu l’ordre de le traquer et de le détruire à tout prix. Si la flotte américaine parvient à localiser Octobre rouge à temps pour l’amener à bon port, ce sera le plus beau coup de tous les temps.
Mais le sous-marin a deux millions de kilomètres carrés pour se cacher et un nouveau système de propulsion silencieux, impossible à détecter.
La chasse dure dix-huit jours… À l’approche du but, tous les bâtiments convergent…
Mon avis : Tom Clancy est définitivement le pape du thriller espionnage/technologique, et Octobre rouge est la pierre angulaire de son oeuvre.
Bien que le contexte politique (la guerre froide), trente ans plus tard, ait beaucoup évolué (quoi que…), ce roman n’a pas pris une ride.
Avec sa précision habituelle dans sa documentation militaire (c’est impressionnant de professionnalisme), Clancy vous embarque dans une épopée au suspens hallucinant, comme vous en lirez peu dans votre vie.
Les liaisons dangereuses – Stephen Frears (1988)
Acteurs : Glenn Close, John Malkovitch, Michelle Pfeiffer
Mon avis : un film tout simplement parfait, à voir et à revoir. Une mise en scène à la fois moderne et fidèle au roman (contrairement au Valmont, de Milos Forman, qui est raté). Et le meilleur rôle de leur carrière pour les trois acteurs principaux, époustouflants.
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Les liaisons dangereuses – Choderlos de Laclos (1782)
Folio – 448 pages – 4.60 €
Le pitch : La marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont, deux aristocrates libertins qui furent amants, s’adonnent au jeu dangereux de l’amour et de la séduction.
« De tous les romanciers qui ont fait agir des personnages lucides et prémédités, Laclos est celui qui place le plus haut l’idée qu’il se fait de l’intelligence. »
Mon avis : le plus imparable des romans épistolaires, le chef-d’oeuvre absolu du genre.
Deux siècles et demi d’existence et l’oeuvre n’a pas pris une ride. Une lecture foudroyante d’intelligence, de modernité, d’intemporalité.
Si je ne vais emmener qu’une valise de livres sur une île déserte, cette oeuvre immense en ferait partie. Fermez le ban !
Empire du soleil – Steven Spielberg (1987)
Acteurs : Christian Bale, John Malkovich
Mon avis : Un des meilleurs films de Spielberg, injustement peu reconnu.
La reconstitution historique est magnifique et la star du film est Christian Bale… alors qu’il n’est encore qu’un enfant ! A découvrir !
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Empire du Soleil – J.G. Ballard (1984)
Folio – 448 pages – 8.40 €
Le pitch : Le lendemain de Pearl Harbor, les Japonais s’emparent de Shanghai. Dans la panique qui suit la canonnade, Jim, onze ans, est séparé de ses parents.
Il est recueilli, peut-être pour des raisons ambiguës, par deux marins américains, puis arrêté avec eux et enfermé dans un camp, à Longhua. Délaissé par ses compatriotes, il est bientôt fasciné par l’occupant japonais et ne comprend pas pourquoi il se retrouve sur les routes pour une marche forcée vers le stade de Nantao.
Là, entouré de cadavres et d’un amoncellement d’objets volés, il verra le grand éclair de la bombe atomique de Nagasaki, et il repartira, seul, dans un paysage de rizières dévastées, jonchées de carcasses et d’épaves, pour se réfugier au camp de Longhua…
Mon avis : Si vous avez déjà entendu parlé de J.G. Ballard, vous savez qu’il s’agit d’un très grand auteur, mondialement connu, plus particulièrement pour ses livres de science-fiction. Mais pas n’importe quel SF : essentiellement des romans « catastrophes ».
Un thème récurrent : que deviendrait la Terre si une calamité s’abattait sur elle.
Mon adolescence a ainsi été bercé par ses récits où notre planète est victime d’une montée des eaux due au réchauffement climatique (Le monde englouti), d’une terrible sécheresse (Sécheresse), d’un vent dément (Le vent de nulle part) et ma liste n’est pas exhaustive. Mais son roman le plus célèbre, c’est Crash !, une histoire à vous glacer le dos…
Si je vous parle de tout cela, c’est pour mieux mettre en perspective ce roman autobiographique très impressionnant qu’est Empire du soleil, que je ne vous résumerais pas, le pitch ci-dessus est là pour ça.
Le nom de la rose – Jean-Jacques Annaud (1986)
Acteurs : Sean Connery, F. Murray Abraham
Mon avis : le succès de ce film a sa sortie a été formidable. Pourquoi ? Sans doute parce que ce « polar » se déroulant en huis clôt dans une abbaye au XII° siècle ne ressemblait à rien d’autre !
Comme toujours, Sean Connery est formidable.
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Le nom de la rose – Umberto Eco (1980)
Le livre de poche – 640 pages – 8.90 €
Le pitch : En l’an de grâce et de disgrâce 1327, rien ne va plus dans la chrétienté. Des bandes d’hérétiques sillonnent les royaumes.
Lorsque Guillaume de Baskerville, accompagné de son secrétaire, arrive dans le havre de sérénité et de neutralité qu’est l’abbaye située entre Provence et Ligurie – que tout l’Occident admire pour la science de ses moines et la richesse de sa bibliothèque –, il est aussitôt mis à contribution par l’abbé. La veille, un moine s’est jeté du haut des murailles.
C’est le premier des assassinats qui seront scandés par les heures canoniales de la vie monastique. Crimes, stupre, vice, hérésie, tout va advenir en l’espace de sept jours.
Mon avis : Énorme bouquin d’une érudition sans faille, Le nom de la rose n’est pas à mettre dans les mains des lecteurs peu aguerris, car le style d’Umberto Eco est parfois un peu austère.
Cependant, il parvient ici à tenir l’attention du lecteur par un scénario sans faille (ce qu’il ne parviendra pas à reproduire par la suite).
La route des Indes – David Lean (1985)
Acteurs : Peggy Ashcroft, Judy Davis
Mon avis : encore un David Lean. Eh oui, le réalisateur est et restera longtemps le roi de l’adaptation de grands romans historiques.
Un poil en dessous de ces autres films (sans doute un brin d’académisme dû à l’âge…) mais tout de même un magnifique livre d’images (si je puis dire !).
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Route des Indes – E.M. Forster (1924)
Le bruit du temps – 453 pages – 25 €
Le pitch : Publié en 1924 et traduit en français dès l’année suivante, Route des Indes est le dernier et le plus complexe des romans de Forster.
La tentative de relier deux mondes que tout oppose, déjà au cœur de ses livres antérieurs, y acquiert une tout autre dimension, confrontant cette fois la réalité infiniment confuse et mystérieuse, insaisissable, de l’Inde à l’orgueil et aux préjugés britanniques.
Le roman est ici suivi d’Au fil de l’Inde, recueil d’articles écrits par Forster à la suite de ses voyages, en 1914 et 1923, et réunis par lui sous ce titre en 1936.
Mon avis : Le roman le plus connu de Forster avec Howard’s end, et c’est mérité.
Forster a vécu en Indes, et cela se sent… l’Inde d’avant l’indépendance, l’Inde anglaise…
L’étoffe des héros – Philip Kaufman (1983)
Acteurs : Sam Shepard, Scott Glenn
Mon avis : tout simplement un de mes films préférés.
Porté par une pléiade de grands acteurs et par la mise en scène spectaculaire de Philip Kaufman, ce très long métrage (plus de trois heures) – fidèle au récit de Tom Wolfe – scotche le spectateur du début jusqu’à la fin. Émouvant, drôle, épique et poétique…
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L’étoffe des héros – Tom Wolfe (1979)
Folio – 544 pages – 10.20 €
Le pitch : En toile de fond : la guerre froide que se livrent les Américains et les Russes. L’enjeu : rien moins que les étoiles. Le projet : Mercury. Les héros : sept astronautes à la conquête du ciel, courageux, pleins d’expérience, prêts à payer. de leur peau pour goûter à la gloire.
Héroïque, Chuck Yeager qui a franchi le premier le mur du son. Héroïque, John Glenn qui effectue le premier vol orbital jamais réalisé par un Américain. Héroïque, Gus Grissom qui réussit sa difficile mission… mais voilà qu’il saute à la mer, pris de panique ! Ils ont peur, ces héros ? Et leurs femmes pleurent ?..
Ça, des as ? Ou » des fils de p…, des salopards « , comme le prétend Pancho Bannes, la patronne du bar, thêàtre de scènes d’un grand comique. Ou des singes, puis-qu’ils subissent les mêmes tests que les animaux de laboratoire et qu’on leur dit sans cesse que le premier à effectuer le projet Mercury sera… un chimpanzé. Ou des pantins entre les mains des médias américains.
Un peu de tout cela, donc des hommes, écrit en substance Tom Wolfe. Et leur » Etoffe » est humaine, tout simplement.
Mon avis : Il serait dommage de passer à côté de ce livre fabuleux, certainement le meilleur que j’ai eu la chance de lire au cours de mon existence sur la conquête spatiale .
Tom Wolfe, outre le fait qu’il était un merveilleux auteur de fiction (Le bûcher des vanités, comme meilleur exemple) est aussi un des inventeur, en 1973, du concept de « nouveau journalisme ».
Rappelez-vous : cette nouvelle façon de faire du journalisme, en empruntant les techniques de narration de la fiction littéraire; enquêter comme un journaliste, mais raconter comme un écrivain.
Huit ans plus tôt, alors que le mouvement n’existait pas encore, Truman Capote créait ce qui sera sans doute considéré ultérieurement comme le premier livre à rattacher à ce genre, De sang froid. Capote faisait alors du nouveau journalisme, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose : sans le savoir !
En 1979, Wolfe, lui, était parfaitement conscient d’écrire, avec L’Etoffe des héros, une oeuvre qui allait marquer l’histoire littéraire. Aujourd’hui, on peut sans doute considérer ce roman comme l’Everest du genre, le meilleur livre jamais écrit selon cette technique.
Le choix de Sophie – Alan J. Pakula (1982)
Acteur : Meryl Streep, Kevin Kline
Mon avis : le film de Pakula ne peut refléter la richesse immense du chef-d’oeuvre de William Styron.
Il parvient néanmoins à illustrer toute la tension dramatique des scènes « historiques » de ce drame humain.
Peut-être le plus grand rôle de Meryl Streep (et dieu sait s’il y en a eu !)
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Le choix de Sophie – William Styron (1979)
Folio – 636 pages – 12.80 €
Le pitch : A Brooklyn, en 1947, Stingo, jeune écrivain venu du Sud, rencontre Sophie, jeune catholique polonaise rescapée des camps de la mort.
A la relation de la rencontre du jeune homme avec l’amour, se superposent la narration du martyre de Sophie, l’évocation de l’univers concentrationnaire et de l’holocauste nazi.
Les deux veines, autobiographique et historique, irriguent en profondeur ce roman et fusionnent en une émouvante parabole sur l’omniprésence du Mal, symbolisé par l’horreur nazie, mais aussi par l’esclavage et le racisme brutal ou larvé de la société américaine, l’intolérance à tous les degrés, la férocité de la lutte de l’homme pour la vie ou la survie la plus élémentaire.
Mon avis : Lorsque Le choix de Sophie est sorti dans les librairies, en 1979, il a immédiatement rencontré un immense succès, tant critique que commercial. Bien plus : le roman de William Styron a acquis le statut instantané de classique de la littérature mondiale. Près de quarante ans plus tard, personne ne cherchera à le contester.
Une preuve parmi d’autres ? Aujourd’hui, qui ne connait pas, et n’a jamais utilisé, l’expression « c’est un choix de Sophie » pour décrire le choix entre deux solutions aussi insupportables, mauvaises l’une que l’autre ?
Grâce au film dont il a été tiré (et qui, lui aussi, a remporté un succès phénoménal, notamment grâce à la composition époustouflante de Merry Streep?), même ceux qui n’ont pas lu le livre de Styron connaissent cette histoire terrible.
Les proies – Don Siegel (1971)
Acteurs : Clint Eastwood, Géraldine Page
Mon avis : il faut privilégier la version de Don Siegel à celle, beaucoup plus récente (2017), de Sofia Coppola (même si la distribution féminine est bien supérieure).
Même si le film a beaucoup vieilli visuellement, Clint Eastwood incarne parfaitement le personnage principal masculin, ce militaire trop beau et charmeur pour être honnête.
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Les proies – Thomas Cullinan (1966)
Rivages Noir – 592 pages – 9.00 €
Le pitch : En pleine guerre de Sécession, un caporal nordiste échappe à un brasier et trouve refuge dans un pensionnat pour jeunes filles confédéré. Mais l’intrusion soudaine d’un mâle vient perturber la vie des huit femmes qu’abrite encore l’institution, huit recluses pétries de valeurs puritaines et de pulsions refoulées.
Objet de tous les fantasmes, le soldat va s’employer à.. les incarner avec un art consommé de la manipulation, jusqu’à une nuit où tout bascule.
Mon avis : Ce roman publié en 1966 a été porté à deux reprises au cinéma, la première adaptation étant d’ailleurs un superbe film de Don Siegel relativement peu connu, à découvrir, et la seconde un film de Sofia Coppola qui a beaucoup fait parler de lui au festival de Cannes 2017.
Deux adaptations ? Pour quelle raison ? Très simple : l’idée dramatique développée par Thomas Cullinan est tout simplement formidable !
Imaginez : un huis-clos en pleine guerre de sécession dans un pensionnat de jeune filles situé dans le sud des Etats-Unis peuplées uniquement de… jeunes filles et de vieilles filles, dans lequel échoue un soldat sudiste blessé.
L’armée des ombres – Jean-Pierre Melville (1969)
Acteurs : Lino Ventura, Paul Meurisse, Simone Signoret
Mon avis : Magnifique – magnifique ! – film de Jean-Pierre Melville, porté par interprétation somptueuse des meilleurs acteurs français des années 70.
Fidèle au roman de Joseph Kessel, tant dans la forme que sur le fond. Un chef-d’oeuvre.
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L’armée des ombres – Joseph Kessel (1943)
Pocket – 253 pages – 5.50 €
Le pitch : Londres, 1943, Joseph Kessel écrit L’Armée des ombres, le roman-symbole de la Résistance que l’auteur présente ainsi :
» La France n’a plus de pain, de vin, de feu. Mais surtout elle n’a plus de lois. La désobéissance civique, la rébellion individuelle ou organisée sont devenues devoirs envers la patrie. (…)
Jamais la France n’a fait guerre plus haute et plus belle que celle des caves où s’impriment ses journaux libres, des terrains nocturnes et des criques secrètes où elle reçoit ses amis libres et d’où partent ses enfants libres, des cellules de torture où malgré les tenailles, les épingles rougies au feu et les os broyés, des Français meurent en hommes libres.
Tout ce qu’on va lire ici a été vécu par des gens de France. «
Mon avis : Joseph Kessel était un très grand écrivain. C’était aussi, avant tout peut-être, un immense journaliste. Ce fut aussi un » homme de terrain », n’hésitant jamais à se coltiner avec les dangers de la vie réelle, dans les contrées les plus lointaines et les plus dangereuses.
Et un homme de conviction, qui en fit un grand résistant durant la seconde guerre mondial.
Voilà pourquoi L’armée des ombres (sous la couverture admirable de l’édition poche chez Pocket) est un chef-d’oeuvre qui restera dans l’histoire de la littérature.
Le docteur Jivago – David lean (1965)
Acteurs : Omar Sharif, Julie Christie, Géraldine Chaplin
Mon avis : Un des chefs-d’oeuvre du cinéma mondial. Film inoubliable : acteurs, histoires, prises de vue (réalisées en grande partie en Espagne, visualisez le making off !), et la musique, off course…
Une adaptation hors concours, loin du roman, mais tellement romantique !
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Le docteur Jivago – Boris Pasternak (1957)
Folio – 703 pages – 10.20 €
Le pitch : « Ma charmante, mon inoubliable ! Tant que le creux de mes bras se souviendront de toi, tant que tu seras encore sur mon épaule et sur mes lèvres, je serai avec toi. Je mettrai toutes mes larmes dans quelque chose qui soit digne de toi, et qui reste. J’inscrirai ton souvenir dans des images tendres, tristes à vous fendre le cœur. Je resterai ici jusqu’à ce que ce soit fait. Et ensuite je partirai moi aussi. »
Mon avis : attention, le roman de Pasternak est infiniment moins accessible que son adaptation au cinéma, aux accents hollywoodiens.
A retenir : le portrait d’une époque cruciale de l’histoire de la Russie et – bien entendu – d’une grande histoire d’amour.
Le guépard – Luschino Visconti (1963)
Acteurs : Burt Lancaster, Alain Delon, Claudia Cardinale
Mon avis : un des chefs-d’oeuvre de Visconti, avec une photo somptueuse et des acteurs inoubliables : Delon dans toute la gloire de sa jeunesse et Caludia Cadinale, incandescente, à son acmé !
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Le guépard – Giuseppe Tomasi di Lampedusa (1958)
Points – 384 pages – 7.80 €
Le pitch : En 1860, une aristocratie décadente et appauvrie, sourde aux bouleversements du monde, règne encore sur la Sicile. Mais le débarquement des troupes de Garibaldi amorce le renversement d’un ordre social séculaire. Conscient de la menace qui pèse sur les siens, le prince de Salina se résigne à accepter l’union de son neveu Tancrède avec la belle Angélique, fille d’un parvenu. Ultime concession qui signe la défaite du Guépard, le blason des Salina…
Mon avis : Tout simplement un des plus grands livres de la littérature d’après-guerre, écrit par un des derniers grands aristocrates de la péninsule.
Une oeuvre unique dans sa carrière, marquée par par la décadence d’un monde…
Le bossu – André Hunebelle ( 1959)
Acteurs : Jean Marais, Bourvil
Mon avis : le plus grand film de cap et d’épée du cinéma français. Souvenir d’enfance extraordinaire, grâce à Bourvil mais aussi et surtout à Jean Marais, dans un double rôle fabuleux.
NB : surtout ne pas confondre avec l’adaptation plus récente de Philippe de Broca, correcte, mais sans la même magie.
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Le bossu – Paul Féval (1858)
Le livre de poche – 698 pages – 6.60 €
Le pitch : Est-il besoin de présenter l’histoire du chevalier de Lagardère qui, pour venir en aide à la malheureuse Aurore de Nevers, privée de son père, de son nom et de sa fortune, affronte les ennemis les plus cyniques et les plus corrompus ? En faisant surgir, dans le Paris de la Régence (1715-1722), possédé par la fièvre financière du système de Law, l’inoffensif bossu qui prête son dos aux spéculateurs et aux agioteurs de tout poil, Paul Féval (1817-1887) a donné à la littérature française une de ses figures les plus populaires, avec Jean Valjean, d’Artagnan et Cyrano.
Intrigues, duels, guets-apens, coups de théâtre, sur la toile de fond d’un Paris aux ruelles sordides, menaçantes, et d’une Cour étincelante et dépravée : rien ne manque dans ce « roman de cape et d’épée », jusqu’au moment où la terrible « botte de Nevers » punira le crime et fera triompher la justice ?
Mon avis : Dire que ce roman historique de 700 pages, ce torrent, est un des sommets de la littérature d’aventure française, l’égal des grands classiques d’Alexandre Dumas, est-ce une exagération ou une évidence ?
Mais c’est une évidence, voyons, mon bon monsieur !!
Le pont de la rivière kwaï – David Lean (1957)
Acteurs : William Holden, Alec Guiness
Mon avis : Un des grands films des années 50, à voir et à revoir pour la réalisation de David Lean (encore lui !) et l’interprétaion d’Alec Guiness (sans doute le sommet de sa carrière)
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Le pont de la rivière Kwaï – Pierre Boulle (1952)
Pocket – 256 pages – 5 €
Le pitch : Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Japonais ont mis au travail des milliers de prisonniers anglais pour construire la voie ferrée de Bangkok-Rangoon.
Vivant symbole de la tradition britannique, le colonel Nicholson oppose à ses geôliers une résistance stoïque, jusqu’au jour où ceux-ci consentent à respecter les conventions internationales sur les prisonniers de guerre.
Il se met alors à leur service pour édifier un pont d’une importance stratégique capitale. Mais les services spéciaux britanniques ont décidé de tout mettre en oeuvre pour faire obstacle à ce projet…
Qui sortira vainqueur de cette lutte où l’idéal humain du « travail bien fait » s’oppose au patriotisme ?
Mon avis : Quel est l’intérêt de lire Le pont de la rivière Kwaï, quand on a vu une, ou plusieurs fois, le célèbre film de David Lean, car bien sûr, tout le monde l’a vu… ?
Mais pour le plaisir de lire, tout simplement !
Dans un style classique d’une grande sobriété, Pierre Boulle déroule cette histoire incroyable où l’on voit un colonel britannique perdre peu à peu la tête en confondant les priorités : construire un pont à tout prix, y compris les intérêts de son propre pays, alors qu’il n’est qu’un prisonnier exécutant le travail de l’ennemi, pour le plaisir du travail bien fait et pour la démonstration de la supériorité de la race anglaise sur la Japonaise.
Un glissement progressif dans une sorte de folie, tout à fait glaçante par sa crédibilité.
Autant en emporte le vent – Victor Fleming (1939)
Acteurs : Vivian Leigh, Clark Gable
Mon avis : parfaite adaptation d’un roman inadaptable, ce film est, selon moi – et je ne suis pas le seul ! -, l’archétype total du grand film de cinéma. Fermez le ban.
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Autant en emport le vent – Margaret Mitchell (1936)
Gallimard – 1 222 pages – 30.50 €
Le pitch : Le roman et le film les plus populaires de tous les temps. Plus de dix millions d’exemplaires vendus dans le monde. Traduit dans 18 langues.Autant en emporte le vent est une fresque historique, jamais surpassée, sur la société des États sudistes et les tragédies de la guerre de Sécession.
C’est aussi un roman d’amour dont les héros, Scarlett O’Hara et Rhett Butler, sont entrés à jamais dans la galerie des amants légendaires.
Mon avis : Un des plus grands romans d’aventure et d’amour de tous les temps.
La fresque historique est fabuleuse et la narration… à lire et à relire toute sa vie, un des dix livres que j’emmènerais sur une île déserte.
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