A intervalles réguliers, je vous présente une sélection tout à fait subjective d’ouvrages attendus, intrigants, étonnants, ou un peu décalés, choisis parmi la vague de titres qui, semaine après semaine, submerge les étagères, physiques ou virtuelles, des librairies.
Plus on sort de l’été, plus on va vers l’automne. Et plus on est dans l’automne, plus les feuilles se ramassent à la pelle.
Si, si, je vous jure !
Surtout celles des dizaines – que dis-je : des centaines de livres ! – que les éditeurs (qui sont loin d’être tous des imbéciles…) vont vous proposer, car ils savent que la rentrée littéraire est, pour leurs clients, la période la plus favorable à l’achat de livres, après celle des fêtes de Noël .
En cette période parfois un peu tristounette voici, pour les amateurs de feuilles imprimées et reliées avec une couverture pour couvrir le tout – de livres, pour faire simple ! – quelques pistes non négligeables avec – saison oblige – pas mal de romans, mais aussi quelques BD alléchantes.
Je vous propose également, pour embellir vos soirées, le fruit de mes lectures au fil du temps : plusieurs sélections de livres, par thème, choisis spécialement pour la saison.
➮ Juste le meilleur ! Just the best (pour nos lecteurs anglo-saxons)
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Livres : le meilleur des sorties de la rentrée 2018 !
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Khalil – Yasmina Khadra
Julliard – 264 pages – 19 €
Le nouveau roman d’un des plus grands auteurs contemporains du Maghreb, sur un sujet éminemment casse-gueule.
La finesse de l’auteur mérite qu’on lui fasse confiance, même si sa manière sèche et abrupte de traiter certains sujets (lire Les hirondelles de Kaboul) peut en effrayer certains…
Le pitch : Vendredi 13 novembre 2015. L’air est encore doux pour un soir d’hiver. Tandis que les Bleus électrisent le Stade de France, aux terrasses des brasseries parisiennes on trinque aux retrouvailles et aux rencontres heureuses. Une ceinture d’explosifs autour de la taille, Khalil attend de passer à l’acte. Il fait partie du commando qui s’apprête à ensanglanter la capitale.
Qui est Khalil ? Comment en est-il arrivé là ?
Dans ce nouveau roman, Yasmina Khadra nous livre une approche inédite du terrorisme, d’un réalisme et d’une justesse époustouflants, une plongée vertigineuse dans l’esprit d’un kamikaze qu’il suit à la trace, jusque dans ses derniers retranchements, pour nous éveiller à notre époque suspendue entre la fragile lucidité de la conscience et l’insoutenable brutalité de la folie.
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Brève histoire de sept meurtres – Marlon James
Le livre de poche – 960 pages – 10.20 €
Un monumental roman – près de 1 000 pages – bourré de références prestigieuses (Man booker prize 2015) et dont le pitch ne peut que susciter une forte démangeaison à l’œil du lecteur…
A tenter !
Le pitch : Kingston, 3 décembre 1976. Deux jours avant un concert en faveur de la paix organisé par le parti au pouvoir, dans un climat d’extrême tension politique, sept hommes armés font irruption au domicile de Bob Marley. Le chanteur est touché à la poitrine et au bras. Pourtant, à la date prévue, il réunira plus de 80 000 personnes lors d’un concert historique.
Construit comme une vaste fresque épique habitée par des dizaines de personnages – hommes politiques, journalistes, agents de la CIA, barons de la drogue et membres de gangs… –, ce livre monumental s’interroge avec force sur le pouvoir, l’argent, le racisme, les inégalités et la violence du monde.
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600 heures dans la vie extraordinaire
d’Edward Stanton – Craig Lanster
Milady – 18.20 €
Les éditions Milady aiment bien dénicher quelques feel good books anglo-saxons, à l’heure des vacances.
Le pitch de celui-là donne plutôt envie à ceux qui cherchent quelque lecture facile et positive…
Le pitch : Edward Stanton, trente-neuf ans, vit seul dans une petite ville tranquille du Montana. Atteint du syndrome d’Asperger et de trouble obsessionnel compulsif, il suit une routine méticuleusement établie : tous les matins, il note l’heure à laquelle il se réveille (7 h 38), refuse de commencer sa séance de thérapie avant l’heure exacte du rendez-vous (10 heures) et, le soir (à 22 heures), il regarde un épisode de Dragnet, série policière des années soixante.
Lorsqu’une mère et son fils de neuf ans emménagent en face de chez lui, le quotidien bien réglé d’Edward est bouleversé. En l’espace de 600 heures, il s’ouvre à ses nouveaux voisins et tente de se réconcilier avec son père. Découvrant les joies et les peines de l’amitié, Edward devra décider : est-il prêt à quitter sa vie solitaire pour embrasser le monde ?
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La chance de leur vie – Agnès Desarthe
Edition de l’olivier – 304 pages – 19.00 €
Agnès Desarthe, polygraphe et traductrice, a toujours les faveurs du grand public et des prix littéraires. Son dernier roman semble mêler habilement un parcours personnel et l’actualité la plus brûlante.
Le pitch : Hector, Sylvie et leur fils Lester s’envolent vers les États-Unis. Là-bas, une nouvelle vie les attend. Hector a été nommé professeur dans une université de Caroline du nord.
Très vite, son charisme fait des ravages parmi les femmes qui l’entourent. Fragile, rêveuse, Sylvie n’en observe pas moins avec lucidité les effets produits par le donjuanisme de son mari, tandis que Lester devient le guide d’un groupe d’adolescents qui, comme lui, cherchent à donner une direction à leurs élans.
Pendant ce temps, des attentats meurtriers ont lieu à Paris, et l’Amérique, sans le savoir, s’apprête à élire Donald Trump.
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Babylone – Yasmina Reza
Folio – 224 pages – 7.25 €
La sortie en format poche du dernier roman de la plus grande dramaturge française, couronné par le prix Renaudot 2016.
Les critiques semblent partagées, mais ce n’est pas tous les jours qu’elle écrit un roman, alors pour ceux qui – comme moi – ont raté sa sortie en grand format…
Le pitch : « Tout le monde riait. Les Manoscrivi riaient. C’est l’image d’eux qui est restée. Jean-Lino, en chemise parme, avec ses nouvelles lunettes jaunes semi-rondes, debout derrière le canapé, empourpré par le champagne ou par l’excitation d’être en société, toutes dents exposées.
Lydie, assise en dessous, jupe déployée de part et d’autre, visage penché vers la gauche et riant aux éclats. Riant sans doute du dernier rire de sa vie.
Un rire que je scrute à l’infini. Un rire sans malice, sans coquetterie, que j’entends encore résonner avec son fond bêta, un rire que rien ne menace, qui ne devine rien, ne sait rien. Nous ne sommes pas prévenus de l’irrémédiable. »
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Un monde à portée de main – Maylis de Kerangal
Verticales – 288 pages – 20 €
Après l’immense succès de Réparer les vivants, voici le nouveau roman de Maylis de Kerangal.
Certainement un best seller en puissance. Mais c’est toujours difficile d’enchaîner sur un pareil succès, et de tenir ses promesses.
Le pitch : « Paula s’avance lentement vers les plaques de marbre, pose sa paume à plat sur la paroi, mais au lieu du froid glacial de la pierre, c’est le grain de la peinture qu’elle éprouve. Elle s’approche tout près, regarde : c’est bien une image. Étonnée, elle se tourne vers les boiseries et recommence, recule puis avance, touche, comme si elle jouait à faire disparaître puis à faire revenir l’illusion initiale, progresse le long du mur, de plus en plus troublée tandis qu’elle passe les colonnes de pierre, les arches sculptées, les chapiteaux et les moulures, les stucs, atteint la fenêtre, prête à se pencher au-dehors, certaine qu’un autre monde se tient là, juste derrière, à portée de main, et partout son tâtonnement lui renvoie de la peinture.
Une fois parvenue devant la mésange arrêtée sur sa branche, elle s’immobilise, allonge le bras dans l’aube rose, glisse ses doigts entre les plumes de l’oiseau, et tend l’oreille dans le feuillage ».
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Moi, ce que j’aime, c’est les monstres – Emil Ferris
Monsieur Toussaint Louverture éditions – 416 pages – 34.90 €
Pour tous les vrais amateurs de BD et, encore plus, de roman graphique, la publication de la première partie de cette oeuvre monstre, dans tous les sens du terme (800 pages en tout !) est précédée d’un buzz comme on en voit rarement.
Adoubée par Art Spiegelman, Emil Ferris (c’est une femme) a créé quelque chose… qui ne ressemble à rien d’autre ! Regardez les premières planches !
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Incroyable,n’est-ce pas ? Eh bien, la trame narrative est à la hauteur des graphismes !
Le pitch : Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, est une fan absolue des fantômes, vampires et autres morts-vivants. Elle se voit d’ailleurs comme un petit loup-garou : d’après elle, dans ce monde, il est plus facile d’être un monstre que d’être une femme.
Un jour de Saint Valentin, au retour de l’école, Karen apprend la mort de sa belle voisine, Anka Silverberg, une survivante de l’Holocauste.
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Elle décide alors de mener l’enquête et va vite découvrir qu’entre le passé d’Anka au coeur de l’Allemagne nazie, son quartier en pleine ébullition et les drames qui, tapis dans l’ombre de son quotidien, la guettent, les monstres bons ou « pourris » sont des êtres comme les autres, complexes, torturés, fascinants.
Conçu comme le journal intime d’une artiste surdouée, c’est un livre époustouflant.
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Désert solitaire – Edward Abbey
Editions Gallmeister – 352 pages – 10 €
La sortie en format poche, chez l’éditeur spécialisé dans la littérature de l’ouest, d’un roman culte de la contre-culture américaine.
Impossible de passer à côté de cette sortie… surtout si on a raté les précédentes !
Le pitch : Peu de livres ont autant déchaîné les passions que celui que vous tenez entre les mains. Publié pour la première fois en 1968, Désert solitaire est en effet de ces rares livres dont on peut affirmer sans exagérer qu’il “changeait les vies” comme l’écrit Doug Peacock.
À la fin des années 1950, Edward Abbey travaille deux saisons comme ranger dans le parc national des Arches, en plein coeur du désert de l’Utah. Lorsqu’il y retourne, une dizaine d’années plus tard, il constate avec effroi que le progrès est aussi passé par là.
Cette aventure forme la base d’un récit envoûtant, véritable chant d’amour à la sauvagerie du monde, mais aussi formidable coup de colère du légendaire auteur du Gang de la clef à molette.
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Quatre-vingt-dix secondes – Daniel Picouly
Albin Michel – 272 pages – 19.50 €
On ne présente plus Daniel Picouly, auteur tout aussi sympathique que talentueux, promoteur prosélyte du livre en France.
Le sujet de son dernier roman est vraiment séduisant…
Le pitch : « Le diable a bu du rhum. On a souillé les églises, déterré les cadavres. Saint-Pierre doit se repentir. Tandis que je crache de la boue et du feu, que je ravage les champs, les bêtes et les hommes, ils battent des mains comme des enfants à Carnaval. Ils oublient de redevenir des animaux sages, de faire confiance à leur instinct. Fuyez ! Je suis la montagne Pelée, dans trois heures, je vais raser la ville. Trente mille morts en quatre-vingt-dix secondes. »
Avec une verve baroque et vibrante, Daniel Picouly, prix Renaudot pour L’Enfant Léopard, incarne l’épopée terrifiante de la Montagne Pelée, force mythologique, dans un roman foisonnant aux résonances étrangement actuelles.
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Les bracassées – Marie-Sabine Roger
Editions Rouergue – 320 pages – 20 €
Pourquoi ai-je choisi ce livre pour le déplacer dans cette sélection, alors que sa couverture est un peu… comment dire… pas terrible, que l’auteure est inconnue au bataillon, et que l’éditeur ne me dit rien ?
Eh bien… pour le pitch, éminemment casse-gueule. Avec une histoire pareille, ça passe ou ça casse, comment disait ma grand-mère après son troisième bourbon. Mais si ça passe, pourquoi ne pas lui donner sa chance ?
Le pitch : Fleur et Harmonie : les prénoms des deux héroïnes du roman de Marie-Sabine Roger sont, disons… un peu trompeurs. Car Fleur, âgée de 76 ans, est une dame obèse et phobique sociale. Et Harmonie, 26 ans, est atteinte du syndrome de Gilles de la Tourette. En clair, son langage est ordurier et elle ne peut retenir des gestes amples et violents.
Bientôt rejointes par une bande de « bras cassés » émouvants et drôles, elles vont nous entraîner dans une série d’aventures. Ce roman profondément humaniste donne une vision positive de la différence, refusant le regard excluant et prônant la chaleur du collectif. Un « feel good book » réjouissant.
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Un gentleman à Moscou -Amor Towles
Fayard – 576 pages – 24 €
Un bon gros roman au pitch tout à fait savoureux qui devrait attirer nombre de lecteurs férus d’histoire du début du (XX°) siècle.
Les critiques des lecteurs qui ont eu accès au livre en anglais sont de surcroit très élogieuses.
Le pitch : Au début des années 1920, le comte Alexandre Illitch Rostov, aristocrate impénitent, est condamné par un tribunal bolchevique à vivre en résidence surveillée dans le luxueux hôtel Metropol de Moscou, où le comte a ses habitudes, à quelques encablures du Kremlin.
Acceptant joyeusement son sort, le comte Rostov hante les couloirs, salons feutrés, restaurants et salles de réception de l’hôtel, et noue des liens avec le personnel de sa prison dorée – officiant bientôt comme serveur au prestigieux restaurant Boyarski –, des diplomates étrangers de passage – dont le comte sait obtenir les confidences à force de charme, d’esprit, et de vodka –, une belle actrice inaccessible – ou presque –, et côtoie les nouveaux maîtres de la Russie. Mais, plus que toute autre, c’est sa rencontre avec Nina, une fillette de neuf ans, qui bouleverse le cours de sa vie bien réglée au Metropol.
Trois décennies durant, le comte vit nombre d’aventures retranché derrière les grandes baies vitrées du Metropol, microcosme où se rejouent les bouleversements la Russie soviétique.
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Le dompteur d’avalanches – Margot Delorme
Moutons électriques – 224 pages – 16.90 €
Premier roman d’une auteure savoyarde.
Un roman de fantasy de haute montagne au pitch improbable évoquant les contes et légendes de notre enfance, Le dompteur d’avalanches mérite franchement qu’on lui accorde quelques instants avec un a priori favorable…
Le pitch : Ditto, quatorze ans, habite Torchebise, pauvre hameau d’alpage du Duché de Sapaude, une contrée de pics aiguisés et de vallées profondes, de forêts de sapins, de lacs d’altitude et de torrents. À l’occasion, il tient lieu de guide à des excursionnistes venus des plaines. Un jour, lors de l’attaque d’un monstre des cimes, il se découvre un don pour déclencher avalanches, coulées et crues. Un don puissant.
Or les écouleurs sont craints et haïs par les montagnards. Bientôt, Ditto se retrouve dans la peau d’un paria et contraint à la fuite. En compagnie d’amis inattendus – une marmotte bavarde, un caracal-céleste, un vieux savant venu de la ville –, il va demander son aide à la Lorlaïe, la nymphe du grand glacier. Mais le marché que lui propose cette dernière lui paraît inacceptable… À qui finalement ira la fidélité de Ditto ? À l’humanité qui le rejette ? Aux êtres surnaturels dont les desseins sont peut-être terrifiants ?
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Dernières nouvelles – Jim Harrison
Flammarion – 304 pages- 7.80 €
Deux ans après la disparition du géant américain, l’auteur de Dalva, ou Légendes d’automne, voici la sortie en format poche de son dernier recueil de nouvelles, posthumes. Tentant, non ?
Le pitch : Ce sont là les toutes dernières nouvelles écrites par Jim Harrison. Avec Les Oeufs, Jim Harrison se glisse dans la peau d’une femme isolée dans une ferme du Montana, pourtant bien résolue à avoir un enfant. Le-Chien est la dernière aventure du célèbre Chien Brun, son héros favori qui se revendique de sang-mêlé, force de la nature, hypersexuel, frondeur et insolent.
L’Affaire des Bouddhas hurleurs met en scène l’ancien inspecteur Sunderson. Fidèle à son personnage de vieux sage au goût immodéré pour la pêche, la chasse, l’alcool et les jolies femmes, Sunderson ne résiste pas aux avances d’une jeune fille un peu trop délurée. La fin tragique de son double littéraire sonne comme un adieu du maître au sommet de son art.
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La toile du monde – Antonin Varenne
Albin Michel – 352 pages – 21.50 €
Antonin Varenne est un auteur profondément singulier, qui ancre avec talent ses romans dans un contexte historique passionnant. Avec comme toile de fond l’exposition universelle de 1900, il me donne franchement envie d’aller jeter un œil sur son dernier né…
Et en plus, la couverture est superbe !
Le pitch : La toile du monde possède le souffle sensuel et l’énergie des grands romans qui plient la réalité aux dimensions du rêve. Rêve de liberté d’une femme venue d’un autre monde, rêve de métamorphose du Paris de 1900, décor de l’Exposition universelle. Après Trois mille chevaux-vapeur et Équateur, Antonin Varenne signe une oeuvre saisissante et confirme la singularité de son talent.
Aileen Bowman, trente-cinq ans, journaliste, célibataire, est venue couvrir l’événement pour le New York Tribune. Née d’un baroudeur anglais et d’une française utopiste, élevée dans le décor sauvage des plaines du Nevada, Aileen est un être affranchi de tout lien et de toute morale, mue par sa passion et ses idéaux humanistes.
Au fil d’un récit qui nous immerge au cœur de la ville en chantier, du métropolitain naissant aux quartiers des bordels chers aux peintres, la personnalité singulière d’Aileen se confond avec la ville lumière. Un portrait en miroir qui dessine la toile du monde, de l’Europe à l’Amérique, du XIXe et au XXe siècle, du passé d’Aileen à un destin qu’elle n’imagine pas.
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Les pionniers – Fennimore Cooper
Gallmeister – 512 pages – 12 €
La publication d’un long roman du grand Fennimore Cooper, au pitch excitant, grâce à l’éditeur Gallmeister, éditeur amoureux de la littérature américaine qui monte, qui monte…
Le pitch : Aux sources de la Susquehanna se trouve le lac Otsego, vaste région déserte hors de portée des colons. Mais en 1793, la « civilisation » est en marche vers l’Ouest et les pionniers repoussent toujours plus loin la Frontière, imposant la loi dans les terres sauvages.
Pour avoir chassé un cerf, Natty Bumppo, dit OEil-de-Faucon, est condamné à la prison. Le jeune Edward Effingham, proche de la tribu des Delawares au point d’avoir été adopté par elle, le délivre, et tous deux s’enfuient avec Chingachgook, leur ami mohican. Révolté par la destruction du monde sauvage, Natty fait ses adieux pour s’enfoncer dans la forêt où il pourra vivre sans entrave.
Comme Le Dernier des Mohicans dont il poursuit l’épopée, les Pionniers est un magnifique roman d’aventures qui brasse les mythes fondateurs de l’Amérique.
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*Livres : des romans énormes et passionnants pour l’automne
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Si vous êtes un lecteur, un vrai, un compulsif, l’envie de vous plonger dans d’énormes livres revient périodiquement.
C’est une envie irrépressible qu’il faut satisfaire à tout prix quand vous voyez la température chuter, les jours raccourcirent et – épreuve fatale au moral – le passage à l’heure d’hiver vous tomber dessus traîtreusement au milieu de la nuit.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle ?
Alors, voici des idées de cadeau pour faire plaisir à un passionné de romans hors normes, ou pour simplement satisfaire votre propres pulsions…
D’énormes tas de feuilles imprimées qui vous mèneront jusqu’au petit matin… du troisième jour. Au moins !
700, 800 pages, 900, 1000 pages serrées ? Mmmm… quel plaisir anticipé !
Des heures et des heures immergé dans un tourbillon de suspens et d’émotions ! Mais encore faut-il que le livre soit bon, excellent : à la mesure de ses dimensions !
Voici le meilleur du long et passionnant, roman récent ou classique, thriller ou historique : le top du top.
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Creatures – Jean-Baptiste Andreae
Editions Akileos – 164 pages – 35 €
Jean-Baptiste Andreae est un des illustrateurs majeurs de la BD contemporaine, les amoureux de la série Azimut en conviendront sans peine.
La parution de cet art book est donc un événement pour tous les amateurs de créatures en tout genre… !
Le pitch : Créatures est un beau-livre au concept onirique qui reprend les deux thèmes de prédilection du dessinateur : les monstres et les pin-ups, afin de mettre en valeur les centaines de dessins qu’il produit souvent pour lui-même.
Multipliant les techniques de dessin et de peinture jusqu’à tester récemment le numérique, Andreae dessine en permanence et se renouvelle sans cesse mais ne perd pas de vue ses univers imaginaires favoris et oniriques peuplés de créatures imaginaires et de femmes fatales.
Plusieurs illustrations sont détaillées étape par étape. Le livre comporte également un carnet de croquis sur papier Munken, où l’on peut découvrir le travail en cours et les recherches au crayon de l’artiste. Préface de Wilfrid Lupano.
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Paris Ronis
Flammarion – 128 pages – 9.90 €
Willie Ronis, un des grands photographes amoureux de Paris, dans une édition à prix modique chez Flammarion, cela ne peut se refuser : cela s’achète, et cela s’offre.
Une sortie au timing parfait alors que le Grand Palais lui a rendu hommage dans une exposition rétrospective au Pavillon carré de Baudouin jusqu’au 29 septembre 2018 (Willy Ronis par Willy Ronis).
Le pitch : « Je ne crois pas du tout qu’une fée spécialement attachée à ma personne ait, tout au long de ma vie, semé des petits miracles sur mon chemin. Je pense plutôt qu’il en éclot tout le temps et partout, mais nous oublions de regarder. Quel bonheur d’avoir eu si souvent les yeux dirigés du bon côté ! «
Les photos de Willy Ronis sont comme des instants de vie, un quotidien qu il capture et magnifie par la beauté du noir et du blanc. Cet humaniste nous fait visiter son Paris avec tendresse et poésie…
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Tremblement de temps – Kurt Vonnegut
Editions Super 8 – 304 pages – 19 €
Kurt Vonnegut, tous les vrais amateurs de SF connaissent. Mais ce dernier roman ? Certainement pas, puisque c’est un inédit !
Faisons confiance à un de mes jeunes éditeurs favori, Super 8, pour nous révéler un texte forcement hors des standards…
Le pitch : Le dernier roman inédit du trublion génial des lettres américaines.
2001 : un » tremblement de terre temporel » renvoie tout le monde en 1991. Un nouveau départ ? Pas vraiment. L’histoire recommence à l’identique. Les gens commettent des erreurs déjà commises, les mêmes catastrophes se produisent encore et encore. Qui délivrera l’humanité de son infernale apathie ? Kilgore Trout lui-même, l’alter ego littéraire de l’auteur ?
Tel aurait pu être le nouveau roman de Kurt Vonnegut, l’auteur culte d’Abattoir 5 et du Petit déjeuner des champions. Sauf que Kurt n’a pas envie de l’écrire. En tout cas, pas comme ça. À la place, il livre au lecteur la genèse de son récit avorté, et en profite pour l’embarquer dans un étourdissant voyage au pays de la fiction.
Brillante méditation sur les États-Unis, la guerre, les amis, la famille et les choix qui nous composent – la vie, quoi d’autre ? –, Tremblement de temps est un objet littéraire unique, à mi-chemin entre le roman et l’autobiographie. Vonnegut s’y dévoile comme jamais, et livre les clés d’une œuvre dont le succès, ici comme ailleurs, ne s’est jamais démenti.
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L’arbre monde – Richard Powers
Cherche Midi – 484 pages – 22 €
Pour ceux les fans de Richard Powers (j’en fais partie !), ceux qui ont eu la chance de lire le chef-d’oeuvre Le temps où nous chantions (et d’autres romans tout aussi ambitieux, même s’ils moins parfaits), chaque nouveau roman de Richard Powers est un événement.
Le pitch : Après des années passées seule dans la forêt à étudier les arbres, la botaniste Pat Westerford en revient avec une découverte sur ce qui est peut-être le premier et le dernier mystère du monde : la communication entre les arbres. Autour de Pat s’entrelacent les destins de neuf personnes qui peu à peu vont converger vers la Californie, où un séquoia est menacé de destruction.
Au fil d’un récit aux dimensions symphoniques, Richard Powers explore ici le drame écologique et notre égarement dans le monde virtuel. Son écriture généreuse nous rappelle que, hors la nature, notre culture n’est que » ruine de l’âme « .
» Si Powers était un auteur américain du 19e siècle, qui serait-il ? Il serait probablement Herman Melville, et il écrirait Moby Dick » Margaret Atwood
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Les frères Jules et Edmond de Goncourt
[Idées Cadeaux] 15 prix Goncourt dans le rétro
Savez-vous que le prix Goncourt fut décerné pour la première fois en 1903 ? La même année que le premier tour de France, n’est pas merveilleux ?
Mais John-Antoine Nau, le premier récipiendaire avec Force ennemie, est largement retombé dans l’oubli, contrairement à Maurice Garin, cycliste dotée d’une belle moustache et de forts beaux mollets.
En plus de 110 ans (le Goncourt fut décerné même pendant les deux guerres mondiales), combien de lauréats ont-ils ainsi raté le passage à la postérité ? Beaucoup… Car à côté d’un Proust, d’un Malraux ou d’un Troyat, que d’auteurs mineurs !
Aujourd’hui, je vous propose, plutôt que d’acheter bêtement le Goncourt de l’année comme le font 200 à 500 000 français, d’attendre un peu, laisser reposer, et vous replonger dans le passé en jetant un coup d’œil dans le rétroviseur.
15 prix Goncourt (et Goncourt des Lycéens) à lire, relire… ou éviter ! Un choix subjectif, non exhaustif, en remontant le temps…
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Grave – Les contes du cimetière – Richard Corben
Delirium 77 – 256 pages – 27 €
Pour les amateurs de comics américains, on ne présente plus Richard Corben, le maître du récit fantastique… et récent Grand Prix du festival d’Angoulême 2018 !
Le projet des Contes du cimetière – retrouver la magie des short stories à la « Tales from the crypt » – est très excitant… surtout sur plus de 250 pages !
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Le chemisier – Bastien Vivès
Casterman – 208 pages – 20 €
Bastien Vivès, c’est l’auteur des admirables romans graphiques Polina et Une soeur, certainement ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle en la matière dans la BD francophone. C’est donc avec beaucoup d’impatience qu’on va attendre la sortie de son nouvel album, au pitch séduisant.
Le pitch : Étudiante en Lettres classiques à la Sorbonne, Séverine n’est ni belle, ni laide, ni brillante, ni médiocre. La jeune femme coule une existence banale, sans éclat mais sans drame, aux côtés d’un compagnon qui lui prête moins d’attention qu’aux séries télévisées ou aux jeux vidéo. À l’issue d’un baby-sitting, elle se voit prêter un chemisier en soie qui va mystérieusement changer sa vie. Du jour au lendemain, les hommes posent sur elle un regard différent, chargé de désir. Le vêtement est-il doté d’un pouvoir magique ? Séverine l’ignore, mais elle constate qu’il lui permet de se sentir davantage en confiance. Et de reprendre en main son destin…
Avec la grâce et la sensualité dont il a notamment déjà fait preuve dans Une sœur, Bastien Vivès dresse un nouveau portrait féminin résolument adulte et contemporain.
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Le Château des Etoiles T 4 –
les Prisonniers de Mars – Alex Alice
Rue de Sèvres – 64 pages – 14 €
Le quatrième épisode d’une des plus grandes réussites graphiques de la BD contemporaine (vous pouvez découvrir ma critique des trois premier volets de l’histoire ici).
Maintenant, nos héros sont sur Mars…
Le pitch : Séraphin et ses amis arrivent sur Mars à la recherche du Professeur Dulac et de l’expédition prussienne qui l’a enlevé. Quand ils retrouvent les restes abandonnés de l’expédition précédente, le traître Gudden dévoile son jeu : le père de Séraphin n’est pas sur Mars, il ne l’a jamais été !
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Avide de pouvoir, Gudden les a manipulés pour rapporter le maximum d’etherite sur Terre. Une rixe éclate entre Gudden et Séraphin. Assommé, celui-ci se réveille seul sur Mars… abandonné de ses compagnons ?! Il ne reste pas seul longtemps et découvre que Mars est habitée…
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Une mort qui en vaut la peine – Daniel Ray Pollock
Le livre de poche – 608 pages – 8.70 €
La sortie en poche, enfin (deux ans après la version brochée), du second roman – et troisième livre – du génial auteur de Le diable, tout le temps.
L’occasion de confirmer que Daniel Ray Pollock est sans doute, actuellement, le plus grand auteur américain vivant. Pour les lecteurs aux nerfs bien accrochés.
Le pitch : 1917. Quelque part entre la Géorgie et l’Alabama. Le vieux Jewett, veuf et récemment exproprié de sa ferme, mène une existence de misère avec ses fils Cane, Cob et Chimney, à qui il promet le paradis en échange de leur labeur.
À sa mort, inspirés par le héros d un roman à quatre sous, les trois frères enfourchent leurs chevaux, décidés à troquer leur condition d’ouvriers agricoles contre celle de braqueurs de banque. Mais rien ne se passe comme prévu et ils se retrouvent avec toute la région lancée à leurs trousses. Et si la belle vie à laquelle ils aspiraient tant se révélait pire que l’enfer auquel ils viennent d’échapper ?
Fidèle au sens du grotesque sudiste de Flannery O Connor, avec une bonne dose de violence à la Sam Peckinpah mâtiné de Tarantino, cette odyssée sauvage confirme le talent hors norme de Donald Ray Pollock.
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Juste après ta mort – Christophe Gresland
Incartade(s) Edition – 456 pages – 20 €
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Et, pour terminer, pourquoi ne pas parler ici de mon dernier roman (le sixième publié à ce jour), un thriller conçu pour quelques heures de lecture à suspens.
N’hésitez pas à tenter votre chance… et si cela vous plait, à en parler autour de vous !
Le pitch : En pleine nuit d’été, un terrible incendie criminel détruit les locaux du quotidien Le Temps, attentat dont est victime Marc Wrinkler, son rédacteur en chef-adjoint. Le journaliste renommé laisse derrière lui une femme, Marie, dont il était séparé, mais aussi Florence Daubigny, sa spectaculaire maîtresse. L’attentat touche en plein coeur la presse nationale et risque d’avoir de terribles répercussions pour le gouvernement français, qui mobilise ses meilleures équipes pour trouver les responsables.
Mais Antoine Delcourt, avocat à succès et meilleur ami de Wrinkler, reçoit des mains de Marie un message de l’au-delà du journaliste. Wrinkler se savait menacé car il menait une enquête à haut risque impliquant dans un scandale politico-financier international une des plus hautes personnalités de l’État. Dès lors, Delcourt, courant après le temps, va tenter de renouer les fils du passé de son ami, un homme aux mille tentations dont les fréquentations ne pouvaient que menacer son existence…
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