Pawnee
Daniel Magghen
Pawnee
Daniel Magghen
Le pitch
Alban, jeune soldat français envoyé en Louisiane et porté déserteur, partage à présent la vie des indiens Minetaree.
Solidement lié d'amitié avec le trappeur Toussaint Charbonneau, il a abandonné tout espoir de retrouver Louis, l'ami qui l'avait accompagné en Amérique avant de tomber aux mains des Pawnees. Sa décision est prise, il va rentrer en Europe...
Malheureusement, son chemin croise celui de guerriers Shawnees, et d'une bande de miliciens. Si ces derniers sauvent la vie d'Alban, ils se révèlent d'une sauvagerie et d'une cruauté bien supérieure à celle des indiens qu'ils sont censés combattre..
Mon avis
J'ai découvert Patrick Prugne en 2009 avec le magnifique album Canoë Bay (scénarisé par Tiburce Oger) où il s'essayait - avec quelque talent ! - à l'aquarelle.
Cinq ans plus tard, après le délicieux Frenchman (dont il a également écrit les textes), il récidive avec Pawnee qui est, en quelque sorte, le prolongement de l'histoire racontée dans Frenchman, mais qu'on peut très bien lire indépendamment.
Le cadre des albums est le même : l'Amérique à ses commencements, encore sauvage, la conquête de l'Ouest et la lutte entre les indiens et les conquérants (armée ou aventuriers).
L'histoire est, comme pour les autres, assez simple et linéaire.
Agréable, mais pas transcendante, bourrée de petits détails historiques mais avec un certain manque de profondeur dans les personnages.
Mais quand on déguste une oeuvre de Patrick Prugne, je vais vous dire franchement : le scénario, on s'en moque un peu !
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Car s'il faut acheter ces trois derniers albums, c'est pour ce qu'ils sont : de véritables œuvres d'art !
Une galerie de tableau pour le prix d'une BD, vous en avez souvent croisé vous ?
C'est en effet dans une véritable galerie de peinture que vous allez pénétrer : 74 planches multiplié par une moyenne de... disons cinq vignettes par planche, cela signifie plus de 350 tableaux, petits, moyens, grands.
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350 aquarelles où le talent de dessinateur et d'aquarelliste de Patrick Prugne explose, affranchie des cadres et encrages de la BD classique : pas de cadre pour les vignettes, pas d'encrage pour le pourtour des bulles, un peu comme dans Le château des étoiles d' Alex Alice, critiqué par ailleurs sur le site.
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Vous vouliez découvrir l'Amérique primitive d'avant l'indépendance, parfois sur de pleines pages sans texte (il y a même deux double-pages) ?
Vous avez gagné : l'auteur vous fait grimper dans sa machine à remonter le temps et vous voilà, en pleine nature, en mer, dans la plaine, dans la forêt, durant la saison d'automne (quelles couleurs d'automne !), au milieu des animaux, des indiens, des pirates...
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Et si vous aviez encore un doute sur le fait que cet album est une galerie d'art, plongez vous dans le cahier placé après la BD : 30 pages de reproduction d'aquarelles, de dessins préparatoires, de projets de couverture.
A cet endroit, c'est parfait : il n'y a plus d'histoire pour vous distraire de la contemplation des tableaux !
Un véritable coup de cœur esthétique, à offrir à tout amateur d'aquarelle. De quoi succomber au syndrome stendhalien !
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