Flashback

Dan Simmons

Robert Laffont

Partager sur :

Le pitch

2035. Les États-Unis ne sont plus que les vestiges d'un passé glorieux. Un passé devenu le refuge d'une population sans espoir : une nouvelle drogue, le flashback, permet de revivre des souvenirs parfaits.

Nick Bottom était inspecteur avant de devenir accro. Avant le décès de son épouse, Dara. Aujourd'hui, il n'est plus rien. Pourtant, un milliardaire japonais lui demande d'enquêter sur le meurtre de son fils, six ans plus tôt.

Pour découvrir la vérité, Nick va avoir besoin du flashback, qui lui permettra aussi de revoir Dara. Sauf qu'elle ne devrait pas se trouver dans ce passé-là…

Mon avis

Dans Simmons a habitué ses lecteurs à fréquenter de véritables montagnes russes littéraires : un chef d'oeuvre (comme Hypérion ou Terreur), puis un roman mineur, un chef-d'oeuvre (comme L'échiquier du mal), puis un raté (Drood, par exemple).

Mais, jusqu'en 2012, il n'était pas tombé dans la déchéance. Eh bien c'est fait. Flashback est un très gros roman de SF (800 pages en version poche), avec un pitch très alléchant. Mais qui, très vite, fait tiquer le lecteur.

Le fond historique décrit est stupide, invraisemblable, créé de surcroît avec un esprit partisan désagréable (le monde en 2035 serait un incroyable bord... foutoir ? En vingt ans ? Sans aucune logique politique, géostratégique ou économique ?).

La narration manque de cohérence en permanence (j'ai parfois eu l'impression que Simmons n'était pas derrière le clavier et qu'il avait sous-traité le boulot à un nègre).

Puis, après avoir franchi cahin-caha le premier tiers du livre (parce que, bon, c'est Simmons, tout de même !), on bascule dans du grand n'importe quoi.

L'intrigue part en sucette, les personnages sont caricaturaux ; mais surtout, le lecteur se prend très, très cher : une incroyable bouillie politique réac, du néocon tel qu'on pensait ne plus en entendre parler depuis Bush junior, un salmigondis qui ferait passer Sarah Palin pour une communiste, un gloubi-boulga capable de repeindre Donald Trump en doux rêveur hippy à pat' d'eph'... N'importe quoi !

Trois explications possibles :

1/ Simmons a subi un AVC en 2011

2/ Faut qu'il arrête le crack

3/ Simmons n'est plus un écrivain, mais un prêcheur du tea party.

Les trois explications sont tout aussi déprimantes les unes que les autres.

Mais un tel roman n'est-il pas le reflet d'une Amérique malade capable de porter un homme égocentré au brushing péroxydé  à la Maison-Blanche ?

Lincoln et Jefferson doivent se retourner dans leur tombe...

A fuir absolument !

Acheter sur Amazon

Du même auteur