Le pitch

Hortense, jeune femme insouciante, fait sa première année en tant que professeur des écoles. Elle lutte, à sa façon, pour gagner le respect de ses élèves de CE1 en ZEP.

En parallèle, elle plonge dans une relation toxique avec Igor, qui déjà est fiancé. Sans s'en rendre compte, elle devient doublement maîtresse.

Mon avis

Appelez-moi maîtresse... Titre intriguant, et qui peut-être interprété de différentes manières. Normal : le pitch de cet album est court, mais il ne saurait être plus complet.

Maîtresse d'un homme, maîtresse d'école... l'histoire d'Hortense, la fraîche et jolie jeune femme qui navigue tant bien que mal (et souvent plus mal que bien) entre les méandres de sa nouvelle vie amoureuse et professionnelle, au risque de s'y noyer (vérification : je suis toujours le spécialiste de la métaphore pourrie), va vous faire rire, certes, mais en vous  plongeant aussi dans un vrai bain de réel, l'éducation dans une ZEP (check : je suis aussi le roi de la phrase interminable bourrée de propositions et de parenthèses).

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Imaginez un roman graphique qui m'a attiré l’œil, au milieu de tant d'autres, grâce à son titre, associé à une couverture joliment dessinée et colorée.

Imaginez ensuite ma bonne humeur quand je me suis plongé instantanément dans cette histoire aux apparences totalement girly... mais qui ne l'est qu'à moitié, comme vous l'avez déjà compris.

La première moitié des 160 planches est une réussite totale.

Le parcours quotidien d'Hortense dans sa classe de CE1 un peu... difficiles, parvient à tirer des éclats de rire au lecteur sur un sujet sérieux, et la manière dont la belle gère sa vie sentimentale est assez comparable... à sa manière de gérer son parcours professionnel.

Le dessin de Clara Cuadrado (qui, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, est franco-canadienne), qui n'en est pas à son premier album mais que je ne connaissais pas, est délicieux, vif, avec une mise en couleur simple et efficace.

Avec ce trait très ligne clair et ses personnages croqués avec une grande efficacité, associé à un humour mordant mais jamais méchant, je n'ai pu m'empêcher de penser au meilleur de Pénélope Bagieu (Cadavre exquis, par exemple) , ce qui est pour moi un vrai compliment.

Même si la seconde partie de l'album est un peu moins (juste un peu moins) réussie, avec un scénario qui s’essouffle, je vous recommande franchement (surtout si vous êtes une lectrice, plutôt qu'un lecteur...) Appelez-moi maîtresse, qui se distingue franchement des productions actuelles du genre.

Et puis, tiens, allez jeter un petit coup d'oeil sur le blog de l'auteure : là !

Une occasion de "tester la marchandise", si vous avez encore le moindre doute !

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